dimanche 30 novembre 2008

Théâtre de propagande


En bon citoyen (et souverainiste de surcroît...), j'ai assisté hier, pour la première fois et par curiosité (entres autres choses pour voir Pauline Marois en chair et en os), à une assemblée publique - celle destinée à mousser la candidature d'André Michaud du Parti Québécois qui se tenait dans Dubuc. Une grande messe politique. Un rituel quasi initiatique. Une mise en scène (puisqu'au fond, il ne s'agit que de cela) réglée au quart de tour parce que représentée pour la énième fois.

Bien que dans l'ensemble assez convenu, il n'en demeure pas moins que ce type de spectacle fonctionne franchement bien et qu'il permet la symbiose de centaines de personnes!

Entre les entrées au son d'une musique (entraînante... selon les organisateurs), les présentations enflammées, les discours patriotiques, les performances des acteurs, les rappels (encore!) des grands Lévesque et Leclerc (qu'il ferait bon, bientôt de remiser pour travailler avec les gens d'aujourd'hui au lieu d'avec des fantômes idolâtrés!) et les tonnerres d'applaudissements ou assis ou debout, il m'est apparu soudainement que le théâtre des années 20 - le théâtre de propagande - ne pouvait ressembler qu'à cela. Le théâtre politique (épique) entreprend de retrouver et de souligner l'intervention d'un narrateur, c'est-à-dire d'un point de vue sur la fable et sur la mise en scène. Pour cela, il fait appel aux talents du compositeur, du dramaturge, du fabuleur, du metteur en scène, de l'acteur bâtissant son rôle, discours après discours, geste après geste. (Aurore FALSE)

Le théâtre au service de la démocratie et des citoyens comme au temps des Grecs Anciens résonne encore dans ces assemblées partisanes. Piscator, metteur en scène allemand de la première moitié du XXième siècle qui a voué sa carrière au théâtre politique, n'aurait su faire mieux... quoique ç'aurait été définitivement plus artistique: il s'agit pour lui d'ouvrir le théâtre à l'histoire en marche, d'en tirer des leçons propres à nourrir la conviction et à stimuler l'engagement (même référence).

Bon. Probablement est-ce la même chose pour les assemblées libérales et/ou adéquistes... N'empêche que le théâtre comme vecteur de message, comme agitateur de foule, comme média de masse, n'existe-il, au Québec, qu'en temps d'élections?

P.S.: Le 8 décembre, il faut voter!

La semaine théâtrale... 17

En cette semaine qui verra (demain!) Décembre entrer en scène, quelques rendez-vous théâtraux apparaissent déjà au calendrier (probablement les derniers avant la pause des Fêtes...):

Dimanche, 30 novembre 2008, 14h

C'est la dernière représentation de Beauté Mécanique, projet de fin d'études d'Émilie Gilbert-Gagnon, au Petit Théâtre de l'UQAC.

(Mercredi, 3 décembre 2008, heure à déterminer)

Bien que n'ayant encore aucune confirmation, cette semaine étant en quelques sortes la dernière de la session, il devrait y avoir la présentation des ateliers du cours Techniques de jeu théâtral sous la direction de Jean-Paul Quéinnec.

De mercredi à vendredi, du 3 au 5 décembre 2008, 20h

Après plus d'un an d'attente (et pour le bénéfice du Théâtre 100 Masques) voyez enfin se déployer sous vos yeux toute l'émotion, toute la grandiloquence, toute la chaleur humaine de La Noël de Gruntilda II - La Nativité! Cette animation théâtrale - plus proche de la formule cabaret que du spectacle littéraire - redonne, avec ironie et causticité, toutes les traditions de ces Festivités. Le tout se passe dans la Salle Marguerite-Tellier (Centre des Arts et de la Culture) et les places sont limitées. Prière de réserver au 418-698-3000 # 6562.

Vendredi et samedi, 5 et 6 décembre 2008, 20h

Marie-Josée Paradis présente, à la Salle Pierrette-Gaudreault, Chester, fou de la Reine, une oeuvre danse-théâtre d'inspiration médiévale avec, entres autres comme comédiens-danseurs vicky Côté, Sophie Larouche, Christian Ouellet et Pierre Tremblay.

C'est tout, je crois... du moins, à ma connaissance...

vendredi 28 novembre 2008

Retour sur «Parents et amis...»

Synthèse non-exhaustive de ce qui a été dit sur le web sur cette production:


La mère Manchée (Josée Laporte) dans sa robe en bois
Photographie: Sylvain Dufour, Le Quotidien


Après un prompt rétablissement dentaire, après plusieurs heures de réflexions, je tiens à revenir sur cette production du Théâtre CRI. Pour clarifier mon dernier billet qui en a laissé plus d'un perplexes. Pour poser plus clairement certaines questions... par respect pour le travail de Guylaine, pour la mission de sa compagnie et par simple passion du théâtre. Notre théâtre mérite qu'on s'y attarde avec sincérité et intégrité.

Esthétiquement, je trouve cette production un peu drabe... que ce soit par la mise en espace de objets ou par la nature de ceux-ci (exception faite de la robe en bois); par les éclairages et leurs effets divers qui ne sémiotisent pas si facilement; par l'ensemble des costumes qui manquent un peu d'unité... D'accord, on reconnaît là une certaine esthétique du CRI... qui nous a habitué toutefois à plus de rigueur esthétique justement... Par ailleurs, malgré toutes les lectures faites sur ce spectacle et ce qui s'en dit, j'ignore en quoi cette disposition générale - somme toute assez conventionnelle, soit à l'italienne - participe à un rapprochement entre spectateur et comédien, intègre le public à l'aire de jeu. Intimité? Je n'en suis pas si sûr...

La mise en scène (astucieuse en soit) donne parfois l'impression d'être une suite de numéros (slam, exploration des matelas, récitations en choeur, travail des personnages, etc.) retenus en atelier de création qui manquent, pour le spectateur aridement sollicité, de liant. Car oui, le lien entre les différents tableaux (chacun, pourtant avec ses forces scéniques indéniables) est parfois difficile à suivre. Peut-être est-ce dû à des confusions simples du type: Josée Laporte (dont j'ai beaucoup apprécié la performance) joue-t-elle un seul ou deux personnages? la femme au bizarre capuchon est-elle cette femme emprisonnée dans son objet vestimentaire? le personnage à demi-dévêtu de Dany Lefrançois (intéressant en soit) s'inscrit comment dans cet univers? les tantes (magnifiques d'étrangeté) fonctionnent manifestement sur un type de jeu différent du groupe des fils... pourquoi?

Enfin... Ce sont ces questions (et peut-être aussi mon état de réceptivité peu élevé de cette soirée théâtrale) qui obstruent mon adhésion à l'enthousiasme général.

C'est un spectacle qui - quoique long et dense, comme le mentionne Daniel Côté dans le Quotidien - demeure, malgré ces quelques réserves, fort stimulant. Et là est la raison d'être du Théâtre CRI. Peut-être est-ce un spectacle - pour reprendre des notions arts visuels - non pas expressif (ou figuratif) mais plutôt abstrait et impressif... ce qui me ramène à cette affirmation: on ressent plus qu'on comprend... Peut-être...





jeudi 27 novembre 2008

Soir de premières!


Ce soir, à l'UQAC, deux premières: Beauté Mécanique, projet de fin de maîtrise d'Émilie Gilbert-Gagnon... et De l'amour et des griffes, production du Théâtre Mine de Rien (troupe de théâtre amateur) dont je signe la mise en scène... Alors, à tous:

MERDE!!!

