samedi 28 février 2009

L'ORDRE DU MONDE [carnets]

L'ORDRE DU MONDE se fera en contexte de résidence intensive (tant qu'à faire dans le pléonasme...) la semaine prochaine. Soit. Mais au fait, qu'est-ce qu'une résidence? Quels sont les spécificités d'un tel mode de création?

De prime abord, une résidence est en quelques sortes, une invitation à créer et un pari... qui induit une notion d'inconnu, de découverte, de risques. [...] Elle induit également une notion de changement [...] pour le porteur du projet mais aussi pour l'artiste.

Le concept de résidence comporte également deux dimensions nécessaires: un lieu (de travail, de représentation et de rencontre) et un temps (de création, de rencontres) limité. Il y a un avant et un après. La résidence induit un changement.

Être un soutien à la création et permettre l'échange autour de la création sont les deux objectifs fondamentaux du principe de résidence. D'où l'importance du spectateur qualifié, jadis par Meyerhold, de «quatrième créateur». Les autres objectifs sont définis par l'artiste et par l'organisme porteur. Dans le cas du projet présent, il s'agit de tester une nouvelle écriture, de chercher une forme à l'élaboration du vide existentiel.

Généralement, une résidence implique aussi un volet sensibilisation auprès de public-cible.

C'est donc dans ce cadre particulier que s'élaborera cette nouvelle création.

(Définitions tirées du document en lien)

vendredi 27 février 2009

L'ORDRE DU MONDE [carnets]


Plus que deux jours avant de commencer.

Le travail qui débutera à compter de dimanche n'est pas à proprement parler un work in progress, dans le sens où dès le début des représentations, il y aura un spectacle fini. Les jours suivants ne faisant plus partie du processus de création, mais plus d'un travail de fond sur une base déjà définie.

Chacune des représentations aura son intérêt.

Alors de grâce! N'attendez pas le dernier soir pour assister à l'une de celles-ci! Chaque soir aura sa propre couleur, j'imagine. La première représentation verra un spectacle abouti (dans la mesure du possible)... et les jours suivants, il y aura des modifications, sans doute... mais pas de changements extrêmes... à moins que, justement, il y ait de ces dits changements... ce qui revient à dire qu'il n'y aura pas de meilleur soir qu'un autre et que chacun vaudra la peine d'être vu!

jeudi 26 février 2009

Du nouveau à la Salle Murdock...

La salle Murdock, lors des Précieuses ridicules (TCM 2003)

La Salle Murdock du Centre des arts et de la Culture de Chicoutimi se refait une beauté. Exit ces gradins bancals de couleur bois pâle et turquoise de chaque côté de la salle... avec un espace central immense et des gardes encombrants qui viennent avec!

Tout a été enlevé.

Désormais, il y a un escalier fixe pour se rendre à la régie technique. Puis des chaises qui pourront permettre une meilleure souplesse au lieu. Du moins, tant qu'il y a un accès à des praticables pour soulever les rangées de derrière...

Bref, une nette amélioration.

L'ORDRE DU MONDE [carnets]

«Cathédrale de chaises» par Tadashi Kawamata, Production Pommery

L'ORDRE DU MONDE... Des actrices, des chaises, des cigarettes. Des paroles répétitives et des gestes avortés... Un homme, une femme... et Boris Eltsine. Entre tous, le vide. L'impression de vide. L'abnégation. Et puis... rien.
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Petites questions d'ordre scénographique (parce que ce sera l'une des questions principales dans les premières minutes de cette résidence!): L'ORDRE DU MONDE doit se jouer dans quel espace? Y en a-t-il seulement un? Doit-on forcer pour en créer un? Advenant le cas que nous choisissions de répondre par l'affirmative aux deux dernières questions, que représente ce dit espace?

Taïrov, metteur en scène russe contemporain de Meyerhold mais sans son envergure, a tout de même lancé une formule qui peut être intéressante... et qui, sous l'apparente simplicité, dévoile une conception complexe du théâtre: Le lieu de l'action est un préjugé qu'il faut éliminer. Il n'est pas d'autre lieu de l'action au théâtre que la scène (in Théâtre russe et soviétique, p.105).

Derrière cette évidence se pose alors la question du sens de cet espace., tout aussi vide soit-il. Puisque tout sur scène ne doit pas être fortuit (dixit et Jarry et Meyerhold), la sémiotique doit être omniprésente... du moins, elle le devrait.

Pris dans ce sens, je me rappelle (avec l'extrait sous les yeux!) cette mise en garde de Daniel Jeanneteau, scénographe de Claude Régy (metteur en scène contemporain français qui a monté, entre autre, le 4:48 avec Isabelle Huppert): Ne rien représenter, ou plutôt s'attacher à ce que la représentation ne fixe rien qui s'imposerait à notre faculté de voir. Pour accueillir la parole, l'espace doit éviter le sens, induire une certaine conformation du sens, mais pas encore le sens lui-même. Ce n'est qu'après, sous l'effet du sens émis par la parole, que l'espace peut offrir de se charger, et s'emplir de signification. (in Actualité de la scénographie, no.100, mai 1999)

Il y aura donc un travail fort intéressant à faire dans ce contexte intensif!

mercredi 25 février 2009

Les mensonges de l'art


Au théâtre - celui que je fais... - j'ai toujours aimé la stylisation, la re-création d'un monde avec ses propres règles pour dire (pompeusement) le monde. C'est le règne du code et de la convention.

En cela, je rejoins plusieurs praticiens:

L'art reflète la Vie, mais la vie reproduite dans une oeuvre d'art est soumise aux lois de l'Art.
Vsevolod Meyerhold, metteur en scène russe (1885-1941)

Seuls les mensonges de l'Art disent les vérités de la Vie.
Jean Cocteau, auteur (1889-1963)

Il faut aller au bout de l'insolence et de l'étrangeté pour mettre en branle les décalages qui constituent la nature même de l'acte théâtral.
Jean Genêt, auteur français (1910-1986)

Le spectacle de théâtre [...] atteint sa propre réalité parce qu'il a un langage artificiel - c'est-à-dire fabriqué avec art - qui va nous amener ailleurs.
Jean-Pierre Ronfard,
metteur en scène québécois (1929-2003)


Je préfère penser la forme d'abors, la coquille se remplira ensuite. C'est peut-être moins sincère, mais c'est plus vrai.
Jean Asselin, directeur artistique d'Omnibus

mardi 24 février 2009

L'ORDRE DU MONDE [carnets]


Ce jourd'hui, rencontre avec les conceptrices Jessyka Maltais-Jean (conception esthétique) et Marilyne Renaud (régie créatrice) pour le chantier de la semaine prochaine.

J'ai pris le parti de ne pas convoquer de concepteurs techniques habituels (éclairagiste, scénographe, costumier) pour privilégier un travail de création continu qui fera appel principalement à la sensibilité, à l'imagination (non pas que les concepteurs traditionnels en soient dénués...). Il s'agit ici d'explorer, d'essayer... Comme la production se fera sur un mode intensif, il y aura alors un travail non pas de mise en valeur d'un spectacle mais plus de constitution de sens tout au cours de la création, où les comédiens n'auront pas à s'ajuster à une technique, mais bien celle-ci à suivre les premiers.

Encore une fois, je sais, on me dira que c'est toujours le cas. Eh bien, je dis que non.

lundi 23 février 2009

États d'âme du blogueur


Petit message bref, fort subjectif, comme je me permets rarement de faire... Pourquoi alors me lancer dans une telle entreprise? Parce que. Parce qu'il y a des jours où j'ai envie de tout arrêter. Parce qu'il y a des jours où je trouve frileux et en même temps excessif le monde théâtral d'ici. Parce qu'il y a des jours où. Tout simplement.

