jeudi 8 mars 2012

Les maladies de la mise en scène

Le titre de ce billet est également le titre d'un sous-chapitre de La mise en scène contemporaine de Patrice Pavis (paru en 2007). Dans celui-ci, le brillant théoricien (bon, je l'avoue, je suis un fan inconditionnel), fait la nomenclature des maux qui affligent la mise en scène de nos jours... et dans lequel on peut se reconnaître... et ça fait mal...

Voici quelques exemples de cette recension de problèmes récurrents:
  • Lorsque la mise en scène n'est plus guère qu'un style, une marque de fabrique, un label qui réapparaissent quels que soient les auteurs ou les spectacles, elle a tôt fait de se dégrader en un exercice de style [...].
  • Les jeunes metteurs en scène en passe d'être reconnus [...] se sentent parfois contraints d'imposer une particularité, de se faire remarquer [...].
  • La tentation décorativiste provient du désir d'être remarqué pour le luxe des matériaux (décors et costumes). [...].
  • [...] La mise en scène actuelle des textes contemporains est fréquemment conceptuelle, et pas seulement pour des raisons d'économie [...], mais par une sorte de terrorisme du postmoderne ou du postdramatique. [...]
  • La festivalisation des spectacles se traduit par une certaine standardisation, une peur de l'expérimentation. Ces spectacles sont conçus dans la perspective d'un festival [...] où ils seront rodés, achetés et éventuellement distribués. [...]
 Et il y en a d'autres... et les explications sont claires.

À la lecture de ces problèmes actuels, les doutes et les questionnements ne manquent pas de surgir: et mon travail de metteur en scène, lui, comment est-il? Et les réponses peuvent décevoir!

2 commentaires:

  1. Ouf. C'est questionnant et ça fait peur. Est-ce une réalité générale des productions d'aujourd'hui? Est-ce un indice pour les productions de demain? Il y a toujours eu et il y aura toujours de l'effet pour l'effet mais de là à dire que les jeunes metteurs en scène sont les seuls coupables... C'est peut-être un mouvement ou une manière de faire l'art qui souligne et ressemble aux questionnements de la société en général: l'être et le paraître.

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  2. D'une part, l'impression que seuls les jeunes metteurs en scènes sont coupables de la dégradation de la mise en scène est fausse. Peut-être est-ce le choix des citations qui la cause (je rappelle que ce n'est qu'une infime partie des trois pages de maux...).

    D'autre part, il s'agit là de généralisations. D'avertissement, en quelques sortes...

    J'imagine que le seul fait de se questionner, de se remettre en cause, de juger ses propres choix de façon critique, objective, c'est déjà un peu éviter de sombrer dans ces pièges...

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