dimanche 31 janvier 2010

Le retour des Clowns noirs!


Tiens tiens... Ça s'étend sur Facebook... probablement cela se fera-t-il comme une traînée de poudre: les Clowns noirs préparent non par un mais bien 4 événements pour 2010!

Les Clowns noirs ressurgissent, nous promet-on, pour présenter, au cours de l'année, quatre spectacles thématiques pilotés chacun par un Clown noir différent (quatre solos!) et soulignant, par là, le cinquième anniversaire (déjà!) du Théâtre du Faux Coffre. Ces spectacles serviront à financer, en quelques sortes, un changement de plateforme de cette bande déjantée qui, par la suite, tentera sa chance dans le tournage d'un court métrage la mettant en vedette!

Ainsi donc, à venir:

TRAC: MA VIE EN THÉÂTRASCOPE
LE CONTE BANCAIRE DE PIÉDESTAL
PENDANT CE TEMPS DANS LA TÊTE DE GROSSOMODO

et le premier de ceux-ci présenté:

LES LECTURES DE DIOGÈNE

Du 10 au 26 février 2010 (mercredi au vendredi)
À la Salle Murdock du Centre des Arts et de la Culture de Chicoutimi
Admission : 10$
Informations et réservations : 418-698-3000 #6561
www.fauxcoffre.ca
info@fauxcoffre
et sur la page Facebook de cet événement!

Au théâtre, cette semaine! (du 31 jan. au 6 fév. 2010)


Quelques dates à retenir, à inscrire, à vivre!

Lundi - 1er février 2010

Date limite pour le dépôt des demandes de subventions au Conseil des Arts de Saguenay pour les Projets spéciaux...

De mercredi à samedi - du 3 au 6 fév. 2010
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonq.), 20h

Seconde semaine de représentations de Charles et Berthin, un texte de Stéphan Cloutier mis en scène par Benoît Lagrandeur. Cette production du Théâtre La Rubrique réunit les Ouellet (sans lien de parenté!), Christian et Guillaume, Josée Laporte et Émilie Jean.

Samedi - 6 février 2010
Salle François-Brassard (Jonq.), 20h


Il y aura présentation de CLASH (j'ignore qui est le diffuseur et qui est le producteur...): Daniel Lemire signe Clash une pièce de théâtre où l'humour et le talent sont garantis. La mise en scène est de Pierre Lebeau qui s'est gardé un rôle dans cette pièce qui met aussi en vedette Sylvain Marcel, Geneviève Rioux et Dominique Pétin. La crise du verglas que l'on a connue à la fin des années 90 a inspiré Lemire pour faire Clash. Dans cet épisode, les couples Allard et Bergeron, qui n'ont pas les mêmes valeurs, doivent cohabiter dans un chalet durant trois jours. On imagine que le « naturel » et l'humour grinçant prennent leur place rapidement dans ce contexte particulier.

C'est pas mal ça... Je pense... S'il me manque quelques éléments, faites-le moi savoir!

samedi 30 janvier 2010

Le Quotidien s'exprime...

Paraît, ce matin, dans Le Quotidien, sous la plume de Mélyssa Gagnon, un papier ayant pour sujet la toute nouvelle production de La Rubrique (que je n'ai pas encore vue). En voici une première partie, l'autre n'étant pas disponible sur le site de Cyberpresse... seconde partie qui émet quelques réserves, notamment sur la longueur de la pièce et la présence de scènes d'amour qui peuvent heurter des spectateurs plus conservateurs (!).


Charles et Berthin (Guillaume Ouellet, Christian Ouellet)
Photographie: Rocket Lavoie, Le Quotidien

(Jonquière) La toute nouvelle production du Théâtre La Rubrique, «Charles et Berthin», se veut une touchante histoire d'amour interdit sur fond théâtral, relatant les frasques de comédiens issus de l'univers de Molière dans la France du 17e siècle.

Écrite par Stéphan Cloutier et mise en scène par Benoît Lagrandeur, «Charles et Berthin» était présentée en grande première, mercredi soir, à la salle Pierrette-Gaudreault de Jonquière. La population régionale aura l'occasion de voir cette intéressante production mettant en vedette Christian Ouellet, Guillaume Ouellet, Émilie Jean et Josée Laporte jusqu'au 13 février prochain.

Homosexualité

«Charles et Berthin», c'est avant tout le récit de deux hommes qui s'aiment, deux hommes follement épris l'un de l'autre mais incapables de vivre leur passion publiquement sous peine des pires châtiments. Cette histoire d'amour se déroule en trois actes, joués à rebours, sur une période de 17 ans. Dans le Paris de 1672, le Versailles de 1663 et le Pézenas de 1655, Charles Varlet (Christian Ouellet) évolue au sein de la troupe de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière.

Du début à la fin, ou devrions-nous dire de la fin au début, Varlet aspire à devenir un grand comédien. Il fait la connaissance de Berthin Rabussin (Guillaume Ouellet), jeune aventurier fougueux et téméraire, avec qui il amorce une tumultueuse histoire d'amour. Mais cette situation complètement impossible résultera en une confrontation, laquelle aura pour effet de jeter un océan tout entier entre les amants, qui seront séparés pendant plus de 3000 jours. De la Nouvelle-France, Berthin écrira à Charles les chapitres de son rêve d'une vie meilleure, une existence où les deux hommes pourront partager un lit douillet et se bâtir un avenir prometteur au coeur des colonies. Charles ne recevra jamais les chroniques de son amour disparu. Il sera plutôt frappé par son impromptu retour, nombre d'années plus tard.

Évoluant aux côtés de Charles et Berthin, deux personnages féminins, ceux de Catherine Leclerc du Rosé (Josée Laporte) et de Marie Ragueneau de l'Estaing (Émilie Jean). L'une talentueuse comédienne aux côtés de Molière, l'autre désirant plus que tout au monde joindre les rangs de la digne troupe prisée par le roi, les deux femmes verront leurs coeurs blessés par des affections non retournées.

//La version complète du texte est disponible dans votre Quotidien



vendredi 29 janvier 2010

Une exaltation du vide...


C'est la tempête dehors... et dedans, ici, les feuilles volent et je fais le ménage de mes articles. Tâche ardue car chacun de ceux-ci m'arrêtent de longues minutes et m'obligent à les lire... et à penser!

Dans ma recherche théâtrale personnelle (qui se répercute, en un sens sur toute ma pratique...), je veux me rapprocher le plus possible de l'essence du théâtre, pratiquer, en quelques sortes, un fondamentalisme scénique: l'acteur, le texte, la scène... et, pour lier le tout, le vide. Je voudrais créer un théâtre où le code se fait chair, où la voix se fait silence, où le théâtre se fait performance... avec le minimum de support matériel... Exalter le vide pour atteindre le spectateur de plein fouet. Un théâtre de l'essence.