Parfois, je trouve parfaitement inutile d'écrire... non par manque d'intérêt ou par manque de commentaires. Non. De toute façon, personne n'est obligé. Non. Il est inutile d'écrire parce que dans le fond, ça ne mène à rien. Il est inutile d'écrire en se pliant à une discipline parce qu'il devient vite difficile de trouver un sujet intéressant (tout d'abord pour moi... et ensuite pour les autres) sans tomber ou dans l'anecdotique ou dans le trop pointu... bien que je pense que tout peut avoir une utilité pour une lente évolution.

D'autres fois, je me retrouve à marcher sur des oeufs - pour ne pas dire une bonne douzaine d'oeufs complète! - inutilement. Peut-être n'est-ce pas (quoi qu'on en pense!) une bonne idée de parler du théâtre saguenéen dans son ensemble. Faudrait-il alors me concentrer sur mes seules activités et réflexions? Peut-être. Même si je pense totalement le contraire. Je le réaffirme assez souvent: les échanges, les questionnements, les impressions - toutes aussi personnelles soient-elles! - ne constituent pas des tares et devraient permettre de dynamiser le milieu. Encore faut-il que le milieu soit présent.

Et présent, pourtant, il l'est. Du coup, on réagit souvent à mes écrits parce que je suis, selon les dires, polémiste... ou, au contraire, parce qu'on trouve que je ne le suis pas assez! Tout dépend des points de vue... et de l'angle que j'aborde les sujets. Si j'écris sur un spectacle, on applaudit tout autant qu'on décrie... si je m'abstiens, c'est encore pire. De chaque billet, on analyse mes opinions, on psychanalyse mes "réelles" pensées, on dissèque mes intentions cachées.

Parfois, donc, je grince des dents, je l'avoue. Bon. Je l'assume et n'attend rien. J'en tire même, à l'occasion, beaucoup d'agrément. Alors pourquoi ce billet? Parce que.

Nouveau site web pour le Théâtre CRI

Le Théâtre CRI a un nouveau site web. Pour toutes questions ou informations sur la compagnie, vous pouvez le consulter à l'adresse suivante: www.theatrecri.ca.

Quand le théâtre est dangereux

Voici quelques images tirées d'une exposition virtuelle trouvée sur le site Chronique du sang qui passe (Bibliothèque municipale de Lyon)... comme quoi le théâtre peut parfois être dangereux... voire mortel!

Sur scène, le drame peut (doublement) se dérouler, comme au théâtre de Carthagène où un artiste, congédié par le directeur, égorge au rasoir ce dernier, également comédien, en pleine représentation. (Le Progrès illustré, 1910)

Madame Chaumet au Palais Garnier, un jour de 1896 : lors d’une représentation, l’un des contrepoids soutenant le grand lustre se détache de son support, crève le plafond, et aplatit littéralement l’infortunée mélomane

L’attentat anarchiste qui, en 1893, transforme en cauchemar la soirée inaugurant la saison lyrique du Liceo de Barcelone. Deux bombes lancées du paradis au deuxième acte de Guillaume Tell font 20 morts et 80 blessés

Premier ennemi : le feu, qui détruit régulièrement ces bâtiments où le public s’entasse dans un univers de bois, de décors en carton-pâte et de toiles peintes.

dimanche 22 février 2009

Le Comédien... brillant Guitry


Il ne faut pas être amoureux du théâtre... il faut l'adorer.
Ce n'est pas un métier, le théâtre, c'est une passion !
Sacha Guitry, Le Comédien


Vient de se terminer le second Rendez-vous Théâtre - une initiative conjointe du CRI et du 100 Masques - à la Salle Marguerite-Tellier, où nous étions une douzaine (une belle douzaine!) pour visionner le film Le Comédien de Sacha Guitry.

Ce film est un bel hommage au père de Sacha, Lucien, acteur de son état. Du coup, ce film rend hommage au théâtre (celui du début du XXième siècle), aux comédiens: le théâtre demande un investissement personnel de qui le pratique; il doit être fait avec sérieux, avec respect pour le public, avec rigueur...

Il permet, après coup, de discuter librement (et c'est l'un des buts de ce Rendez-vous) sur le métier de comédien, sur la vocation de tout praticien de théâtre... Un document intéressant à voir et à revoir...
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Voici un extrait de la pièce Le Comédien, en 1925 (à partir de laquelle sera établi le scénario en 1948), qui donne une bonne idée du ton du film:

On frappe à la porte.

Lucien Guitry: Entrez !

Entre un acteur

L'acteur: Excusez-moi... Je tenais seulement à vous serrer la main une dernière fois et à vous dire combien j'avais été heureux et fier à côté de vous !
Lucien Guitry: Vous êtes mille fois aimable !
L'acteur: J'espère que vous n'avez pas eu à vous plaindre de moi ?
Lucien Guitry: Vous plaisantez, voyons !
L'acteur: Vous m'aviez un peu paralysé aux répétitions... Mais, enfin, je crois que je me suis repris... et, si ce n'est pas être trop prétentieux que de le remarquer moi-même, je pense avoir tiré mon épingle du jeu... assez honorablement !
Lucien Guitry: Mais très honorablement !
L'acteur: Je ne réalise pas toujours ce que je voudrais... Mais, sans me vanter, je peux dire que la psychologie du personnage que je joue ne m'échappe jamais... Parce que, mon personnage, je le fouille.
Lucien Guitry: Il n'y a pas autre chose à faire... Il faut fouiller !
L'acteur: N'est-ce pas ?... Vous fouillez beaucoup, vous ?
Lucien Guitry: Moi ? Je n'arrête pas ! Et nous ne saurions trop nous le répéter ! Fouillons ! Fouillons !
L'acteur: En somme, disons-le, notre plus grande qualité, c'est l'intelligence !
Lucien Guitry: Il n'y a aucun doute ! A bientôt...
L'acteur: A bientôt... Monsieur...

L'acteur sort, Maillard reprend la discussion :

Maillard: A sa façon de jouer, d'ailleurs, on sent qu'il est très intelligent.
Lucien Guitry: Lui ? C'est un effroyable imbécile.
Maillard: Allons donc ! Eh bien, du balcon, il fait très intelligent.
Lucien Guitry: J'irai au balcon quand il jouera...(...)

Bien qu'un peu sournois, c'est savoureux, non?


Une semaine de théâtre...

Une semaine de théâtre... et c'est le cas de le dire! Depuis le début de l'année, c'est - et de loin! - la semaine la plus occupée pour les amateurs de théâtre. Peut-être même que ceux-ci ne sauront tout suivre... À suivre!

Donc, grosse semaine: 7 rendez-vous au programme pour quiconque se sent irrésistiblement attiré par l'art dramatique!

Dimanche, 22 février 2009
Salle Marguerite-Tellier (Centre des Arts), 14h


Le Théâtre C.R.I. et le Théâtre 100 Masques vous convie au second Rendez-vous théâtre qui portera sur le jeu du comédien... tant dans sa formation que dans son entraînement tout au cours de sa carrière. Au menu: visionnement du film Le Comédien de Sacha Guitry. Ce film, tourné en 1948, raconte l'histoire de son père Lucien, un grand comédien de son époque et par le fait même, parle de théâtre et offre - et je cite! - une profonde réflexion sur la grandeur et la servitude du métier d'acteur. Discussion par la suite...

Mercredi, 25 février 2009
La Tourelle (Cégep d'Alma), 20h

Photographie: ? (si vous le savez, faites-le moi savoir!)

Le Théâtre À Bout Portant (fondé et dirigé par Vicky Côté) donne à nouveau, dans le cadre de la Flash Fête 2009 organisé par IQ L'Atelier, son spectacle Les immondes , état d'une solidarité, présenté en mars 2008 (et dont vous pourrez lire les commentaires ici).

