jeudi 5 février 2009

Toujours aussi encourageant...


Petite nouvelle parue aujourd'hui, qui ne nous apprend rien de nouveau. Elle ne fait que renfoncer un peu plus le clou de la lucidité pour tous ceux qui se démènent pour survivre... Bon, d'accord, peut-être aurions-nous dû faire autre chose dans la vie!

(Mario Cloutier, La Presse, 5 février 2009) Dur, dur d'être des artistes en 2009. Avant même le début de la récession, l'écart entre leurs revenus moyens et ceux de l'ensemble de la population active s'était creusé pour atteindre 37 % au Canada, révèle une nouvelle étude.

Une nouvelle étude de Hill Strategies, basée sur les données du recensement de 2006, démontre que les conditions de vie des artistes au Canada sont très loin de s'améliorer. Même si l'on trouve désormais 140 000 artistes au Canada, leur revenu moyen annuel s'élève à 22 700 $, comparativement à 36 300 $ pour l'ensemble des travailleurs canadiens.

«Le portrait est plutôt sombre, convient le président de Hill Strategies, Kelly Hill. J'ai été surpris de constater à quel point les revenus des artistes avaient chuté depuis 2001 et le dernier recensement. Il faudrait que les artistes gagnent près de 2 milliards de plus afin de rejoindre la moyenne canadienne.»

En 2001, on comptait 131 000 artistes au pays dont le revenu moyen était légèrement supérieur, soit 23 500 $, à celui de 2006. L'écart des revenus entre les travailleurs, artistiques et autres, n'était alors que de 23 %.

«On ne peut pas expliquer la hausse de l'écart entre 2001 et 2006 que par l'augmentation du nombre d'artistes, souligne M. Hill. Entre 1991 et 2001, il y a eu une très forte croissance du nombre d'artistes, mais les revenus avaient aussi grimpé.»

Personne ne sera surpris d'apprendre que c'est dans les arts que l'on retrouve le plus grand nombre de travailleurs autonomes. Près des deux tiers d'entre eux, 62%, gagnent en moyenne moins de 20 000 $ par an. En fait, en 2006, le revenu moyen des artistes dépassait à peine le seuil de faible revenu au Canada en 2006 pour une personne célibataire vivant en ville.

Plus instruits, moins payés

Mais les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent malheureusement pas là. Les artistes sont de plus en plus âgés, instruits, tout en étant moins bien payés. On retrouve deux fois plus de bacheliers dans les arts que dans le reste de la population active, mais l'écart entre leur revenu moyen et celui de la population active ayant la même éducation atteint 53 %.

«En plus, note Kelly Hill, les artistes restent beaucoup plus longtemps en emploi que le reste des travailleurs. Une partie d'entre eux le fait par choix, mais c'est surtout une autre indication de la faiblesse de leurs revenus.»

Parmi neuf professions artistiques recensées, ce sont les danseurs qui gagnent le revenu moyen le moins élevé, 13 167 $, suivi des artistes en arts visuels, 13 976 $, et des musiciens, 14 439 $. À l'autre bout du spectre, les producteurs et réalisateurs gagnent en moyenne 43 776 $ par an et les auteurs et écrivains, 32 045 $.

Par ailleurs, l'équité salariale est loin d'être acquise dans le domaine des arts. Plus de la moitié des artistes sont des femmes, 53 %, alors qu'elles représentent 48 % de la population active totale. Et elles gagnent en moyenne 19 200 $, soit 28 % de moins que le revenu moyen des hommes artistes.

Le grand malentendu théâtral!

Dessin tiré de l'Univers de Mordan

Une petite boutade - dont j'ignore la source - explique d'une manière fort imagée comment le dialogue théâtral peut être faussé... comment la réception artistique s'avère être une chose d'une étonnante complexité... une communication rompue à chaque étape:

L'auteur rêve d'écrire une pièce... pourtant, il en écrit une autre. Le metteur en scène en met en scène une troisième. Le comédien en joue une quatrième. Les médias en critiquent une cinquième et le public en reçoit finalement une sixième.

Tous font preuve - du moins, c'est souhaitable! - de bonne foi. Malheureusement, la subjectivité peut faire des ravages... et ainsi de suite, dans un théatrocentrifugistisme incontrôlable. C'est ce que l'on appelle (ré-)interprétation!