mercredi 31 mars 2010

La Défonce [Carnet de notes]


Image tirée du blogue Blog.bassin-nature.com

La générale de La Défonce a eu lieu hier soir, à Roberval. Une bonne générale, à mon sens (avec juste bien assez de bémols).

Une dizaine de spectateurs ont pris place... et, par conséquent, pour la première fois, je délaissais (le mot est fort mais il image bien la situation) mon rôle de metteur en scène pour devenir spectateur. Enfin, disons plutôt que, pour la première fois, je regardais le spectacle avec les yeux d'autres personnes. C'était (comme toute générale) la soirée du détachement. Car bien que présent, en soutien, en observation (et avec la possibilité d'apporter par la suite des correctifs), l'heure et quart que dure le spectacle appartient désormais aux acteurs seuls.

Une bonne générale donc.

Encore une fois, quelques notes concernant certains ajustements de tons, de déplacements, de rythmes... Faire remarquer qu'une scène (4ième silence) tombe (dans le sens où tout semble perdre de l'éclat) et nuit aux trois suivantes... Chercher des solutions à des problèmes techniques mineurs... Corriger quelques entrées et sorties des lumières... Bref, voir l'ensemble et en pointer les forces et les faiblesses.

Par ailleurs, je dirais que ce fut une bonne générale malgré les comédiens eux-mêmes qui, malheureusement, se voient affliger d'un bon rhume, conséquence probable de l'intimité et de la proximité de certaines scènes! Voilà un obstacle un peu contraignant qui modifie quelque peu la donne scénique... Enfin, qu'ils se reposent aujourd'hui et demain dans la journée; ils le méritent amplement!

mardi 30 mars 2010

La Défonce [Carnet de notes]

Hier soir se tenait la première des deux générales successives de La Défonce au Théâtre Mic Mac. Le résultat était - malgré mes bémols (mais je suis peut-être trop exigeant!) - fort satisfaisant. Je suis bien fier du travail effectué par tous dans cette production. Pour donner un autre avant-goût de ce spectacle, voici quelques photos prises pendant cet exercice par Christian Roberge qui en signe tous les éléments esthétiques (j'imagine qu'en cliquant sur celles-ci, elles s'agrandiront).






Encore quelques ajustements à faire ( soit, même si ça ne dit rien aux non-initiés, la transition entre le 5ième cri et le 5ième silence, quelques durées de «cues» à revoir, etc.) mais l'ensemble me plaît bien. J'ai placé la barre haute pour les comédiens! Pauvres eux!

Histoire de fous...


Le théâtre a toujours placé en exergue du monde ce qui le déchirait. Il n'existe que dans le rapport à la blessure dont le terme le plus commun est la psychose, la folie: l'histoire du théâtre est une longue histoire de fous, de possédés.
Enzo Cormann


lundi 29 mars 2010

Cette semaine, au théâtre (du 28 mars au 3 avril 2010)

Je suis un peu dans le jus... et par conséquent, un peu en retard sur les billets de ce blogue! Mais bon... Les activités se poursuivent même si je suis derrière elles, la langue à terre!

Évidemment, mon événement marquant de cette semaine (et la seule activité théâtrale régionale que j'ai répertoriée!):

Jeu. à sam. - du 1er au 3 avril 2010
Salle Lionel-Villeneuve (Roberval), 20h


Le Théâtre Mic Mac débute les représentations de sa toute nouvelle production, La Défonce de Pascal Chevarie dont je signe la mise en scène. Une forêt, la nuit. Les phares d'un camion allumés. Une vieille chanson lancinante, et l'écho d'un cri étouffé. Parmi les ombres que projette la lune, la silhouette confuse de trois jeunes hommes qui viennent de commettre l'irréparable et, dans le noir, celle d'un vieillard, qui a tout vu. À travers la reconstruction de cette nuit de défonce, ils tenteront de comprendre cette rage qui les habite et qui - sans qu'ils puissent vraiment la nommer - les a poussés trop loin.

Bon lundi!

jeudi 25 mars 2010

L'Approche biomécanique 2


Dès le départ, je gobe tout ce qui se dit dans la discussion. J'ai l'impression d'être baigné dans une matière que je connais fort bien mais qui résonne différemment maintenant que ça passe par la bouche d'un formateur (dans ce cas-ci, M. Reid) et par une mise en pratique concrète.

C'est dans cet état d'ouverture que s'est accrochée à mon oreille cette définition plutôt claire de la toujours difficile à cerner théâtralité. Ainsi, dans la philosophie meyerholdienne, nous pourrions définir la théâtralité comme étant la double présence, sur scène, de l'acteur et de son principal outil, lui-même. Par la maîtrise consciente de son corps, par sa conscience de divers paramètre, il devient générateur, émetteur et exécuteur de codes, de conventions. Car le théâtre de Meyerhold est d'abord et avant tout un théâtre de l'acteur.

La biomécanique doit être comprise comme étant un entraînement (où l'atelier mène vers la répétition qui elle mène vers une représentation putative) permettant de développer cette conscience, cette mémoire du corps, d'en connaître le fonctionnement, les capacités et surtout les limites. Meyerhold avait ce mot: sans auto-restriction, pas de maîtrise...

Ce sont là quelques sujets abordés ce matin en cours de formation.

Ce soir, chacun des muscles de mon outil souffre. Divers exercices (tournant principalement autour de la marche!) les ont mis à l'épreuve. Découvrir et prendre conscience de l'articulation des membres, comprendre les connections qui les relient, trouver les points d'équilibre et les transferts de poids s'avèrent, au final, fort douloureux.

Je sors donc endolori de cette formation mais fort stimulé... et si je m'écoutais, je tenterais de poursuivre le travail en groupe comme un entraînement continu...

L'approche biomécanique 1


C'est ce matin que débute la formation L'approche biomécanique avec Monsieur Robert Reid. Nous sommes huit biomécaniciens à s'y rencontrer... probablement chacun avec une vision toute personnelle de ce à quoi cela ressemblera!

mercredi 24 mars 2010

Le cas du CAS 2


Le Conseil des Arts de Saguenay ne donne toujours pas de nouvelles (j'en parlais déjà ici, il y a quelques jours). Et le temps passe encore et encore. Je peux comprendre leur(s) problème(s) de financement et les délais imposés. Je peux même les accepter... mais encore faut-il qu'il me les explique.

Peut-être est-ce là que le bât blesse: dans le silence du CAS. Pas une convocation. Pas une lettre. Pas un courriel. Rien. Que les rumeurs...