En ce sens, un article paru en 2008 dans la (magnifique!) revue Théâtre/Public sous la plume d'Antoine Juliens, Que le théâtre soit oracle, me parle beaucoup:

Je me suis dit que tout était à construire dans le silence du blanc. C'est sur cette dimension «entre» qu'il me faut réussir à structurer ce qui deviendra évident aux yeux des spectateurs. C'est ce «vide», c'est en ce vide apparent qu'il faut puiser le vrai d'une situation. Cela éveille et modifie toute considération du temps scénique et de son implantation sur la scène. [...] La tragédie n'est pas dans le cri, mais dans le temps de son écho. [...] Théâtraliser le verbe, c'est mettre en scène son silence. Créer le silence, c'est lui trouver son expression juste, qui matérialisera la pensée en son espace.

La question de la forme est nécessaire... certes. Mais peut-être le blocage ressenti dans cette quête réside dans le manque de contenu, de messages? Qui sait...


Être ou ne pas être...


Le personnage et le comédien font deux. Pendant des jours et des jours, le premier échappe au second avec une aisance démoniaque. Le pire alors est de vouloir lutter avec ce fantôme, de le forcer à être vous. Si vous voulez qu'il vienne docilement s'intégrer à votre corps et à votre âme, oubliez-le. Dans cette poursuite par osmose dont il est le témoin averti, le réalisateur [nda.: il s'agit bel et bien du metteur en scène...] doit mettre en confiance l'interprète, lui faire croire qu'il a, comme on dit si justement, trouvé ou retrouvé son personnage. Il n'est pas d'un esprit naïf d'affirmer qu'à un moment de l'interprétation tout n'est plus qu'une question de croyance. C'est par le non-combat, par l'assurance de la victoire sur le monstre fuyant que le comédien, finalement, vaincra.
Jean Vilar

Cette citation de Vilar illustre de belle façon cette quête du comédien, ce gouffre appelé personnage qui semble s'ouvrir devant lui et qu'il doit combler... La traque d'une chose fuyante, d'un esprit, d'un état...

Cette citation décrit également en des termes clairs comment le metteur en scène (qui teinte son action d'une couche de diplomatie, de renforcement positif et de psychologie) évolue avec le comédien, comment la notion de confiance devient une nécessité dans cet art résolument humain.

jeudi 28 janvier 2010

Ce qu'est le théâtre...

À la grande question Pourquoi fais-je du théâtre? Que représente cet art pour moi? il n'y a pas toujours de concluantes et réponses et parfois, certains jours, il semble y en avoir aucune. Voici celle d'Eugenio Barba, le même praticien cité dans le même ouvrage qui faisait l'objet d'un billet hier:

Pour moi, le théâtre est la profession de la liberté avec des gens qui sont poussés par certaines nécessités, certaines inquiétudes. On s'y engage par besoin d'être profondément individualiste mais dans un contexte profondément social. Le théâtre, c'est transformer sa propre anarchie en discipline qui laisse des traces et qui dépasse la destinée biologique de ceux qui le font, et qui se termine avec leur vie. C'est devenir histoire. Tout cela, c'est le théâtre, et tout cela était déjà, au début. nourri par certaines lectures, par une certaine vision du monde. [...] Rien n'a changé: l'être humain garde son mystère, la nostalgie d'une transcendance nous accompagne toujours, et une profonde injustice, cruelle et indifférente, est là, chaque fois que je regarde autour de moi.

Le théâtre est donc, pour moi, une manière de réaliser une microsociété où il existe une justice élémentaire et où tout le monde sent qu'oin demande le maximum afin que chacun puisse atteindre le maximum, mais où tous ont les mêmes obligations et surtout les mêmes droits.

Moi, je cherche encore.

mercredi 27 janvier 2010

Nouvelle production pour La Rubrique!

Roland Topor, Sans titre, 1985

À tous les artisans du Théâtre La Rubrique
qui entreprendront,

ce soir,
les représentations de «Charles et Berthin»,

soit Lyne, Benoît, Serge, Hélène, Jessyka,
Guillaume, Christian, Josée et Émilie,

MERDE!!!


L'«anthropologie théâtrale»...

Eugenio Barba (photographie: Piotr Topperzer)

Eugenio Barba, metteur en scène italien, a créé un nouveau domaine de recherche, l'anthropologie théâtrale qui peut se définir, selon ses propres mots (rapportés dans l'ouvrage de Josette Féral, Mise en scène et jeu de l'acteur - Le corps en scène), comme suit:

La matière première du théâtre n'est pas l'acteur, l'espace, le texte, mais la tension, le regard, l'écoute, la pensée du spectateur. Le théâtre est l'art du spectateur. À l'instar de ce poète au sens particulièrement aiguisé dont parlait Baudelaire, tout spectateur, parfois même à son insu, regarde tantôt par le petit bout, tantôt par le gros bout d'une lorgnette imaginaire. Il observe l'ensemble à distance, puis il est attiré par un détail. L'anthropologie théâtrale identifie les principes que l'acteur doit mettre en oeuvre pour permettre cette danse des sens et de l'esprit du spectateur. L'acteur se doit de connaître de tels principes et d'explorer inlassablement leurs possibilités pratiques. C'est en cela que consiste son métier. Par la suite, il devra décider comment, et pour quelle finalité, il utilisera cette danse. C'est en cela que consiste son éthique. L'anthropologie théâtrale ne donne aucun conseil d'ordre éthique, elle en est la prémisse.

Cette entrée en matière est dense (et un peu hermétique, je l'avoue!)... mais donne, du théâtre, une perspective intéressante qui peut ouvrir sur de belles réalisations. J'aime beaucoup les écrits de ce praticien (notamment lorsqu'il élabore ses conceptions de la formation et de l'entraînement de l'acteur) et j'y reviendra sûrement....

mardi 26 janvier 2010

De direction en direction...


Voici les définitions de différents postes de directeurs au sein d'une équipe théâtrale... pour bien saisir de quoi il est question lorsqu'un titre est nommé. Elles sont tirées du glossaire publié sur le site Artvivants.ca.

Directeur artistique
Artiste (souvent un metteur en scène d’expérience) dont la vision et la démarche sont au cœur d’une compagnie ou d’un théâtre. C’est lui qui insuffle une direction et qui propose la programmation du théâtre. Il coordonne les différentes productions, engage les metteurs en scène, participe au choix des interprètes et des concepteurs et veille à ce que le projet artistique se réalise dans les meilleures conditions possibles. En collaboration avec le directeur administratif, il travaille au développement du public, à la campagne d’abonnements et aux levées de fond. Il agit comme porte-parole de la compagnie auprès des médias, du milieu artistique et du public.

Directeur administratif
Personne responsable de la gestion des budgets de la compagnie. De pair avec le directeur artistique, il planifie et supervise les projets artistiques pour en assurer la viabilité et le bon déroulement.