Voici pour compléter la recherche sur l'origine de cette expression - citée dans le billet du 6 août 2008 - une autre version tout aussi amusante (tirée du site http://www.expressio.fr):

Nous avons des quantités de manières d'utiliser ce sympathique mot, souvent en tant qu'injure associée à des situations désagréables. Mais il se trouve que, chez nous, on l'utilise aussi pour souhaiter bonne chance à quelqu'un. Comment cela se peut-il ?

Il n'existe aucune certitude quant à l'origine de cette acception du mot qui est attestée au cours de la première moitié du XXe siècle.

La version la plus probable vient d'un simple usage superstitieux où, comme le souhait de "bonne chance" est interdit car il peut provoquer un échec, le mot qui en est considéré comme l'antonyme permet de déjouer le mauvais sort qui attend celui qui va subir l'épreuve (d'ailleurs, en rajoutant une couche de superstition alors que la première n'est même pas encore sèche, le destinataire est interdit de répondre 'merci' sous peine d'annuler la conjuration du sort).

Une autre version, hélas non attestée, voudrait que dans le monde du théâtre, souhaiter 'merde' à un acteur, c'était espérer pour lui que de nombreux fiacres viennent devant le théâtre déposer les spectateurs. Et comme les chevaux ont une fâcheuse tendance à déposer des mottes bien particulières sur leur trajet, beaucoup de crottin devant le théâtre signifiait alors beaucoup de spectateurs, donc du succès et de la chance.

Et puis il ne faut pas oublier que, toujours chez les superstitieux, marcher du pied gauche dans une merde sur le trottoir est supposé porter chance (sauf si c'est une crotte de chat noir déposée sous une échelle, bien entendu).

Voici (tirés du même site mentionné plus haut) les équivalents dans d'autres pays:

Pays / Région Expression équivalente Traduction littérale
Allemagne

Toi, toi, toi (pas de traduction)
Angleterre

Break a leg ! Casse-toi une jambe !
Argentine Mucha merde ! Beaucoup de merde !
Belgique (Wallonie)

Bonne merde !
Brésil

Merda! Merde!
Espagne (Catalogne)

Molte merda ! Beaucoup de merde !
Italie

In bocca al lupo ! Dans la gueule du loup!
Italie

Incula la balena! Encule la baleine!
Russie

Ni puha ni pera! Pas du duvet, pas des plumes!

mercredi 26 novembre 2008

De l'amour et des griffes [journal d'une mise en scène]



Une générale s'est faite hier soir... dans un contexte de début de répétitions, entre des chaises, des tables... bref, le fouillis du local P0-1010...

Bon. Il faut faire contre mauvaise fortune bon coeur...

Cet enchaînement (nous n'en avons jamais assez...) nous a au moins permis de tester l'ensemble des déplacements, des costumes, de la musique. Et il faut, du même souffle, avouer que ce fut franchement rigolo, que les (fous!) rires ont ponctués cette heure de représentation... tant dans la salle que sur la scène... du moins, dans les espaces délimités. Ça augure bien, je l'espère.

Ce qui peut sembler de prime abord léger et mal organisé (et qui, après coup, ce matin, rend la première de demain un peu plus stressante!) a donner une résultat surprenant: unir l'équipe en reléguant la pression au vestiaire.

Quand la franche camaraderie et la symbiose surgissent, le plaisir devient accessible!

Sarah Bernhardt: Parisienne éternelle

mardi 25 novembre 2008

Schéma pour une approche théorique de la performance [théâtrale]

Pour définir la performance théâtrale, Richard Schechner propose un modèle présentant quatre cercles (oups... j'ai seulement trouvé l'équivalent en boîte... et en anglais) concentriques emboîtés les uns dans les autres:

Et voici la légende reproduite textuellement telle qu'elle figure (apparemment!) en page 31 de «Performance», essai de Monsieur Schechner (et tirée, dans le cas présent, de la revue Théâtre/Public #190):

DRAME - Le cercle le plus petit, le plus intense et ardent. Comprend les textes, partitions, scénarios, directives, plans ou cartes écrites. Le drame est transposable d'un lieu ou d'un temps à un autre, indépendamment du ou des individus qui le transmettes, et qui peuvent être de simples messagers incapables de le lire et encore moins de le comprendre ou de le mettre en scène.

SCRIPT - Désigne tout ce qui est susceptible d'être transmis d'un temps et d'un lieu à un autre; les codes élémentaires d'un événement. Le script transmis d'homme à homme et le passeur est plus qu'un simple messager, il doit connaître le script et être à même de l'apprendre à d'autres, de manière consciente ou en recourant à l'empathie et à la formalisation.

THÉÂTRE - Événement représenté par un groupe particulier d'interprètes; ce que font les interprètes pendant un spectacle. Le théâtre est concret et immédiat. Habituellement, le théâtre est la manifestation ou la représentation d'un drame et/ou d'un script.

PERFORMANCE - Le cercle le plus large et le plus ouvert; désigne la constellation de tous les événements, la plupart passant inaperçus, qui se produisent parmi les interprètes et les spectateurs entre le moment où le premier spectateur entre dans l'espace de jeu (c'est-à-dire la zone où le théâtre a lieu) et celui où le dernier spectateur en sort.


Bon... d'accord... tout ceci demande un peu de réflexions... n'empêche que le principe est intéressant.

L'attente du spectateur


Ce soir, c'est la générale - dans un contexte si chaotique (principalement, nous n'avons pas la salle... donc pas d'éclairages non plus...) qu'il vaut peut-être mieux parler de dernier enchaînement! - du spectacle De l'amour et des griffes. Et dans quelques jours, ce sera celle de La Noël de Gruntilda...

Nous travaillons toujours avec, à l'esprit, la présence potentielle (et espérée!) du spectateur dans cet espace vide qui lui appartient. Il sera là. À attendre...

Anne Ubersfeld, dans Les termes clés de l'analyse du théâtre, définit ainsi cette attente: Au théâtre, comme dans les autres formes de spectacle, la réception est conditionnée par l'horizon d'attente du spectateur (Jauss), c'est-à-dire l'ensemble des codes qu'il connaît. Ce n'est pas le discours seul dont la réception est ainsi conditionnée, ce sont tous les éléments de la représentation, l'ensemble du spectaculaire. Si le spectateur s'attend à tel type de personnage, il s'attend aussi à tel type d'espace, de décor, de costumes. Il y a peu d'années, il était difficile à un enseignant, par exemple, de comprendre et de faire comprendre que l'espace de la tragédie classique n'est pas mimétique, qu'il ne représente aucun lieu dans le monde, ni corridor, ni antichambre de palais.

C'est cette attente qui déçoit ce spectateur... et contre celle-ci que les metteurs en scène tente de s'attaquer parfois...

lundi 24 novembre 2008

Le bienfait des ateliers

Carol Émond, Fabien Bouchard, Suzanne Martel, Angèle Bouchard

Peut-être que la meilleure façon d'éduquer les gens, de les sensibiliser au théâtre, est de leur permettre de vivre (en autant toutefois que l'encadrement vaille la peine!) une véritable expérience scénique. Ce cas par cas a l'avantage de bien faire comprendre le métier, le travail impliqué, l'investissement personnel.

Les ateliers, peu importe leur forme (en autant qu'ils se donnent dans un cadre professionnel!), sont, en quelques sortes, des écoles du spectateur... d'où leur importance non négligeable et l'intérêt plus marqué qu'on devrait leur porter. Car - et c'est presque prouvé scientifiquement! - ceux qui prennent ces ateliers iront, par la suite, plus volontiers au théâtre!

