lundi 19 juillet 2010

De l'aisance et de la vivacité...


Vient de se terminer la seconde série de représentations de L'Assemblée des femmes présentée par le Théâtre 100 Masques.

La représentation d'hier soir était somme toute assez bien. Les comédiennes performent, les divers éléments scéniques et la mise en scène forment un tout cohérent.

Et pourtant...

Cette représentation m'a semblé longue... alors que d'habitude, je regarde ce spectacle avec beaucoup de plaisir. Non. Quelque chose cloche; quelque chose m'agace.

Après avoir analysé en tout sens ce que je venais de voir, j'en suis venu à cette conclusion: il existe un écueil inhérent à cette mise en scène (et à toutes les autres que j'ai faites) et, hier soir, les comédiennes n'ont su, pour l'oeil aguerri, l'éviter.

Le travail d'interprétation et de mise en place de L'Assemblée des femmes est construit sur trois choses principalement: le rythme, la précision et un perpétuel jeu mécanique d'actions-réactions. Et c'est notamment sur ce dernier élément qu'à mon avis la représentation a achoppé.

Ce principe d'actions-réactions (principe physique et non pas émotif) pourrait être défini comme étant une mise en place constante de tensions, de dualités corporelles entre deux personnages, de contrastes qui se répondent en tout temps et qui se nourrissent l'un de l'autre.

Celles-ci, les actions-réactions, doivent être portées par une vivacité sans failles... car vu leur nombre, leur succession peut sembler alourdir la représentation. Paradoxalement, plus les comédiennes acquièrent de l'aisance en scène, plus ces actions-réactions perdent en spontanéité, deviennent une routine... une mécanique qui, en quelques sortes, perd de son essence, se vide de son sens.

Ce qui doit être un générateur de théâtralité, un stimulant pour le jeu - tant pour la comédienne que pour le spectateur - devient une chorégraphie bien exécutée mais sans rayonnement. Pour que cela marche, il faut que les comédiennes, pouvant maintenant, avec l'expérience, oublier un peu la mise en place et les indications, puissent rester dans un état de jeu propice à l'écoute qui peut (que dis-je! qui doit!), par la suite, augmenter leur vivacité.

Bref, l'aisance du comédien (de la comédienne dans ce cas-ci) peut, si elle n'est contrôlée et limitée (sans auto-limitation, pas de maîtrise dit Meyerhold!), devenir son pire ennemi.