vendredi 31 décembre 2010

Questions de production!


Voici le dernier billet de 2010! En faisant une synthèse des différentes revues théâtrales par divers médias interposés, j'en arrive à une série de questions à répondre (avec, bien entendu, les productions locales comme réponses!)... On compare?

1- Le spectacle le plus attendu
Personnellement, je pencherais pour les 4 solos du Faux Coffre...

2- Le spectacle le plus surprenant
On reste dans le thème avec «Le conte bancaire de Piédestal»...

3- Le spectacle ayant la plus grande couverture médiatique
J'oserais dire que ce sont les «Petites histoires avec une mère et une fille dedans»...

4- Le spectacle ayant le moins bien marché
Certains «Impromptus scéniques» du 100 Masques...

5- Le spectacle le plus onéreux
Euh... Probablement «Charles et Berthin» de la Rubrique...

6- Le spectacle le moins onéreux
Tous les spectacles présentés dans le cadre universitaire...

7- Le spectacle avec le plus grands nombre de comédiens
Même en comptant la production étudiante de l'UQAC, je dirais que ce fut «Filles de guerre lasse»! Sur le milieu hors académique ce serait sans doute «L'Assemblée des femmes».

8- Le spectacle le plus abouti
Embêtant...

9- Le spectacle le plus long
«Soudain l'été dernier» des Têtes heureuses... ou la production de la Rubrique... faudrait voir...

10- Le spectacle le plus court
Sans conteste, «Pendant ce temps dans la tête de Grossomodo» du Faux Coffre... avec ses 40 minutes... suivi de près par «Traces»...

11- Le spectacle le plus drôle
«Les lectures de Diogène»...

12- Le spectacle le plus dramatique
«La Défonce» du Mic Mac, haut la main...

13- Le spectacle le plus hermétique
Ha! Ha! Ha!... si j'exclus les miens, je dirais que c'est l'exploration Dragage 02...

14- Le spectacle qui s'est le plus promené
Probablement «Une maison face au Nord» sinon, c'est «Carton Rouge sur Carré Vert» des Amis de Chiffon...

15- Le(la) comédien(ne) le(la) plus utilisé(e)
Euh... Patrick Simard?

16- La plus belle affiche
Celle de «Fille de guerre lasse» de Marielle Couture je crois... et celle de «Traces» de Patrick Simard je pense...

Si il y a d'autres questions qui se posent, faites-le moi savoir!

jeudi 30 décembre 2010

Le théâtre de François Pérusse...

Voici une série de capsules réalisées par François Pérusse et construites autour du théâtre de boulevard...










mercredi 29 décembre 2010

Sur nos scènes (et dans le milieu!) en 2010...

Belle photographie d'une servante (ou ghostlight),
de cette lumière qui, entre les représentations, sert à préserver l'esprit du théâtre!


Je poursuis donc aujourd'hui (après le billet d'hier qui fait la nomenclature de toutes les productions produites ici dans la région) avec les événements marquants (ou du moins, qui m'ont marqué!) pour 2010, année de Saguenay Capitale Culturelle du Canada... rien de moins!

D'emblée, c'est le nombre de productions qui surprend. Des productions de tous les styles. De toutes les formes. Avec des équipes diversifiées. Des artistes qu'on s'arrache, qu'on se partage! Un milieu en effervescence, certes!

Alors qu’en décembre 2009, suite aux représentations du Clown noir au masque de fer, le Théâtre du Faux Coffre annonçait la fin des Clowns noirs, en début d’année la nouvelle tombe: ceux-ci reviennent pour quatre spectacles solo (la fin de l’année annoncera la tenue d’un cinquième solo) qui feront salle comble tout au cours de l’année.

Le début d’année marque également le début de la fin pour le Théâtre du Saguenay… organisme solide pendant tant d’années qui meurt dans des circonstances troublantes… pour faire place à Diffusion Saguenay. Du lot de contestataires se démarque Patrice Leblanc.

Durant ces mois troubles, le Conseil des Arts de Saguenay éprouve quelques problèmes et n'arrivent pas à fournir les subventions au fonctionnement aux différents organismes culturels. Le statut quo sera adopté et aucun ne verra d'augmentation.

Cet hiver, Vicky Côté présente Rage et promènera, dans les mois qui suivent, ce spectacle un peu partout, remportant les honneurs et les distinctions.

En avril, le Théâtre Mic Mac fait preuve d'audace et présente La Défonce, un texte dur de Pascal Chevarie… un spectacle étrange et troublant qui mènera (à moins d’avis contraire) la petite équipe de création en France quelque part à l’automne 2011… et peut-être ailleurs au Québec.

C'est au cours de ce printemps que la Tortue Noire (à moins que je ne me trompe!) revient d'un festival en République Tchèque avec, dans ses bagages, un prestigieux prix.

En juin, l’UQAC devient l’hôte d’une nouvelle chaire de recherche en théâtre, l’une des seules au pays consacrée à la création... et réunit une équipe interdisciplinaire autour d'elle et de Jean-Paul Quéinnec.

C’est aussi le mois (principalement au début) où se bousculent les événements disons municipaux : spectacle bénéfice pour le comité de survie du Théâtre du Saguenay et le vote populaire sur la nouvelle salle (avec une question biaisée) qui résultera par le rejet d'un projet stimulant d'envergure pour une rénovation de l'Auditorium-Dufour (qualifiée par un éditorialiste de Carnegie Hall de seconde main!).

Les aventures d’un Flo entreprennent ce qui, vraisemblablement, sera la dernière saison de ce spectacle qui ne prend pas son envol malgré les ajustements pour rendre ce spectacle moins artistique (!) et malgré la baisse des coûts d’entrée. La ville débranche, en décembre (mais l'information reste à confirmer), ce produit d'appel et songerait à redonner vie à La Fabuleuse histoire d'un Royaume (ça aussi, ça reste à confirmer!)...