Ce n'est peut-être qu'ainsi (au lieu de la promotion habituelle...) qu'il y aura une relève dans le public. L'effet est plus long à percevoir... mais pourtant.
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Sur la photo qui illustre ce billet, les 4 courageux qui ont bravé le froid de cette fin de semaine pour présenter, à l'extérieur, sous la direction de Sarah Bernard du Théâtre Hors du Commun, le résultat de leurs ateliers. Le thème: le choeur... à partir du conte arménien La goutte de miel.

dimanche 23 novembre 2008

La Noël de Gruntilda [quelques notes]

À quelques jours de la nouvelle édition de La Noël de Gruntilda (spectacle présenté pour le bénéfice du Théâtre 100 Masques), nous revoici - après quelques rencontres, tout de même... et un numéro spécial dans le cadre de la Grande Nuit de la Culture du 26 septembre! - en salle de répétition, Alexandre et moi, pour revoir les textes, les dynamiques, les possibilités de réactions et ses marges de manoeuvre en cours de représentation. Probablement que si des gens nous épiaient pendant le travail, ils resteraient bouche-bée devant les accoutrements du comédien (voir la photo ci-dessous), les tons que l'on prend et les folies qui sortent de nos bouches...

Alexandre Larouche, quasi paré de ses plus beaux atours de fée des étoiles...
photographie: Dario Larouche

Car oui... ce spectacle est une véritable partie de plaisir que l'on retrouve avec enthousiasme et ouverture. Il s'est créé selon un mode particulier, essentiel à ce type d'animation théâtrale: l'humour et la folie. Les propositions fusent de toutes parts. L'esprit est en éveil et à l'écoute de la moindre perche tendue... et les rires fusent volontier! Une rigolo-thérapie pour ses artisans!

Le fil de ce spectacle: revenir sur les principales traditions et chansons de Noël (qui surviennent dans nos vies de plus en plus tôt!) pour les triturer et les revoir avec causticité et ironie! Quand la naïveté et la magie se frottent à la désillusion... Un spectacle presque pour adultes!

Cette année, à notre équipe (incluant Isabelle Boivin dans le rôle de Bubie la lutine...) se joint Marc-André Perrier et Marilyne Renaud qui reprend, pour l'occasion (et pour partager la vedette avec Gruntilda!) son rôle de Madame Weiss, personnage de notre dernière production estivale.

La Noël de Gruntilda II - La Nativité
une production du Théâtre 100 Masques
les 3, 4 et 5 décembre 2008
Salle Marguerite-Tellier

La semaine théâtrale... 16

Les amateurs de théâtre auront encore une fois une semaine bien remplie et devront faire preuve de rigueur et d'organisation pour tout voir!

De mercredi à samedi (du 26 au 29 novembre 2008)
Salle de répétition du Mont-Jacob, 20h

C'est la dernière semaine pour voir la production 2008 du Théâtre C.R.I., Parents et amis sont invités à y assister... mise en scène de Guylaine Rivard à partir de l'oeuvre du même nom de Hervé Bouchard. Spectacle intéressant (mon commentaire, celui de Jacques B. Bouchard, blogueur sur Jack aime/Jack n'aime pas et de D. Pelletier, blogueuse sur Spécial du Jour), bousculant. Mieux vaut réserver: le nombre de places est réduit... 418.542.1129!

De jeudi à samedi (du 27 au 29 novembre 2008)
Petit Théâtre de l'UQAC, 20h

(Dimanche, 30 novembre à 14h)


Émilie Gilbert-Gagnon boucle ses études à la maîtrise en art en présentant sa production finale, résultat de sa recherche des dernières années. Beauté mécanique est en fait l'accomplissement de plusieurs ateliers de recherche sur la place de l’émerveillement au théâtre [...]. Elle met en scène une Poupée mécanique, un Char allégarage, un Homme au bord de la folie, des Voix dans sa tête, une Femme fantôme et des Musiciens imaginaires… Beauté Mécanique est une adaptation théâtrale d'un album du même nom (du groupe Plywood ¾.) L’histoire raconte la vie d’un homme sans travail qui réalise que son couple ne fonctionne plus… En fait, plus rien ne va pour lui. Il décide de s’enfermer dans son garage, alors que sa femme se réfugier dans l'alcool. Petit à petit, il sombre dans une folie inquiétante. Son désespoir le pousse à se fabriquer une poupée mécanique dont il tombera follement amoureux (tiré du communiqué de l'équipe). L'entrée est gratuite... et ce spectacle est recommandé pour les personnes de 16 ans et plus.

Jeudi et vendredi (27 et 28 novembre 2008)
Auditorium de l'UQAC, 19h

Présentation de la troisième production du Théâtre Mine de rien... que d'aucun nomme troupe de théâtre amateure de l'UQAC... De l'amour et des griffes... spectacle ayant pour but principal de faire découvrir le théâtre à des personnes intéressées. Pour plus de détails, référez-vous aux billets précédents portant sur le sujet.

Samedi (29 novembre 2008)
Café-Théâtre Le Côté Cour, 20h30

Patrice Tremblay- qui était à la tête du défunt (?) Théâtre de la Suggestion et qui a présenté déjà un spectacle mystique autour de Saint Jean de la Croix - présente cette fois, à ce que j'en sais, un récit poétique et musical inspiré de la « Chanson de geste », La Nuit des Brumes (Paroles de Patrice Tremblay, musique de Yan Larouche).

Samedi (29 novembre 2008)
Salle Pierrette-Gaudreault, 20h)

Photographie: Krista Boggs

Le Théâtre La Rubrique présente KIWI (la troisième version à passer dans la région en un an... mais cette fois, sous la direction de l'auteur même, Daniel Danis), une production de la Compagnie Daniel Danis arts/science (Montréal), en coproduction avec Le Grand Bleu, Établissement National de Production et de Diffusion Artistique (France). La pièce commence alors que Kiwi, une enfant d'un bidonville, a douze ans. Dans la grande ville, ce sera bientôt les Jeux Olympiques… Les autorités veulent faire le grand nettoyage, vider la racaille, cacher la misère des enfants qui rôdent dans les rues. [...] Squattant un ancien abri souterrain de la deuxième guerre mondiale, Kiwi apprend pas à pas la réalité de la vie d’enfant des rues : les vols, les passes, les échappatoires et le rêve d’un chez soi meilleur (www.theatrelarubrique.com)

samedi 22 novembre 2008

De l'amour et des griffes [journal d'une mise en scène]... suite redondante


C'est fait. Il est toujours intéressant de voir à quel point un spectacle peut souffrir, en fin de production, de l'absence de spectateurs... particulièrement lorsqu'il s'agit d'une comédie. Et cette impression s'accroît doublement lorsque, comme aujourd'hui (alors que nous devions en être, vu le contexte parascolaire, à une première générale), nous ne pouvions nous appuyer sur les moyens techniques habituels (éclairages, musique) qui procurent - si non une renaissance - un élan bénéfique.

Nous en sommes donc là... aux prises avec les doutes de cet art éphémère. Sommes-nous prêts? Nous ne le saurons qu'à compter de mardi soir... et c'est cette qualité disons temporelle (le fait de n'être que présent) qui confie au théâtre tout son charme. On peut prévoir, on peut espérer, on peut créer sur papier, on peut tenter de réconforter, rassurer ses comédiens... seule la représentation (et chacune est unique) donnera la véritable mesure du résultat.

Meyerhold disait: Une représentation théâtrale ne connaît ni "hier" ni "demain". Le théâtre est un art d'aujourd'hui, de l'heure, de la minute, de la seconde même. "Hier", pour le théâtre, ce sont les récits, les traditions, les légendes, les textes des pièces; "demain", ce sont les rêves de l'artiste. Mais la réalité du théâtre, c'est seulement "aujourd'hui". Le poète, le musicien peuvent travailler pour un lecteur ou un auditeur futur. [...] Pour l'acteur, semblables rêves n'ont aucun sens. Son art n'existe que tant qu'il respire, tant que sa voix vibre, tant que la salle l'écoute, en retenant son souffle. C'est précisément pour cette raison que le théâtre est un art résolument contemporain.