Conflit d'horaire

Aujourd'hui, je rencontre (en fait, je vais chercher, avec Guylaine Rivard) Monsieur Robert Reid de l'Université Concordia qui débarque au Saguenay pour offrir une formation en biomécanique... un principe d'entraînement de l'acteur mis en place par Meyerhold, en Russie, dans la seconde décennie du XXième siècle.

Il y a longtemps que je souhaite voir de près, tester, expérimenter (eh oui... je dois avoir une fibre comédienne en moi... sans commentaire pour ceux ou celui qui veut en rajouter!) cette biomécanique. Le temps est venu!

Malheureusement, par un conflit d'horaire, je n'en verrai qu'une partie. La formation s'étale sur quatre jours - de jeudi à dimanche - alors que je dois, ce week-end(à compter de vendredi en fin d'après-midi), retourner à Roberval pour un dernier bloc intensif de répétitions de La Défonce. Mon cœur tangue donc...

La gestion d'un agenda personnel s'avère parfois ardu quand le mode de vie choisi nous ballotte d'un côté à l'autre. Que de rencontres, que de productions, que d'activités, que de partys manqués au fil des différents projets... Bon. Il y a pire. Au moins je travaille!

mardi 23 mars 2010

Le paradoxe théâtral


Petite citation sortie et d'un essai plus que cité sur ce blogue, L'Éternel Éphémère de Daniel Mesguish et de mon tout premier blogue. Je la ressors parce qu'à quelques jours d'une première, j'aime m'arrêter pour réfléchir sur le type de réception que devrait avoir le spectateur... Qu'est-ce qu'il peut trouver au théâtre, dans mon travail... dans cette production particulièrement...

Sortant du théâtre, les spectateurs sont plus riches, non de plénitude, non de réponses, mais d'énigmes enfin entendues. Ils ont encore à l'oreille, comme dans les cils une larme encore alors que déjà l'on ne pleure plus, non la mémoire de ce qui s'est dit, mais celle de leur écoute. L'acteur n'est pas celui qui prend la parole, c'est celui qui donne l'écoute.

C'est une vue théâtral ambitieuse qui modifie le paradigme de la réception. C'est une vue ambitieuse qui me plaît terrriblement.

lundi 22 mars 2010

La Défonce [Carnet de notes]

En attendant la première, voici trois (magnifiques!) photographies prises au cours de la dernière fin de semaine par Christian Roberge qui signe et la scénographie et les costumes:



La Défonce [Carnet de notes]

Scénographie avant la mise en place de l'éclairage
Photographie: Dario Larouche (c'est donc dire moi!)

Fin de semaine intensive (comme toutes les autres, d'ailleurs!)... et avant-dernière rencontre de travail avant la première qui approche à grands pas. Une fin de semaine chargée en objectifs et en dossiers à régler, et pourtant, tout a bien été... alors que nous avons maintenu, au cours des trois jours, une large avance sur notre horaire.

Vendredi soir, après avoir décroché et fait un inventaire du matériel disponible (et après avoir vu la salle qui se pare de ses nouveaux atours!), Alexandre Nadeau m'a présenté sa conception d'éclairages tout en faisant un accrochage rapide. Aidé du jeune Émile Langlais (qui sera le régisseur tout au cours des représentations), il a même réussi à faire tout le filage des lampes (d'où l'avance du week-end).

Samedi matin de bonne heure, pendant que je discutais costumes et maquillages dans les coulisses, l'équipe lumineuse terminait le branchement et très tôt encore nous nous sommes lancés dans le focus des appareils. Ce fut le moment de prises de décisions, notamment en ce qui a trait à la couleur... et à l'utilisation de LED dans le concept.

Samedi, en milieu d'après-midi, accompagnés d'une partie de la distribution, nous avons réglé l'intensité des différents tableaux (pour obtenir, au total, 24 cues d'éclairages!). Dès le départ, nous avons privilégié l'ambiance, l'atmosphère à la fonction utilitaire de la lumière, ce qui donne un spectacle sombre, parfois glauque, parfois blafard... Rapidement aussi (enfin, avant même d'entrer dans la salle), il a été résolu de ne pas s'attarder sur les panneaux, de ne pas les mettre en valeur par l'éclairage mais de les laisser s'intégrer naturellement dans les faisceaux. Et je crois encore que ce fut un bon choix. Quant aux LEDS, il s'est avéré très difficile, voire même impossible de les utiliser... Pas encore...

Dimanche matin, c'était le test ultime. Les comédiens ont fait un enchaînement dans l'espace afin de placer, dans le jeu, en temps réel, les différents changements d'éclairages. Nous voulions également placer les effets sonores préparés durant la semaine (voir ici), mais la trame sonore continue ne fonctionnait pas... c'est-à-dire que lors du transfert de l'ordi vers le CD, un grichement incessant est apparu. Ce n'est que partie remise.

Pour terminer la journée (et la fin de semaine), nous avons consacré l'après-midi à un enchaînement sans arrêts. Ce fut un enchaînement convaincant. Du bon travail de la part des comédiens, des concepteurs. J'ai bien hâte de voir la réception de cette production!

Cette semaine, au théâtre! (Du 21 au 27 mars 2010...)

Un peu en retard... mais mieux vaut tard que jamais à ce qu'il paraît.

Mercredi - 24 mars 2010
Auditorium d'Alma - 20h

L'Auditorium d'Alma présente Slague de Mansel Robinson (trad. de Jean-Marc Dalpé), une mise en scène de Geneviève Pineault, une production du TNO (voir ici). Une table de cuisine et le récit d'un homme en fauteuil roulant… Pierre DeLorimier : alcoolique et rescapé d'un accident au fond de la mine. Celle où il travaillait avec son fils. Son fils a eu moins de chance. Mais s'agissait-il d'un accident? Et doit-il souhaiter la justice ou bien la vengeance ? SLAGUE : le témoignage d'un homme qui a voulu et veut encore réparer une faute, mais surtout un hymne à la parole… la parole qui permet de continuer.

Jeudi à dimanche - 25 au 28 mars 2010
Centre des Arts de Chic. - 8h à 16h

Formation offerte par le Conseil Régional de la Culture (à partir d'une demande du Théâtre 100 Masques et du Théâtre C.R.I.) portant sur l'Approche biomécanique. Le formateur invité est M. Robert Reid, professeur au département de théâtre de l'Université Concordia.