Mercredi, jeudi et vendredi, 25, 26 et 27 février 2009
Studio-Théâtre de l'UQAC, 20h

Dans le cadre de TOUSKI (décidément, je ne m'habitue pas à ce nom... quoi qu'on en dise!), Fanny Chica présente son projet, Le drame des constructeur: Une adaptation théâtrale libre des écrits d'Henri Michaux, valorisation de l'inadaptation. L'axe est la folie. L'expérience de sentiments ou d’événements s’est figée et ne laisse pas la possibilité de réagir librement. La performance est brute. Voyager entre l’inachevé et l’inachevable de la perception. Construire une ville, un verbe, un transport, voilà la folie de marionnettes dirigées par Dieu le Père.

De mercredi à samedi, du 25 au 28 février 2009
Salle Murdock (Centre des Arts), 20h


Le Théâtre du Faux Coffre et ses clowns noirs présentent, en rappel, leur quatrième opus, Barabbas dans la Passion, les origines du premier clown noir (présenté l'été dernier et ayant fait l'objet d'un billet ici). Avis à ceux qui n'ont encore jamais vu un de leur spectacle... Et il y en a!

Jeudi, vendredi et samedi, 26, 27 et 28 février 2009
Petit Théâtre de l'UQAC, 17h


C'est, par la suite (et toujours dans le même cadre du festival étudiant mentionné plus haut!), au tour de Jessica B. Pinard de présenter son projet, Memoria: Le projet MEMORIA réunit quatre retraités et une étudiante en théâtre. Venez découvrir le talent de ces néophytes du monde théâtral, qui sauront vous toucher par leur sincérité. Osez pénétrer dans cet univers de souvenirs, de vieillissement, de peines et de bonheurs. Ils vous attendent, bon théâtre! À noter que ce projet présente un extrait de la pièce Au bout du fil, d'Évelyne de la Chenelière.

Jeudi, 26 février 2009
Salle Pierrette-Gaudreault, 20h


Le Théâtre La Rubrique présente une production du Théâtre de la Pire Espèce, Persée: À partir des artefacts retrouvés sur un site de fouilles, trois archéologues du début du siècle tentent de prouver l'existence du héros mythologique Persée, mais leur reconstitution historique se heurte sans cesse à des éléments fabuleux. L'enquête scientifique se transforme peu à peu en quête existentielle. À travers Persée, c'est leur propre visage que les savants tenteront de déterrer. Transfigurés par les objets qu'ils animent, ils deviendront, sous nos yeux, les protagonistes du célèbre mythe. Rejetés par la communauté scientifique, ils poursuivent leurs fouilles, attirés par l'étrange magnétisme qui émane de certains artefacts. Ainsi se développe une étrange cérémonie, tragique et burlesque à la fois. Pour plus d'informations, consulter le site de La Rubrique.

Samedi, 28 février 2009
Centre social du Collège d'Alma,
13h, 15h30, 16h10, 17h


Toujours dans le cadre de la Flash-Fête 2009 (voir plus haut), La Tortue Noire (Dany Lefrançois et Martin Gagnon) présente Le grand Oeuvre... spectacle d'objet qui se promène un peu partout dans le monde... Au coeur d'un laboratoire mystérieux, un alchimiste se livre à un rituel initiatique afin d'atteindre l'immortalité de son âme. Parallèlement à ses expériences, un autre univers évolue. Symbolisant la Terre, le crâne de l'homme devient porteur de ses visions lumineuses axées sur la création du monde et l'évolution du genre humain. Ce spectacle sans paroles propose par l'ingéniosité de sa conception sonore et visuelle une vision empirique et sinueuse du bouleversement de l'humanité; une ode à la création. À voir et revoir!

C'est ainsi que se terminera la semaine... et si j'oublie quelque chose, n'hésitez pas à me le faire savoir!



samedi 21 février 2009

Moment historique!


En dix ans d'existence, le Théâtre 100 Masques a fonctionné principalement de bénévolat et d'abnégation monétaire! Peut-être sera-ce chose du passé! Car en effet, pour la première fois depuis ses tout débuts, il se paiera le luxe (à mon grand plaisir parce qu'à mon bénéfice!) d'avoir un salarié permanent pour occuper le poste de direction! Que de chemins parcourus depuis 2007 pour redonner une santé à cet organisme, une crédibilité, une place... que de temps investis dans l'espoir de voir le vent tourner! Eh bien, le vent, il tourne.

L'ORDRE DU MONDE [carnets]


S'il est une théorie que j'aimerais explorer dans cette création, ce serait la théorie du regard vide... de l'absence de destinataire visuel... de l'amplification du sentiment spectateur par création d'un effet miroir: ce regard vide qui m'atteint me donne-t-il un reflet de moi-même... truc que j'avais essayé particulièrement dans Au bout du fil (Théâtre Mic Mac, 2004). Percuter par l'impression de naufrage... Ce regard vide, c'est en quelques sortes la mort, ou l'abnégation (l'abandon)... la vacuité de l'existence. La marionnette...

Regarder l'autre pour que l'autre se voit en soi.

Cette théorie peut être jumelée à une autre théorie tout aussi intéressante: celle du geste (ou de la parole) avorté qui trouve son aboutissement... ou plutôt, qui laisse, en lieu et place de celui-ci, à un interstice troublant, un immense vide. Un trou.

Comment concrètement cela peut-il s'inscrire dans le travail? Nous le verrons à compter du 1er mars!

LES ROBINS DES BOIS - parodie du conservatoire

Voici une autre vidéo de ce collectif d'humoristes-comédiens français:

vendredi 20 février 2009

L'ORDRE DU MONDE [carnets]


L'Ordre du monde s'inscrit dans quel contexte de production? Est-ce du théâtre expérimental? Est-ce une recherche, un laboratoire? Un atelier?

Il y aura bel et bien représentation... par conséquent, c'est un spectacle. Et selon Michel Corvin (et son Dictionnaire encyclopédique du théâtre), le théâtre de recherche ou expérimental refuse d'entrée la notion même de spectacle, se situe en dehors de l'action visible du théâtre... Ça règle donc la question.

Alors s'en pose une nouvelle: qu'est-ce qu'une création?

Alors qu'est-ce que la création?

L'acte de création est marginal dans son essence. Quand on crée, on ne se met pas sur la place publique, au milieu de l'institution. C'est quelque chose qui part d'un endroit inattendu. S'il y a création, il y a quelque chose d'insu, d'inouï, de non créé. (Roland Fichet)

Ces derniers mots sont toujours un peu dangereux... Faut-il chercher absolument quelque chose d'insu, d'inouï, de non créé? Encore là, créer pourquoi? Pour répondre à quoi? Ainsi répond Castelluci: La création n'est pas la réponse à une demande de salut, mais au contraire, elle est une autr question posée par rapport à une réponse de salut que nous venons de recevoir ou de deonner et qui, forcément, à long terme, n'est pas satisfaisante.

jeudi 19 février 2009

Comment Garrick se grimait

Cette petite anecdote coiffée de ce titre donne une bonne idée de l'illusion théâtrale... de cette façon un peu ancienne du théâtre où le paraître de vient l'être... Cette anecdote est rapporté par Charles-Simon Favart dans une lettre au Comte de Durazzo, en décembre 1760, et raconte tout l'art illusionniste (très XVIIIième et XIXième siècle) du grimage selon Garrick:


Favart rapporte que Luigi Riccoboni fut fort surpris lors d'un voyage à Londres, d'y voir une comédie dans laquelle un vieillard de soixante ans au moins jouait le principal rôle. L'acteur qui le rendait lui parut un homme aussi âgé que le personnage qu'il représentait, et comme cet acteur débitait avec une chaleur, un intérêt et un naturel qu'il n'avait encore remarqués dans aucun de sa profession, dès que la pièce fut achevée il monta sur le théâtre et demanda quel était ce vieux comédien qui avait joué si parfaitement. On le conduisit à la loge d'un jeune homme de dix-sept à dix-huit ans, c'était le célèbre Garrick. «Monsieur, lui dit Lélio, est-ce Monsieur votre père qui a joué ce vieillard? - Non, Monsieur, c'est moi. - Cela n'est pas possible! s'écria Lélio; il était tout ridé.

