dimanche 27 juillet 2008

Les cycles dans l'histoire


Je ne suis pas un expert, loin de là, mais, me semble-t-il, le milieu théâtral au Saguenay vit au gré de cycles qui sont quasi-récurrents et qui peuvent se vérifier dès que l'on s'intéresse le moindrement à l'histoire:

1-ORGANISATION/RESTRUCTURATION
2-EFFERVESCENCE/DYNAMISME
3-STAGNATION/ESSOUFFLEMENT

4-ÉPURATION/SÉLECTION NATURELLE

Après l'intense activité du théâtre amateur dans les années 50 (début 60), il y a eu une période creuse jusqu'à l'avènement de la création collective, des événements et de la création des compagnies-phares à la fin des années 70 (début 80)... puis un autre moment de repos avant l'arrivée massive de la relève à la fin des années 90. Comprenez bien, je ne dis pas qu'il ne se passait rien, ce serait faux... je dis que des moments difficiles succédaient aux moments forts.

Si on se rapporte alors aux dix dernières années, avec l'installation permanente d'un milieu professionnel, avec (outre le trio de base Rubrique-Têtes Heureuses-Amis de Chiffon) la création du CRI, du 100 Masques, du Faux-Coffre, de la transformation de la SMDM en ManiGanses (qui offre désormais et un Festival et un Entredeux festival), des nombreuses autres initiatives indépendantes (OSSLSJ, Vicky Côté, les collectifs Tortue Noire et Chassepinte, etc.), force est d'en constater l'étonnante poussée dynamique.

Pourtant, les «problèmes» commencent à poindre... lentement mais sûrement: fractionnement du bassin de spectateurs, de comédiens... fractionnement des enveloppes budgétaires (qui n'augmentent pas proportionnellement... causant des coupures de subventions, des choix surprenants) échues à la culture dans la région... surenchère de l'offre théâtrale... manque d'espace. L'impression de vitalité (pourtant bien réelle) cache aussi des vices qui minent le milieu de l'intérieur: le cynisme et l'essoufflement.

Je ne pense pas qu'il faudrait «nettoyer» au sens de choisir quelle compagnie demeure et laquelle ferme ni quel artiste est supporté au détriment de quel autre. Toutefois, je crois qu'il serait bientôt temps de convoquer, puisque c'est la tendance, des États généraux du théâtre à Saguenay (les compagnies, les artistes et travailleurs culturels, les subventionnaires, les élus municipaux, provinciaux et fédéraux, le Centre local d'emploi) pour voir à une véritable restructuration du milieu avant que celui-ci ne s'effondre sur lui-même... pour maintenir l'élan, pour maintenir notre spécificité, pour maintenir une présence théâtrale forte.

P.S.: je n'ai plus de café chez moi... peut-être est-ce la cause de ce pessimisme dominical...