Samedi - 27 mars 2010
Salle Pierrette-Gaudreault, 20h

Le Théâtre La Rubrique présente L'Énéide des Trois Tristes Tigres. Ce texte (et mise en scène) d'Olivier Keimed revisite le mythe d'Énée, l'histoire d'une migration d'un père qui recherche une terre pour son fils...

Samedi - 27 mars 2010
Le Lobe - 20h30

Le Lobe présente Esteban cabaret théâtro-musical exubérant de Stéphane Crête (voir le communiqué). Solo au-delà du probable, entre variété et performance, Esteban est un bricolage home-made libéré de toute censure, un délire impudique où copulent théâtre, danse, mime, poésie et chanson.

Je crois que c'est tout pour l'instant...
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AJOUT: En fait, j'ai oublié un truc d'importance... C'est samedi, le 27 mars, qu'est célébrée la Journée Mondiale du Théâtre! Pour célébrer à sa façon, le Théâtre C.R.I. propose (avant la présentation de l'Énéide, samedi, à 20h, à la Salle Pierrette-Gaudreault) de réunir les artisans saguenéens qui le désirent pour lire en choeur le texte écrit pour l'occasion par un dramaturge. J'ignore qui c'est cette année...

vendredi 19 mars 2010

La Défonce [Carnet de notes]


Je quitte, dans une heure et demie, pour Roberval (d'où mon absence du blogue jusqu'à dimanche soir... voire lundi matin!) accompagné d'Alexandre Nadeau. La Défonce entre dans un dernier droit et cette fin de semaine-ci sera consacrée à la mise en place de la conception des lumières. Une fin de semaine technique. Une fin de semaine intense... dans les décors!!!

Et voici qu'un troupeau de papillons me nouent l'estomac!

jeudi 18 mars 2010

Le cas du CAS

Ce matin, on peut lire, dans Le Quotidien, une chronique d'Isabelle Brochu intitulée Diffusion de la culture à Saguenay: un gâchis. Après un bref topo de la situation (salle de spectacle reportée aux calendes grecques, faillite du Théâtre du Saguenay, création de Diffusion Saguenay et surtout, relations conflictuelles permanentes entre le milieu culturel et l'administration municipale) elle y va d'un commentaire que je reproduis ici:

Outre Montréal, Saguenay est la seule ville qui bénéficie de la présence d’un Conseil des arts qui a aussi le mandat d’agir comme conseiller auprès des élus municipaux. Cet organisme est reconnu par le milieu culturel et trois conseillers municipaux y sont présents. Le Conseil des arts de Saguenay est complètement absent du dossier de la diffusion. Jamais les élus n’ont fait appel à lui. On préfère les avocats et les comptables qui, sans offense, ne sont pas des experts en la matière. Le secteur des arts et de la culture ressemble de plus en plus à un faire-valoir pour les élus. On se vante d’avoir créé un Conseil des arts qu’on ne consulte pas. On se vante d’être la Capitale culturelle en faisant fi de l’expertise et des besoins du milieu. Mais on s’assure d’être présent à la table d’honneur lors du lancement des évènements !

Ce commentaire pose, entre les lignes, une question capitale: Que se passe-t-il, présentement, avec ce Conseil des Arts de Saguenay? Où en est-il? Pas tant dans son rôle de représentation (qui à mon avis incombe plus au Conseil Régional de la Culture) que dans son mandat fondamental: soutenir les organismes... Car faut-il rappeler que les réponses (prévues dans les règlements pour la fin du mois de janvier - voir le lien, le dernier paragraphe de la page -... soit il y a presque deux mois) aux demandes de subventions déposées en octobre dernier sont encore (du moins jusqu'à aujourd'hui!) lettres mortes, reportées de semaine en semaine?

Le Conseil des Arts de Saguenay est vite devenu, et avec raison, un joueur majeur dans le financement des divers organismes culturels du territoire. Peut-il être sujet aux humeurs de part et d'autre de la ligne rouge? Et s'il peinait également à se maintenir la tête hors de l'eau? D'où les questionnements qui surgissent devant une telle absence. Si elle se maintient encore longtemps, compte-tenu des événements qui secouent le milieu culturel depuis quelques mois, les paranoïaques ne tarderont pas à y voir là une marque municipale (à moins que le problème ne réside ailleurs)...

Car, encore une fois, manifestement, quelque chose quelque part cloche.

mercredi 17 mars 2010

La Défonce [Carnet de notes]

Nous, en répétition... et si je ne m'abuse, cette photo a été prise le 10 janvier.
Photographie: Christian Roberge

Dernier droit... Après la marathon, le sprint!

Hier soir, Alexandre Nadeau et moi avons travaillé sur la réalisation de la trame sonore de La Défonce. La commande: une trame sonore continue (soit d'une durée d'une heure et demie... au cas où...) qui pourra être modulée en direct selon le jeu scénique, prenant plus ou moins de place, accentuant un effet, une ambiance ou disparaissant au besoin. Mais que doit-elle dire?

La pièce se passe dans la forêt, la nuit. Toutefois, la teneur du décor et de la théâtralité exploitée nous éloigne de la simple représentation. Nous baignons dans la suggestion et l'évocation. Pour moi, du coup, la trame sonore doit répondre aux mêmes impératifs. Participer à un réalisme théâtral... Il fallait donc trouver un son voire même une phrase musicale qui pourrait facilement esquisser une atmosphère naturelle sans pour autant être reconnaissable, identifiable. Chose certaine, je souhaitais éviter le son ambiant si souvent exploité dans le théâtre expérimental avec ses notes mystiques et ses bruits de ferrailles et de fluidité sans fin... Représenter, ou plutôt s'attacher à ce que la représentation ne fixe rien qui s'imposerait à notre faculté de voir disait Daniel Jeanneteau (dans Actualité de la scénographie no. 100)

Le résultat me convainc assez (l'enthousiasme sera plus marqué lorsqu'il aura été testé avec les comédiens ce samedi).

À cette trame se juxtaposera quelques éléments sonores précis, revus, choisis en fonction des mêmes paramètres décrits dans le paragraphe précédent. L'ensemble me semle cohérent, efficace, dynamique. À suivre...
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Dans un tout autre ordre d'idée, l'approche de la première me voit revenir dans mes notes et mon texte, pour voir ce que j'ai laissé tomber en chemin, ce à quoi je devrais revenir, vers où pousser l'équipe... Une certaine nostalgie d'une fin qui approche, une fébrilité face à la nouvelle étape qui s'amorcera bientôt, une fatigue stimulante...

