dimanche 14 septembre 2008

D'après Courteline [Journal d'une mise en scène]

Le Théâtre Mine de Rien, la troupe de théâtre amateur de l'UQAC, entame sa troisième production, après La Cantatrice Chauve de Ionesco (2006) et Cinémassacre de Vian (2007). Encore une fois cette année (en fait, depuis la fondation de cette troupe), j'agirai à titre de metteur en scène et directeur artistique.


Donc, après l'absurde, retour au mode vaudevillesque, avec un travail à partir de la pièce de Courteline, Les Boulingrin (vu la composition de la distribution, la pièce demande à être ajustée).

Courteline... mon écrivain favori... mon répertoire de prédilection... L'auteur d'innombrables pièces en un acte - véritables petits morceaux dépeignant la bêtise humaine -, l'observateur caustique de la méchanceté et des ridicules humains qui n'écrit que des oeuvres brèves car il affirme être dépourvu de talent. (M. Corvin)

Le texte matriciel a été choisi pour son côté grand-guignolesque (divertissements basés sur un spectacle d'horreurs macabres et sanguinolentes, sur une multitude d'effets spectaculaires) tout autant que pour sa qualité de pièce bien faite qui crée dès lors une mécanique textuelle appuyée: si elle va au-devant des spectateurs par ses procédures insistantes d'étroites RATIONALITÉ (tout doit s'expliquer et s'expliciter au Boulevard), de PROGRESSIVITÉ (le conflit linéaire une fois posé en termes nets et simples est emporté dans un mouvement régulier ou accéléré mais toujours perceptible et qui achemine les personnages vers une fin imparable), de CLARTÉ (les personnages sont des types aux traits marqués sinon génériques qui permettent immédiatement de savoir «à qui on a affaire»). Le tout est surindiqué à coup de redondance et de procédés rhétoriques (gradation et concentration des effets, antithèses et hyperboles). Le «clou» résidant dans la (ou les) scène(s) à faire, sorte de climax de la tension dramatique ou de l'explosion comique. (M. Corvin, Dictionnaire encyclopédique du théâtre)

Bien que le vaudeville (et tout le théâtre de boulevard) est réputé pour être difficile à jouer vu sa mécanique forte, son rythme et son style, je crois profondément, pour tous ceux qui s'initient à l'art dramatique, en sa qualité de démonstrateur de ce qu'est le théâtre, ce qu'est un texte, ce qu'est une mise en scène... Sans compter qu'il est drôle, concis, et souvent très court!

La semaine théâtrale... 5

La semaine qui débute aujourd'hui sera profondément marquée par la 10ième édition du Festival International des Arts de la Marionnettes (événement organisé par ManiGanses), sous la direction artistique d'Éric Chalifour. En fait, le Festival commence le 16 pour se terminer le 21 septembre.

Lyrisme et marionnette... La thématique de cette 10ième biennale fera voyager les festivaliers à travers une programmation officielle de 16 spectacles, construite à l'image d'une partition musicale, avec ses harmonies, ses envolées, ses couleurs. (Dépliant de présentation)

Parmi ces spectacles, ne manquez pas les présentations du projet Transity (Kiwi et I Testimoni), impliquant un collectif saguenéen composé de Guylaine Rivard, Dany Lefrançois (qui présente également son nouveau spectacle, Le Grand Oeuvre) et Sara Moisan et un collectif italien...

Pour la programmation complète, cliquez sur l'icône de ManiGanses dans la colonne de gauche... ou visitez leur site internet.

Bonne Semaine!