C'est un peu vertigineux... et je conçois bien que ce charme puisse paraître, pour l'interprète (d'autant plus amateur), comme un gouffre sans filet.

Désormais, seuls la confiance et le plaisir pourront nourrir ce spectacle... Alea jacta est.

De l'amour et des griffes [journal d'une mise en scène]


C'est la dernière journée de répétition pour le Théâtre Mine de Rien... du moins, avant les générales, plus tard dans la semaine qui vient.

Ce sont donc les dernières heures disponibles pour corriger des intonations, des gestes qui contrecarrent toujours la fluidité scénique, les dernières heures pour mettre une dernière main aux costumes et aux accessoires, les dernières heures pour consolider ce spectacle exigeant tout en donnant de solides assises à ces comédiens du plaisir.

Peut-être aussi sont-ce les moments les plus difficiles pour eux. Après tout, le plus important élément du dialogue théâtral leur est, pour la plupart, inconnu: le public. Il nous faut donc s'attarder à la force de la voix, la projection, la diction... devant une salle vide. Il leur faut prendre conscience de l'immensité de la salle avant que celle-ci ne se remplisse et accentue ce que Sara Bernarhdt appelait une preuve de talent, le trac.

Nous en sommes donc là. Faire respirer la forme. (Re-)Trouver le plaisir de l'exécution scénique. Comprendre les enjeux et les faire passer.
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Cruauté, coup bas, perfidie,
condescendance et éclats de rire!!!

Pour entreprendre sa troisième année d'existence, le Théâtre Mine de Rien (troupe de théâtre amateure de l'UQAC) présente De l'amour et des griffes... un collage vaudevillesque où les beaux sentiments font place à la violence ou verbale ou physique, apanage artistique d'un temps révolu en cette ère du politically correct.

Puisant à même le répertoire du Boulevard français, voyez Félicie et Madame de Crampon, deux jeunes bonnes éplorées parler de feu Victor, cet homme si bon... du moins peut-être (Le Défunt
de René de Obaldia). Puis l'entrée en scène de Monsieur DesRillettes, pique-assiette de son état, tombant entre les serres acérées de Mesdames Boulingrin et Tartempion, vieilles filles hystériques prêtes à tout pour un peu d'attention (Les Boulingrin de Courteline).

Un spectacle plastique où la théâtralité émerge d'abord et avant tout des comédiens (Maryline Chamberland-Tremblay, Martine Chapados, Nicolas Ilaréguy, Marilou Simard et Mélissa Valiquette) sous la direction de Dario Larouche.

De l'amour et des griffes
Les 27 et 28 novembre 2008 (jeudi et vendredi)
19h, Auditorium de l'UQAC (P0-5000)
Entrée: 5$

vendredi 21 novembre 2008

Parents et amis sont invités à y assister... avec avertissement préalable!

Le C.R.I. a encore frappé.

D'emblée, la nouvelle production, Parents et amis sont invités à y assister, - construite à même une oeuvre littéraire dense (de Hervé Bouchard) dont elle cherche à conserver l'essence - bouscule, déstabilise, accroche le spectateur et le perd tout à la fois. Un spectacle drôle, (dans tous les sens du terme), percutant, étrange, fort et fragile.

Un clan livre ses tribulations dans des lamentos funambulesques et bassement comiques. Figure centrale de cette polyphonie, la veuve Manchée, femme sans bras dans sa robe en bois, s'adresse à ses soeurs, à ses fils les chiens à tête de veau, à «l'épisodique Laurent Sauvé» joué par un fils de dieu – et à elle-même. Faite de monologues entrecroisés, cette oeuvre fonde un monde tout à la fois labyrinthe et scène de théâtre, où la parole a force de mythe et fait corps avec les choses et les êtres qu'elle produit ; où l'angoisse est un «orphéon» de fils chiffrés qui joue fort pour les «spectatrons» ; où les tirades sont autant de lieux, cave, coin, voiture et kiosque... Où chaque vivant, «en Hamlet qui magasine», a des morts et des pères qui lui remplissent la voix d'histoires. (Le Quartanier)

Peut-être est-ce là un bel exemple de ce qu'on nomme rhapsodie. Il s'agit donc avant tout d'opérer un travail sur la forme théâtrale: de décomposer-recomposer - componere, c'est à la fois assembler et confronter -, selon un processus créateur qui envisage l'écriture dramatique dans son devenir. C'est alors précisément le statut hybride, voire monstrueux du texte produit - ces recouvrements successifs de l'écriture que synthétise la métaphore du texte-tissu -, qui caractérise la rhapsodisation du texte, permettant l'ouverture du champ théâtral à une troisième voie, c'est-à-dire à un autre mode poétique, qui associe et dissocie tout à la fois l'épique et le dramatique. [...] C'est dans ce que Jean-Pierre Sarrazac nomme le «théâtre des possibles», où coexistent et s'ajoutent les contraires, où tout est placé sous le signe de la polyphonie que le travail rhapsodique de rapiéçage et de conjoncture prend tout son sens, engendrant dans les écritures contemporaines la structure d'un montage dynamique. (Poétique du drame moderne)

Dans la salle de répétition du Centre Culturel du Mont-Jacob, une distribution de qualité qui oscille entre le slam (dont se joue particulièrement bien Marc-André Perrier, rompu à ce type de texte) et la déclamation (magnifique Josée Laporte qui en pleure toute sa voix) austère et statique. On entend plus qu'on écoute. On ressent plus qu'on apprécie.

Scénographiquement parlant, rien. En fait, un faux rien. Que des chaises empilées. Que des matelas empilés (qui servent, par ailleurs, de cercueil, de lit, de tableaux). Et la pièce maîtresse: une robe en bois, prison vestimentaire (et hautement métaphorique!) de la mère. Tout est brut, sans illusion. Dès lors, l'aridité de la théâtralité laisse toute la place à la performance... puisque c'est de cela qu'il s'agit. Une performance... théâtrale.

Une mise en scène intéressante (parce que perplexifiante... parlez-en à mes voisins spectateurs atterris là par hasard...) dont il serait bon de connaître le processus. La richesse de la mise en scène de Guylaine Rivard (outre les ingénieuses trouvailles qui émaillent ces deux heures de représentation) se trouve principalement dans sa capacité à questionner le spectateur. Un véritable travail de recherche. Par conséquent, un spectacle qui demande beaucoup à son public.


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Parents et amis sont invités à y assister
jusqu'au 29 novembre (du mercredi au samedi)
Centre culturel du Mont-Jacob

Mise en scène:
Guylaine Rivard

Distribution:
Josée Laporte
Anne Laprise
Monique Gauvin
Jérémie Desbiens
Marc-André Perrier
Dany Lefrançois
Martin Giguère

jeudi 20 novembre 2008

Élections... et la culture?

Profitons du travail des autres... enfin... d'un autre (Paul Journet), ... et voici, avec ce lien, les principaux engagements culturels des principaux partis en cause dans cette élection quelque peu soporifique... quoique... Taxe coupée? Référendum? Le choix est large...