Directeur général
Responsable de la direction et de la programmation des spectacles et des activités d’un théâtre. Il coordonne le travail de l’ensemble du personnel artistique, technique et administratif.

Directeur de production
Responsable de l’organisation générale du spectacle. Son mandat inclut la négociation des contrats avec les artistes et les techniciens, la gestion des ressources financières et la planification du calendrier de la production. Il coordonne le travail des différentes équipes, en veillant au respect du budget et des échéances.

Directeur des communications
Responsable des relations d’un théâtre avec les médias et le public, qui supervise les activités de promotion, la conception et la distribution du matériel publicitaire (affiches, communiqués, invitations). Il coordonne la mise en marché des spectacles, les levées de fonds et la recherche de commandites. Son mandat inclut également les campagnes d’abonnements.

Directeur technique
Technicien d’expérience responsable des équipements d’un théâtre, qui soutient le travail des concepteurs en donnant des conseils techniques, en considérant la faisabilité et les coûts de leurs propositions. Il vérifie les plans, planifie le montage, le démontage et supervise le travail des techniciens en respect des échéances, budgets et conventions collectives.

La tâche de la plupart de ceux-ci s'avère assez simple à saisir. Notamment celle du directeur artistique... Il en va toutefois autrement de la direction artistique d'une compagnie. Ce credo fondamental d'une organisation. Son essence... Peut-être la chose la plus difficile à cerner...

Une image vaut mille mots!

Ce billet fait suite au billet du 21 janvier dernier (Dans un costumier près de chez vous) où je faisais mention du travail accompli dans le costumier du Théâtre 100 Masques depuis 2007. Afin de mieux illustrer celui-ci, j'ai retrouvé une photo prise par Sarah Bernard avant...

... à laquelle j'oppose celles-ci, prises hier soir avant le début des ateliers réguliers de l'Hiver 2010...


lundi 25 janvier 2010

La Défonce [Carnet de notes]


Après deux jours de répétitions (et deux fins de semaine), nous pouvons nous rassurer en sachant que déjà la moitié de la pièce a fait l'objet d'une ébauche assez détaillée de placement... Un premier débroussaillage du texte... une ponctuation gestuelle - un peu brusque - sur le canevas de mots. La forme surgit peu à peu de la chorégraphie (dans le dessin scénique du groupe). Les interprètes nourrissent le contenant et celui-ci avive le contenu. Du moins, tel est le souhait.

Le travail avec les comédiens avancent généralement assez bien (et maintenant dans l'espace!)... malgré le fait (objet de contrariétés) que le texte accroche et soit précaire. Précaire... à la limite du non-apprentissage... C'est peut-être la chose pour laquelle je suis le moins conciliant comme metteur en scène.

Sinon, les répétitions se déroulent dans le plaisir et la rigueur... avec une distribution et une équipe que j'apprécie encore et encore et encore...

Le texte, dans son écriture, son langage, son ton, est fort agréable à explorer... même si il me pose beaucoup de questions... J'ai, en main, l'adresse courriel de l'auteur. Peut-être lui écrirai-je quelques mots...

Le prochain rendez-vous sera le 6 février.


dimanche 24 janvier 2010

Au théâtre, cette semaine! (du 24 au 30 janvier 2010)


Quelques dates:

Lundi et mardi - 25 et 26 janvier 2010
Centre des Arts (Chicoutimi), 18h30


Le Théâtre 100 Masques débute sa session d'ateliers réguliers pour les jeunes enfants (lundi) et pour les adolescents (mardi)... Il reste encore de la place dans chacun des deux groupes. Je n'ai pas l'information en main, mais je sais que le Théâtre la Rubrique débute la sienne quelque part autour de ces mêmes dates.

Mercredi - 27 janvier 2010
Auditorium d'Alma (Alma), 20h


L'Auditorium d'Alma présente Persée du Théâtre de la Pire Espèce (production déjà présentée dans la région l'an dernier, si je ne m'abuse). À partir des artefacts retrouvés sur un site de fouilles, trois archéologues du début du siècle tentent de prouver l'existence du héros mythologique Persée, mais leur reconstitution historique se heurte sans cesse à des éléments fabuleux. L'enquête scientifique se transforme peu à peu en quête existentielle. À travers Persée, c'est leur propre visage que les savants tenteront de déterrer. Transfigurés par les objets qu'ils aiment, ils deviendront, sous nos yeux, les protagonistes du célèbre mythe.

De mercredi à samedi - 27 au 30 janvier 2010
Salle Pierrette-Gaudreault, 20h

Première semaine de représentations de la toute dernière production du Théâtre La Rubrique, Charles et Berthin, un texte de Stéphan Cloutier mis en scène par Benoît Lagrandeur. Le cœur ou la raison ? En trois temps, à rebours, nous voyons se désagréger, se déployer et naître la relation entre Charles Varlet de la Grange, comédien chez Molière et administrateur méticuleux de sa troupe, et un aventurier téméraire du nom de Berthin Rabussin. Pourquoi choisit-on de mettre son talent et une grande partie de sa vie au service du talent d’un autre quitte à renoncer à une partie de soi-même? Comment deux hommes peuvent-ils s’aimer dans ce siècle des Lumières où il n’y a même pas de nom pour désigner les sentiments et les gestes – punissables de mort – qui les unissent l’un à l’autre? Cette production réunit Christian Ouellet, Guillaume Ouellet, Émilie Jean et Josée Laporte dans un décor de Serge Lapierre éclairé par Jessyka Maltais-Jean.

Vendredi - 29 janvier 2010
Salle de spectacle de Dolbeau-Mist., 20h


Avis aux intéressés. Au nord du Lac, à Dolbeau-Mistassinni, on présente Un peu, Beaucoup, Passionément, une production des Productions Jean-Hébert... avec, entres autres, Normand Lévesque, Donald Pilon et Pierrette Robitaille.

samedi 23 janvier 2010

La Défonce [Carnet de notes]

Forêt de nuit, par Manu Larcenet

J'entreprends, aujourd'hui, la seconde fin de semaine intensive de répétitions au Théâtre Mic Mac de Roberval. Deux jours de travail sur cette matière plutôt riche qu'est La Défonce de Chevarie.

Cette pièce, comme je l'ai déjà mentionné, est éclatée: temporalité aléatoire (du présent au passé au futur); par la même occasion, linéarité brisée; modes de narration divergents selon les tableaux... dialogues mais aussi (et surtout!) monologues, qu'ils soient monolithiques et fragmentés, faisant appel au récit, à la description.

C'est d'ailleurs autour de ce dernier point que se concentre notre principal travail.

Je m'explique...