- Monsieur, répliqua le jeune Garrick en lui montrant plusieurs petits pots qui contenaient différentes couleurs, voici où je prends l'âge que je dois me donner, selon les rôles que j'ai à représenter; une teinture légère de carmin me donne la fraîcheur de la jeunesse, le cinabre me fait paraître plus mâle; et avec un peu d'indigo dont je me frotte le menton, j'ai la barbe vigoureuse d'un homme de trente-cinq à quarante ans; je mêle un peu d'ocre au vermillon pour acquérir dix années de plus et, pour paraître décrépit, j'ajoute du safran, je me frotte de blanc d'Espagne les sourcils et le bas du visage et, avec ces petits pinceaux, je me fais des rides; alors, en mesurant ma voix, mon attitude et mes gestes aux différents caractères, je tâche, autant qu'il m'est possible, de m'approcher de la vérité pour faire plus d'illusions.»

La grande Sarah Bernardht avait aussi son opinion:

... Une actrice brune doit se farder à la poudre ocre ou safranée mise sur un fond de teint ocre, et très peu de rouge aux joues; elle doit avoir soin de rendre invisible le léger duvet que possède une femme de trente ans et au-delà, autour des lèvres... Un peu de blanc gras safrané au-dessus de la lèvre supérieure et le mal se répare. Une femme brune doit toujours découvrir une partie de son front pour éclairer le visage. Elle ne doit pas mettre de noir autour des yeux mais seulement allonger l'oeil avec un crayon marron, jamais un rayon noir. Elle peut se rougir les lèvres le plus possible, surtout si elle a les dents blanches. Mais il ne faut pas se servir de rouge gras: cela amollit l'articulation. Il faut user de rouge liquide dans lequel on introduit très peu soit de vinaigre, soit de vernis, soit d'acétone. Il n'est pas à craindre que cela flétrisse les lèvres le jour. Cette mixture a l'avantage de rester vivace sous l'humidité de la salive; elle donne aux lèvres une consistance qui leur permet de frapper l'une sur l'autre et de doubler ainsi la consonance d'un mot.

... Pour les blondes, le fond de teint est moins foncé que pour les brunes. Le rouge, plus abondant, doit être plus vif, moins jaune. La poudre qui vaporise le tout est, soit naturelle, soit «Rachel». Les paupières doivent être faites soit au marron clair, soit, et de préférence, au bleu, qui rend plus sensible le bleu des prunelles. Le rouge mis au coin de l'oeil agrandit celui-ci. Le rouge des joues doit monter très haut. Quant à la bouche des blondes elle doit être plus claires, d'un rouge rose assez vif. (1923)


L'ORDRE DU MONDE [carnets]

Réalisation de l'affiche: Patrick Simard

Plus que dix jours avant notre entrée en salle de répétition. Nous sommes à régler les derniers détails: horaires intensives, repas, promotion...

D'ailleurs, sur ce point, je dois avouer qu'il est un peu étrange que de parler d'un spectacle, d'en écrire le communiqué, d'en concevoir (en fait, de faire concevoir!) l'affiche alors qu'outre le texte et une rencontre avec les comédiens, rien n'a encore été travaillé... C'est comme être virtuellement en création! De la parole en attendant de passer aux actes!

En même temps, j'essaie de demeurer dans un état le plus vierge possible, de me laisser aller à préparer une mise en scène sur papier pour me rassurer. Bon. Bien entendu, j'ai écrit le texte et, par conséquent, j'ai déjà une longueur d'avance sur les comédiens et les concepteurs. Eux, par contre, apprennent le texte depuis déjà plusieurs semaines (du moins, je l'espère!). Ils devraient alors pouvoir le maîtriser efficacement.

Donc, non, nous ne sommes pas totalement sans filet et ne partons pas de rien. Prétendre le contraire serait inutile Le reste (par reste j'entends la production même!) se construira officiellement du 1 au 5 mars et après la première (soit le 5 au soir), les deux jours suivant serviront à peaufiner, élaguer, préciser, revoir (avec une présentation publique à chaque soir).

L'ORDRE DU MONDE éclats scéniques
Texte et mise en scène: Dario Larouche
Conception esthétique: Jessyka Maltais-Jean
Régie: Mailyne Renaud
Distribution: Dominique Côté, Guillaume Ouellet, Audrey Savard, Mélissa Valiquette

Si des gens sont intéressés à venir assister au travail de répétitions, vous pouvez toujours faire la demande en m'envoyant un courriel à l'adresse suivante: les100masques@hotmail.com.

mardi 17 février 2009

Les citronniers

Plus d'infos sur ce film

Je suis allé voir ce film d'Eran Riklis hier au Ciné-club de Chicoutimi... un magnifique film, troublant... métaphorisant le conflit israëlo-palestinien avec force.

Dramatiquement (théâtralement) parlant, le scénario est d'une efficacité pathétique: dès le départ, on est fixé... et le reste n'est pas de l'ordre de la démonstration, mais de la fatalité.

lundi 16 février 2009

Histoire du théâtre en images...



Bon... j'avoue, les références manquent un peu. N'empêche que ça donne une belle idée de la chronologie de cette longue histoire!

dimanche 15 février 2009

Deux autres mots croisés théâtraux!

Le 26 janvier dernier, j'ai mis en lien (vous pouvez le retrouver ici) un mot croisé sur le théâtre... et voici, qu'en déambulant sur le web, je suis tombé sur celui-ci! Toujours sur le sujet du vocabulaire...

Et cet autre-là, est sur le théâtre antique... plus difficile un peu... il mérite qu'on aille voir les pages de ce site...

Ce jour où l'Auditorium Dufour sera rénovée...


Située au coeur de ville Saguenay, dans le Cégep de Chicoutimi, l'Auditorium Dufour
(construite en 1963-64) est la salle que gère le Théâtre du Saguenay depuis 1973. L'amphithéâtre de 970 places a une configuration qui permet d'offrir une réceptivité incroyable du public. Cette particularité est d'ailleurs reconnue et fort appréciée par tous les artistes qui s'y produisent. Il suffit de vous laissez tenter et d'oser.

Il convient, après la lecture de ce passage tiré du site du diffuseur, de se scandaliser de multiples façons en ce jour dominical!

Parce que d'abord, peut-être les artistes apprécient-ils la configuration.. mais c'est mépriser le spectateur que de le laisser choir - comme ce fut mon cas lorsque je suis allé voir Le Retour dernièrement! - sur un banc tordu, dont le coussin ne laisse percevoir que la dureté de la planche sur laquelle j'étais assis; que de le laisser se contorsionner pour entrer les jambes dans des allées conçues avec je ne sais quelles mesures...

Parce que Saguenay mérite une salle digne de ce nom... en lieu et place d'une reprise qui n'aboutit jamais...

Parce que le projet de rénovations qui a suivi ne cesse de faire des vagues qui emportent toujours un peu plus loin la concrétisation du projet... À preuve, l'article de ce matin dans le Progrès-Dimanche, sous la plume de Denis Villeneuve... qui relate les demandes de réduction de la facture par le maire pour des rénovations qui, non seulement étaient non voulues au départ... mais qui en plus doivent désormais se faire chichement...

La demande du maire Jean Tremblay de faire passer le coût de la rénovation de l'Auditorium Dufour de 13 M $ à 9 M $ ne consitute pas un obstacle infranchissable même s'il nécessite un ajustement dans le projet actuellement en préparation. [Note de moi-même: après tout, le seul obstacle réel est la mauvaise foi des parties en cause...]