Suite à une représentation -disons houleuse- de L’Assemblée des femmes par le Théâtre 100 Masques, une plainte est vraisemblablement logée au bureau du maire… mais l’affaire reste lettre morte.

En juillet, les Têtes Heureuses reçoivent la réponse à leur évaluation pluriannuelle qui fera parler beaucoup: le CALQ se retire du fonctionnement de cet organisme qui devra revenir à un financement au projet.

En août, je deviens, à l’invitation de Jean-François Caron, pigiste pour le Voir Saguenay-Alma… rattaché aux arts de la scène.

Presque au même moment –surprise !- Jean-François Caron annonce son départ du poste de rédacteur en chef du même journal (remplacé quelques semaines plus tard par Joël Martel) pour joindre l’équipe du Théâtre La Rubrique.

L’automne commence sur les chapeaux de roues avec la tenue de la dixième (ou onzième ?) édition du Festival International des arts de la marionnette par ManiganSes.

Et le rythme endiablé donné par cette grande manifestation se poursuivra pour plusieurs semaines. Cet automne surprend alors par le nombre de productions qui s’enfilent les unes après les autres… alors que toutes les compagnies (Têtes Heureuses, C.R.I., À Bout Portant, Faux Coffre, 100 Masques, Amis de Chiffon, Tortue Noire et sa maison hantée, Côté-Cour... ne manque que La Rubrique qui arrive dans quelques jours!) donnent coup sur coup leur production annuelle ou un événement important! Une saison essoufflante.

Cet automne est aussi marqué par le fait d’une série de petites premières : Marie-Christine Bernard en dramaturge et Émilie Gilbert-Gagnon à sa première mise en scène professionnelle pour les Petites histoires avec une mère et une fille dedans; Marilyne Renaud à la mise en scène et Marc-André Perrier à l’écriture pour Traces ; Maude Cournoyer comme interprète dans Soudain l’été dernier.

Cette dernière production voit aussi le retour sur les planches de Lucille Perron qui a fait les beaux jours des Têtes Heureuses dans les années 80 et au début de 90 après quelques vingt ans d'absence. Un retour remarqué.

D’autres événements seraient sûrement dignes de figurer à ce palmarès… mais je les ai peut-être oubliés. Qu’on me le fasse savoir et je les ajoute !

Que conclure alors de 2010 ? Ce fut, à mon sens, une année fort dynamique, oui, sur fond de morosité, de précarité et d'un malaise de plus en plus palpable (relation avec la ville, relation entre les compagnies, partage des locaux, etc.) qui mériterait, en 2011, un temps d'arrêt et de réflexions.

mardi 28 décembre 2010

Sur nos scènes en 2010...


Je profite de cette fin d'année pour amorcer une série de billets destinée à dresser le bilan de l'année qui s'achève. Je débute donc par faire la recension (la plus exhaustive possible) de toutes les productions régionales (à caractère professionnelles... et j'inclus ici les productions universitaires qui sont, en quelques sortes le prélude à bien des démarches et les productions dites amateures d'envergure) qui ont marqué le paysage théâtral saguenéen en 2010.

Pour marquer d'un simple regard les différentes catégories qui émaillent cette liste, je propose donc cette petite légende: les productions professionnelles et recherches, les productions de loisirs et autres événements, les productions académiques.

Ça commence donc avec les productions locales (incluant les reprises)...:

Charles et Berthin (La Rubrique)
Les lectures de Diogène (Faux Coffre)
Rage (À Bout Portant)
Trac : ma vie en cinémascope (Faux Coffre)
Les Impromptus scéniques (100 Masques)
La Défonce (Mic Mac)
La douzième bataille d’Isonzo (UQAC-BIA-Caroline Gauthier)
Concassées (UQAC-BIA-Andréanne Giguère et Maude Cournoyer)
Omnes vulnerant (UQAC-BIA-Simon-Pierre Sylvestre-Côté)
A.N.T.H.O.N.Y. (UQAC-BIA-Dave Girard-Boudreault)
Théâtres et temps (UQAC-BIA-Dramaturgie et mise en scène)
Monsieur Choufleuri restera chez lui (SALR)
À Tour D’Rôles (collectif)
L’Assemblée des femmes (100 Masques)
Mamie Fly (Pulperie)
Une maison face au Nord (La Rubrique)
Le conte bancaire de Piédestal (Faux Coffre)
Les aventures d’un Flo (Ville Saguenay)
Le cantique des cantiques (collectif)
Dragage 02 (UQAC-chaire)
Sous la carapace de la Tortue Noire (Tortue Noire)
Filles de guerre lasse (UQAC-maîtrise-Josée Laporte)
Soudain l’été dernier (Têtes Heureuses)
Vie et mort du petit chaperon rouge [...] (La Tortue Noire)
Par le trou de la serrure du temps (100 Masques)
Petites histoires avec une fille et une mère dedans (C.R.I.)
Traces (Côté-Cour)
Cinquième (UQAC-maîtrise-Erika Brisson et Guillaume Ouellet)
Le déclin des soleils de glaces (À Bout Portant)
Pendant ce temps dans la tête de Grossomodo (Faux Coffre)
Cabaret Neiges Noires (UQAC-Mine de rien)
Boules en stock! (100 Masques)
Carton rouge sur carré vert (Amis de Chiffon)

Plusieurs de ces productions (et d'autres encore) sont sorties de la région pour aller se jouer aux quatres coins du Québec et du monde:

Carton rouge sur carré vert (Amis de Chiffon)
Une maison face au Nord (La Rubrique)
Kiwi (Tortue Noire)
Le Grand œuvre (Tortue Noire)
Le petit chaperon rouge en huit minutes ralenties (Tortue Noire)
Rage (À Bout Portant)

Bien entendu, cette liste omet toutes les productions extérieures présentées notamment par La Rubrique dans le cadre de ses activités de diffuseur spécialisé et par ManiganSes qui tenait en 2010 la onzième édition de son Festival International des Arts de la Marionnette.

lundi 27 décembre 2010

Le spectateur pressé

[...] M'est venue l'idée qu'un spectateur pressé est l'ennemi du théâtre. Nous avalons à la hâte une médecine amère, mais nous savourons un bon plat. Il ne vaut pas la peine de mal utiliser la patience du spectateur, mais on n'a pas besoin non plus de satisfaire celui qui n'a jamais le temps. Un théâtre qui n'est pas capable de faire oublier au spectateur qu'il n'a pas le temps a-t-il le droit d'exister?