Pour faire une histoire courte, cette pièce tourne autour d'une virée de trois jeunes têtes brûlées qui se termine (désolé de la brutalité de mes mots...) par le viol et le meurtre d'une jeune fille... De la haine, de la rage, de la vengeance. Et pourtant - et là réside l'intérêt dramaturgique de ce texte - ce drame n'est pas le centre de cette production. Bien qu'omniprésent et catalyseur, il laisse la place au véritable pivot dramatique qu'est, du coup, la rétrospection (élément assez caractéristique de la dramaturgie contemporaine). La cruauté émane non pas dans ce qui se passe (ou plutôt s'est passé...) mais principalement de cette lucidité qui suinte des personnages, de cette lucidité qui nomme l'innommable et tente, tant bien que mal, de le justifier. Le tout dans un style cru, direct, percutant. Un jeu où le personnage devient, pour lui-même, et la proie et le prédateur.

C'est là un des obstacles de cette production... Car j'imagine qu'il est tentant, pour un comédien, de se laisser aller à la situation en place (dans ce cas-ci, le viol et le meurtre... déjà terminés dès les premiers échanges), de se laisser porter par l'émotion du texte. De ce fait, explorer avec eux la lucidité et la froideur cruel des mots devient le défi. Il faudra constamment le rappeler...

La pièce n'est pas le drame. Le drame n'est pas la pièce. C'est donc un théâtre de la révélation.

Je quitte...

vendredi 22 janvier 2010

Il y a quelque chose de pourri dans le Royaume du Saguenay...

Anse-St-Jean (octobre 2009), photographie: Dario Larouche
D'accord. De prime abord, la photo n'a aucun lien avec le sujet...
si ce n'est de son atmosphère lourde et sombre, avec un manque flagrant de transparence...

Oui, il y a quelque chose de pourri dans le Royaume du Saguenay... Alors que la métropole s'est enlisée dans l'histoire des compteurs d'eau ces derniers mois, notre capitale culturelle 2010 semble s'embourber dangereusement dans l'imbroglio du Théâtre du Saguenay et de sa gestion par rapport à l'Opéra Cabaret Urbain... Les questions surgissent de partout. Les réponses tardent à suivre. Les révélations s'accumulent et naissent les soupçons.

L'Opéra, ce nébuleux lieu de diffusion, sera-t-il mis en faillite? Quel rôle a joué le Théâtre du Saguenay dans cette aventure? La Ville le savait-elle ou pas? La Coopérative de développement culturel qui est entrée dans une tourmente incessante depuis quelques mois (dossier de la salle de spectacle, démission de son président, de son successeur par intérim, du directeur général) se relèvera-t-elle?

Le plus dommageable, à mon avis, dans ce contexte nauséabond, est le fait qu'encore une fois, c'est la culture qui fait les frais de débats âpres et agressifs... et qu'au lieu de rassembler les masses, il y a un risque de braquage (encore une fois) contre le milieu culturel perçu comme trop gâté.
______________________________________

Ajout: Je viens d'entendre, aux nouvelles de CBJ, que Robert Hakim vient de déposer une mise en demeure envers le nouveau président du Théâtre du Saguenay: il n'aurait pas démissionné mais aurait été congédié... Décidément, le dossier s'épaissit...
______________________________________

À lire, le billet de Jean-François Caron du Voir, dans l'édition parue hier matin: Un calife à la place de Hakim.

jeudi 21 janvier 2010

Dans un costumier près de chez vous...

Aujourd'hui, au Théâtre 100 Masques, nous avons franchi un grand pas, structurellement parlant: le costumier

À mon arrivée comme directeur de cet organisme, j'ai également pris possession (façon de parler) du costumier de celui-ci... costumier qui appartenait auparavant, en partie (car le Théâtre 100 Masques y avait ajouter beaucoup de matériel) à l'Atelier de Théâtre l'Eau Vive qui lui-même le tenait du temps du Frou-Frou. Ainsi donc, plus de vingt années s'accumulaient dans ce petit local situé au sous-sol du Centre des Arts. À mon arrivée, dis-je, j'avais sur le bras un local encombré et, osons le mot, dans un état fort pitoyable... à la limite de l'insalubrité.

L'un des premiers dossiers qui échut sur mon bureau fut donc le grand ménage de cet endroit. Sarah Bernard, Jessica B. Pinard et moi, armés de gants et de masques, avons passé une semaine dans ce bordel pour lui redonner un peu de lustre. À l'époque, le 22 août 2007, j'écrivais à mon conseil d'administration:

Juste quelques lignes pour vous dire que le ménage du costumier va bon train... J'ai commencé hier matin... les filles sont venues me retrouver hier pm... on a repris ce matin Sarah et moi... pm tout le monde. Bref, ce soir, on a «fini»... tous les costumes sont accrochés sur des cintres dans les racks... restent à les trier éventuellement... Tout est rangé, trié, classé... et on a jeté tout ce qui était sale... vieux, brisé ou indéfinissable... tout est encore dans le costumier... empilé sur le divan près des deux portes qui n'ouvrent pas... Des gens de la Ville vont venir ramasser du mobilier que j'ai demandé à faire sortir de là-dedans (bureaux, chaises, étagères) pour libérer de l'espace. Ce n'est franchement pas un luxe.

Ce jour-là, Sarah a pris une photo du costumier avant que le tout ne parte dans un container amené sur le terrain du Centre spécialement pour nous:


À l'automne dernier, nous nous sommes lancés dans la phase II de ce grand ménage: tous les costumes (enfin, il nous en reste un peu), tous les accessoires vestimentaires, tous les objets, tous les tissus ont été lavés (le nombre de lavage et de brassées de linge est, par ailleurs, fort élevé!). Les armoires ont été repeintes... de même que les racks à vêtements. Tout a été replacé dans le costumier et le plancher sera, sous peu, décapé et ciré... ce qui, après coup, nous donne un local potable, propre qui pourra maintenant être utilisé dans sa fonction première: être un atelier voué au travail théâtral!

mercredi 20 janvier 2010

De la présence... !


S'il est un terme générique au théâtre, un terme aux allures hermétiques et métaphysiques, un terme difficile à saisir, c'est bien celui de la présence. Que dire alors de l'étrange énergie? En cette ère (post-)contemporaine, ces notions deviennent, avec celle de la figure qui remplace le personnage, l'apanage des acteurs en scène.

À l'encontre de ces termes qui se galvaudent facilement, j'aime bien ce discours tenu par Jean Asselin (directeur artistique de Omnibus) relaté par Josette Féral dans son recueil Mise en scène et jeu de l'acteur(tome 2): Le corps en scène (p. 83):

[...] Je préconise donc l'infinité des rapports de vitesse, de force et de temps plutôt que cette notion d'énergie qui n'est qu'un palliatif à tout ce qu'on est incapable de nommer; parce que cela nous arrange de ne pas nommer, parce que c'est moins fatiguant de ne pas savoir. Cela donne plus de champ à la fumisterie et au charlatanisme.

