lundi 28 février 2011

La Visite [Carnet de mise en scène]

Ce week-end, la salle Lionel-Villeneuve (où loge le Théâtre Mic Mac) a pris, selon toute vraisemblance (alors que j'étais plutôt en terre saguenéenne...), des allures de chantier alors qu'une équipe s'est attelée à la tâche de peindre le décor de La Visite selon la maquette proposée.

Voici donc une série de photographies (de Christian Roberge) qui montrent l'évolution du travail:

Sur la photo, on reconnaît quatre importantes collaboratrices (pour la plupart attitrées au costumes) de cette production: Lise Ouellet, Nicole Guillemette, Mélanie Tremblay et Lucie Guillemette

Évolution 1

Évolution 2

Évolution 3

Résultat final... enfin, en attendant les cadres de portes

Décor versus maquette

J'avoue avoir une hâte incommensurable d'y aller (dans une petite semaine) pour voir ce que ça donne en vrai, avec des acteurs en costumes sur cette scène qui ne représente aucune pièce en particulier, qui n'a aucune fonction mimétique mais plutôt une fonction dynamique incontournable (donnée notamment par la pente, la perspective, les portes, l'aire de jeu réduite).


La choralité, fondement plastique


S'il est un principe qui me plaît particulièrement au théâtre, c'est bien celui de choeur, de choralité, d'effet choral. Il est, à mon sens, l'un des plus théâtraux, des plus forts, scéniquement parlant.

La choralité, selon Christophe Triau (dans l'importante édition de la revue Alternatives théâtrales #76-77 sur la choralité) se veut fondement, socle. Il s'agit de partir de l'ensemble pour construire du jeu sur le plateau, et non de réinstaurer après coup de l'unité sur un plateau hiérarchisé et scindé. L'ensemble est premier, et est promis à diffraction - et il se nourrit d'elle.

J'aime bien l'idée de faire de ce principe une base et non pas un accident ou un simple effet. Ce n'est pas un déni de l'individu, loin s'en faut. La volonté d'ensemble se fait au contraire sur la reconnaissance de l'inaliénable des singularités [...]: tout l'enjeu de la choralité devient alors - et elle ne cesse de le raconter sur le plateau, de représenter cette tension - la construction du «commun» de cet «être ensemble» s'ancrant sur (et non pas contre) le singulier et les solitudes.