Cette petite phrase meyerholdienne me fait sourire... d'une part, parce que le prélude à cette affirmation concerne un spectacle (La dame aux camélias) que le metteur en scène russe a monté et qui durait cinq heures... d'autre part, parce qu'elle est quand même criante de vérité.

De plus en plus, quand on travaille sur une production, un spectateur potentiel finit par poser la question: combien de temps dure le spectacle... et on voit sa face se satisfaire ou se démonter selon la réponse.

vendredi 24 décembre 2010

À tous ceux qui passent par ce blogue...


Pour ma part, je prends (encore!) quelques jours de congé... soit aujourd'hui et demain assurément!... en attendant de revenir pour quelques billets «bilan». Fin d'année oblige!

jeudi 23 décembre 2010

Un solide coup de gueule éditorial...

Avec quelques jours de retard, je tiens tout de même à retranscrire ici le billet de Daniel Côté paru dans la dernière édition du Progrès-Dimanche (soit celle du 19 décembre 2010) parce qu'il s'agit là, à mon sens, d'un véritable travail éditorial...

Jean Tremblay, personnalité culturelle 2010

Il a tracé quelques lignes sur une feuille vierge, à La Pulperie, ce qui a constitué l’amorce d’un tableau réalisé par Jérémie Giles. On l’a aussi vu chanter dans les dernières semaines, en compagnie des membres du conseil municipal de Saguenay. Ce ne sont pas ces activités, cependant, qui ont fait du maire Jean Tremblay la personnalité culturelle de l’année.

Si on prend comme unité de mesure le degré d’influence d’un individu, personne ne lui est arrivé à la cheville. Il a pesé de tout son poids sur l’actualité du monde des arts, en effet, à travers des dossiers comme ceux de la salle de spectacles, de la mise à mort du Théâtre du Saguenay et, de manière générale, le fonctionnement des organismes.

S’agissant de la salle de spectacles, est-il nécessaire de rappeler les péripéties des derniers mois? Confrontée à la signature des registres municipaux, une initiative pilotée par des étudiants du Conservatoire de musique de Saguenay, l’administration Tremblay a d’abord joué la carte de la neutralité, une posture qui n’a dupé que ceux qui souhaitaient l’être.

Plus approchait la date de la consultation publique promise par le maire, cependant, et plus son jupon dépassait. Les deux options figurant sur le bulletin de vote ont été soit empirée (la construction d’une salle neuve sur la zone ferroviaire), soit couverte d’une épaisse couche de peinture rose (la rénovation de l’Auditorium Dufour), si bien que le résultat était prévisible.

On n’avait pas encore rangé les urnes que Jean Tremblay ouvrait enfin son jeu, admettant que la rénovation coûterait plus cher et que le délai ne serait pas d’un an, comme on l’avait fait miroiter avant le scrutin. Il en faudra deux, peut-être trois, avant que le public ne puisse fréquenter son Carnegie Hall de seconde main.

De sang-froid

Simultanément, une institution respectée, le Théâtre du Saguenay, a été annihilée de sang-froid. Après avoir noyauté le conseil d’administration, comme ce fut le cas au sein de nombreuses instances reliées au monde des arts, les serviteurs de l’hôtel de ville ont fait fi de la volonté desmembres et conduit la coopérative dans le couloir de la mort, sans espoir de grâce.

Dans cette nouvelle version du cheval de Troie, il faut signaler la naïveté, voir la bonasserie, affichées par les membres. Même fortement majoritaires, ils ont laissé le président arrivé de buten blanc, Pierre Mazurette, faire le contraire de ce qu’ils souhaitaient sans protester avec la vigueur que commandait son attitude frisant l’arrogance.

Étourdi par son verbe, il avait été jusqu’à proclamer, sur les ondes de Radio-Canada, que la formule coopérative n’était plus de saison. Il la jugeait dépassée, ce qui fait sourire lorsqu’on songe au Mouvement Desjardins et, sur un registre plus modeste, à la station de radio CKAJ, qui continuent de prospérer malgré un contexte économique peu avenant. Ce serait gentil de les prévenir.

Le bulldozer de la ville est passé, comme jadis à La Pulperie de Chicoutimi. Après 35 ans de loyaux services, le Théâtre du Saguenay a été liquidé avec aussi peu de considération que s’il s’agissait d’un gang de rue. Dans cette ville pas normale, c’est ainsi que les choses se passent. On ne veut pas savoir ce que vous avez fait de bien, mais qui vous connaissez.

À l’aube d’une nouvelle année, il n’est pas inutile de rappeler ces événements, si déprimants soient-ils. Porteuses d’un gros mensonge, nos plaques minéralogiques ne trahissent pas le fait que chez nous, l’amnésie constitue un art de vivre. L’autruche, davantage que le castor, mériterait de devenir notre emblème animalier.

Par bonheur, les artistes résistent encore et toujours. Faisant fi des pesanteurs politiciennes, ils continuent à peindre, sculpter, faire de la musique et écrire en espérant percer le mur de l’indifférence.

Il y a aussi des gens qui organisent des festivals, d’autres qui tiennent des organismes à bout de bras. Si Saguenay est une capitale culturelle, c’est à eux qu’elle le doit.

Des spectateurs et du bruit...