Tout en étant satisfait du travail effectué, je demeure cependant d'une exigeance sans compromission et souhaite le meilleur pour cette production. Pour moi. Pour les comédiens. Pour le Mic Mac. Pour l'auteur. Pour les spectateurs. Par le fait même, il y a toujours la crainte de manquer de temps (d'autant plus que cette fin de semaine-ci sera consacrée principalement à la technique), de ne pas bien me faire comprendre des comédiens surtout... car exigeant, je le suis également dans la direction des comédiens, dans les indications, dans mes attentes envers leurs propositions. Je pourrais reprendre à mon propre compte ces mots de Jean Asselin (déjà cités j'imagine ici): En art, je me méfie du témoignage, du vécu, de la sincérité [et j'ajouterais personnellement du laisser-aller] qui risquent d'appauvrir le spectacle...

Mais en même temps, je leur fais entièrement confiance! Paradoxe du metteur en scène...

AJOUT: Je viens de parler au téléphone avec Francine Joncas qui coud présentement les panneaux de plastique constituant le décor... ! C'est fou ce qu'on peut parfois se sentir loin alors que le travail est en cours à quelque 150km!!!

Jean qui rit, Jean qui pleure


Rien à ajouter à cette caricature de Mario Lacroix parue aujourd'hui même dans Le Quotidien en page 12...

mardi 16 mars 2010

De l'approche biomécanique...


Du 25 au 28 mars 2010, le Théâtre 100 Masques et le Théâtre C.R.I. (grâce à la collaboration du Conseil Régional de la Culture et de son programme de formation continue) reçoivent Monsieur Robert Reid, de l'Université Concordia, qui animera un atelier intensif sur l'approche biomécanique de Meyerhold (voir , et pour quelques notions...).

Avant que de ne plonger dans cette exploration physique et théâtralement stimulante, voici une description de cette biomécanique par Igor Illinski, comédien pour le Maître:

1. Rationalisation de chaque mouvement des acteurs qui s'acquittent de tâches définies;

2. gestes et plis du corps épousent un dessin précis;

3. si la forme est juste, le fond, les intonations et les émotions le seront aussi parce que déterminés par la position du corps;

4. le jeu de l'acteur est donné par la coordination des manifestations de son excitabilité;

5. exercices et gymnastique;

6. calcul du mouvement, rationalisation, coordination avec ceux de ses partenaires;

7. expressivité du corps;

8. auto-miroir.

Concrètement, il en résulte quoi? Nous serons quelques uns à pouvoir en reparler dans quelques jours!!!

lundi 15 mars 2010

Le théâtre comme une transgression... ou l'iconoclastie de l'art dramatique!


Une seule petite citation qui ouvre pourtant sur une vision toute contemporaine et fort stimulante du théâtre, qui brise la recette pour devenir médium et discours percutant. Cette citation provient (comme plusieurs sur ce blogue...) de L'Éternel Éphémère de Daniel Mesguish, à mon sens l'essai théâtral le plus intéressant à lire et à avoir...

Il faut donner l'impression que, ce qu'on fait, on n'a pas le droit de le faire. C'est que le théâtre toujours doit se redonner comme ce qu'il est: une transgression, un tabou transgressé en commun, une soulevée des pierres tombales, une fouille de la langue maternelle.

Pour compléter ce credo, j'ajouterai cette autre citation venue cette fois de Pierre Debauche:

Le théâtre n'est pas art de faire semblant
mais art de le faire exprès!

Avec ça, tout est dit... ou presque.

dimanche 14 mars 2010

Le Théâtre Béton... !?!

Petite virée virtuelle dans le passé (et dans le Chicago de 1919) pour y découvrir un type de théâtre révolu, le Théâtre Béton où des spectateurs volontaires deviennent deviennent des marionnettes manipulées...



Est-ce une blague? Assurément oui, comme dirait l'autre! Toujours est-il qu'il est amusant de croire en la véracité de ce documentaire et de se dire que oui, le théâtre peut se rendre loin dans le ridicule!

Au théâtre, cette semaine (14 au 20 mars 2010)!


Mercredi et jeudi - 17 et 18 mars 2010
Auditorium d'Alma, 20h (j'imagine!)

L'Auditorium d'Alma reçoit (encore et encore, aurais-je envie d'ajouter!) Broue, spectacle qui n'a plus besoin de présentations...


Pour ceux qui seront dans la métropole:

Vendredi - 19 mars 2010
Maison de la cult. Côte-des neiges (Mtl), 19h30, 21h30

La Tortue Noire donne deux représentations du Grand Oeuvre. (Voir ici pour plus d'informations.)

Vendredi et samedi - 19 et 20 mars 2010
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonq.), 13h30 (sam.)

La Rubrique reçoit, vendredi pour des représentations scolaires et samedi pour le grand public, le Théâtre de la Pire Espèce pour la présentation de Roland (la vérité du vainqueur), un travail fait à partir de la Chanson de Roland. Pour plus d'informations, voir la programmation de La Rubrique ou le Cahier d'accompagnement du spectacle.

Voilà... Je crois que ça fait le tour des activités publiques!
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AJOUT (Merci SB): et, toujours pour les métropolitains, il est possible de voir la dernière production des Amis de Chiffon, Carton rouge sur carré vert à la Maison-Théâtre jusqu'au 3 avril (informations ici).

samedi 13 mars 2010

La Défonce [Carnet de notes]

Sur la photo (en répétition!): Jean-Sébastien Montpetit,
Benoît Brassard et Charles Rousseau-Dubé. (Courtoisie)


J'aurais pu titré ce billet Autopromotion! Mais bon... Voici un article paru ce matin (du moins, je crois...) dans l'Étoile du Lac (l'équivalent du Réveil saguenéen... sauf que le premier est encore local, lui), La Troupe du Mic Mac remonte sur scène.

(Par ailleurs, dans cet article, on mentionne le fait que c'est là ma cinquième participation avec le Mic Mac... Les quatre autres productions étant Au bout du fil en 2004, Bonbons assortis en 2006, Les Reines en 2007 et Le rire de la mer en 2008.)




La Défonce [Carnet de notes]

Image prise sur Le blog de Drac

La première de La Défonce approche à grands pas!

Cette semaine - et la prochaine fin de semaine, soit les 19, 20 et 21 mars - se règleront de nombreux dossiers importants...

Ce sera, mardi soir, une rencontre capitale pour la constitution d'une bande sonore. Ce que je souhaite, c'est une bande continue, pas trop réaliste (la forêt) mais en même temps, pas trop abstraite (et surtout pas du type théâtre contemporain dans tout ce qu'il y a de plus détestable: bruit d'eau, de métal rouillé, de notes éparses). Une bande sonore qui accompagne toute la durée de la représentation, mais avec la possibilité de la moduler... et d'y ajouter des éléments précis comme des pièces musicales.

