mercredi 4 avril 2012

De la critique... encore et encore...


Ceci est une critique. J'entends par là qu'il va s'agir d'examiner rationnellement les raisons que [...] le théâtre [...] s'est données d'exister. Cependant, de la démarche critique, je retiendrai essentiellement le principe d'un «moment critique», d'un «moment décisif» où les choses basculent en s'aggravant. Ou, pour en revenir à l'étymologie grecque de critique et à l'acception judiciaire de krinô, je privilégierai l'idée de «distinguer», de «passer au crible» - qui s'accomplit dans le témoignage et la confrontation - aux dépens de «trancher», de «rendre un jugement». La critique pratiquée dans cet ouvrage suspend le jugement et maintien l'état de crise. Fondée sur l'examen, sur l'observation, sur l'analyse toujours repris de son objet, sur la constitution d'une certaine symptomatologie, cette critique particulière pourrait aussi bien être appelée, au sens deleuzien, une «clinique».

 Ces mots sont de Jean-Pierre Sarrazac, en introduction (ils commencent à la huitième ligne de l'ouvrage!) de son Critique du théâtre - De l'utopie au désenchantement... que je lirai bientôt.

Dans ces quelques lignes, il y a, quand on lit plus loin que le côté «préface d'une œuvre précise», une véritable définition de la critique, du critique. Une définition qui donne envie et qui renvoie le cruel manque de celle-ci, de celui-ci, dans le milieu théâtral saguenéen.

Des exigences normales pour un milieu normal.