Alors que je m'occupe à dresser le portrait de l'année qui s'achève (j'ai déjà commencé il y a quelques jours pour l'écriture de cet article dans le Voir paru aujourd'hui) - et temps des Fêtes oblige! -, je laisse de côté les théories et les critiques de tout acabit pour présenter un autre morceau savoureux tiré du Petit lexique amoureux du théâtre de Philippe Torreton qui aura le mérite d'avoir été ma découverte théâtralo-littéraire 2010...

Ce matin donc, place à l'hommage rendu à tous ces spectateurs qu'on a vus (et entendus!) tout au long de l'année dans l'un ou l'autre de nos salles de théâtre!

B comme Bruits

Il faut dire aux spectateurs qu'on entend tout sur scène, parfois même, quand le vent du silence est favorable, des soucis gastriques.

Je suis persuadé qu'il y a des gens qui ne toussent qu'au théâtre, qui ne prennent un abonnement qu'à seule fin de pouvoir éternuer toutes les poussières qu'ils ont emmagasinées pendant la semaine. D'autres doivent se dire qu'un théâtre est un lieu d'expression, mon expectoration en est une aussi, donc allons-y gaiement. [...]

[...] Il est très rare que tous ces gens se réunissent pour aller voir le même spectacle le même soir, mais cela arrive. Chaque acteur garde en mémoire une soirée digne d'une partie de Scrabble au sanatorium. [...]

[...] Il se trouve également des dames qui profitent du spectacle pour réorganiser leur sac à main. Après tout, on est assis tranquillement et on n'a que ça à faire en plus. [...]

[...] Je finirai par un petit conseil, le programme que l'on vous donne ou que vous venez d'acheter à prix d'or, posez-le par terre lorsque le noir mettra fin à votre lecture, car, de toute façon, il tombera de vos genoux pendant la représentation, c'est un loi physique. C'est comme ça on n'y peut rien, et c'est Newton qui en a eu l'intuition géniale alors qu'il croquait une pomme dans un théâtre.

mercredi 22 décembre 2010

De forme et de contenu

Photo anthropométrique de Meyerhold prise en 1939 lors de son arrestation.

Pour reprendre le contrôle de ce blogue après quelques jours d'éparpillement, rien de mieux que de revenir une nouvelle fois sur quelques mots de Meyerhold! Un jour, je tenterai de m'expliquer l'attrait qu'exerce sur moi ce praticien/théoricien... une obsession venue de nulle part... mais une stimulation continue et intense pages après pages, repages après repages.

Lors d'une lecture dans un café de Burlington, je suis tombé sur ce petit passage (Écrits sur le théâtre, tome IV, éditions L'Âge d'Homme, Lausanne, 1992) traitant de la forme et du contenu... par un artiste qui sera condamné (et fusillé!) trois ans plus tard (ce texte a été écrit en 1936) pour formalisme, l'attaque contre le contenu par la forme! Cette question est partout dans ses écrits... La prédominance de l'une sur l'autre...

[...] Forme et fond constituent un tout, une unité qui s'obtient grâce à un processus de cimentage très puissant. Ce ciment est le produit d'une force vivante, la volonté vivante de l'homme (l'artiste). L'homme crée l'oeuvre d'art où l'élément principal est l'homme, et c'est encore à un autre homme que cet homme offre son art.

La forme et le contenu sont inséparables dans une oeuvre d'art authentique, et c'est cette union qui leur est propre qui est si séduisante pour l'artiste qui crée! La joie visite l'artiste quand, créant une oeuvre d'art, se consacrant à son contenu, il découvre facilement la forme que celui-ci exige. Alors, quand cet artiste admire la forme, il la sent respirer, elle palpite grâce à la profondeur de son contenu.

mardi 21 décembre 2010

Disparu et retrouvé!

Quelques mots juste pour signifier que non, je n'ai pas mis fin à ce blogue.

Je me suis retrouvé, depuis jeudi dernier, au Vermont, sans ordinateur (enfin, avec un appareil qui ne réussissait pas à se brancher à Internet). Voilà la raison de mon silence. Mais c'est fait. Je suis de retour. Reprise à compter de demain!!!

jeudi 16 décembre 2010

Sonorisation antique...

Résonateurs dans un théâtre romain (au premier siècle avant Jésus-Christ).
Pour plus de détails, consulter ce site.

Les problèmes acoustiques ne sont pas que le lot de l'Auditorium-Dufour... Non. Voici comment, dans l'Antiquité romaine, le problème se réglait au coeur de ces grands amphithéâtres qui réunissaient des milliers de personnes. Le détail nous ait donné par Vitruve (cité dans L'Art du Théâtre d'O. Aslan) un architecte romain (88-26 av. J.-C.):

Des vases au théâtre

On fait des vases d'airain selon la grandeur du théâtre; et on leur donne une telle proportion, que quand on les frappe, ils sonnent à la quarte ou à la quinte l'un de l'autre, et font ainsi toutes les consonances, jusqu'à la double octave.

Ces vases doivent être placés par une proportion musicale entre les sièges du théâtre, dans de petites chambres, en sorte qu'ils ne touchent point au mur, mais qu'ils aient tout autour et par-dessus un espace vide; il faut qu'ils soient renversés, et que du côté qu'ils regardent la scène, ils soient élevés à la hauteur de demi-pied par des coins.

Cette disposition de vases d'airain fera que la voix qui viendra de la scène comme d'un centre, s'étendant en rond, frappera dans les cavités des vases, et en sera rendue plus forte et plus claire, selon la consonance et le rapport que son tour aura avec quelqu'un des vases.

Voilà. Où sont nos vases???




mercredi 15 décembre 2010

Théâtralité vs performativité

Si l'on prend pour base le fait qu'au centre du théâtre se trouve l'acteur, on peut peut-être définir le théâtre comme étant un art qui met deux forces en présences: la THÉÂTRALITÉ et la PERFORMATIVITÉ.