Cette semaine, ce sera également, si je ne m'abuse, un véritable chantier dans la Salle Lionel-Villeneuve, à Roberval, pour finaliser l'espace scénographique: ceindre les murs de tentures noires, terminer les panneaux, arrêter la composition du plancher, des accessoires... Bref, préparer le terrain pour l'entrée en salle du concepteur d'éclairage dès vendredi pour l'accrochage, le focus, les intensités.

Au même moment, théoriquement, une rencontre avec une responsable des costumes et des maquillages se fera pour voir aux derniers détails vestimentaires, aux ajustements, aux essayages finaux. Ce sera l'ultime moment pour construire l'extérieur des personnages, élaborer leur théâtralité, leur esthétique.

Bien entendu, à travers tous ces moments précieux, il y aura des répétitions (qui, je le redis, me sont très satisfaisantes!)... avant-dernier week-end... Oui, ça sent l'aboutissement!!! Après, il ne restera que la fin de semaine du 27 et 28 mars pour les derniers enchaînements...

L'Assemblée des femmes [Carnet de notes]


Au fil de mes recherches ayant pour but de dénicher, sur le web et dans les bouquineries, d'autres traductions de L'Assemblée des femmes d'Aristophane je découvre des tas de documents intéressants sur la vie et l'oeuvre de l'auteur et le contexte dans lequel il s'inscrit... Ses textes sont si anciens... et pourtant, ils ont une telle contemporanéité!!! Voici donc un petit précis historico-artistique de ce Molière des Athéniens:

L'art d'Aristophane

L'élément vital de la comédie d'Aristophane, c'est qu'elle s'aroge le droit de tout critiquer librement. [...] Il attaque sans ménagement, inlassablement, tous les chefs du peuple; il est l'ennemi des politiciens et des démagogues. Il raille les institutions, le Sénat, l'Assemblée, les magistrats, les tribunaux, le peuple, ce Démos, éternelle victime de tous les profiteurs de la parole. [...] Tout lui est bon pour faire rire son public aux dépens de ceux qu'il attaque. Certes, au point de vue des moyens comiques, il y a, surtout dans les pièces de la seconde période, une licence et une obscénité qui pourraient choquer des non avertis [...]; où l'élément phallique avait une place importante. [...] La pudeur était inconnue il y a vingt-trois siècles et les personnages de l'ancienne comédie agissaient dans la nudité primitive, sans aucun sentiment de honte. On ne saurait donc qualifier d'immoral le théâtre d'Aristophane. C'est sur un autre terrain qu'il faut le juger.

À côté de ce comique de bas étage, en effet, nous trouvons chez lui toutes les gammes du vrai comique: le trait, l'ironie, les jeux de mots, les hyperboles, les substitutions de mots inattendus à ceux qu'on attendait, sont autant de procédés dont il use avec une extrême habileté et dont l'effet est toujours irrésistible. [...] On sent, au centre de chaque comédie, une personnalité puissante, qui a conscience d'elle-même, qui est pleine d'elle-même et qui est entraînée par sa force même à une certaine partialité.

La forme

Au point de vue de la forme toute comédie d'Aristophane comprend deux parties principales: une première partie qui sert à l'exposition du sujet, et qui est toujours la plus soignée, et une seconde partie qui apporte et développe les exemples à l'appui de la thèse. Cette seconde partie est une juxtaposition de scènes comiques, reliées entre elles par l'idée principale. Mais la force de la comédie d'Aristophane réside moins dans l'art de dénouer habilement un noeud compliqué que dans le vif le brillant des scènes.

Enfin, il semble que Platon, le philosophe, eût dit d'Aristophane (malgré le fait que celui-ci est ridiculisé son maître, Socrate): «Les Grâces, cherchant un temple qui ne dût pas périr, choisirent l'âme d'Aristophane.»

vendredi 12 mars 2010

Zzzzzzz......Zzzzzzzz.....

En attente, au nom du Théâtre 100 Masques (comme la plupart des autres organismes culturels saguenéens...), de la réponse d'une demande de subvention déposée le 6 octobre dernier (il y a donc 6 mois) au Conseil des Arts de Saguenay pour le fonctionnement... De délais en délais, l'attente s'intensifie et joue sur les nerfs.

En attente d'une réponse (à défaut d'argent...) qui aurait dû rentrer il y a déjà quelques semaines...

Tel est le pénible destin - l'attente! - lorsqu'on décide de faire partie du milieu culturel, tributaire de différents subventionneurs...

L'Assemblée des femmes [Carnet de notes]


Ça y est. Le projet s'enclenche.

Il a été décidé, l'an dernier, que la prochaine production estivale du Théâtre 100 Masques puiserait dans le répertoire antique... dans celui d'Aristophane, pour être plus précis.

Après plusieurs lectures de son oeuvre parvenue jusqu'à nous, mon choix s'est arrêté sur L'Assemblée des femmes, une satyre publique bordélique où le cynisme côtoie le désengagement. Une dégénérescence des moeurs politiques. Et pour améliorer le rythme de ce texte, et pour accentuer certains passages et leur donner une portée comique plus grande, j'ai choisi de retravailler le texte à partir de 4 traductions (échelonnées entre 1844 et 1999) différentes, explorant chacune des répliques pour n'en garder que la meilleure...

Pour allonger le texte et lui donner également un nouveau souffle, j'ai également pris le parti d'y fusionner des extraits d'une autre pièce d'Aristophane, Lysistrata, qui porte, en quelques sortes, sur le même thème, mais avec un point de vue différent.

C'est donc par cette rencontre intime avec le texte, par un plongeon au coeur même du texte que j'entreprends le chantier.

Dans quelques jours, s'adjoindra à moi Émilie Gilbert-Gagnon, conceptrice des costumes... et d'ici trois semaines, toute la distribution pour une première lecture!

jeudi 11 mars 2010

Qu'est-ce que le public?

C'est à cette question que tente de répondre Pierre Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799), celui-là même qui est l'auteur des immortels Le Barbier de Séville et Le Mariage de Figaro (et qui, entres autres choses, fut horloger de Versailles, agent secret des rois Louis XV et Louis XVI, et intermédiaire pour le compte des colonies américaines qui déclarent leur indépendance...):


«Le public!... Qu'est-ce encore que le public? Lorsque cet être collectif vient à se dissoudre, que les parties s'en dispersent, que reste-t-il pour fondement de l'opinion générale, sinon celle de chaque individu, dont les plus éclairés ont sur les autres une influence naturelle, qui les ramène tôt ou tard à leur avis? D'où l'on voit que c'est au jugement du petit nombre, et non à celui de la multitude, qu'il faut s'en rapporter.»

