mercredi 16 novembre 2011

Nouvelle acquisition...


Dans les derniers jours, je me suis procuré ce petit ouvrage de la collection Mettre en scène chez Actes Sud-Papiers. Une collection fort intéressante, composée de petits recueil d'entretiens, de notes de metteurs en scène, de synthèse.

Cette dernière acquisition porte donc (sous forme d'entretiens) sur le travail de Thomas Ostermeier, un metteur en scène allemand à l'avant-garde du théâtre mondial, qui rejette les paradigmes du théâtre dit postdramatique pour se concentrer sur une conception traditionnelle pourtant forte et efficace. Un metteur en scène dont les maîtres à penser sont principalement Brecht, Artaud... et Meyerhold.

Il s'agit donc là d'un regard sans complaisance d'un metteur en scène sur son œuvre; son rapport au texte, à l'acteur, à la scène; ses filiations; ses méthodes de travail; bref, sur sa conception du théâtre et ce qu'il faut pour y parvenir.

Le théâtre, ce n'est pas le texte, le texte n'est qu'une partie du théâtre. Le théâtre, c'est le mouvement, l'acteur, l'histoire de la pièce, la construction de la pièce, la confrontation des personnages, la manière dont un personnage se développe au cours du spectacle, son épaisseur psychologique, sa vie intérieure... Le théâtre, c'est aussi le décor, la lumière, les costumes, la musique, la vidéo, la salle de spectacle et l'ensemble des spectateurs... Le théâtre, c'est tout cela à la fois. Mais pour moi surtout, c'est avant tout le comédien. Car un comédien qui sait très bien dire le texte, mais qui ne parvient pas à rendre, à donner quelque chose de la vie intérieure du personnage, quelque chose de sa dimension d'être humain et de sa complexité, passe à côté du théâtre. On peut imaginer un acteur dont on ne comprend pas la diction, l'élocution n'est pas l'essentiel. Pour moi, l'acteur n'est pas celui qui articule un texte, le plus important, c'est qu'il nous fasse partager l'univers d'un personnage.