Gardant en tête la première prémisse énoncée en début de billet, la THÉÂTRALITÉ serait le fait du corps esthétique. C'est par elle que se crée les codes... donc, elle fait, en quelques sortes, office de référent, de déterminé.

Dans la même veine, la PERFORMATIVITÉ serait le fait du corps spatio-temporel (ici et maintenant). Ses deux caractéristiques principales seraient son événementialité (et par là, la liberté inhérente à celle-ci) et l'engagement requis (en 4 opérations: être, faire, montrer le faire, expliquer). Alors que la théâtralité crée le code, la performativité crée le(s) sens, ouvre le potentiel d'actions.

C'est dans le va-et-vient entre ces deux notions (couplé aux notions meyerholdiennes) que se construit mon projet de recherche et que se posent désormais les nombreux défis qui émailleront le travail de laboratoire... J'y reviendrai assurément!

mardi 14 décembre 2010

Auto-réflexion sur les répétitions... II


Suite du billet d'hier... donc suite de ce long questionnaire (de Georges Banu) portant sur les répétitions...

Première répétition
Présentation d'une conception dramaturgique ou non? Présentation de l'espace du spectacle: maquette ou non?
Lecture intégrale du texte?
Discussions?
Les comédiens savent-ils ou non leur texte avant le début du travail?
Le metteur en scène l'exige-t-il ou non?
Quelles sont les incidences d'une option ou d'une autre sur le travail des répétitions?

Début des répétitions
Exercices ou non? Dans l'affirmative, sont-ils les mêmes ou sont-ils élaborés pour une mise en scène particulière?
Lectures à la table? Durée des lectures à la table? Ébauche, dès le début, de mise en place avec ou sans le texte à la main? Improvisations?
À partir des situations du texte ou extérieures au texte?
Travail dans la continuité du texte ou par ruptures, comme au cinéma?
Existence d'un souffleur ou non?
Utilise-t-on des éléments vestimentaires ou des costumes déjà élaborés?

Accompagnement du metteur en scène
A-t-il un ou plusieurs assistants?
Ont-ils des fonctions spécifiques?
Le scénographe assiste-t-il ou non aux répétitions? Intervient-il ou non? Modifie-t-il ou non les solutions initialement avancées?
L'auteur, s'il s'agit d'un contemporain, se trouve-t-il ou non dans la salle?
Y a-t-il un dramaturge? Participe-t-il ou non aux répétitions? Comment intervient-il dans le processus de travail?
Y a-t-il un régisseur de plateau, un accessoiriste, des habilleuses ou maquilleuses? À quel moment arrivent-ils? Y a-t-il ou non des stagiaires? Des invités?
Le metteur en scène accepte-t-il de faire des répétitions publiques?

Intervention des autres éléments
Les costumes sont-ils prédéterminés ou sont-ils le fruit du travail des répétitions?
S'ils sont conçus à priori, à quel moment arrivent-ils?
Et les maquillages?
À quel moment, par rapport à la première, si elle est strictement prévue, les décors arrivent-ils? Et les accessoires?
À quel moment intervient la lumière?
Le son? Répète-t-on dès le début avec des micros lorsqu'une mise en scène le demande?
Quelles sont les incidences d'une option ou d'une autre? Quelles sont les retombées de l'inapplication d'une des exigences habituelles du metteur en scène?
Y a-t-il des effets spéciaux?
À quel moment interviennent-ils?

Protocoles personnels de répétition du metteur en scène
Propose-t-il ou non une conception dramaturgique?
Travaille-t-il sur la base du texte seulement ou suscite-t-il des improvisations? Entretiennent-elles ou non un rapport direct avec le texte?
Quel type d'indications donne-t-il? Strictement pratiques ou non?
Fait-il des références à des domaines extérieurs: la politique, l'art?
Intègre-t-il des observations sur le quotidien et l'histoire actuelle?
Quelle place occupe la psychologie?
Propose-t-il ou sollicite-t-il les propositions des comédiens?
Montre-t-il ou non des solutions de jeu? Joue-t-il ou non? Fait-il appel à des assistants qui montrent à sa place?
Est-il à l'écoute ou est-il directif?
Est-ce que l'attitude change pendant le cours des répétitions?
Fait-il noter les indications par les assistants? Souhaite-t-il ou non qu'on les lui rappelle? Se sert-il de la vidéo pour enregistrer les répétitions?
Où se trouve-t-il? Loin du plateau, au bord du plateau? Passe-t-il fréquemment de la salle à la scène?
Parle-t-il fort ou bas? S'adresse-t-il à l'ensemble de la distribution ou préfère-t-il engager des dialogues personnalisés? Délègue-t-il certains travaux de répétitions à d'autres: conseillers, dramaturges, assistants?
Quelles exigences formelles formule-t-il? Par rapport aux corps, aux postures, à la gestuelle? Donne-t-il des indications «physiques»?
Quelles sont les exigences vocales formulées? La voix est-elle théâtralisée ou cherche-t-il à la rapprocher de la voix quotidienne? Quel est le rapport avec la langue?
Privilégie-t-il la situation, le personnage, la fable? Cherche-t-il à assurer une narration ou à construire un langage autonome? Quel rapport y a-t-il entre ces deux termes?
Entre la parole et l'image, que choisit-il?
Que refuse-t-il? Quels sont ses rejets sur l'ensemble du jeu: relations, voix, gestes, rythme?
Quels rapports entretient-il avec les comédiens? D'intimité, de familiarité, d'amitié? Les voit-il en dehors des répétitions? Après les répétitions? Cherche-t-il à les connaître autrement que dans le travail?
Quel climat fait-il régner? Confiance, tension, alternance entre les deux?
Quel est le rythme adopté dans le travail? Avance-t-il vite ou non?
Fixe-t-il au fur et à mesure ou efface-t-il aisément pour recommencer?
Travaille-t-il scène après scène ou préfère-t-il une exploration dans la discontinuité?
À quel moment les décisions sont-elles prises? Tôt ou tard, lentement ou vite?
Change-t-il à la dernière minute ou non?
Joue-t-il lui-même?
Que consomme-t-il pendant les répétitions?