C'est assez: osons à ce torrent d'objections, que je n'ai affaiblies ni fardées en les rapportant. Commençons par nous rendre notre juge favorable, en défendant ses droits. Quoi qu'en disent les censeurs, le public assemblé n'en est pas moins le seul juge des ouvrages destinés à l'amuser; tous lui sont également soumis; et vouloir arrêter les efforts du génie dans la création d'un nouveau genre de spectacle, ou dans l'extension de ceux qu'il connaît déjà, est un attentat contre ses droits, un entreprise contre ses plaisirs. Je conviens qu'une vérité difficile sera plutôt rencontrée, mieux saisie, plus sainement jugée par un petit nombre de personnes éclairées, que par la multitude en rumeur, puisque sans cela cette vérité ne devrait pas être appelée difficile; mais les objets de goût, de sentiment, de pur effet, en un mot de spectacle, n'étant jamais admis que sur la sensation puissante et subite qu'ils produisent dans tous les spectateurs, doivent-ilsêtre jugés sur les mêmes règles? Lorsqu'il est moins question de discuter et d'approfondir, que de sentir, de s'amuser, d'être touché, n'est-il pas au si hasardé de soutenir que le jugement du public ému est faux et mal porté, qu'il le serait de prétendre qu'un genre de spectacle dont toute une nation aurait été vivement affectée, et qui lui plairait généralement, n'aurait pas le degré de bonté convenable à cette nation?

mercredi 10 mars 2010

Les Impromptus scéniques [Carnet de notes]


Pour mettre un terme à ce laboratoire annuel, voici les trois principales parties du rapport d'activité qui sera remis au Regroupement Loisirs et Sports et au conseil d'administration:

Les points faibles


Les équipes doivent être constituée de différentes personnalités pour provoquer un jeu de contraste et de stimulation et non pas, comme ce fut le cas pour la seconde soirée, par un lien extérieur unissant les participants (comme réunir l’équipe des comédiennes estivales... sans réfléchir à la dynamique en résultant).

Cette activité, dans cette formule de quatre soirées successives, représente une somme de travail colossale pour la direction en place qui doit, à chaque soir et chaque matin (en plus du travail effectué tout au cours de la journée), remettre en ordre et en état les locaux accueillant les équipes de jour. L’essoufflement et l’impatience deviennent manifestes.

Le résultat de chacune des soirées est difficile à anticiper compte tenu de la part d’improvisations dans la représentation. Le professionnalisme du rendu est difficile à prévoir, tant pour les participants que pour le maître de jeu et la direction.

En ce sens, l’encadrement de la direction (et même du grand maître de jeu, soit Émilie Jean) pourrait être un peu plus serré, plus présent afin de donner une ligne artistique plus forte en certaines occasions, de répéter les attentes et les visées artistiques, esthétiques et exploratoires du projet.

L’horaire de travail en cours de journée manque parfois de rigueur et une perte de temps (particulièrement en matinée) est souvent le fait des équipes qui cherchent une ligne directrice. Un horaire imposé serait peut-être une solution (avec un bloc de recherche, un bloc esthétique, un bloc de création et un bloc de mise en forme et d’enchaînement du spectacle).

Les points forts

La rencontre préparatoire avec les maîtres de jeu est importante et permet d’enligner le travail de ceux-ci selon les axes du Théâtre 100 Masques : exploration de la forme, de la théâtralité, des codes. Les maîtres de jeu peuvent dès lors avoir le plein contrôle de la journée de création.

La formule de cette activité (les équipes imposées) permet à des comédiens de se connaître, de travailler ensemble sur un même projet pour la première fois. Elle provoque des liens qui n’auraient lieu d’être autrement. De même que le fait de fournir le repas permet d’intensifier cet esprit d’équipe.

Le contexte intensif de cette activité (12 heures de création) crée un environnement bouillonnant et stimulant pour les comédiens tout en créant un fort sentiment de coopération et de cohésion entre les participants.

La présence d’un grand maître, en l’occurrence Émilie Jean, agissant à titre de conseiller, d’œil extérieur, de commentateur, de juge (autre que la direction en place au Théâtre 100 Masques) est efficace et permet une plus grande liberté des participants qui se sentiraient peut-être contrôlés autrement.

La tenue de quatre soirées en ligne a permis, outre la constatation de la diversité de propositions originales, une amélioration nette de l’activité, notamment en ce qui a trait aux contraintes.

Plus que la simple stimulation des équipes en place, cette activité déborde pour stimuler tout le milieu qui se projette dans les participants sur scène, dans le contexte et dans les thèmes proposés. En ce sens, la réponse du public et du milieu (tant dans le nombre de spectateurs que dans leur appréciation) a dépassé de beaucoup les attentes de la direction.

Conclusions

Avant de poser quelques conclusions que ce soit, il faut souligner que Les Impromptus scéniques ont, et de loin, rempli les objectifs établis au départ par la direction : stimuler les comédiens, les placer dans un contexte d’artistes créateurs et les pousser à développer leur imagination créatrice dans un contexte exploratoire sur la forme et la théâtralité du théâtre improvisé.

Cette activité axée sur l’imagination créatrice s’avère fort stimulante pour les comédiens et nous rappelle que, bien que très souvent interprètes, les comédiens demeurent des artistes créateurs.

Peaufinée, améliorée à partir de l’expérience de mars 2010, cette activité pourrait (et devrait, selon les différents commentaires reçus du milieu et des spectateurs) devenir récurrente (et ponctuelle) à raison d’une présentation à chaque saison (du moins, selon les cadres financiers possibles…). Vue la forte (et positive !) réponse émanant du milieu théâtral, il est plausible de croire que cette activité peut créer un véritable sentiment d’intérêt, voire d’appartenance, envers le Théâtre 100 Masques.

Il serait probablement plus judicieux de ramener l’objectif de représentation à 1h… Toutefois, je crois toujours que le fait d’imposer 1h15 pousse les participants à se dépasser pour atteindre au moins le seuil psychologique de l’heure…
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C'est ainsi que prennent fin Les Impromptus Scéniques. Place au nouveau projet: le théâtre d'été!!!

mardi 9 mars 2010

De critiques en critiques...


