jeudi 21 juillet 2011

Les six «cons» du théâtre...


Si j'avais à nommer les qualités que je recherche chez un comédien qui joue sous ma direction, je dirais que ce sont les six suivantes, comme les six doigts de la main...:

CONFIANCE... parce que pour monter sur scène, l'interprète doit la posséder... à l'égard de lui-même d'une part, mais aussi envers le metteur en scène, les collègues et le projet en tant que tel.

CONCENTRATION... parce qu'il doit savoir focusser son attention sur ce qu'il fait, ce qu'il dit...

CONTRÔLE... parce que c'est le but recherché par la précédente qualité... l'acteur devenant un virtuose, un technicien du corps et de l'esprit... et le contenant et le contenu...

CONSCIENCE... parce que c'est le meilleur outil pour atteindre la pleine maîtrise de ses actions... conscience de l'espace, de l'objet, de la fiction, du public, de l'image, de la lumière, de la musique, du partenaire, etc...

CONCERTATION... parce que justement, le théâtre ne se fait pas seul... c'est un travail d'équipe qui doit se faire en symbiose, dans une écoute parfaite et constante...

CONFORMITÉ... parce que son action doit se faire dans un cadre établi et compris de chacun des collaborateurs... conformité qui demande donc un certain respect envers ce qui a été édicté...

Qu'une seule de ces qualités soient absentes et c'est toute la construction qui s'écroule...

«La Défonce» [Carnet de mise en scène]


La fin de semaine dernière - samedi, pour faire plus précis - nous avons passé, l'équipe de production de La Défonce et moi, la journée a répéter pour les reprises de l'automne (septembre à Mont-Laurier et novembre à Orsay).

Plus laborieuse que la première rencontre de la mi-juin, l'italienne (la récitation rapide du texte par les comédiens sans support) a fini par finir et nous sommes passés enfin à la scène pour réviser les déplacements et ajuster, au besoin (et parce que nous devons modifier la scénographie originale!) les gestes et entre-scènes. Heureusement, les omniprésents panneaux coulissants servant de décors avaient été remis bien en place! Sur des câbles au lieu d'être sur des rails. Le défi était double: rendre cette scénographie plus légère pour le transport tout en gardant la même ambiance, la même essence. Et au final, on y perd peu. Bien sûr, dans cette nouvelle mouture, les panneaux ne peuvent se croiser, mais tout de même.

Maintenant cette étape de passée (et la confiance revenue parce que le texte n'est pas très loin, que peu de choses ont été oubliées, que la scénographie fonctionne), nous pourrons passer, à mon retour de vacances, aux deux fins de semaines de répétition intensive pour revoir le jeu et l'interprétation.

Parce que comme j'ai dit et redit, le but n'est pas d'imiter ce que nous avons fait en avril 2010 mais plutôt de refaire, de recréer.
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Cette reprise a quelque chose de grisant. C'est très agréable que de reprendre un spectacle après un temps de décantation. De revoir le tout avec un regard moins plongé dans l'action, une nouvelle grille d'analyse...

J'ai bien hâte de voir ce qui adviendra de tout ça!