Rapport avec le spectacle public
Le metteur en scène l'abandonne-t-il ou cherche-t-il à le revoir?
Donne-t-il des notes aux comédiens pendant l'exploitation?

lundi 13 décembre 2010

Auto-réflexion sur les répétitions... I


Voici une série de questions portant sur les répétitions, ce moment essentiel qui aboutit au théâtre... Ces questions sont le fait de Georges Banu dans une édition spéciale de la revue Alternatives théâtrales (no. 52-53 et 54) parue en 1996. Ces questions brossent donc un portrait de cette étape cruciale pour chaque metteur en scène, donnent une idée du parcours en cours (!), d'une certaine méthode de travail...

La décision
Qui met en scène? L'auteur, le metteur en scène/écrivain, le metteur en scène/scénographe?
La décision est-elle prise par l'artiste ou s'agit-il d'une commande?
Qui décide des collaborateurs artistiques (décors, costumes, son...)?

Nature de l'institution
Théâtre public ou privé?
Théâtre de répertoire ou non?
Compagnie indépendante?
Le financement: subventions, mécènes, privé?
Incidences sur le mode d'exploitation: les spectacles seront-ils donnés par séries groupées ou en alternance?
Longévité prédeterminée ou non définie a priori?

Travail préliminaire du metteur en scène et de l'équipe de collaborateurs
S'il s'agit d'un classique, traduction nouvelle ou non?
Travail dramaturgique? De quelle nature? Dramaturgie systématique ou dramaturgie associative?
Documentation et information: films, voyages, rencontres?
Travail préliminaire sur l'espace?
Préparation d'une maquette ou élaboration pendant les répétitions?
Costumes élaborés avant les répétitions ou non? Préparation par des exercices physiques ou non?

Nature de la distribution
Une troupe, une famille ou des acteurs disparates?
La distribution des rôles est-elle faite avant ou après le début des répétitions?
À quel moment intervient-elle?
Ensemble hiérarchisé ou non? Présence ou non des stars? Dans l'affirmative: quelles incidences sur le planning des répétitions? L'ensemble de l'équipe est-il convié à toutes les répétitions ou y a-t-il répartition des scènes selon les exigences du metteur en scène, les obligations extérieures des comédiens, les impératifs du théâtre?
Fait-on appel à des spécialistes d'autres domaines: chorégraphes, musiciens, acrobates?
Y a-t-il une figuration: nombreuse et/ou spécialisée?

Le temps des répétitions
Période unique ou divisée?
Durée des répétitions? Déterminée par l'institution, par l'artiste ou par la compagnie?
Déterminée par le matériau utilisé?
Texte théâtral ou non théâtral?
Texte d'une grande étendue ou non?
L'horaire des répétitions?
Décidé par l'artiste ou par le mode de fonctionnement de l'institution?
Déterminé par les impératifs syndicaux?
Quels sont les moments de la journée choisis? Plusieurs services ou un seul service par jour?
Entre les répétitions et la pause, les frontières sont-elles nettes? Et entre le temps des répétitions et le temps d'après les répétitions? Le metteur en scène le prolonge-t-il avec les comédiens ou non?
À quel moment commence-t-on à faire des filages et des «italiennes»?

L'espace des répétitions
Dans le théâtre ou en dehors du théâtre?
Dans une salle de répétitions ou non?
Les dimensions de la salle coïncident-elles avec les dimensions de la scène?
L'équipement technique coïncide-t-il avec celui du lieu de représentation?
Dans la ville où le spectacle sera représenté ou non?
Y a-t-il une mise en place du travail en dehors des lieux habituels: à la campagne, dans des espaces marginaux ou dans des lieux privilégiés?
________________________________________

Demain, je poursuivrai avec le déroulement des répétitions comme tel.



Au théâtre, cette semaine! (du 12 au 18 décembre 2010)

Petite semaine tranquille...

De lundi au vendredi - du 13 au 17 décembre 2010
Salle Murdock, représentations scolaires
et dimanche, 19 décembre 2010, 14h grand public

Le Théâtre des Amis de Chiffon présente Carton rouge sur carré vert... spectacle qui se promène un peu partout dans la province depuis déjà quelques années.

Et c'est à peu près tout...

samedi 11 décembre 2010

Boules en stock! [Carnet de notes]


Quelques commentaires à chaud!

La dernière représentation de Boules stock! vient de se conclure avec beaucoup de succès. En tout, ce seront quelque 200 spectateurs qui y auront assister... Une légère augmentation par rapport aux assistances des années antérieures.

Le plus étrange, c'est que de ces 200 spectateurs, nous n'avons reçu que fort peu de commentaires, peu d'échanges... étant donné le contexte où notre public restait assis dans la salle, attendant Les lectures de Diogène qui prenait le relais.

Cette représentation de ce soir -dernière oblige!- a été marqué par le plaisir manifeste des comédiens et leur aisance. C'est à partir de cette représentation qu'aurait dû se poursuivre d'autres présentations. Malheureusement, ce sera partie remise.

Les numéros se sont enchaînés dans la gaieté. Les rires ont fusé régulièrement. Le contact s'est établi. Les cinq comédiens -Marilyne Renaud, Mélanie Potvin, Patrick Simard (le pauvre qui a dû se taper, en trois jours, 18 changements de costumes rapides!), Pierre Tremblay et Louison Renaud- ont pu démontrer leur savoir-faire. Voilà ce que j'appelle une belle représentation.

Maintenant c'est fini. Les décorations de Noël reprennent la direction du costumier (décidément, nous restons collés avec la tradition des magasins à grande surface!). L'an nouveau peut arriver.

Y aura-t-il un nouveau spectacle l'an prochain? Seul l'avenir nous le dira...


Boules en stock! [Carnet de notes...]