Théâtralisme aigu

Scène de théâtre a été réalisée par l'artiste Gillot Claude (1673 - 1722)

J'ai toujours dit que ma démarche était d'abord et avant tout fondée sur une recherche formelle, une quête de théâtralité exacerbée... ce que Meyerhold nommait (je sais, je le dis souvent... mais j'aime la formule!) le théâtre théâtral. Pourtant quand on y songe le moindrement, outre le jeu (qu'on pourrait qualifié d'outré), mon travail esthétique (à ne pas confondre avec les commandes ou les initiations) apparaît plutôt minimaliste. Oserai-je le mot? Ascétique...

Donc une théâtralité qui, du coup, refuse en quelque sorte la théâtralité... Paradoxe. Questionnement. Mais peut-être confonds-je deux notions différentes...
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Lu au détour d'une attente avant une représentation dans Études théâtrales no.22 (2001), Poétique du drame moderne et contemporain (sous la direction de Jean-Pierre Sarrazac)... qui se présente comme un lexique que je conseille à tous les amateurs de théâtre contemporain.

THÉÂTRALISME: Le concept de théâtralité, dans ses multiples usages au théâtre et hors théâtre, devient de plus en plus flou et tend à se banaliser. Pour une meilleure définition de la théâtralité, je proposerais qu'on lui opposât le théâtralisme. Théâtralisme désignerait alors le contraire même de la théâtralité.

L'avènement de la théâtralité procède d'une pure émergence de l'acte théâtral dans le vide de la représentation. La théâtralité fait le vide du théâtre au théâtre même. Du moins du théâtre en tant qu'
illusion. Dans cette maladie esthétique endémique que nous appelons théâtralisme, le théâtre souffre de sa propre emphase. Il est en quelque sorte trop plein de lui-même. Ainsi, lorsque Stanislavski déclare que "ce qui le fait désespérer du théâtre, c'est le théâtre", sa dénonciation ne vise pas la théâtralité - et, en particulier, la convention consciente à la Meyerhold (qui, par bien des aspects, en retranche plus qu'elle n'en rajoute sur le théâtral) - mais bien ce théâtralisme qui ne correspond qu'à un état histrionesque et narcissique, qu'à une manifestation redondante du théâtre au théâtre. [...] (JPS)

Semaines intenses... sujets à venir

photomontage prise sur le site no.concept.free.fr/Production.html

Les trois prochaines semaines me verront occupé à boucler des dossiers, des projets, à raison d'au moins une présentation par semaine...

La semaine prochaine, ce seront les deux représentations de De l'amour et des griffes du Théâtre Mine de Rien (troupe de théâtre amateure de l'UQAC) pour lequel je signe la mise en scène pour la troisième fois.

La semaine d'après, ce seront les trois représentations bénéfices de La Noël de Gruntilda II - La Nativité pour le compte du Théâtre 100 Masques.

Le lendemain de la dernière de ce spectacle, je dois me rendre à Roberval, au Théâtre Mic Mac, pour donner un atelier d'une journée sur l'imagination créatrice de l'acteur.

Enfin, la semaine suivante sera la dernière semaine des ateliers réguliers du Théâtre 100 Masques... et, par conséquent, la semaine des présentations publiques (et du début des inscriptions pour la session Hiver 2009).

D'ici là, si jamais vous en avez assez de lire mes billets portant principalement sur ces sujets, ne vous gênez pas: envoyez-moi des idées par courriel!

Bonne journée!

mercredi 19 novembre 2008

Les petits enfants du siècle

Photo prise sur FlickR (désolé, je ne trouve pas le nom du photographe)

Enfin, c'est fait.

Depuis trois ans que je connais Jérôme Sauvion, j'ai pu assister (à l'instar d'une cinquantaine de personnes) hier, à son spectacle Les petits enfants du siècle, adaptation d'un roman de Christiane Rochefort, produit par sa propre compagnie, La Face Nord.

La performance de cet acteur-metteur en scène est captivante. Tour à tour drôle, touchant, pervers, percutant, il maîtrise le mode narratif (puisqu'il s'agit d'une adaptation non pas dialoguée... mais plutôt d'un passage direct de l'écriture romanesque à la scène) avec brio et réussi, par la force de son jeu et de la convention qu'il installe dès le départ, à camper le rôle de l'héroïne, une jeune fille, une enfant. Jamais le spectateur ne décrochera ou ne se posera de questions.

Tout le monde ne peut pas être orphelin (Jules Renard)

L'histoire: Josyane de Bagnolet est née le 2 août. Après elle il y a eu encore dix enfants. Les uns après les autres, apportant en prime à leurs parents un tas d’électroménagers, tels que la machine à laver, le frigidaire, la télé, la voiture et le prix Cognac ! Josyane les élèvera tous. C’est une vraie petite maman, tandis que sa mère ne fait que penser à engendre pour gagner les allocations familiales. Chaque enfant est égal à un nouvel électroménager. Nous sommes dans les années 60, il faut reconstruire la France, et les alentours de la capitale française se transforment dans un tas de béton avec ses blocs d’appartements. (http://fr.shvoong.com)

À l'écoute, c'est un texte amusant... qui pourtant baigne dans un quotidien paumé, triste, pathétique et sans issue. Un univers où l'amour s'écrit en signe de dollars (ou de francs!) quand il existe et quand il n'est pas qu'un sentiment inconnu ou mal connu. Par le ton de cette oeuvre, par son thème éminemment familial avec toutes ses malsanités, son érotisme précoce et un brin tordu, Les petits enfants du siècle (1961) peut résonner comme un écho contemporain des tribulations du petit Poil de Carotte (et des Lepic) de Jules Renard (publié au début du XXième siècle) ou comme annonciateur, en quelques sortes, de la cruauté des jumeaux du Grand Cahier d'Agota Kristof (1987). Tous ces romans sont construits à partir de mêmes considérations: aborder l'histoire du point de vue d'un (ou plusieurs) enfant; faire de celui-ci un être avec une conscience aiguë de lui-même, du monde qui l'entoure; décrire son évolution, le développement de son caractère... jusqu'à l'impasse...

La mise en scène de Jérôme est efficace avec peu de gestes, peu de déplacements... ponctués par un environnement sonore (entres autres bruit de caisse enregistreuse et de berceuse) qui crée une mécanique vite admise par le public. Sa sobriété laisse ainsi toute la place aux mots et aux maux de cette enfant.

Simple, sans artifice, son aire de jeu ne se constitue que d'un grand espace meublé d'un seul tabouret, d'un tas de bas et d'une corde à linge. De ces bas épars, empilés, emmêlés se dégagera une véritable poésie de l'objet vestimentaire lorsqu'ils seront accrochés sur la corde, un par un, pour signifier l'arrivée d'un nouvel enfant de la famille et leur sort; pour créer, en quelques sortes, des personnages synecdotiques. Le spectateur se prend à reconnaître qui est le bas, et - honte suprême du romantique - à s'y attacher.

Bien qu'ayant rencontré, selon les dires de Sauvion, des problèmes de texte en cours de représentation (et outre la technique qui semble un peu carrée... le technicien habituel toujours en France), tous sommes sortis avec le sourire de ceux qui n'ont pas eu à connaître cette misère.

À voir si vous ne voulez pas être obligés d'aller en France pour cela!
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Je profite de l'occasion pour rappeler qu'il ne reste qu'une seule représentation... soit ce soir, à 20h, à la Salle Murdock. Il en coûte (au minimum!) 15$ par adulte et 11$ par étudiant. Mais comme il n'y a que très peu de places, peut-être vaudrait-il mieux réserver...

Enfin, sachez que ces représentations sont données pour le bénéfice du Théâtre du Faux Coffre en vue d'une éventuelle traversée de l'Atlantique pour aller présenter les Clowns Noirs à nos cousins français.

mardi 18 novembre 2008

Qu'est-ce que le théâtre... par répliques interposées

Le beau Will...

