samedi 26 novembre 2011

Des didascalies...

La voix de l'auteur se manifeste, au théâtre, traditionnellement, via les didascalies... ces indications destinées aux comédiens, aux metteurs en scène, aux concepteurs. Dans le texte, elles sont souvent reconnaissables par la police utilisée (souvent en italique, parfois en caractères gras ou d'une taille différente), différente du dialogue. L'extrait suivant en donne plusieurs variantes dans le même texte (Notre futur, de Georges Feydeau):


Les didascalies servent plusieurs fonctions et, en ce sens, il est possible (selon L'analyse des textes de théâtre de Michel Pruner)de les diviser en plusieurs catégories.

Il y a les DIDASCALIES INITIALES qui regroupent la liste des personnages de la pièce avec plus ou moins de détails (rapports de hiérarchie, âge, costumes, etc.) parfois accompagnées du nom des créateurs du rôle.

C'est toujours dans cette même catégorie qu'entre la première véritable didascalie qui donne (comme dans l'exemple ci-haut), une définition des lieux, un traitement de l'espace.

Viennent ensuite les DIDASCALIES FONCTIONNELLES qui déterminent une «pragmatique de la parole» (A. Ubersfled), c'est-à-dire l'indication, avant chaque réplique, de l'identité de celui qui parle. (Dans le théâtre contemporain, ces didascalies disparaissent plus souvent qu'autrement...). 

Elles servent aussi à séparer le texte (soit en actes, soit en tableaux, etc.) et à donner, en début de chacune de ces parties, les modifications des lieux.

C'est dans cette catégorie encore qu'entrent en ligne des compte les indications sur l'environnement scénique (organisation de l'espace, jeu des objets, effets d'éclairages) et les éléments sonores (bruitages, musique) ou visuels (projections de photos, vidéo, films).

Enfin, s'y retrouvent aussi, à l'intérieur du texte, les notes de l'auteur indiquant à qui s'adresse la parole ou les déplacements qui doivent se faire.
Il y a par la suite les DIDASCALIES EXPRESSIVES qui, comment le nom l'indique, suggèrent parfois comment intervenir: façon de dire le texte («haussant le ton»), rythme («brusquement»), timbre de voix («rauque», «grave»), débit de la parole («hésitant»). Elles peuvent exprimer le sentiment qui détermine la réplique («tristement») et l'intention qui la sous-tend («suppliant»), que celle-ci soit liée à l'humeur («en colère», «souriant») ou au caractère du personnage («insolent»).

Et, pour finir, il y a les DIDASCALIES TEXTUELLES qui sont à l'intérieur même du dialogue et dites, en quelques sortes, par le personnage. Par exemple, si un personnage dit à un autre: «Lève-toi.», il est fort à parier que ce-dernier doit être au moins assis.

Voilà. Ça tombe sous le sens.