mercredi 27 mai 2009

Hors d'Hakim, point de salut...


Le débat qui fait rage sur les résultats de la signature des registres de la semaine dernière - où 2249 personnes (moins une... avec explications plus bas!) se sont opposées au règlement d'emprunt de la ville pour la rénovation de l'Auditorium-Dufour (j'espère qu'elles le savaient toutes!)- donne lieu à de véritables petites perles...

La palme revient, à mon avis, au tandem Sirois-Hakim (respectivement directrice générale du Cégep de Chicoutimi et directeur général du Théâtre du Saguenay) qui pour l'une, l'Auditorium est devenu extrêmement dangereux et plus rien ne s'y tiendra... qui pour l'autre, il n'y aura plus de spectacles professionnels à Chicoutimi pendant deux, trois, cinq voire huit ans!!! Très peu d'ouverture pour un débat sain... Très peu de vision culturelle pour l'ensemble du Royaume...

Oui, ce diffuseur est majeur. Je le concède volontiers! N'empêche que les commentaires de son dirigeant, culturellement impliqué (dans ses propres projets...), surprennent. Tout ce qui se fait hors «ses» murs serait amateur?

Autre matière d'étrangeté (et un comble...), un billet d'opinion dans le Quotidien de ce matin fait sourire ou plutôt, rend encore plus amer la gorgée de café! Une dame écrit (si au moins il s'agissait d'ironie!): ll fait beau sur la Racine. Des jeunes m'interpellent pour les encourager, disent-ils. Ils veulent une salle de concert... [Et la dame de signer...] Je n'étais pas trop au courant du dossier. C'est mon erreur et maintenant mon problème. [...] Jamais on ne m'a dit que je signais contre la rénovation de l'Auditorium-Dufour. [...] Je m'excuse sincèrement d'avoir signé. Mais où était-elle ces derniers jours?????? Et depuis quand se presse-t-on à signer aveuglément un document?????

Il y a des jours comme ça où Ville Saguenay - son administration, ses citoyens et sa culture - me désespère...

L'embourgeoisement de l'acteur

Évolution d'un métier... d'une vocation... soumis aux contingences quotidiennes où les besoins financiers se comblent dans une vie mieux rangée!



Gautier par Roubaud

Les acteurs ne se souciaient guère, autrefois, d'être bourgeois ou citoyens; ce n'étaient même pas des hommes. L'un était Scapin, l'autre Léandre, l'autre Cassandre ou Colombine, et ils avaient si peur d'être pris pour des êtres réels, que même descendus de leurs planches, ils s'appelaient de noms de guerre tout à fait impossibles et fabuleux: Bellerose, de la Rancune, Floridor, et autres sobriquets romanesques. Ces messieurs ne répondent plus à présent qu'à leurs noms de famille. Ils se marient, font des enfants légitimes, paient leurs dettes, montent leurs gardes, achètent du trois pour cent; ils sont bons citoyens, bons époux, bons pères et craignent les rôles qui ne sont pas sympathiques: cela porterait atteinte à la considération dont ils jouissent chez leurs concierges. Célimène spécule sur les mobiliers. Alceste intrigue pour être sergent dans la compagnie. Marton vient au théâtre avec un parapluie; elle est d'une vertu ignoble et monstrueuse: c'est une vestale...

Théophile Gautier, cité par Sarcey, 1886