Bon. Tous se sont essayés à répondre à cette grande question existentielle: qu'est-ce que le théâtre? Eh bien, tous se sont essayés... et tous semblent se répondre et se renvoyer la balle... au point d'être capable de reconstituer, par citations interposées, un discours cohérent - cocasse peut-être - mais tout de même réel... :

Le monde entier est un théâtre, Et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles.
William Shakespeare, Extrait de Comme il vous plaira

Le monde est un théâtre, mais [parfois] la pièce est mal distribuée
Oscar Wilde

Mais...

Si le monde entier est une scène et si nous ne sommes que les comédiens, à quand, diable, l'entracte ?
Anonyme

Contentons-nous [alors] de dire que le théâtre, comme la vie, est un songe, sans trop nous soucier du mensonge.
Jean-Louis Barrault, Nouvelles réflexions sur le théâtre

Après tout...

Tout le monde peut faire du théâtre, même les acteurs.
Augusto Boal, Le Petit dictionnaire du théâtre

lundi 17 novembre 2008

Le théâtre de Carton

Petit moment de sourire... qui décrit bien comment je me sens lorsque je suis en scène. Cette anecdote est tirée de l'autobiographie de Pauline Carton, comédienne de Sacha Guitry, Les théâtre de carton. Petit livre cocasse!

Pauline Carton

J'en étais là de mes joies immenses, et jouais la comédie (que je dis) depuis six ou sept semaines, quand au beau milieu de mes ébats ancillaires, le directeur me campa un rôle important.

Vous croyez peut-être que c'était un rôle de bonne parlant davantage, une vendeuse de magasin, ou trente ligne dans un ensemble? Point. C'était une mère noble dans un drame! Une terrible duchesse aussi noble et aussi mère que faire se peut, une embêteuse grande comme une tour, bavarde et bénissante, une digne créature en jupe à falbalas, qui comptait six cents lignes, embrassait tous les personnages sur le front et poussait le cri de la dame qui s'aperçoit que sa fille adoptive est la vraie fille de l'assassin de sa soeur de lait.
[...]

Disons tout: mon début dans le drame n'eut rien du triomphe définitif!

La première personne qui se paya ma tête fut ma mère. Elle était assise au premier rang, et attendait les événements. Dès qu'elle eut perçu mes premières répliques que je parvins à risquer sur un ton faux d'une voix que la panique rentrée rendait tremblotante et minuscule, elle renonça sans lutte à tout orgueil maternel, et se mir sereinement à pouffer de rire.

Je la vis se lever, suivre de biais toute sa rangée, une main plaquée sur sa bouche pour contenir ses cris de joie, l'autre battant l'air pour me faire signe: - "Tais-toi, tais-toi!" tout en suivant la rampe. Puis elle s'engouffra dans le couloir-vestiaire où je l'entendis donner libre cours à son insolente gaieté, me laissant perchée sur la scène en proie à cette réconfortante pensée: si ma propre mère se sauve, qu'est-ce que vont faire les autres?
[...]

Oui... l'horreur d'entrer en scène et d'entendre pouffer de rire quelqu'un dans l'assistance... honte encore plus grande quand ce quelqu'un nous est connu! Bonne journée!

dimanche 16 novembre 2008

La semaine théâtrale... 15


Beaucoup de rendez-vous théâtraux peuvent s'inscrire à votre agenda pour les prochains jours.. Oui! Il y a des semaines comme ça.. alors sortez les Post-it, je commence!

Lundi, mardi et mercredi (les 17, 18 et 19 novembre 2008),
à 20h, Salle Murdock
Les Petits enfants du siècle, spectacle de Jérôme Sauvion... pour le bénéfice du Théâtre du Faux Coffre qui lorgne vers des représentations outre-atlantiques... J'en ai parlé beaucoup dans les billets précédents (ici et ici)

Mardi (18 novembre 2008), à 9h
Rencontre de la table de compétence théâtre organisée par le Conseil Régional de la Culture. Tous les artisans du milieu sont conviés à ces réunions de concertation, d'échanges et de discussions. À l'ordre du jour, la mise sur pied éventuelle d'un organisme d'aide pour le milieu culturel. (Notez que la réunion se tient, cette semaine, au CRC de Chicoutimi, Maison du commerce, 194 Price Ouest).

Mercredi (19 novembre 2008)
Nouvelle de voyage: Les Immondes, de Vicky Côté, seront présentés dans le cadre de la programmation du Grand Événement de la Relève Théâtrale, à Montréal à la Salla Rossa. Le succès remporté par ce théâtre de peu de mots - la pièce avait reçu une Mention spéciale dans le cadre de l'événement de la Bourse Objectif Scène - a engendré la création d'une nouvelle compagnie de théâtre, le Théâtre à Bout Portant. (Jean-François Caron, Voir)

Mercredi à samedi (du 19 au 22 novembre 2008),
20h, Salle de répétition (Mont-Jacob)
Pour la seconde semaine de représentations de Parents et amis sont invités à y assister du Théâtre C.R.I. N'oubliez pas de réserver au (418) 542-1129.

Vendredi et samedi (21 et 22 novembre 2008),
20h30, Salle Murdock (et présentation à 15h30 le 22)
Dernières représentations de Pas moi du Collectif Texentrique... dont j'ai parlé dans le billet du 7 novembre dernier.

Samedi et dimanche (22 et 23 novembre 2008), 13h
Sarah Bernard et son Théâtre Hors du Commun présente le résultat de ses ateliers automnales dans sa cour arrière: Les gouttes de miel (travail choral).

Voilà... encore une fois, si j'en oublie, faites-moi signe! Comme par exemple: c'est cette semaine, en Beauce, que les Amis de Chiffon présenteront pour la première fois devant public leur tout nouveau spectacle, Carton Rouge sur carré vert! Merde à eux et à toute leur équipe (merci Sébastien!)!

samedi 15 novembre 2008

De l'amour et des griffes [journal d'une mise en scène]

Peut-être est-ce une légère impatience causée par un mal de dent chronique... mais il est une chose dont j'ai horreur pendant une période de travail... et c'est qu'un comédien (plus exactement qu'une comédienne dans le cas présent!) ne fasse preuve de mauvaise foi en répétition parce qu'il (elle) estime n'avoir pas assez d'attention, qu'il (elle) ramène toute la création en cours à sa propre personne, à la (fausse) perception qu'il (elle) s'en fait.

Retour en arrière...

La première partie du spectacle De l'amour et des griffes, pour une multitude de raisons, n'a pu se faire le samedi après-midi comme l'autre (qui roule fort bien, soit dit en passant...). Nous nous sommes donc vus sur semaine, parmi toutes nos obligations... très peu, peut-être... mais quand même, nous nous sommes vus et la première mise en place est terminée. Avec encore beaucoup de travail de perfectionnement, d'approfondissement à y apporter. Et je le sais.

Donc, en ce samedi mouilleux, nous nous sommes donnés le luxe - à deux semaines de la première - de faire un enchaînement des deux parties. Mais pendant toute la première, entre les hésitations gestuelles (fragilité normale d'une première exécution complète) et les (fréquents) bogues de texte (moins excusables... point avec lequel je ne fais que très peu de concessions...), l'une des protagonistes ne cessait de passer des commentaires négatifs ("Nous ne sommes pas prêtes", "Nous n'avons pas assez répété", "Nous ne sommes pas drôles", etc), relâchait toute concentration, arrêtait le déroulement de la scène et minait le plaisir de tous en maugréant, soupirant et ne s'impliquant qu'à contrecoeur dans les notes et discussions post-exercice.

