jeudi 7 juillet 2011

L'Affaire de la rue Lourcine [Carnet de mise en scène]

NOTES POUR LA PREMIÈRE ET AVANT LES REPRÉSENTATIONS SUIVANTES (parce qu’elles sont très bonnes!)

I – La force dramatique de ce spectacle devrait résider (dans une vue idéaliste) dans deux choses : la virtuosité du comédien et l’image qu’il crée sur scène.

II – L’un des ingrédients essentiels pour atteindre cet objectif est la complicité… d’abord entre vous (l’esprit d’équipe) et aussi avec le public (parce qu’il ne faut pas oublier que le théâtre est un double dialogue entre les comédiens, puis entre ceux-ci et les spectateurs).

III – La comédie, notamment le vaudeville, demande du rythme. Il faut pourtant faire attention. Pour bien rythmer un spectacle, il faut savoir prendre son temps et bien faire et les gestes, et les mouvements, et les entrées, et les sorties.

IV – Bien prendre son temps (au sens noble du terme) implique nécessairement un calme scénique de la part des interprètes (sur scène et en coulisse!). Ce calme ne peut qu’être bénéfique pour atteindre un certain self-control qui lui même amènera cette précision, cette netteté tant recherchées.

V – En prenant le temps de bien faire, il vous sera plus facile d’atteindre une conscience amplifiée envers les objets, les punchs musicaux, les éclairages. Rien n’est gratuit sur la scène et rien ne doit être ignoré ou pris dans l’indifférence. Tout doit être marqué, assumé.

VI – Il faut aussi tendre (et on revient à la virtuosité) vers une maîtrise exemplaire de l’action et de la réaction en gardant toujours à l’esprit que dans cet univers dramatique (particulièrement le mien!), il ne faut pas ressentir mais montrer! Il vous faut donc une bonne dose de concentration pour savoir où vous êtes rendus!

VII – Pour bien maintenir la ligne directrice de l’intrigue, de ce qui se passe en scène, il faut toujours tenter de se rappeler, en entrant, ce que doit apporter votre personnage à ce moment précis.

VIII – Enfin, l’activité théâtrale réside dans une petite équation toute simple : PRÉSENCE = CONFIANCE + PLAISIR + RIGUEUR. (par rigueur, j’entends se conformer au cadre sans pour autant s’y contraindre)
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Quelques écueils à éviter dans la série des représentations : la précipitation dans le texte, dans le geste, dans le mouvement; les décrochages qui ne passent jamais inaperçus; les anticipations du texte, du geste, du mouvement; l’absence de réaction; enfin, peut-être le plus dangereux (surtout dans mon théâtre!), la forme vide (la mécanisation de votre jeu).