lundi 2 février 2009

Exposition virtuelle

Site mis en forme par le Service des archives et de gestion des documents de l'UQAM et présenté comme une exposition virtuelle sur le théâtre... Pour voir cette exposition, cliquer sur l'image!

Dans cette maison face au nord...

Henri (Guy Mignaut) et Larry (A.-J. Henderson)
Photographie: Rocket Lavoie, Le Quotidien


La toute dernière (co-)production du Théâtre La Rubrique, Une maison face au nord, souligne de belle façon le trentième anniversaire de cette compagnie.

Encore une fois, le Théâtre La Rubrique puise et brode autour de son sujet de prédilection: la famille. Le texte de Jean-Rock Gaudreault (dont j'ai découvert - mea culpa! - l'écriture la semaine dernière en assistant à Une histoire dont le héros est un chameau et le sujet est la vie du TAC Théâtre...) dépeint la (fin de?) vie d'un couple qui voit tout s'effondrer autour de lui sur fond de patriotisme, de xénophobie et de désillusion. Ce qui pourrait sombrer dans une entreprise fleur bleue réussit brillament à émouvoir, à percuter, à toucher.

Oscillant entre drame familial et comédie de moeurs, Une maison face au Nord aborde des sujets sérieux tels l’exode des régions, l’intégration des immigrants, le conflit des générations et le pays, tout en dédramatisant le propos grâce à l’humour dont l’auteur assaisonne son texte.

Évidemment, ce texte - plutôt simplement mis en scène par Jacynthe Potvin... - est porté par une distribution plus que professionnelle! Outre Louisette Dussault en mère forte mais incapable d'exprimer sa colère, Marcello Arroyo en Guatémaltèque aterrissant à Chicoutimi, Éric Chalifour et Sara Simard en exilés au passage obligé, la découverte de ce spectacle est résolument Monsieur Guy Mignault, directeur artistique du Théâtre Français de Toronto qui crée un Henri complexe tout aussi borné qu'ouvert aux autres, bourru que tendre, lucide que rêveur. Une solide performance... avec une omniprésence tout au long de la première partie! Mention spéciale pour A.-J. Henderson, le voisin polonais envahissant qui devient confident. Les scènes entre ces deux hommes montrent deux acteurs au sommet de leur art...

Un élément fort de ce spectacle est la scénographie de Serge Lapierre: un mur de fenêtres surplombant un immense cube (lui-même installé sur un plancher-plan à la Dogville de Lars von Trier) duquel émergent différentes parties qui deviendront mobilier - table, chaises, coffres, etc. Ce type d'espace tout en évocation permet de réelles compositions esthétiques sans pourtant sacrifier à l'utilitaire... permet de comprendre tous les lieux sans pourtant les montrer. Combiné à la lumière et aux effets disons atmosphériques, il pourrait devenir ce que d'aucuns nomment une redoutable machine à raconter.

Une belle production... avec peu de réserves...