Je suis très conscient que cette partie n'est pas encore à niveau... mais j'ai beau expliquer que nous ne jouons pas demain, qu'il reste encore deux semaines et plusieurs heures de répétitions et d'enchaînements, que ce premier canevas est intéressant bien que pas encore à point... rien n'y fait et c'est à une moue boudeuse et une tenue de fermeture que je me heurte. Vraiment, ce type d'attitude devient vite un poids dans une création et nuit au développement d'un sain esprit d'équipe. Quémander de l'attention de la sorte ne donne qu'une seule et unique envie: se retirer. Mais bon... nous sommes encore en travail... et nous traverserons le pont rendu à la rivière.
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Cette anecdote (qui pourrait se confondre avec bien d'autres...) me ramène de nouveau sur l'une des exigences qui me sont nécessaire avec une équipe: la confiance. Non pas une confiance aveugle... tout peut (et devrait) être questionné, discuté, proposé, échangé... Pas une confiance aveugle, mais bien une confiance de base, dans l'autre, dans un projet commun, en soi. Une force positive qui permet d'abattre les obstacle, de sortir des sentiers battus avec un enthousiasme et un plaisir manifeste qui ouvrent les perspectives.

"Et c'est [son] panache!"

Cyrano de Bergerac... un des personnages les plus connus de la littérature universelle... et pourtant, quelle surprise que d'entendre et réentendre ce texte représenté pour la première fois en 1897 - chance que plusieurs ont eu (dont moi... pour la seconde fois) hier soir à l'Auditorium-Dufour dans le cadre de la tournée du Trident.

Coquelin l'aîné, le premier Cyrano de Bergerac, 1897

Cette production, mise en scène (assez convetionnelle par ailleurs) par Marie Gignac a principalement le mérite de nous faire entendre cette oeuvre: ce ton si particulier de la comédie romantique brillant des derniers éclats du mélodrame, cette amertume et nostalgie, cet amour et cette résignation... mais surtout ce sourire pour ne pas dire ce rire qui se noue entre chaque réplique... Des répliques connues et attendues, comme cette tirade du nez. Des déclarations d'amour amusantes et touchantes. Bref, du théâtre comme à la fin du XIX siècle... Une fable portant sur l'être et le paraître qui trouve tout son sens et son essence sur les planches (n'en déplaisent aux amateurs de cinémas et des nombreuses adaptations de la pièce).

Hugues Frenette, photographie: ?

La distribution* est impressionnante: 13 comédiens... enfin... Un acteur principal, Hugues Frenette - qui a lui seul vaut le détour - qui porte les 1 600 vers de ce rôle. Un monumental personnage. Avec une maîtrise du texte, de la scène, avec une aisance magnifique, il crée là un Cyrano amoureux, faisant preuve d'empathie, loyal et touchant qui surprend lorsqu'on vient annoncer, à plusieurs reprises qu'il a beaucoup d'ennemis et qu'on cherche à le piéger. Un comédien principal, donc... et ses faire-valoirs (car ce texte a aussi cette particularité d'être d'abord et avant tout un morceau de résistance pour un comédien...Rostand l'a d'ailleurs écrit pour Coquelin, vedette de l'époque...). Le reste de la distribution se partage les petits rôles (les numéros comiques) et les autres rôles principaux, Roxanne et Christian... bien fades aux côté du lustre omniprésent du rôle-titre.

La scénographie (un peu rétrécie par rapport à la version vue à Québec... tournée oblige!) de Michel Gauthier, tout en étagères mobiles emplis de verreries et en escaliers de métal compose les multiples lieux par de simples déplacements des modules (dans les entrescènes... et qui créent, avec l'agencement des lumières et de la musique de forts beaux moments). Gauthier suggère plus qu'il ne montre, avec peu d'accessoires. Le plus intéressant vient également du fait que le scénographe a choisi de laisser à vue toutes les mécaniques de cette aire de jeu (câbles, poulies, fils, éclairages) de même que toutes les coulisses de chaque côté, les convertissant en lieux d'attente pour les comédiens.

Enfin, quelques réserves... sur la longueur (bien que déjà près d'une heure trente soit retranchée au texte original), sur les costumes (qui surprennent parfois - comme celui de MontFleury et de Roxanne en tenue de camp), sur la figuration (qui me pose toujours problème... comment créer la vie en figurant?). D'autre parts, mais peut-être est-ce dû au fait que je voyais se spectacle pour la seconde fois, il m'a semblé manquer un peu d'énergie et de tenue sur scène... le plaisir qui m'avait transporté ayant peut-être fait place à la fatigue de la tournée...

Voilà. C'était ce que je voulais dire de ce spectacle.


* Une distribution amusante sur autre point: 3 des comédiens de ce spectacle (Jonathan Gagnon, Ansie St-Martin et Christian Michaud) étaient dans la région la semaine dernière dans La Cantatrice Chauve de Frédéric Dubois... Par ailleurs, 4 de ceux-ci ont déjà vécu des expériences théâtrales saguenéenne: Hugues Frenette et Éric Leblanc avec les Têtes Heureuses, Patric Saucier avec l'UQAC et avec La Rubrique comme metteur en scène, Eva Daigle avec La Rubrique.

vendredi 14 novembre 2008

Cyrano de Bergerac

Hugues Frenette (Cyrano de Bergerac)
Photographie: Louise Leblanc

J'ai déjà parlé de ce spectacle en mars dernier (je crois...). Malheureusement, il fait partie de ces billets perdus lors de la disparition de mes premiers Clapotis... Mais qu'à cela ne tienne, je serai ce soir dans la salle de l'Auditorium-Dufour pour une seconde représentation! J'en reparlerai donc demain...

Mais en attendant, sachez que la scénographie est de Michel Gauthier (qui n'a plus besoin de présentation au Saguenay)... et que c'est Hugues Frenette (qui a joué dans le Splendid's des Têtes Heureuses en 1996) qui tient le rôle-titre.

La Noël de Gruntilda [quelques notes]

Alexandre Larouche pendant la construction de Gruntilda
Les Monstres de l'orgueil, TCM été 2007
Photographie: ?


La Noël de Gruntilda (spectacle présentement en cours de répétition pour le Théâtre 100 Masques) est une animation théâtrale... ce qui fait que le spectateur devient acteur actif en demeurant constamment à l'affût des faits cocasses qui peuvent émerger de ce type de spectacle.

L'animateur, Gruntilda dans ce cas-ci (et c'est le cas de toute animation dite humoristique), ne doit pas trop appuyer sur les blagues, jeux de mots et jeux d'esprits. Il doit faire confiance à l'intelligence du spectateur... et se fier à sa capacité de suggestion.

Les blagues doivent surgir dans la simplicité, la spontanéité sans avoir à être surlignées; elles doivent surgir dans des moments furtifs d'où le plaisir d'être attentif à ce genre de spectacle.

L'animateur (l'acteur) doit être capable de fixer l'attention du spectateur, de le guider vers (et dans) le rire, sans que celui-ci ne se sente outrageusement pris en mains.

Enfin, on a beaucoup écrit sur le rire, mais on n'a pas déterminé d'une façon absolue ce qui fait rire, disait Coquelin Cadet dans Le Rire... Nous non plus.

Pour d'autres réflexions sur ce spectacle et son mode de réception, reportez-vous au billet du 27 septembre 2008.

jeudi 13 novembre 2008

Autres informations pour LES PETITS ENFANTS DU SIÈCLE

Voici d'autres informations concernant la venue de Jérôme Sauvion grâce au communiqué de Martin Giguère... Ainsi, ce spectacle lyonnais servira, en quelques sortes, de spectacle bénéfice au profit du Faux Coffre....


