mardi 11 octobre 2011

Un avant-goût de «La Marmite»...


Voici un petit extrait, en guise de premier préambule, à la prochaine production d'été du Théâtre 100 Masques, La Marmite de Plaute. Un petit extrait assez fidèle du ton de l'ensemble (à ne pas perdre de vue que ce texte a été écrit il y a plus de deux mille an!), de la façon d'élaborer l'intrigue. Bien entendu, ce texte servira de base à un travail plus complexe sur le matériel textuel (à partir, notamment, de différentes traductions).

Il s'agit là de la première scène de la seconde section entre une vieille fille, Eunomie, et son vieux frère qui cherche à épouser une jeune femme, sa voisine.

EUNOMIE.
Crois, mon frère, que je te parle par amitié pour toi et dans ton intérêt, comme une bonne sœur. Je sais bien qu’on nous reproche d’être ennuyeuses, nous autres femmes. On dit que nous sommes bavardes, on a raison ; on assure même qu’il ne s’est jamais trouvé, en aucun siècle, une seule femme muette. Quoi qu’il en soit, considère, mon frère, que nous n’avons pas de plus proche parent, toi que moi, moi que toi, et que nous devons par conséquent nous aider l’un l’autre de nos conseils et de nos bons avis. Ce serait une discrétion, une timidité mal entendues, que de nous abstenir de pareilles communications entre nous. Je t’ai donc fait sortir pour t’entretenir sans témoin de ce qui intéresse ta fortune.

MÉGADORE.
Excellente femme ! touche là.

EUNOMIE, regardant autour d’elle
À qui parles-tu ? où est cette excellente femme ?

MÉGADORE.
C’est toi-même.

EUNOMIE
Vraiment ?

MÉGADORE.
Si tu dis le contraire, je ne te démentirai pas.

EUNOMIE.
Un homme tel que toi doit dire la vérité. Il n’y a point d’excellente femme : elles ne diffèrent toutes que par les degrés de méchanceté.