dimanche 1 avril 2012

Nouvelles acquisitions...

Je viens de m'acheter (que j'avais commander il y a quelques semaines) deux nouveaux bouquins dans le cadre de ma recherche doctorale... Deux bouquins de mes deux théoriciens français favoris, par leur sujet, leur façon d'aborder le théâtre dans son ensemble, leur profondeur dans une langue et une pensée cohérente et parfaitement transmissible. des questionnements solides. Des pistes de travail cohérentes et stimulantes. Une analyse détaillée et précise. Avec eux, pas d'hermétisme ou de zone d'ombre. Seulement une clarté.


Le premier est de Patrice Pavis (auteur d'un dictionnaire du théâtre et de plusieurs ouvrages sur le théâtre dont le très utile Analyse des spectacles). Paru en 2007 réédité en 2010, il s'agit d'une étude sur - surprise! - la mise en scène contemporaine... dont j'ai déjà cité un chapitre il y a quelques temps (voir le billet du 8 mars dernier) Une vision beaucoup moins hermétique que celle postdramatique de Hans-Thuies Lehmann...

On croit savoir ce qu’est la mise en scène : n’est-ce pas la partie visible du théâtre, ce que les acteurs, les techniciens et le metteur en scène ont préparé pour nous ? N’est-ce pas ce supplément « spectaculaire » qui nous est offert et qui tantôt nous révèle la pauvreté interprétative de ce que nous avons appris des textes à l’école, tantôt remet violemment en question toute vérité de l’œuvre ? On a bien raison de se méfier de la mise en scène ! Mais plus raison encore d’interroger cette méfiance.

C’est ce que se propose la présente enquête. Elle porte sur de nombreux types de spectacles : mises en scène des classiques et des textes contemporains, performance, théâtre du geste, dramaturgie de l’acteur, lecture scénique, nouveaux médias, théâtre de la déconstruction, expériences interculturelles, etc. L’ouvrage s’ouvre sur l'étude de l’évolution historique de la mise en scène, il explore les frontières de l’exercice (lecture scénique, jeu improvisé), puis confronte mise en scène et performance.

Les grandes tendances de la scénographie en France et la mise en jeu des textes contemporains sont alors présentées. La dramaturgie du geste et de l’acteur est analysée à partir d’exemples concrets. La représentation des classiques donne l’occasion d’un bilan de l’interprétation et de ses méthodes de jeu. Ainsi le théâtre ne cesse de pousser la mise en scène dans ses derniers retranchements.Cet ouvrage s’adresse aux étudiants en théâtre, spectacles, médias et littérature ainsi qu’aux professionnels et aux amateurs de la scène.


 
Le second est de Jean-Pierre Sarrazac, éminent théoricien de l'écriture scénique actuelle (dont la maîtrise et les différentes composantes de recherche peuvent se retrouver dans sa Poétique du drame moderne et contemporain) et dramaturge, et porte un regard sans compromis et sans concession sur l'état du théâtre: La dernière idée que nous nous étions faite du théâtre et, singulièrement, de la création entre la scène et le spectateur, nous la tenions des années cinquante, de Vilar et de Brecht.

La leçon de Barthes, de Dort, de la revue Théâtre populaire - d'Althusser également - nous avait convaincu que le théâtre devait assurer le " Grand commentaire " de la société... Or on entend dire que cette utopie d'un " théâtre critique " et d'un " spectateur actif " a vécu ; qu'elle est morte en même temps que la religion de la " fable " et que quelques autres croyances " modernes "... Contribution au débat actuel sur la fonction du théâtre, sa dimension civique, ses pouvoirs, sa " nécessité ", le livre de Jean-Pierre Sarrazac fait l'archéologie de cette idée d'un théâtre critique.

Façon d'amorcer ce que les philosophes appellent la palinodie, l'histoire d'un changement d'idée. De choisir la contradiction plutôt que l'amnésie. De reprendre la toujours nécessaire critique du théâtre. Tout en poursuivant le rêve amoureux d'un théâtre qui " se situerait en dehors du jugement, dans le jeu des possibles ", qui " ne punirait ni ne consolerait " mais " offrirait simplement réparation ", " entendons : un lieu et un temps pour se refaire des forces ".


Nul doute que les jours et semaines à venir me verront plonger dans ces pages et réflexions... et que celles-ci se répercuteront dans de futurs billets...

Et vlan.


De retour encore une fois avec des anecdotes de coulisses, de théâtre... comme il ne s'en fait plus aujourd'hui. Peut-être en ai-je déjà publié. Peu importe. J'en remets encore. J'aime bien cette espèce de cruauté. D'échanges entre la salle et la scène. De cette place si grandiose qu'occupait le théâtre dans la vie sociale... Peut-être faudrait-il s'y remettre!!! Tout ce qu'il faut, c'est un petit pot de fiel!



Au théâtre, cette semaine! (du 1er au 7 avril 2012)


Me revoici avec un billet calendrier après avoir négligé cette catégorie - voyage oblige - pendant une petite semaine où il s'en est passé des choses. Plus que pour la semaine à venir... parce que, oui, il n'y aura pas grand chose (de public!) de théâtral... sinon la religion catholique qui se donnera en spectacle encore une fois dans sa semaine sainte.