Quant à la «présence», je dirais qu'elle se définit par son contraire: la répression de l'ego, l'absence du soi. Le personnage est un sursoi, un soi collectif aussi. C'est quand ce jeu est graphique et abstrait que tous s'y retrouvent. Je dirais que l'interprète est présent lorsque je peux m'y projeter comme sur un écran. Il est potentiellement mon corps et virtuellement mon esprit.


Et dans ce recueil cité plus haut, d'autres metteurs en scène font état de leur(s) idée(s) sur la question dont Eugenio Barba, Dario Fo, Georges Lavaudant, Robert Lepage, Gilles Maheu, Peter et Sellars et Robert Wilson...

mardi 19 janvier 2010

Nouveau coup pour le Théâtre du Saguenay

Cette image illustre le site www.rupture.net.

La nouvelle tombe ce matin dans l'édition du Quotidien, Robert Hakim démissionne de son poste de directeur général du Théâtre du Saguenay. Je me pose tout de même une question... Je croyais que c'étaient les Production Robert Hakim qui dirigeaient cet organisme. Est-ce a dire qu'il part et reste en même temps? (Bon... on me dit que non... que c'était bel et bien Hakim le directeur...)

Il n'y a pas à dire, ça grouille de partout autour de cette corporation à la situation précaire: dossier de la nouvelle salle, enquêtes dans le dossier de l'Opéra, itinérance forcée. L'avenir s'annonce sombre... disons embrouillé pour être optimiste.

Diffuseur majeur depuis tant d'années, le Théâtre du Saguenay arrive-t-il au bout de son existence? Saura-t-il se relever? Laissera-t-il le titre à la municipalité (comme cela se fait dans d'autres villes)? Dans les deux cas, il faudra garder un œil sur ce développement futur...

_______________________________________

Un lien vers un article pour avoir une vue d'ensemble...

TDS - Démission de Robert Hakim (Radio-Canada, 19 janvier 2010)

lundi 18 janvier 2010

Des règles et de la discipline...


Il n'y a pas de règles au théâtre,
mais de la discipline.

Dario Fo

Comme cette phrase (d'un auteur dramatique nobélisé en 1997 dont le prénom est, je l'avoue, fort joli!) ouvre d'innombrables voies... en autant que nous nous relevions les manches et que nous nous attelions à la tâche!

J'aime bien cette idée de liberté encadrée par une conscience de soi, des autres, du temps, du message... des règles! Se donner un cadre et surtout, le maintenir afin de s'exprimer et se développer... J'oserais presque dire que c'est là le plus difficile dans le monde culturel...
_______________________________________

Pour rester dans une veine plus légère... je ne sais pas si j'ai déjà dit, dans cet espace, qu'un de mes rêves serait de monter un texte de Dario Fo (c'est d'ailleurs son jovial visage qui orne ce billet!) - un monologue - avec un acteur prénommé également Dario. Ça n'apporterait strictement rien au milieu théâtral ni à la pratique mondiale, je sais... mais bon. La futilité a aussi parfois sa place!

dimanche 17 janvier 2010

Au théâtre cette semaine (du 17 au 23 janvier 2010)


Il n'y a pas, à ma connaissance, d'activités théâtrales, outre les répétitions des compagnies en pleine création (entendre ici La Rubrique qui entre dans le dernier droit!). Rien du côté de la diffusion publique... et rien du côté des rendez-vous d'informations. Le calme plat. Que la gestion courante d'organismes...

En ce sens, je rappelle que c'est la période d'inscription pour les ateliers de théâtre du Théâtre 100 Masques (et probablement aussi pour La Rubrique).

Dans un autre ordre d'idée, mardi de cette semaine (le 19 janvier), c'est la date limite pour le Fonds d'excellence du SLSJ pour les arts et les lettres dans le cadre du Soutien à la consolidation des organismes artistiques professionnels.

Une semaine des plus banales quoi!

samedi 16 janvier 2010

Chunky Move's - Mortal Engine

Petite trouvaille de l'équipe de travailleurs de l'Université (et diffusé par Alexandre Nadeau) qui montre, de façon éloquente, l'heureux mariage possible (qui l'eût cru!) entre la nouvelle technologie et le corps, entre le laser et la chair. De la compagnie Chunky Move, voici Mortal Engine:



Même le plus réfractaire aux nouveaux médias (dont je fait partie, je crois...) ne peut que s'extasier devant ces images fortes faites de lumières et de vidéographies, de laser et d'informatique...

vendredi 15 janvier 2010

Quelle saga!


J'aime vraiment beaucoup cette (para-)phrase de Jean Cocteau qui, dans le contexte, s'applique si naturellement qu'elle en donne la chair de poule: Il faut d'abord savoir se nouer pour avoir le droit de se dénouer!

Que de rebondissements dans le milieu culturel... enfin, dans celui entourant le Théâtre du Saguenay! Cette précaire corporation itinérante depuis un an...

Après le désormais compliqué dossier de la salle de spectacles, voici que, en gros, sa participation dans l'Opéra Cabaret Urbain pose problème. Une enquête policière est en cours pour vérifier la gestion des fonds publics en ce qui concerne ce nouveau lieu de diffusion... géré en partie par le Théâtre du Saguenay... Rien là pour consolider ou maintenir un haut niveau de confiance envers l'organisme. Comme le dit le nouveau président du conseil d'administration, il y là beaucoup de ménage à faire.

Et que dire de cette sortie du Maire qui affirme que s'il le faut, Ville de Saguenay prendra à sa charge la programmation culturelle et que la (nouvelle) salle de spectacles se fera avec ou sans la corporation? Un peu plus et ça ressemble à une tentative de prise de contrôle... Après le guichet unique, le diffuseur unique?

jeudi 14 janvier 2010

Michel Tremblay à Roberval (septembre 2009)...

Tiens tiens...

Voici une petite vidéo (du groupe Cogeco câble) du monumental (quoi qu'on en pense...) Michel Tremblay lors de son dernier passage à Roberval lors du dernier salon du livre du Saguenay Lac-St-Jean en septembre dernier:


Pour ceux qui connaissent un tant soit peu le milieu théâtral robervalois, vous avez peut-être remarqué plusieurs figures connues... des incontournables du Théâtre Mic Mac (qui a produit cet hommage à vingt comédien(ne)s!)... et - auto-promotion! - quand l'animateur, à environ une minute du début, fait référence à Bonbons assortis monté en même temps que Montréal, il fait référence à l'une de mes mises en scènes (2006)!

Bonbons assortis de Michel Tremblay (Théâtre Mic Mac, 2006)
Mise en scène: Dario Larouche
Sur la photo: Gervais Arcand, Sonia Tremblay et Ursule Garneau

Photographie: Christian Roberge

On peut noter avec quel plaisir stoïque Michel Tremblay accueille la nouvelle... J'aurais probablement fait de même.

mercredi 13 janvier 2010

Le théâtre baroque...