A quelques jours de la présentation du projet final [Note de moi-même: on devrait faire un musée avec tous les projets finaux concernant ce sujet!] au ministre Serge Simard et au maire Jean Tremblay, le directeur général du Théâtre du Saguenay, Robert Hakim, est favorable à la demande du maire et y voit même un exercice de bonne gestion. [Note de moi-même: bel euphémisme!] «Le diffuseur est favorable à la demande du maire en autant que l'on puisse conclure le dossier rapidement [Note de moi-même: rapidement? Juste affirmer cela est une blague, dans le contexte!] et qu'on ne touche pas l'aspect technique et à l'intérieur de la future salle rénovée», mentionne M. Hakim. [...]

L'atteinte de l'objectif d'abaisser de 30% les coûts du projet initial passe par la mise au rancart de l'aménagement de la nouvelle aile devant loger les bureaux administratifs. Il serait possible, selon M. Hakim, de réaménager l'administration de la salle à l'intérieur des locaux du Cégep. Les salles de toilettes aménagées à la hauteur de la mezzanine pourraient demeurer sur le même site tout en faisant l'objet d'une rénovation complète, ce qui viendrait encore diminuer les coûts. [...]


Bon... Peut-être cette fois pouvons-nous croire à un dénouement prochain... Après tout, 2009 n'est-elle pas une année électorale pour la municipalité?

samedi 14 février 2009

Une semaine de théâtre...

Ça y est! Débute cette semaine le Festival des étudiants en arts de l'UQAC appelé, pour cette année (après avoir déjà changé de nom au fil du temps!), TOUSKI restants d'arts...

Lundi, mardi et mercredi - 16, 17 et 18 février 2009
19h au Studio-théâtre de l'UQAC


La première à se lancer en théâtre est Cindy Gauthier, dans le jeu (mise en scène par Annick Martel) avec la pièce Christophe au grand coeur de Nathalie Loignon. Christophe vit avec son père. Sa mère est décédée. Il habite un village sans guerre, ni canons où les gens meurent généralement de vieillesse. Sa mère devait être emportée par un cancer, mais elle s'est noyée dans la mer, tout près. Lui-même a des troubles cardiaques, un coeur trop petit. Il passe la moitié de son temps à l'hôpital où les enfants s'amusent entre les piqûres et les souffrances. Seul une transplantation peut le sauver. Encore faut-il trouver le bon donneur! Le coeur espéré ne se présente pas et, demain, Christophe ne se lèvera pas. Peut-être ira-t-il voler avec sa maman au-dessus d'un champ de tournesols.

Mardi, mercredi et jeudi - 17, 18 et 19 février 2009 20h30 au Petit Théâtre de l'UQAC


Vient ensuite, toujours en interprétation, Érika Brisson (mise en scène par Hélène Juteau) avec le monologue de Normand Chaurette, Ce qui meurt en dernier (créé l'an dernier par Denis Marleau, avec Christiane Pasquier dans le rôle). Une femme lit près de sa lampe à pétrole, seule, dans un quartier de Londres, par un soir brumeux d’octobre 1888. Elle lit le récit de l’ultime rencontre entre une comtesse et son tueur. Il est vrai que, depuis peu, la police enquête sur un mystérieux Jack l’Éventreur dont la hantise pousse les londoniennes à se barricader le soir, et à lire. Tout est calme chez la lectrice qui ne peut que constater d’étranges ressemblances entre elle et l’héroïne de la short story, une certaine Martha. Apparences physiques, odeurs, analogie des décors chez l’une et chez l’autre. Soudain, le bruit d’une voiture. Un moteur qui ralentit puis s’éteint dans la nuit. Juste devant l’immeuble. Des pas dans l’escalier. Une visite, de celles qu’on redoute et dont on rêve à la fois. À condition que ça demeure de la fiction...

Merde à elles!

P.S....

Petite note de dernière minute: C'est ce soir la représentation ultime (saguenéenne!) d'Une maison face au nord au Théâtre La Rubrique... Avis aux intéressés!

Et ces grenouilles?


S'est tenu, hier soir, au Patro de Jonquière, le spectacle improvisé d'une durée d'une heure justement titré À quoi se résume l'espérance dans la vie d'un batracien?.

Les cinq comédiens devaient enchaîner les trois tableaux prévus par le maître de jeu - moi! - dans la peau de scientifiques dévoilant les résultats d'une recherche mondiale en anthropologie prouvant que les grenouilles sont nos plus proches parentes émotionnelles... recherche en trois partie distincte (l'introduction, le développement et la synthèse):
  • LA PETITE GRENOUILLE DIT AU CRAPAUD... CONTE PHILOSOPHIQUE [démonstration amphibienne];
  • CUISSES DE GRENOUILLE ET AUTRES DÉTAILS [soliloques scientifico-culinaires];
  • NOUS SOMMES TOUS DES GRENOUILLES [tableau muet avec quelques coassements].
En cas de blocage, les comédiens-improvisateurs pouvaient piger dans une boîte de propositions remplies par le public, relançant du coup l'action.
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Quelques remarques post-création...

Les propositions des comédiens ont été intéressantes. Il émanait de la scène une certaine cohérence... du moins, une magnifique écoute. Bien qu'il y eut des moments plats et que le thème général se soit un peu perdu dans la transubstantiation vers le grhumain, il en résulte tout de même un spectacle avec de véritables moments forts, notamment avec les apports humanistes de Patrick Simard.

Trois choses semblent plus difficiles avec ce type de spectacle.
  • La tenue d'un fil directeur qui se voit torturer tout au long de la soirée... peut-être les comédiens craignent-ils d'ennuyer le public et résistent à l'unicité (en tirant dans toutes les directions!) au lieu de s'y coller et de développer la fable.
  • Le respect d'un rythme de longue durée... dans ce cas-ci, trois tableaux de vingt minutes chacun... En improvisation conventionnelle, il convient de boucler rapidement une histoire alors que dans ce contexte précis, le plus infime détail est de mise et la préparation d'une idée peut se faire calmement.
  • Enfin (et ce point recoupe le précédent), les comédiens ont désespérément peur du vide, du silence. Ils donnent parfois l'impression de forcer le discours dès qu'une phrase se termine.
Bon. Ce ne fut pas le spectacle le plus complet que j'aie vu... Néammoins, ce fut une soirée très amusante!

vendredi 13 février 2009

CLAIRE-JOSEPH LERYS dite CLAIRON

La Clairon croquée par Gabriel Jacques de Saint-Aubin.

Claire-Joseph Lerys dite Clairon (1723-1803) fut l'une des plus grandes tragédiennes du XVIIIième siècle... et celle qui porta principalement les héroïnes de Voltaire.

Les documents d'époque disent d'elle qu'elle ne livrait rien au hasard, que sa voix, ses gestes étaient calculés... Ce n'était pas le coeur, mais la tête qui dirigeait. La Clairon, avec son style, servit d'ailleurs de modèle à Diderot lorsqu'il écrivit son fameux Paradoxe du comédien. Peut-être est-ce la raison pour laquelle je l'aime bien...

Par ailleurs, très liée avec les philosophes des Lumières, elle se livra à une réflexion sur son métier, qui la conduisit à formuler une réforme de la diction dans le sens de la simplicité et du naturel. Elle jugeait qu’il fallait prêter une attention particulière au contexte historique de la pièce, tant dans le travail du comédien que dans le choix des costumes (qui étaient jusqu’alors interchangeables d’un spectacle à l’autre). Sans le savoir, elle posa les premières bases de ce qu’on appellera, deux siècles plus tard, la dramaturgie. (MSN Encarta) Il faut toutefois faire attention: ces révolutions doivent être vues dans le contexte historique (où l'illusionnisme et le surfait prenaient de plus en plus de place) et n'ont rien à voir avec le naturalisme et/ou le réalisme qui révolutionneraient définitivement le XXième siècle...

