lundi 18 octobre 2010

D'un constat à l'autre


La nouvelle a eu l'effet d'une (petite) bombe la semaine dernière: les Têtes Heureuses perdront, à compter de l'an prochain (après une nette diminution il y a deux ans; une plus marquée encore cette année et une autre encore plus radicale en 2011...) leur financement récurrent au fonctionnement du CALQ (à ce sujet, il est possible de consulter cet article paru dans le Quotidien de mercredi dernier).

Oui, c'est inconcevable que cette compagnie, l'un des piliers du théâtre saguenéen, perde un tel soutien (ceci étant dit, elle sera admissible aux subventions pour les projets... avec des budgets moins grands). Et pourtant... malgré tout, cette coupe sauvage peut se justifier en regards des critères objectifs du CALQ orientés non pas vers l'artistique mais bien, comme indiqué, vers le fonctionnement: rentabilité de l'argent octroyé, quantité d'activités présentées, nombre de représentations, nombre de spectateurs rejoints, emplois créés et pérennité de ceux-ci... bref, l'investissement, en regard du fonctionnement (parce qu'il ne s'agit pas là d'un jugement artistique!) en vaut-il le coup?

Le constat est là. Il est difficile à avaler... difficile à admettre... difficile à seulement accepter.... parce qu'inadmissible, au fond. Inadmissible en regard de l'importance de cette compagnie. Mais cette importance reste immatérielle et la qualité des productions et les choix artistiques ne sont pas des données objectives. Malheureusement.

Les efforts consentis depuis 2007 pour renverser la vapeur se sont donc avérés insuffisants et le couperet tombe.

Ces subventions au fonctionnement imposent, en quelques sorte, un style de gestion, un cadre qui ne correspond pas aux vues de la compagnie et celle-ci ne s'en est jamais cachée. Dans un contexte où de nombreux nouveaux venus attendent impatiemment en ligne leur tour, les décisions font mal.

Mais peut-être qu'un coup le choc passé et digéré, la situation s'annoncera (outre le fait que les montants octroyés seront - quand octroyés! - moins élevés... mais ça, c'est un autre problème, maintenant...) plus positive qu'elle n'y paraît en faisant disparaître des contraintes administratives et organisationnelles encombrantes et non souhaitées?