J'aime bien cette définition du théâtre baroque telle que présentée par Wikipédia. Il me semble qu'elle donne une image stimulante et dynamique de ce genre, un image qui me parle beaucoup.

Le théâtre baroque peut se définir, dans un premier temps, comme le négatif du théâtre classique. À l'analyse intellectuelle, le baroque préfère l'émotion, la perception à la recherche de la vraisemblance, le baroque promeut l'illusion, à l'unité de ton, le baroque privilégie l'inconstance et le paradoxe, à la simplicité, le baroque oppose la complexité.

En règle générale, la littérature baroque est marquée par une forte implication de la mort et du jeu de l'illusion [...].

L'esthétique baroque repose sur le mouvement, l'inconstance, la contradiction, l'antithèse. Les personnages passent d'une palette de sentiments à une autre. On est dans l'excès, le paroxysme. Le discours donne à voir plus qu'à entendre: il s'agit de montrer, de convoquer les images par le procédé rhétorique de l'hipotypose. Alors que l'esthétique classique recherche l'unité, le baroque se complaît dans la pluralité, d'où son goût pour l'accumulation. La baroque donne les deux versants d'une médaille: la vérité est indissociable du mensonge, comme le réel l'est du rêve, comme la vie l'est de la mort.

mardi 12 janvier 2010

Réflexions sur une pratique...


Il est très intéressant de lire ce qu'un acteur (particulièrement un acteur devrais-je dire!) peut écrire et penser à partir de sa propre pratique.

Comme exemple, je place ici, en lien, le dernier billet en date d'Hugues Frenette (comédien bien en vue à Québec) sur son blogue PGRA.

J'aime ces moment de reflexions...

Petite question d'un petit mardi...


Coudonc, qu'advient-il de Saguenay Capitale Culturelle 2010? N'y a-t-il pas des enjeux en jeu? De l'argent? Des projets? La création d'un site internet a été annoncée il y a déjà quelques semaines...

Si je ne m'abuse, Winnipeg, l'une des deux autres capitales culturelles, a profité des festivités du Nouvel An pour promouvoir cette nomination par un grand concert... et Saint-Jonh (NB) devait, dans le cadre du même programme, lancer son St-John 225 (événement commémoratif, je crois) dès le 1er janvier...

Mais il faut noter, à la décharge de Saguenay, qu'aucune des autres villes n'a d'informations à ce sujet sur leur site...



lundi 11 janvier 2010

On recherche...


Avis aux intéressés! La Ville de St-Félicien, ayant établi une solide tradition du théâtre d'été, recherche, pour cette année, un metteur en scène... du moins, c'est ce qui ressort d'une offre d'emploi publiée dans le Progrès-Dimanche du 10 janvier 2010:

Le Service des loisirs et de la culture de St-Félicien est à la recherche d'un(e) metteur(e) en scène pour la production du Théâtre d'été 2010.

Fonctions
- Concevoir la mise en scène et travailler en étroite collaboration avec la régisseure culturelle et l'équipe de production
- Assurer la sélection des comédiens et des comédiennes
- Apporter une vision originale du spectacle
- Diriger les comédiens et comédiennes
- Fournir, par écrit, tous les éléments au spectacle, soit la fiche technique, les éléments du décor, costumes et accessoires en collaboration avec la ou le scénographe et technicien
- Respecter dans sa conception les exigences et les budgets dévolus à la production

Exigences
- BAC en interprétation théâtrale ou toutes autres formations connexes
- Expérience dans la mise en scène de théâtre d'été
- Disponibilité de mai au début de juillet

Salaire et conditions à discuter

Si le poste vous intéresse, faire parvenir votre curriculum vitae par la poste ou par courrier électronique avant le mercredi 20 janvier 2010, 16h à:
joanne.laprise@ville.stfelicien.qc.ca
Services des loisirs et le culture de St-Félicien
Joanne Laprise, régisseure culturelle
1209, boul. Sacré-Coeur, Saint-Félicien, Qc, G8K 2R5
________________________________

Dans le même ordre d'idée, je crois que le Théâtre la Rubrique se cherche des animateurs pour leurs ateliers de théâtre. L'information vient de Facebook... sur lequel Lyne L'Italien lance l'appel. Pour les intéressés: infos@theatrelarubrique.com

Les 100 ans du Devoir

Dans le cadre du 100ième anniversaire de fondation du Devoir, on ressort, depuis quelques jours, divers articles qui ont jalonné son histoire. Et dans un cahier spécial paru ce samedi-ci, un article de Jean Basile, daté du 30 août 1968, renvoie à l'un des moments charnières du théâtre québécois: la création du désormais chef-d'oeuvre de Michel Tremblay, Les Belles-Soeurs, par le Théâtre du Rideau-Vert.

Les Belles-Soeurs, photographie: Ronald Labelle


Une entreprise familiale de démolition, les Belles-soeurs de Michel Tremblay, au Stella

Après tant et tant de cadavres empilés sur les scènes de la métropole par des acteurs sans vie agités par des metteurs en scène sans âme, voici qu'un grand souffle nous provient du Rideau-Vert, qui ouvre sa saison sur ce qu'il faut bien appeler un chef-d'oeuvre.

Chef-d'oeuvre en effet que Les Belles-soeurs, de Michel Tremblay, sur les trois plans de l'intelligence, de la sensibilité et de l'écriture. Il faut immédiatement joindre au nom de l'auteur celui de son metteur en scène, André Brassard.

Sur le plan de l'intelligence, Les Belles-soeurs est, je crois, un des premiers véritables regards critiques qu'un dramaturge québécois jette sur la société québécoise.

Sur le plan de la sensibilité, le monde de Michel Tremblay est d'une justesse et d'une acuité qui le classent immédiatement parmi les véritables artistes.

Sur le plan de l'écriture, la pièce est la démonstration éclatante que le «joual» employé dans son sens peut prendre des dimensions dans le temps et dans l'espace qui font de lui l'arme la plus efficace qui soit contre l'atroce abâtardissement qu'il exprime.

L'idée de base est simple. Une femme de la classe populaire gagne à un concours un million de timbres-primes. Voilà ses rêves réalisés; elle pourra enfin obtenir meubles et accessoires, tout ce qu'il faut pour meubler à neuf son logement. Mais un million de timbres à coller sur des carnets, c'est un travail d'Hercule. Qu'à cela ne tienne; elle invitera ses amies à un «timbre-prime-party». Toute l'action tient dans ce collage de timbres, au cours duquel bien des futilités seront échangées, tandis que, peu à peu, on découvrira la psychologie intime de chacune de ces femmes.