Communiqué de presse
Mardi, le 11 novembre 2008, pour diffusion immédiate

ÉVÉNEMENT BÉNÉFICE FRANCO-QUÉBÉCOIS
pour aider les Clowns noirs à voyager


Le Théâtre du Faux Coffre, de Saguenay, et la Face Nord Compagnie, de Lyon (France) s’unissent pour présenter la pièce LES PETITS ENFANTS DU SIÈCLE (d’après le roman de Christiane Rochefort), un spectacle mis en scène et interprété par Jérôme Sauvion, homme de théâtre lyonnais. Présenté avec succès depuis quelques années en France, il s’agit ici des premières représentations québécoises de ce monologue.

Le récit ironique, drôle et tendre de Jo de Bagnolet, fille aînée d'une famille nombreuse. Chronique bouleversante du quotidien d'une famille si nombreuse qu'il devient vite impossible de faire le compte des naissances qui s'enchaînent à un rythme impensable. Un monologue émouvant autant que captivant.

Jérôme Sauvion n’en est pas à sa première visite au Saguenay. On lui doit, entre autres, la mise en scène de Barabbas dans la Passion, les origines du premier Clown noir. De passage dans la région, il offre généreusement trois représentations de son spectacle à la salle Murdock du Centre des arts et de la Culture de Chicoutimi. L’argent recueilli au guichet servira à défrayer une partie des coûts d’une éventuelle série de spectacles des Clowns noirs en France.

QUOI
Les petits enfants du siècle
QUI
Coproduction Théâtre du Faux Coffre (Saguenay) et
Face Nord Compagnie (Lyon),
mise en scène et interprétation de Jérôme Sauvion.
QUAND
Les 17, 18 et 19 novembre 2008 À 20hres

À la Salle Murdock (Centre des Arts et de la Culture)
COÛT
15$ minimum (étudiant 11$ minimum)
J'imagine qu'on peut donner plus...
DURÉE
1h15
POURQUOI
Événement bénéfice permettant de ramasser des fonds
pour défrayer une éventuelle série de spectacles des
Clowns noirs en France.
INFORMATION ET RÉSERVATION
418-698-3000 #6561
info@fauxcoffre.ca
- 30 -

Impasse dans le théâtre actuel


Un des aspects de l'actuelle crise du théâtre pourrait même être décrit comme la difficulté à offrir aux nouvelles formes dramatiques un espace qui leur convienne, où le public puisse être atteint. Le problème n'est pas d'ordre strictement scénique, mais concerne la place symbolique réelle de l'institution théâtrale, sa place dans la société, la prétention qui est souvent la sienne à être le seul vrai lieu du drame, à représenter notre monde mieux que nous ne saurions le faire et indépendamment de nous.

Si nous passons en revue les termes de la définition anthropologique du théâtre (l'acteur, le spectateur, un récit dramatisé, un espace de représentation clairement reconnu comme tel), c'est le dernier - et non l'avant-dernier - qui a perdu de sa valeur.


Marie-Madeleine Mervant-Roux
Un dramatique postthéâtral?
L'Annuaire théâtral #36

Tous les grands sémiologues (Sarrazac, Roux, Lehmann, Pavis, etc.) s'entendent pour définir (par la négative... et en comparaison avec les ères théâtrales antérieures) les paramètres de la crise actuelle du théâtre: le théâtre n'est plus ceci, le théâtre ne fait plus cela, etc. Le théâtre est disséqué, réfléchi, théorisé... et pourtant, aucune solution ne ressort... Bien sûr, c'est du milieu même que celle-ci doit émerger. N'empêche que ces phares de la pensée ne donnent que bien peu de pistes positives.

Réservez!!!

Je viens de parler avec Guylaine Rivard du Théâtre C.R.I. : belle première devant l'auteur et l'épouse de celui-ci! Tant mieux!

Petit message aux intéressés

Comme le spectacle Parents et amis sont invités à y assister se déroule dans la salle de répétition du Centre Culturel du Mont-Jacob, il n'y a que 60 places disponibles.

Par conséquent, réservez tôt si vous ne voulez pas manquer votre chance... en téléphonant aux charmantes gens du Théâtre C.R.I. au 418.542.1129!

mercredi 12 novembre 2008

De la visite lyonnaise!


photographie prise sur le site Théâtre Pêle Mêle

Eh oui... Jérôme Sauvion, connu ici pour avoir donner des ateliers de Commedia dell'arte au cours des dernières années, pour avoir mis en scène le bout de ce type dans le Capitaine Fracasse des Têtes Heureuses, pour avoir fait la mise en scène du Barabbas du Faux Coffre... bref, ce Jérôme Sauvion, le plus Saguenéen des Lyonnais, revient dans la ville avec, dans ses valises, son spectacle Les petits enfants du siècles, que quelques-uns parmi nous ont pu apprécié lors d'un voyage pédagogique en 2006.

Ce spectacle attendu sera présenté à la Salle Murdock du 17 au 19 novembre 2008 (soit lundi, mardi et mercredi).

Des chaussettes... et encore des chaussettes. En un énorme tas, trônant au beau milieu de la scène, des petites, des grandes, des vertes, des bleues, des rouges, des jaunes... des chaussettes par milliers! [...] Voilà les compagnes de scène de Jérôme Sauvion ; voilà le seul «effet spécial» de sa mise en scène, très sobre. Il les utilise pour nous raconter son histoire, ou plutôt celle de Josiane. Car c'est elle l'héroïne et narratrice du roman de Christiane Rochefort. C'est donc, tout naturellement, sa voix que nous transmet l'acteur, metteur en scène et adaptateur du texte ; il se glisse à merveille dans la peau de cette jeune banlieusarde au parler populaire. Il/elle nous narre le quotidien de sa famille de Bidochon, qui ne cesse de s'agrandir. A l'évocation de chaque naissance, une chaussette, soigneusement pendue sur un mince fil par Jérôme Sauvion, vient symboliser le nouveau né. Et le bruitage d'une caisse enregistreuse de souligner le gain de la famille: une machine à laver à la naissance de Patrick, un «frigidaire» à celle de Catherine... Et l'espoir d'une «bagnole» si jamais ces Bidochon atteignent les neuf gosses ! Ah, ces allocations familiales, quelle aubaine ! Josiane est la seule à ne pas se réjouir: en tant qu'aînée, elle s'occupe de toute cette marmaille et n'a plus de temps pour elle. A onze ans, son petit moment de bonheur, c'est celui des devoirs, le soir, quand tout le monde est couché ; elle se livre alors à son activité préférée: l'analyse grammaticale ! Et puis viennent le catéchisme, le certificat d'étude et, surtout, les garçons. Josiane se laisse ainsi entraîner par la vie et suit son destin de fille de cité. Voilà ce que Jérôme Sauvion nous relate ; adoptant le plus souvent la voix de l'héroïne, mais nous livrant également des répliques de la mère («Ah ce que je suis fatiguée!») ou du père («Si on peut même plus regarder la télé tranquille...»), il nous fait revivre avec bonheur l'histoire de ces Petits enfants du siècle. On retrouve bien l'univers du roman de Christiane Rochefort et on s'y laisse porter par la voix de l'unique protagoniste. Seul avec ses chaussettes, il réussit l'exploit de nous faire croire à son «tout petit monde».
Caroline Vernisse (en partenariat avec le site www.theatrotheque.com)
Rhône Saone News, l'information entre deux fleuves

Pour d'autres informations, voici quelques site qui parle de ce spectacle qu'on dit touchant:

Les petits enfants du siècle
Biographie de Jérôme

Sinon, on peut toujours, j'imagine, contacter les gens du Faux Coffre pour des détails supplémentaires ou pour des réservations...