Voici quelques mots d'elle dans ses Mémoires, en 1798 (version intégale avec ce lien):

Une bonne constitution est un point capital. Il n'est point de profession plus fatiguante. Des nerfs, des poumons, un estomac délicats ne peuvent suffire longtemps à la tragédie.

Tous les arts, tous les métiers ont des principes connus; il n'en existe point pour le comédien tragique. C'est dans l'histoire de tous les peuples du monde qu'il doit puiser ses lumières; la lire ne serait rien [...].

L'étude de la langue est la plus importante de toutes... Qui ne sait pas la valeur des mots ne peut atteindre la valeur des choses... Et le droit de juger les auteurs qui travaillent pour le théâtre, fait un devoir au comédien de se donner toutes les connaissances qui peuvent le mettre en état de prononcer, pour juger, une seule lecture, du mérite d'un ouvrage qui coûte au moins une année de travail. Une connaissance approfondie des effets et des règles du théâtre, une oreille exercée, un goût sûr, un esprit sage, fin, attentif, ne sont point encore assez; il faut savoir la fable, l'histoire, la géographie, la langue il faut connaître tous les genres de poésie, et tous les auteurs dramatiques anciens et modernes.

[...] L'acteur tragique doit s'approprier dans sa vie habituelle le ton , le maintien, dont il a le plus besoin au théâtre: rien n'est aussi puissant que l'habitude.

Si l'on ne voit en moi qu'une bourgeoise pendant vingt heures de la journée, quelques efforts que je fasse, je ne serai qu'une bourgeoise dans Agrippine. Des tons, des gestes familiers m'échapperont à chaque instant; mon âme affaissée par l'habitude d'une tournure craintive et subordonnée, n'aura point ou n'aura que momentanément les élans de grandeur qu'il faut continuellement au rôle que je représente. Sans jamais oublier ma place, je me suis fait un devoir de ne rien faire, de ne rien dire qui ne portât le caractère de la noblesse et de l'austérité.


Tout un contrat!

jeudi 12 février 2009

À quoi se résume l'espérance dans la vie d'un batracien?

Demain soir - soit vendredi le 13 février - à 22h, je me commettrai au Patro de Jonquière, en tant que maître de jeu pour un spectacle d'improvisation. Cinq comédiens (Émilie Bouchard-Jean, Frédéric Jean, Jérémie Desbiens, Patrick Simard et Marie-Ève Lemire) monteront sur scène (si tant est qu'il y ait une scène...) après les matchs d'improvisations de la LIENE... et attendront mes indications vers 21h30... Par la suite, ils auront environ une demie-heure pour se préparer.

Le principe: j'impose un thème, un style, un fonctionnement, des contraintes ou n'importe quoi d'autres... bref, un cadre dans lequel ceux-ci devront improviser pendant une heure! Une fort bonne gymnastique pour des comédiens habitués au travail conventionnel...

Mon thème: À quoi se résume l'espérance dans la vie d'un batracien? Un théâtre improvisé fort existentiel...

Donc, pour nous voir à l'action, il faut être là à 22h, au Patro (je crois qu'il en coûte 2$ pour entrer...).

Au revoir...

Crédit photo: Brigitte Soucy-Ferret

Jérémie Desbiens prépare son départ saguenéen pour rejoindre la métropole... du moins, s'en approcher... car il a été accepté au Cégep de Saint-Hyacinthe... C'est donc un retour aux études (collégiales!) pour lui dans un programme technique en interprétation théâtrale.

Dans les dernières années, on a pu le voir comme danseur dans Ecce Mundo... et comme acteur dans, entres autres, Tordus, des gens biens des gens bons (son projet de fin de bacc.), L'Orchestre sans dessus dessous (OSSLSJ), Les Monstres de l'orgueil (TCM), KAPOS B12 730 (CRI), Nono (TCM) et dernièrement dans Parents et amis sont invités à y assister (CRI)...

Peut-être ce nouveau chapitre comblera-t-il ses doutes, ses questionnements, ses impressions de manques, etc...
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Toujours en attente en ce qui concerne les Alexandre Larouche, Émilie Bouchard-Jean et Valérie Tremblay qui font, eux aussi, des demandes pour d'autres écoles...

Il y avait longtemps qu'on avait quitté la région en si grand nombre... Outre le fait qu'il est normal de vouloir se perfectionner, de voir autre chose, de quitter pour d'autres cieux, cela dénote peut-être aussi un malaise intrinsèque quand on arrive dans le milieu théâtral d'ici... Sur la place qu'on peut y occuper... Sur son professionalisme... Faudrait voir...

mercredi 11 février 2009

La belle jambe!

Il y a quelques semaines, une nouvelle a fait grand bruit dans le milieu théâtro-scientifique français: on a retrouvé la jambe de Sarah Bernardht!

Ici, une petite note s'impose pour la suite: en 1915, la divine actrice s'est faite amputée après s'être blessée sur un clou rouillé, quelques années auparavant, en tombant d'une scène... et le morceau fut conservé dans le formol...

Pour de plus amples détails, cliquez sur l'image suivante afin de lire cet article... ou visitez le blogue (qui rassemble toutes les nouvelles sur le sujet) de Richard Zeboulon (d'où est tirée cette image), photographe bordelais qui a retrouvé la dite relique, La jambe de Sarah Bernardht... parce que cette jambe, bien qu'esseulée, n'en continue pas moins de faire du chemin: miracle, canular ou simple erreur? Les pronostics s'accumulent!


Par ailleurs, et pour terminer!, je tiens a rappeler qu'une blague cynique évoque que les trois coups annonciateurs du début d'un spectacle seraient, en fait, en coulisse, le bruit des pas de l'actrice affublée de sa jambe de bois!

Un camp de théâtre thématique pour la Relâche 2009


Avis aux parents d'enfants!!!

Pour la première fois de son histoire*, le Théâtre 100 Masques offre, durant la semaine de relâche - soit du 2 au 6 mars 2009 - un Camp de théâtre thématique pour les enfants (selon notre formule déjà éprouvée dans le cadre estival)!

Le Camp de théâtre thématique est une formation intensive en théâtre sous forme de camp de jour d'une semaine s'adressant aux jeunes de 8 à 13 ans et ayant pour objectif la création d'un petit spectacle présenté au terme de celui-ci.

Une succession d'ateliers - dispensés par des professionnels de la scène régionale - permettent aux participants d'explorer et d'approfondir différentes facettes du jeu de l'acteur selon une thématique précise, tout en s'amusant dans un cadre artistique reconnu.

Un premier groupe (les 8 à 10 ans) travaillera autour du thème Un clown en scène?!. Comment construire un personnage clownesque? Comment le faire évoluer? Comment l'utiliser? Quel discours lui mettre en bouche? Telles seront les questions abordées par l'animatrice-responsable, Dominique Breton et par les différents intervenants.

Un second groupe (les 11 à 13 ans) travaillera, pour sa part, le jeu choral (en quelques sortes, une chorégraphie d'acteurs) à partir d'un conte arménien de Hovhannès Toumanian, La goutte de miel, sous la direction de Sabryna Tremblay et des formateurs en expression corporelle, diction et coopération.

À noter qu'il en coûte 160 $ pour la semaine et que les places sont fort limitées! Il faut donc faire vite!

Pour information et/ou inscription, contacter Dario Larouche, directeur général et artistique, au 418-698-3000 poste 6562 avant le 28 février 2009!

*dans mon souvenir cependant, un tel camp existait du temps de L'Atelier de théâtre L'Eau vive sous la direction de Roger Malaison...

Mes Mémoires minuscules... 9

2004 ou l'année de recherche...