Dans ce genre d'oeuvre-mosaïque, tout tient dans la manière. Celle de Michel Tremblay est efficace. Temps morts, temps forts, dialogues rapides, monologues intérieurs qui entrecoupent la pièce, numéro «à effet», tout s'entremêle et tout se fond. C'est du théâtre instantané. Il n'y a rien que quinze femmes qui parlent? Attendez. Quand la pièce est finie, ce que l'on a derrière soi, ce sont des énormes éclats de rire; ce que l'on a devant, c'est l'exposé brutal, vulgaire, net, froid de la lugubre solitude canadienne-française. Tout cela sans un mot de trop, sans morale. Si le génie consiste à rendre lisible à l'oeil nu les abîmes de la vie, Michel Tremblay a eu ce génie.

Il est malheureusement impossible de donner par le détail une vision du monde de Michel Tremblay. Chacune de ses «Belles-soeurs» représente une idée fixe, un mythe. C'est bien entendu l'époque de ses parents que Michel Tremblay stigmatise. On y retrouve la neuvaine, l'«histoire plate», le rêve vers un avenir de beauté impossible. Mais la jeunesse y participe. Est-elle mieux? Guère. Dans une des scènes les plus touchantes, on voit confrontée celle qui, croyant sortir de sa petite vie, ne fait qu'y entrer davantage, avec celle, plus jeune, qui croit encore qu'il est possible d'en sortir et dont le cri de bête blessée est «J'ai peur, j'ai peur».

Les personnages de Michel Tremblay confinent au pays de l'hilarité hystérique. On rit d'une façon presque incessante dans ces Belles-soeurs, qui sont une affaire de démolition où le comédien et le public se retrouvent en famille.

La mise en scène d'André Brassard sert magnifiquement l'oeuvre. Sans doute, André Brassard est dans sa période baroque et, étant très riche, veut nous faire profiter à tout prix de sa richesse. S'il avait gommé un peu de détails, peut-être aurait-il gagné en cruauté ce qu'il eût perdu en bravoure. Mais quoi, dire cela, c'est se plaindre que la mariée est trop belle!

Quant à l'interprétation, comment choisir parmi quinze comédiennes qui toutes, à des nuances près, collent à l'oeuvre comme la pauvreté au monde.

Jean Basile

Et combien d'autres articles encore de ce journal pourrait être intéressant pour ce monde théâtral!!!

La Défonce [Carnet de notes]

Maquette de la scénographie (Conception et photographie: Christian Roberge)

Samedi et dimanche dernier, nous avons entamé la première fin de semaine de répétition intensive de La Défonce, au Théâtre Mic Mac.

Après un premier avant-midi de travail de lectures et de questionnements d'ordre dramaturgique, nous sommes passés à la scène pour une première tentative de placement. Rapidement, le ton pose problème. Il faut noter que cette pièce se déroule à la suite d'un drame horrible et que, par conséquent, les personnages se retrouvent, dès le départ, dans un état extrêmement fébrile, fragile, perdu. Et pour y arriver, aucune montée.

Les personnages secondaires s'en tirent fort bien... et pour cause. En un sens, il n'ont qu'à se laisser porter (façon de parler!) par le texte. Le personnage principal est beaucoup plus complexe. Personnage détruit, ruine ambulante, froid intérieur, douleur... Les couches doivent s'accumuler dans une retenue sourde et oppressante.

Le lendemain, nous sommes donc revenus à la table avec le principal protagoniste pour revoir les grandes lignes du personnage.

Le dernier après-midi, par un concours de circonstances, nous nous sommes activement attardés sur une scène en fin de pièce... Avec célérité et efficacité, le dessin de celle-ci est convaincante et donne d'emblée une fort bonne idée de l'utilisation de la scénographie, du déploiement des comédiens dans l'espace et de la dynamique (tant au niveau de l'image que des relations entre les personnages eux-même et entre eux et le public) qu'impose celui-ci.

Ce premier week-end a donc permis: 1- de déterminer le point de vue avec lequel nous aborderons la pièce, 2- de mieux définir et la dynamique entre les personnages et le ton recherché, 3- de valider l'espace (avec du public des quatre côtés!) et l'utilisation des panneaux, 4- de connaître un peu mieux la distribution, ses forces et ses faiblesses et 5- d'avoir du plaisir!

Le prochain rendez-vous est prévu le 23 janvier (car je rappelle que nous répéterons, dans les faits, huit week-ends d'ici le 1er avril... date de la première).

dimanche 10 janvier 2010

Au théâtre cette semaine (du 10 au 16 janvier 2010)


Je change le titre de ces billets dominicaux pour redonner un peu de souffle à ce fastidieux exercice de débusquer toute activité théâtrale se tenant dans le courant de la semaine... mais cette semaine, ô surprise, encore rien n'est au programme (aucune représentation publique il s'entend... car de l'action, il y en a pourtant!).

Ça ne saurait tarder!

samedi 9 janvier 2010

Théâtre À Bout Portant


Vicky Côté lance sur Facebook pour sa nouvelle compagnie de théâtre, le Théâtre À Bout Portant... dont les deux premières productions - Les Immondes et Rage - se sont vues accorder de bonnes critiques.

Ce nouvel organisme, donc, qui favorise le théâtre de création, selon les propres mots de Vicky, est une compagnie qui a pour mandat la recherche-création et la production d’un théâtre où l’accent est essentiellement mis sur l’aspect corporel de l’interprétation. Un lieu qui vise à permettre l’expérimentation de la gestualité, du jeu physique, dans la poursuite d’une démarche artistique singulière à la fois critique et esthétique.

Voilà. Les présentations sont faites.

vendredi 8 janvier 2010

La Défonce [Carnet de notes]

Dernière journée avant d'entreprendre la mise en scène de la prochaine production du Théâtre Mic Mac de Roberval. Dernière journée, donc, de lectures et de réflexions, assis devant la maquette du décor confectionnée par le concepteur Christian Roberge, à modeler une ébauche de travail, une proposition de base à offrir aux comédiens.

Pascal Chevarie (Photo: Maxime Côté), CEAD

Cette année, le texte choisi par la troupe est La Défonce de Pascal Chevarie. Une forêt, la nuit. Les phares d’un camion allumés. Une vieille chanson country, lancinante, et l’écho d’un cri étouffé. Parmi les ombres que projette la lune, la silhouette confuse de trois jeunes hommes qui viennent de commettre l’irréparable et, dans le noir, celle d’un vieillard, qui a tout vu. À travers la reconstruction de cette nuit de défonce, ils tenteront de comprendre cette rage qui les habite et qui – sans qu’ils puissent vraiment la nommer – les a poussés trop loin. Pour soutenir cette histoire, le texte se déconstruit, brise sa temporalité et se déploie en 15 tableaux se déclinant eux-mêmes en 4 modes de narration particuliers: cris, échos, murmures, silences. Une oeuvre formelle pour explorer la cruauté et l'horreur.