Retour sur la seconde représentation.

Peut-être plus assurée que la première... mais la barre que je me suis intérieurement fixée est beaucoup plus haute encore! Intransigeance de metteur en scène? Lubie de l'artiste angoissé? Peut-être. N'empêche que je voudrais tant et tant que tout se passe à merveille et qu'opère la magie (bon, je peux pratiquement parler en général) que je me fais extrêmement dur et critique envers les comédiens qui font pourtant du bon boulot.

Donc... hier soir, moins d'erreur, moins de cafouillages, plus de précision... Il semble toutefois manquer, à ce spectacle, un ingrédient essentiel: le plaisir de la complicité avec le public... une relation franche et directe. Boules en stock! fonctionne encore trop à mon goût en quasi vase clos... Il y a la scène, il y a la salle... la jonction entre les deux -sur laquelle devrait se construire ce spectacle- fait parfois défaut au gré des numéros... Rien de catastrophique. Heureusement... et après tout, ce n'est pas grave, joyeux Noël!

Faut dire, à la décharge de mes obsessions, que dès le départ, la représentation d'hier partait mal alors qu'à l'entrée même des spectateurs il me fallait courir pour trouver un élastique et des ciseaux pour réparer un morceau d'accessoire, sacrer intérieurement après la cafetière (!) servant à faire bouillir l'eau pour le chocolat chaud rendait l'âme...


vendredi 10 décembre 2010

Boules en stock! [Carnet de notes...]


Ça y est, c'est parti pour la production de Noël 2010 du Théâtre 100 Masques, Boules en stock!

Une petite salle pleine et beaucoup de nervosité sur scène. Cette nervosité qui a fait tourner carré certains numéros, qui a fragilisé des textes déjà précaires, qui a faussé le rythme et le ton de quelques chansons. La fébrilité de la première peut être magique mais peut aussi -et à mon avis ce fut le cas hier soir- avoir des répercussions négatives sur l'ensemble de la représentation.

Malgré tout, le travail se fait bien... et encore une fois, maintenant que la glace est cassée, il faut revenir avec la rigueur et analysé ce qui n'a pas marché (trouver le pourquoi et le comment améliorer...). Le contact avec le public demande nécessairement des ajustements.

Des introductions se perdent dans les détails futiles. Les enchaînements sont comme des engrenages dans lesquels tombent quelques grains de sable... Les rires -pourtant objet de la quête de ce type de spectacle- brise l'élan des comédiens qui en perdent leur concentration. Ceux-ci se sont laissés porter par la vague de ce public -subissant du coup les aléas des longueurs ressenties, des silences, des attentes manifestes,- alors qu'ils devraient avoir assez de contrôle pour tenir fermement le public dans leur jeu.

Je l'ai dit et le répète, cette production de Noël (bénéfice pour le fonctionnement de la compagnie et activité de fin de saison) n'a, de but artistique, que l'exercice de style sur l'humour... tant pour le metteur en scène que pour l'interprète.



mercredi 8 décembre 2010

Boules en stock! [Carnet de notes...]


À quelques heures de la générale, je dois admettre que je suis assez satisfait de cette petite production, avec ses forces et ses faiblesses.

5 comédiens. 12 personnages. 10 numéros. 1 heure de spectacle (enfin... 55 minutes encore hier soir...).

Il semble que ce quatrième Noël sera plus rythmé que les autres années. Les transitions sont plus fluides, peut-être dû au fait que le côté succession des numéros est beaucoup plus assumé. Les personnages et les textes se consolident (bien que les deux peuvent encore faire place à l'amélioration). Un va-et-vient entre l'ironique et le moqueur, entre le salace et le naïf, entre les aubaines de fin d'année, le conte, les farces usées, les cantiques et les monologues.

Esthétiquement parlant, cette production se promène entre le costume enfantin (les Mères-Noël) et les costumes trashs (notamment celui de la boule de Noël!)...

Il reste pourtant encore beaucoup de boulot à abattre d'ici la première de demain!

lundi 6 décembre 2010

Boules en stock! [Carnet de notes]


Hier, nous nous sommes astreints à un exercice essentiel: un filage de tout le spectacle... Primo, pour s'assurer de la fluidité de l'enchaînement des numéros; secundo, pour constater la durée de ceux-ci; tertio, pour voir à fignoler les transitions et les accessoires.

À mon sens, ce quatrième Noël du 100 Masques est peut-être le plus drôle... et ce, tout au cours de ses 55 minutes.

Bon. Il manque encore cependant de bons petits ingrédients... comme la folie des personnages (apportée beaucoup, malheureusement, par la seule présence du public), l'interaction et la vivacité entre eux (difficile à atteindre par moment... Manque d'écoute? d'assurance? de direction?), l'aisance de se promener sur ce canevas...

Ils auront au moins le plaisir de jouer devant trois salles pleines!

dimanche 5 décembre 2010

Au théâtre, cette semaine! (du 5 au 11 décembre 2010)


Aujourd'hui - 5 décembre 2010
Salle Murdock (Chicoutimi), 14h

DERNIÈRE CHANCE! Dernière représentation de Le déclin des soleils de glace de Vicky Côté, du Théâtre À Bout Portant.

À partir de jeudi - à partir du 9 décembre 2010
Salle Murdock (Chicoutimi)

Les Amis de Chiffon donnent une série de représentations scolaires (jusqu'au 17) de Carton rouge sur carré vert. Ce sera l'occasion également (les 11 et 12 décembre, 14h) de tenir la campagne de financement (100$ pour un enfant et un adulte, avec tirages, cadeaux et surprise... en collaboration spéciale avec l'Impact de Montréal).

Vendredi - 10 décembre 2010
Bar UQAC (Chicoutimi), 12h et 20h

Le troupe de théâtre Mine de rien (troupe amateure de l'UQAC pour les étudiants hors du programme en théâtre) présente des extraits du Cabaret Neiges Noires de Dominique Champagne, dans une mise en scène d'Erika Brisson.