Petit clin-d'oeil critique... puisqu'il y a longtemps déjà que je n'en ai parlé... Dans le cadre du centenaire du Devoir paraissait, en fin de semaine dernière dans les pages de celui-ci, un long article sur la critique culturelle au sein de cette institution et au coeur même d'un milieu parfois frileux...

Pour lire La critique culturelle au Devoir: jamais complaisante, parfois sources de polémiques, cliquer sur le lien suivant.

Théâtre: défense d'entrer

De retour entre les pages du monumental L'art du théâtre d'Odette Aslan (auquel je me réfère abondamment depuis quelques mois!) pour retranscrire un passage intéressant écrit par Jan Doat - metteur en scène français qui fut, par ailleurs, le premier directeur du Conservatoire de théâtre de Montréal! - en 1947 dans l'avant-propos de son essai intitulé Entrée du public. Il s'agit là d'un texte intéressant qui brosse, encore aujourd'hui, un bon portrait de cet art éphémère, de son glissement inéluctable de l'art de masse à l'art du divertissement...



Interdit au simples et à la foule, au jeu collectif, à la célébration communautaire. Défense d'entrer pour autre chose qu'oublier sa propre vie et applaudir aux tours de force: regardez mais ne touchez pas.


Le théâtre, une maison commune? Même pas un club, un lieu de passage et d'attente, anonyme et vide où l'on est mal à l'aise et jamais chez soi et jamais surtout chez un ami: même pas l'intimité d'une rue de sa ville, où l'on est poursuivi par la dame du vestiaire, le contrôleur, l'ouvreuse, après avoir rempli des formalités à deux guichets et payés un prix fort élevé (qui, du reste, ne permet même pas au théâtre d'être une industrie honnête).

Il fut des temps où l'art dramatique était grand...
[...] À ces moments-là, le Théâtre était à la foule; il était bien la chose de ce public houleux, passionné et sans respect qui buvait, mangeait, criait et se bousculait, mais maintenait le dialogue continu avec l'autre vraie vie qui, là-bas, sur la scène, se déroulait suivant des conventions établies. [...] Alors passait sur des milliers de têtes levées un grand souffle de violence et d'exaltation qui, maintenant, ne trouvent plus leur expression partielle qu'[...]au match, [...] dans l'émeute et dans la guerre.

Le voici maintenant devenu, ce théâtre, un lieu réservé et cher, un commerce aventureux, un art sans contact avec la communauté, un plaisir, un moyen d'oubli. L'applaudissement y est de rigueur, le sifflet une incongruité. Pour chaque spectateur, parfaitement isolé, une manifestation bruyante du voisin provoque un sourire narquois.

Il manque au peuple - je veux dire à l'ensemble des habitants d'une nation - cette ivresse dionysiaque et ce dépassement de soi-même, cette adhésion dans la violence à l'esprit collectif.

Voilà.

Le débat Dubois-Mazurette

La question de l'heure au Saguenay...

Voici, en trois parties, l'âpre (et partisan) débat tenu hier sur les ondes de Radio-Canada (à la radio tout d'abord puis télédiffusé lors du Téléjournal) qui opposait Monsieur Éric Dubois, le porte-parole du comité de sauvegarde du Théâtre du Saguenay devenu comité citoyen et Monsieur Pierre Mazurette, président du conseil d'administration qui a présidé à la faillite de la coopérative avant que de ne se voir offrir la présidence de Diffusion Saguenay:







Qu'en penser? Le marasme s'épaissit...

lundi 8 mars 2010

Du temps...


Je me prépare tout doucement à débuter la semaine (même si la dernière ne s'est jamais vraiment finie avec les répétitions intensives du week end!) par un grand ménage des locaux utilisés par le Théâtre 100 Masques... depuis quelques semaines, ça brasse partout pour l'organisation des Impromptus.

Ça fera du bien de respirer avec moins de soucis...

Ça fera du bien...

Donc: démontage de la Salle Murdock, nettoyage et reclassement du costumier, ménage des papiers et des archives, aération du bureau, comptes finaux, bilan et rapport d'activité..

Le temps file à une vitesse folle! Les prochains dossiers sont déjà sur la table! Dans quelques semaines (que dire! quelques jours!), ce sera la première lecture de L'Assemblée des femmes, la production estivale... pendant que s'organiseront les camps d'été! Pendant ce temps, je suis déjà à construire la prochaine programmation...

Au travail...

Au théâtre, cette semaine! (du 7 au 13 mars 2010)

Tadeusz Makowski, Teatr dziecięcy, 1931, Muzeum Narodowe, Warszawa

Quelques événements de passage dans la région, entre Jonquière et Alma:

Jeudi - 11 mars 2010
Salle Pierrette-Gaudreault, 20h

Georges-Nicolas Tremblay ramène, de Montréal, Schème-Danse et sa toute nouvelle production, Interdit de s'embrasser où il signe les chorégraphies de ses cinq interprètes.

Jeudi - 11 mars 2010
Auditorium d'Alma, 20h


L'Auditorium d'Alma reçoit le Théâtre du Rideau-Vert et Le Paradis à la fin de vos jours, l'une des dernières pièces de Michel Tremblay. Nana est au paradis… depuis 45 ans ! Juchée sur son nuage, elle nous donne ses impressions. Non pas que le temps soit important au Paradis. Il coule lentement, laissant la possibilité de parler de tout et de rien, de se vider le cœur et de se souvenir des choses qui comptent… Elle se remémore les événements qui l’ont marquée, elle compare le «vrai» paradis avec la vision qu’elle s’en était fait sur terre. Cette pièce de Tremblay, c’est une lettre d’amour : un hommage à sa mère, mais aussi un remerciement à son public qui l’a passionnément suivi depuis le début.

Vendredi -12 mars 2010
Salle Pierrette-Gaudreault, 20h


La Rubrique reçoit Les Éternels Pigistes et leur dernière (je crois) création, Pi...?!, un texte de Christian Bégin. Avec beaucoup de finesse, Pi...?! aborde la peur de veillir et le choix que l'on fait d'embrasser pleinement - ou non - la vie.

Samedi - 13 mars 2010
Auditorium d'Alma, 20h


Georges-Nicolas Tremblay poursuit sa tournée régionale avec Interdit de s'embrasser, la nouvelle production de Schème-Danse où il signe les chorégraphies de ses cinq interprètes.

Ça me semble être tout... Si j'oublie des trucs...

dimanche 7 mars 2010

La Défonce [carnet de note]


Le plaisir que de se sentir satisfait après un enchaînement!