Après avoir complété mon année théorique à la maîtrise en arts, j'entreprends la seconde, celle de la recherche. Je me lance aussitôt dans une lecture intensive de nombreux livres, essais, biographies touchant le théâtre, particulièrement le formalisme... avec des incursions chez Meyerhold (bien sûr!), Taïrov, Oskar Schlemmer et le Bauhaus, Kantor, Barba, Jarry et son inutilité du théâtre au théâtre, Mesguish, Régy, Vakhantagov, Piscator, Brecht et j'en passe. Je passe en revue de nombreuses revues théâtrales: les Théâtre/Public, Alternatives théâtrales, Jeu, Annuaire théâtral, etc... consignant dans deux cahiers mes différentes notes, opinions, pensées... des cahiers qui, après coup, ressemblent beaucoup à ma façon de fonctionner sur ce blogue.

Un éparpillement intellectuel, un brouillard théorique qui ne cesse encore aujourd'hui de me nourrir!

Incursion robervaloise


Ce début de recherche coïncide également avec un autre début: ma première expérience avec le Théâtre Mic Mac de Roberval. Il avait été conclu, en décembre de l'année précédente, que je serais le metteur en scène de leur prochaine production, Au bout du fil, un texte magnifique d'Évelyne de la Chenelière qui fait se condenser le temps pour onze personnages engoncés dans une activité-pêche aux limites simultanées et de l'enfance et de la vieillesse. La création se fait autour du principe choral, où chaque scène devient prétexte à une image scénique statique. Ce fut un spectacle déconcertant pour certains, tant pour les spectateurs que pour les acteurs et concepteurs. Un spectacle où le corps devenait sculpture, où les mots n'étaient que musique fredonnée avec le regard vide, fixe, comme si le public était miroir. Après tout ce temps, cela reste mon spectacle le plus marquant... Pour la première fois (et peut-être pour la seule fois!) la forme appuyait réellement le contenu... Par ailleurs, ce spectacle sera acheté, en septembre, par Ville d'Alma pour le présenter dans le cadre des Journées de la Culture...

Retour au Théâtre 100 Masques

Après avoir essayé d'aggrandir le cercle de la direction (en y intégrant Sara Moisan, Pierre Tremblay, Moïra Sheffer-Pineault et Jessyka Maltais-Jean) et après avoir fait, avec un immense succès, La serva amorosa de Goldoni sous la direction d'Éric Chalifour, le Théâtre 100 Masques voit la plupart de ses administrateurs quitter le navire (encore une fois!) et c'est ainsi que je reviens à nouveau au sein de l'équipe composée de Sophie Larouche et de Madame Maltais-Jean. C'est cette année-là que la compagnie reçoit une subvention du RAJ de 35 000$ pour l'embauche d'une ressource qui aidera (!) à développer l'organisme... Bien que tout n'aille pas pour le mieux, la santé du TCM est encore viable... Nous réussissons à obtenir de l'argent de la Fondation TIMI pour faire une formation sur l'improvisation... formation offerte par Monsieur Réal Bossé de la L.N.I. Quelques heurts, sans plus... et un projet de cabaret-cirque érotique...

Début de rédaction... à la recherche d'un néo-maniérisme meyerholdien

Nous revoici donc à l'automne... et au début de la rédaction de mon mémoire... de mon essai qui concluera mes études à la maîtrise en art. Cet essai prend la forme d'un précis de mise en scène portant sur ma création en cours (avec Isabelle Boivin et Marc-André Perrier) d'Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée d'Alfred de Musset (après avoir cherché pendant quelques semaines une pièce en un acte...).

En cours de rédation, il convenait de tenter de définir mon style, mon esthétique, ma vision du théâtre... de ramasser le tout sous une appelation théorico-savante. Après avoir opté pour le néo-trad, je me suis vu guider, à partir de mes penchants pour Meyerhold et ses écrits, vers un terme plus conséquent (bien que demandant de nomreux éclaircissements!): le néo-maniérisme meyerholdien qui reviendrait, en quelques sortes, à concevoir le texte comme matériel émetteur de théâtralité, le corps comme exécuteur et la scène comme diffuseur de celle ci...

Tout en poursuivant cette période intense d'écriture, je m'appliquai, en décembre, à présenter une première version de mon spectacle aux étudiants du BIA pour tester le tout, recevoir des commentaires, vérifier les options esthétiques: le jeu mécanique, le chorégraphisme, le texte comme partition, etc.

Puis vint les Fêtes.

Cette année là, La Rubrique présenta Jacynthe Rioux, 609 Saint Gabriel et Pierre Marie et le démon et le CRI, Le Roi se meurt.

mardi 10 février 2009

Marcel Marceau

Petite vidéo filmée du grand maître du mime décédé l'an dernier...

lundi 9 février 2009

«Le théâtre a-t-il fait son temps?»


C'est à cette question liminaire que Karel Capek, immense monument (du moins, apparemment...) du théâtre tchécoslovaque de la première moitié du XXième siècle, tente de répondre (négativement...) dans un article paru dans Choses de théâtre, en juillet 1923.

Pourtant, cette question mériterait encore - avec encore plus d'acuité! - d'être posée aujourd'hui... car malgré toutes les bonnes volontés, malgré toutes les tirades sur son utilité, malgré même sa véritable utilité, le théâtre peine à se relever des nombreux coups assenés par le dernier siècle (révolutions technologiques, interdisciplinarisation), à reprendre la place centrale qu'il occupait dans la société et ce, depuis sa romantique création sous les cieux hellénistes! Trop coûteux, trop vieillot, trop trop... Mais...

Kapek, donc, écrivit ceci... il y a quatre-vingt-six ans:

Beaucoup de ceux dont le métier est de faire du théâtre ou de la critique dramatique affirment, avec une déplorable assurance, que le théâtre a fait son temps. Certains indices, il est vrai, semblent leur donner raison, particulièrement la faiblesse de la production dramatique actuelle. D'autre part, le «grand public» délaisse le théâtre pour les salles de cinéma [NDLR: salles qui ont pris le nom de... théâtre!] et les réunions sportives. Le cinéma satisfait mieux son imagination, le sport lui donne le spectacle de la lutte, le fait assister à la mise en oeuvre de toutes les énergies humaines tendues jusqu'à l'effort suprême. Au contraire, le théâtre, avec ses ressources limitées, n'est déjà plus , semble-t-il, assez passionnant pour exciter son imagination ni pour retenir son attention. Le théâtre a donc à lutter aujourd'hui contre une dure concurrence. Il ne doit jamais le perdre de vue; il doit comprendre qu'il n'a plus la place privilégiée qu'il tenait naguère dans la vie sociale. À la question posée, je réponds donc: «Si le théâtre se montre encore capable de lutter dans ces conditions, c'est qu'il n'est pas près de disparaître». Mais il doit lutter.

Il semble qu'il existe deux façons de s'affirmer contre un concurrent: ou bien l'imiter, pour le vaincre par ses propres armes ou bien prendre le contre-pied de ce qu'il fait. Il reste encore, cependant, une troisième ressource: c'est de faire à la fois l'un et l'autre. Telle doit être, à mon sens, l'attitude du théâtre contemporain. Il doit conserver intacts les caractères qui le différencient des autres spectacles: l'inspiration poétique et le lyrisme, la pensée et «l'intimité» psychologique. Cependant il peut, voire même il doit être émouvant, puissant et admirable. Il doit, lui aussi, montrer l'homme tendu dans l'effort suprême, faire entrer en jeu les grandes forces qui commandent la vie humaine, celles que nous révèlent, pas à pas, la biologie, la sociologie, la science économique. Il doit apparaître à nos yeux toutes les formes à travers lesquelles, par l'acte et par l'idée, s'affirme l'esprit contemporain. [...] Chaque jour, sous nos yeux, croît et mugit en tempête la matière dramatique de la vie. Peut-on dire, en vérité, que le drame, cet émouvant raccourci de la vie, ait perdu sa raison d'être?