Jeudi à samedi - 9 au 11 décembre 2010
Salle Marguerite-Tellier (Chicoutimi), 19h et 20h

Le Théâtre 100 Masques présente son 4ième spectacle de Noël, Boules en stock! alors qu'à 20h, le Théâtre du Faux Coffre redonne le premier des quatres solos des Clowns noirs, Les lectures de Diogène. Pour réserver (et c'est nécessaire parce qu'il ne reste de la place, pour l'instant, que le vendredi) il faut téléphoner au 418.698.3895

samedi 4 décembre 2010

Le théâtre des Barbapapa

Comme au temps de ma prime jeunesse, le samedi matin est consacré aux dessins animés. Sortis tout droit d'un passé révolu (dans la ligne et l'esthétique), voici Les Barbapapa... avec un épisode où ces choses rondes polymorphes jouent au théâtre!


vendredi 3 décembre 2010

Question sémantique

Des états généraux (qui constitue une vaste réflexion sur des problématiques actuelles du théâtre pour identifer les grandes orientations d'une pratique future*) ou un forum (qui représente un espace thématique où l'on échange des points de vue sur une question**)?

Le premier est chargé d'histoire (et d'Histoire) et vient avec des obligations de résultats, un devoir de responsabilités.

Le second est plus flexible, plus informel (bien qu'il puisse aboutir aussi à des idées de concertation).

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* tiré de la définition des Seconds états généraux du théâtre organisés en 2007 par le CQT.
** définition du dictionnaire Médiaco.

«Les problèmes du théâtre sont éternels» (L. Jouvet)


Pour faire suite à mes deux ou trois derniers billets (portant sur d'éventuels États généraux du théâtre au Saguenay), voici un court texte de Louis Jouvet, tiré de ses Réflexions du comédien publiées en 1941, qui a de quoi faire réfléchir...

Les problèmes, au théâtre, sont éternels, comme dans la vie; ils ne sont ni d'aujourd'hui, ni d'hier, ni de demain. Les problèmes du théâtre d'aujourd'hui, ça ne fait pas question, ce sont ceux d'hier et de demain, c'est celui de toujours, c'est le «succès». [...] Il faut convenir que les questions sont, en général, mal posées, et que les points de vue sont d'incidence.

Hélas! que, le coeur serré, on constate le chômage des comédiens et leur misère; que l'on considère la désuétude du Conservatoire, ou la caducité des théâtres subventionnés; qu'on soit pris de vertige ou de honte en songeant au théâtre d'Orange; qu'on cherche à démêler les liens qui pourraient unir le théâtre et le cinéma; qu'on étudie le théâtre radiophonique ou les mesures de protection de l'enfance à la scène, ou bien encore celles de sécurité contre l'incendie des théâtres; qu'on mette en question le port des chapeaux à l'orchestre ou le droit au sifflet, le contingentement des pièces ou l'imposition du filet aux acrobates, ou les congés des Sociétaires de la Comédie-Française; que l'on pérore sur la décadence de la mise en scène, sur les décors transparents, sur la scène tournante, sur l'architecture théâtrale ou sur les entr'actes; que l'on mette à l'ordre du jour l'abaissement de la production ou celle des taxes d'État; que l'on se tourne vers l'horaire des spectacles, le cachet des vedettes, le port obligatoire du smoking, le prix du programme, la suppression du billet à prix réduit; que l'on organise l'extermination des marchants de billets, l'anéantissement des ouvreuses ou la gratuité du vestiaire, tous ces problèmes qui, tel le phénix, renaissent périodiquement de leurs cendres, n'ont guère progressé depuis nos devanciers - j'allais dire depuis toujours - et nous avons chance de les léguer intacts à nos successeurs. Tous ces prétendus problèmes n'en sont pas; tous ces maux appartiennent depuis toujours à notre profession. Le fait de leur attacher de l'importance témoigne d'une myopie certaine: ces rébus, ces devinettes, s'enflent, grossissent et s'enveniment du fait des journaux et de l'oisiveté des conversations. Dès qu'ils préoccupent le public, on peut être assuré qu'il y a, par ailleurs, malaise plus grave, et que le patient a des troubles organiques importants.

jeudi 2 décembre 2010

Des états généraux sur le théâtre saguenéen? suite...

Des états généraux disais-je il y a deux jours... L'idée fait son chemin, et j'ai reçu quelques échos par rapport à cette proposition (et je continue à vérifier l'intérêt des gens du milieu)...

Des états généraux pour faire un temps d'arrêt sur le théâtre. Une journée de réflexion réunissant praticiens de tous ordres (concepteurs, acteurs, metteurs en scène), directeurs des compagnies, administrateurs, professeurs... et, pourquoi pas, des spectateurs s'il s'en présentent...

Ces états généraux pourraient se tenir autour de la mi-mai... et être chapeautés par ou le CRC, ou la Ville ou, mieux encore, ces deux instances!

Un comité au contenu pourrait être formé de même qu'un comité d'organisation (à moins que ça ne soit le même qui prenne tout à sa charge!)... Le groupe de compétence théâtre du CRC pourrait servir à former ceux(celui)-ci.

Au cours d'un groupe de compétence subséquent (à la fin mars ou au début d'avril), le programme (entendre ici le contenu) pourrait être présenté et bonifié... en vu de la rencontre officielle.

Lors de ces états généraux, un comité de suivi pourrait alors être formé pour mettre en application les idées reçues, les solutions envisagées...

Voilà, en gros, ce que j'entendais par états généraux...

mercredi 1 décembre 2010

Divinité scénique


Au théâtre,
il y a deux sortes de metteurs en scène:
ceux qui croient qu'ils sont Dieu
et ceux qui en sont sûrs.

Rhetta Hugher

Cette belle petite phrase ironique (qui semble parfois se concrétiser!) provient de Mme Hugher, actrice américaine de son état...