Juste avant le dîner, les comédiens ont enchaîné (pour la Xième fois) la pièce La Défonce... et de belle façon. Peu à peu s'inscrivent, dans le corps et dans l'esprit de ceux-ci, les tons recherchés, les enjeux du texte, les gestes et mouvements à esquisser. Les images sont fort belles et le jeu s'améliore de fois en fois, acquérant une véritable force dramatique et se rapprochant de plus en plus de la justesse voulue: entre rage sourde et haine éclatante, entre dilemme lancinant et lâcheté...

La production entre dès lors dans une nouvelle phase encore plus intéressante: le peaufinage. Les corrections abondents. Des précisions sont apportées. Des ajustements se placent. On sent déjà, sur scène, une respiration commune, un rythme qui s'installe et qui soutient le jeu.

De bons comédiens!
Par contre, hier soir, nous avons dû avoir une discussion sur l'intensité en répétition versus l'intensité en jeu devant public... parce qu'à l'enchaînement de ce moment, un des comédiens s'est mis à jouer fort (très fort), disant que c'est à ce type de jeu qu'il faudrait s'attendre de sa part... Le problème, c'est que jouant soudainement comme on ne l'avait jamais entendu, les autres comédiens tentent de s'ajuster et l'ensemble déraille rapidement.

vendredi 5 mars 2010

Les Impromptus Scéniques [Carnet de notes]

L'équipe en place présentement dans la Salle Murdock...

La dernière équipe entreprend à l'instant même un enchaînement de leur représentation de ce soir. Sous la direction d'Émilie Gilbert-Gagnon, ils doivent s'attaquer au thème archi-connu des sept péchés capitaux sous forme de cirque.

Le titre de ce soir: Le cirque impromptu de l'absurdité humaine...
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Selon la plupart des participants de cette semaine, l'exercice est difficile et là réside l'intérêt de cette activité!

De ces quatre soirées, plusieurs conclusions/questions commencent à poindre: quel est le rôle de l'acteur créateur? comment peut-il développer sa force de propositions? quel place occupe-t-il dans une mise en scène plus conventionnelle?

Il sera intéressant d'y réfléchir plus longuement... de même que sera nécessaire une réflexion sur la pérennité possible d'un tel événement.

jeudi 4 mars 2010

Les Impromptus Scéniques [Carnet de notes]

L'exposition du projet, il y a quelques minutes...

Nouveau matin, nouvelle équipe dans la Salle Murdock, sous la direction de la maître(sse) de jeu, Josée Laporte. Le titre du projet d'aujourd'hui: Bataille dans les pommes: qu'il est beau, qu'il est sale de savoir... Un party de pommes, avec rituels, citation de Bataille et improvisations dans un esprit ludique. Voilà ce à quoi sont conviés Martin Giguère, Moïra Sheffer-Pineault, Patrick Simars et Jean-Sébastien Savard.

Cette équipe peut être surprenante... peut-être la plus dissipée (j'avoue que présentement, ils sont plutôt calmes... mais c'est le matin...)... mais assurément composée d'éléments forts!

Réussiront-ils à atteindre l'objectif de faire une représentation d'une heure et quart?

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Je ferai, en début de semaine prochaine (ou en fin de semaine...) un compte-rendu et un bilan de chacun de ces Impromptus...

mercredi 3 mars 2010

Les Impromptus Scéniques [Carnet de notes]

Les comédiennes de ce soir: Marie-Ève Gravel, Mélissa Valiquette,
Erika Brisson et Valérie Tremblay


Ce matin, une nouvelle équipe, un nouveau travail... et ce soir, un nouvel Impromptu!

Marilyne Renaud propose à ses quatre comédiennes (presque toutes des comédiennes qui joueront dans L'assemblée des femmes, la nouvelle production estivale du Théâtre 100 Masques) de travailler sur un projet inspiré de musiques diverses et d'humeurs cherchant à sortir... un projet titré Révolte intérieure festive, mais grinçante moins 4 sens.

Préoccupée par le corps, Marilyne Renaud impose à chacune des participantes une contrainte physique de taille: surdité, paraplégie, cécité et perte de la parole. Ce nouveau spectacle devra, encore une fois, avoir une durée minimale de 1h15 et, autre contrainte du maître de jeu, la couleur bleue devra être prédominante.

Dans le concept originel, le spectacle comporte cinq tableaux:
INTRODUCTION
DIEU EST UN TROU DU CUL OU BUKOWSKI
INTERMÈDE - ÇA VA COMME ÇA
LE SUICIDE DU SINGE
TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN

Le travail se fait acharné et, après un petit détour par la salle Murdock, je peux affirmer que le plaisir semble y régner...

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mardi 2 mars 2010

Les Impromptus Scéniques [Carnet de notes]


Il est 16h30... et l'équipe se lance, avant le souper, dans un enchaînement complet de leur représentation de ce soir. Un spectacle somme toute assez traditionnel, à mi-chemin entre la lecture et le jeu. De l'improvisation? Peut-être un peu pour les transitions. La durée? Surprise!

Esthétiquement, je dois avouer qu'il y a de fort belles images.

Qu'adviendra-t-il du contenu??? Je me garde la surprise pour tantôt... Je vais manger.

Les Impromptus Scéniques [Carnet de notes]

De retour dans la Salle Murdock...

Les comédiens et leur maître(sse) de jeu entament la conception d'un squelette de représentation (plutôt détaillé). Suivant l'exploration du texte et de son articulation, ils définissent les personnages, les situations, les espaces... déterminant, du coup, les esthétiques recherchées.

Après le dîner, le travail concret...

Les Impromptus Scéniques [Carnet de notes]

L'équipe de la relève étudiante

Au moment même où j'écris, Anick Martel, maître(sse) de jeu pour la première journée des Impromptus Scéniques du Théâtre 100 Masques, rencontre son équipe de comédiens dans la Salle Murdock pour leur expliquer le concept du jour.

Elle propose de partir de l'un de ses textes, Phare_Ouest / Le dernier train pour en donner deux versions scéniques répondant à deux esthétiques précises: le jeu frontalier (résolument contemporain...) et le western spaghetti!

Ainsi donc, les comédiens doivent sortir de la torpeur matinale pour se lancer dans la construction d'une représentation d'une heure et demie explorant deux formes particulières...

Les écueils possibles: l'apprentissage d'un texte (ou les moyens recherchés pour pallier cette faille), l'inscription dans un style si marqué que le western (voir les caractéristiques), le stress.

De retour plus tard...