Notre réponse serait-elle aussi convaincue?

dimanche 8 février 2009

Le grand malentendu théâtral 2... la théorie!

Après avoir écrit quelques mots sur le grand malentendu théâtral (voir le billet suivant), je propose aujourd'hui une description plus détaillée, plus savante... bref, plus approfondie de ce même phénomène de la communication théâtrale tirée de Les termes clés de l'analyse du théâtre, par Anne Ubersfeld (paru en 1996 aux éditions Le Seuil... et que je conseillerais à quiconque s'intéresse au théâtre!):


COMMUNICATION THÉÂTRALE:
La communication théâtrale est un phénomène complexe, infiniment plus que dans tous les autres arts.
  • Il y a communication entre un émetteur A, le scripteur du texte (ou canevas, ou scénario), et un récepteur A', les spectateurs, le public.
  • La communication entre A et A' se fait à l'aide de toute une série de messages médiats, lesquels ont pour source une série d'émetteurs B1, B2, B3..., qui sont le metteur en scène, le scénographe, l'éclairagiste, les comédiens. À proprement parler, on ne sait plus qui est l'émetteur principal, l'auteur, ou le metteur en scène ou les comédiens. Cette indécision est la base même de la communication théâtrale; c'est elle qui fait du théâtre non pas un médium par lequel un individu parle à un autre individu, mais une activité par laquelle une collection d'artistes, unis dans le même projet, parle à une collection d'individus unis dans la même activité, la réception du théâtre.
  • La communication théâtrale se fait aussi sur un plan interne: elle est communication entre les émetteurs B... que sont les comédiens, qui communiquent entre eux par parole et par geste. Ce qui fait des spectateurs des récepteurs qui reçoivent le spectacle d'une communication interne, communication dont ils sont les récepteurs indirects: ils peuvent juger et comprendre un procès de communication dans lequel ils ne sont pas impliqués; telle est l'origine de la vertu critique du théâtre.
  • Le spectateur reçoit donc deux types de messages: les uns (ceux provenant de l'ensemble de la représentation A) dont il est proprement le récepteur; d'autres (et certains se confondent avec les premiers) dont il est à la fois le récepteur et le spectateur: ce sont ceux qui montrent les rapports entre les personnages.

Une semaine de théâtre


Maintenant que Février- l'insaisissable Février! - est bel et bien en selle dans le cycle inaliénable des saisons et qu'une nuée opaque et dense de flocons de neige laisse échapper, à qui veut l'entendre, de faibles gémissements lorsqu'elle entre douloureusement en contact avec le sol, voici quelques dates théâtrales pour la prochaine semaine:

De mercredi à samedi (les 11, 12, 13 et 14 février 2009)
Salle Pierrette-Gaudreault, 20h
C'est la dernière semaine de représentations d'Une maison face au nord, une (co-)production du Théâtre La Rubrique, avec notamment Guy Mignault, Louisette Dussault, Éric Chalifour et Sara Simard. Pour quelques commentaires sur le spectacle, se référer ici et/ou ici.

C'est tout? Bon ben... tant pis, sortons la pelle et allons gratter!

vendredi 6 février 2009

L'entraînement du comédien


La Patti était une chanteuse d'opéra (soprano colorature)... une femme de scène pour qui le travail de l'interprète (à lequel on peut accoler également le sens d'acteur) au quotidien était une chose importante.. voire nécessaire: Lorsque je reste un jour sans travailler, je m'en aperçois. Lorsque je reste deux jours sans travailler, mes amis s'en aperçoivent. Lorsque je reste trois jours sans travailler, le public s'en aperçoit.

Si l'on prend le bassin de comédiens du Saguenay...

Entre deux productions - parfois espacées de plusieurs mois... parfois même de quelques années! - que font ceux-ci pour maintenir, disons, la forme et la technique? Comment ceux-ci travaillent-ils leur évolution? La travaillent-ils seulement?

Le jeu de l'acteur (tout comme la mise en scène, le chant, l'athlétisme!) demande un entraînement rigoureux... une curiosité nourrissante... tout au moins constant un intérêt qui ne devrait pas paraître seulement en cours de répétition.

Il ne peut guère y avoir d'évolution sans que chacun s'implique dans un travail personnel...

jeudi 5 février 2009

Toujours aussi encourageant...


Petite nouvelle parue aujourd'hui, qui ne nous apprend rien de nouveau. Elle ne fait que renfoncer un peu plus le clou de la lucidité pour tous ceux qui se démènent pour survivre... Bon, d'accord, peut-être aurions-nous dû faire autre chose dans la vie!

(Mario Cloutier, La Presse, 5 février 2009) Dur, dur d'être des artistes en 2009. Avant même le début de la récession, l'écart entre leurs revenus moyens et ceux de l'ensemble de la population active s'était creusé pour atteindre 37 % au Canada, révèle une nouvelle étude.

Une nouvelle étude de Hill Strategies, basée sur les données du recensement de 2006, démontre que les conditions de vie des artistes au Canada sont très loin de s'améliorer. Même si l'on trouve désormais 140 000 artistes au Canada, leur revenu moyen annuel s'élève à 22 700 $, comparativement à 36 300 $ pour l'ensemble des travailleurs canadiens.

«Le portrait est plutôt sombre, convient le président de Hill Strategies, Kelly Hill. J'ai été surpris de constater à quel point les revenus des artistes avaient chuté depuis 2001 et le dernier recensement. Il faudrait que les artistes gagnent près de 2 milliards de plus afin de rejoindre la moyenne canadienne.»

En 2001, on comptait 131 000 artistes au pays dont le revenu moyen était légèrement supérieur, soit 23 500 $, à celui de 2006. L'écart des revenus entre les travailleurs, artistiques et autres, n'était alors que de 23 %.

«On ne peut pas expliquer la hausse de l'écart entre 2001 et 2006 que par l'augmentation du nombre d'artistes, souligne M. Hill. Entre 1991 et 2001, il y a eu une très forte croissance du nombre d'artistes, mais les revenus avaient aussi grimpé.»

Personne ne sera surpris d'apprendre que c'est dans les arts que l'on retrouve le plus grand nombre de travailleurs autonomes. Près des deux tiers d'entre eux, 62%, gagnent en moyenne moins de 20 000 $ par an. En fait, en 2006, le revenu moyen des artistes dépassait à peine le seuil de faible revenu au Canada en 2006 pour une personne célibataire vivant en ville.

Plus instruits, moins payés

Mais les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent malheureusement pas là. Les artistes sont de plus en plus âgés, instruits, tout en étant moins bien payés. On retrouve deux fois plus de bacheliers dans les arts que dans le reste de la population active, mais l'écart entre leur revenu moyen et celui de la population active ayant la même éducation atteint 53 %.

«En plus, note Kelly Hill, les artistes restent beaucoup plus longtemps en emploi que le reste des travailleurs. Une partie d'entre eux le fait par choix, mais c'est surtout une autre indication de la faiblesse de leurs revenus.»

Parmi neuf professions artistiques recensées, ce sont les danseurs qui gagnent le revenu moyen le moins élevé, 13 167 $, suivi des artistes en arts visuels, 13 976 $, et des musiciens, 14 439 $. À l'autre bout du spectre, les producteurs et réalisateurs gagnent en moyenne 43 776 $ par an et les auteurs et écrivains, 32 045 $.

Par ailleurs, l'équité salariale est loin d'être acquise dans le domaine des arts. Plus de la moitié des artistes sont des femmes, 53 %, alors qu'elles représentent 48 % de la population active totale. Et elles gagnent en moyenne 19 200 $, soit 28 % de moins que le revenu moyen des hommes artistes.