L'équipe est composée de 5 comédiens... dont 3 sont de nouvelles têtes pour moi. Ils joueront, et là se posera de grands défis, dans une aire de jeu centrale, avec des spectateurs sur les 4 côtés. Du moins, dans l'idéal.

Mais déjà, demain, nous serons fixés. Pour l'instant, je relis une nouvelle fois La Défonce, en tentant de comprendre le fonctionnement intérieur de ce texte, les liens entre les personnages, les dynamiques qui s'installent et se meuvent entre chaque scène.

jeudi 7 janvier 2010

Au suivant!


La saison des auditions pour les différentes écoles de théâtre au Québec (les collèges, les conservatoires et l'école nationale) s'ouvre bientôt. À tous ceux qui tenteront leur chance cette année (dont Simon L.-D. que je coache), bonne chance!

La première chose que doivent apprendre les jeunes élèves d'art dramatique, ce n'est pas l'ivresse du théâtre mais bien ses exigences.

Ingmar Bergman
cité dans le Petit dictionnaire du théâtre

Les auditions... L'exercice fastidieux... Le jeu de l'avenir en quelques minutes! C'est assurément difficile. Mais bon...

mardi 5 janvier 2010

Du sens et des sensations...


Il est toujours un peu ardu de définir le théâtre contemporain (notamment par le manque de recul évident de ses artisans) et d'en dégager des caractéristiques homogènes et/ou applicables à tous les styles disparates et éclatés qui le compose.

Pourtant, la chose est fondamentalement simple.

De tout temps, le théâtre (dans son expression la plus essentielle, soit un texte, un comédien et un public) s'est attaché à livrer un message, à exprimer une idée du monde, à le signifier... bref, à créer du SENS.

Avec l'avènement de ce que certains nomment le théâtre postdramatique (ou postmoderne... ou encore contemporain), il y a un important glissement dans ce paradigme: le théâtre n'a plus à créer du SENS mais plutôt - par la forme, la performance, les nouveaux médias, le texte comme tissus sonore - à édifier des SENSATIONS, à procurer aux spectateurs une expérience sensitive.

En soi, par ce glissement sensitif, il est soudainement plus facile d'aborder ces différentes productions qui peuvent sembler, de prime abord, hermétiques!


samedi 2 janvier 2010

De retour le 6 janvier 2010!

Un hiver à Chicoutimi (et ailleurs dans le monde...)


Maintenant que la (non-)dinde est passée, que le Jour de l'An ne reviendra pas avant 364 jours, je remets un peu d'ordre dans mon agenda...

Outre les ateliers réguliers du Théâtre 100 Masques qui débuteront le 18 janvier et la gestion courante de l'organisme (inscriptions, administration, demandes de subventions, campagne de financement, direction artistique), la compagnie présentera également, en mars, un laboratoire portant, cette fois, sur l'improvisation longue durée: chaque jour (du 2 au 5 mars), un cadre imposé par un metteur en scène, une équipe de comédiens, et quelques heures pour présenter, le soir même, un spectacle durant une heure et demie. Le titre de ce laboratoire sera Les Impromptus Scéniques. Quelques activités devraient également s'ajouter en cours de saison, dont un nouveau Rendez-Vous Théâtre et une formation sur la biomécanique.

Au même moment, je serai en pleine répétition avec le Théâtre Mic Mac de Roberval pour leur prochaine production, La Défonce, présentée tout au cours du mois d'avril.

Cette blanche saison sera, par ailleurs, consacrée à l'écriture et au dépôt de mon sujet de thèse pour mon doctorat. Je constituerai également la troupe permanente qui sera mon principal objet de recherche pour les trois prochaines années.

D'ici le début du travail, je prends une pause de tout... y compris de ce blog.

vendredi 1 janvier 2010

Pour nos scènes (et notre milieu!) en 2010!



S'attacher à faire le bilan d'une année écoulée (comme l'exercice entrerpris depuis les deux derniers billets), amène tout naturellement à souhaiter quelques voeux pour l'année qui débute!
Ainsi donc...

aux Amis de Chiffon... des marionnettes à succès pour leur nouvelle création et un calendrier de tournée chargé!
à La Rubrique... également une nouvelle création à succès sous les auspices de Molière et du XVIIième siècle, des salles pleines et de nouveaux projets!
aux Têtes Heureuses... des projets stimulants et une bonne évaluation du CALQ, une restructuration efficace et dynamique!
au C.R.I.... des projets, des projets, des projets... et un financement à la mesure de ses ambitions!
au Théâtre 100 Masques... une poursuite dans la lancée de l'an dernier avec des projets créatifs, des ateliers courus et une structure consolidée avec les moyens financiers attenants!
au Mic Mac... du plaisir dans la prochaine production (le metteur en scène s'en imprègne déjà!) et du public (venu également en masse du Saguenay!)!
au Théâtre du Faux Coffre... une nouvelle renaissance post-clown noir aussi dynamique et courue!
à la Tortue Noire... de nouveaux projets, de nouvelles reconnaissances... et de bonnes valises pour poursuivre cette époustouflante existence!
au Théâtre à Bout Portant et Vicky Côté... d'autres créations et du public à la hauteur de celles-ci!

à tous les metteurs en scène... des textes, des projets stimulants, créatifs, risqués... et des idées et des rêves réalisés grâce à un financement adéquat!
à tous les comédiens... de nombreux contrats, des metteurs en scènes agréables et du plaisir!
à tous les concepteurs... de nombreux contrats, des metteurs en scènes agréables qui savent où ils vont et du plaisir!
à Michel Lemelin... du succès dans sa maîtrise (et sa nécessaire recherche sur le théâtre qui se fait ici)!
aux étudiants du B.I.A... de la curiosité, de la rigueur, et de l'ouverture vers le milieu professionnel (et vice-versa pour le milieu professionnel)!
à Jean-Paul Quéinnec... de la patience, des projets, du plaisir avec les étudiants!
aux journalistes et chroniqueurs culturels... de l'espace, des lecteus et/ou des auditeurs, du sens critique et de bons dialgues avec les artisans du milieu!
aux blogueurs... quasi idem à la note précédente!
aux subventionneurs... l'accroissement de leur(s) enveloppe(s) budgétaire(s)!
à Ville Saguenay... la reconnaissance (véritable...) de sa vitalité culturelle, une réelle application (et une pérennisation) de son titre de capitale culturelle 2010, une salle de spectacle (enfin, des engagements...)!
à moi-même... le maintien de son intérêt pour le théâtre, de la rigueur teintée de satisfaction pour la recherche et les études, de nombreux projets (et la capacité d'en refuser!)!
enfin, à tous:

BONNE ANNÉE 2010!!!
(et de l'argent tout plein pour les projets!!!)