vendredi 4 mai 2012

Voilà où je mets ma barre.

Bon. Depuis deux jours, je réfléchis beaucoup à la couverture médiatique culturelle (les circonstances font en sorte que je pense très local... mais je crois savoir que la situation n'est guère plus reluisante ailleurs), à ce qui lui manque pour que j'en sois satisfait. 

J'ai revu aussi la plupart de mes billets sur le sujet (qu'on peut retrouver en rafale ici pour constater ma redondante préoccupation!) et j'en suis venu à quelques conclusions-synthèses. On me répondra sans doute que c'est utopique... mais je suis d'avis que si la culture a une valeur économico-socio-politico-artistique, elle mérite cette attention et ne devrait pas se contenter de moins.

Voici ce que je revendique comme interlocuteur médiatique (en ayant conscience que le problème vient plus souvent qu'autrement du média lui-même):

D'abord un intérêt. Et même plus... un intérêt dans cet ordre d'importance: primo, les faits et gestes du milieu régional (de grâce, en évitant l'enflure des grands spectacles!). Ensuite le national (de grâce, en évitant la surenchère d'humoristes et de couvertures filmiques).... et les incontournables internationaux (de grâce, en laissant les anecdotes et faits divers aux revues spécialisées). Cette fonction culturelle en est aussi une d'éducation de public... eh bien, que cette job se fasse avec rigueur et sérieux!

Puis une continuité dans l'occupation de cette dite fonction culturelle dans les différents médias, une personne qui reste en poste assez longtemps pour avoir une connaissance intime du milieu... et que cette section cesse d'être le passage obligé pour les remplaçants (pour combler leurs tâches) ou pour les stagiaires! Cette fonction en est une de guide, oui... d'analyse, assurément... mais aussi (et peut-être surtout!) de mémoire. Que la personne soit sympathique est une chose. Je demande - j'exige! - aussi la compétence.

Je ne peux concevoir que mon interlocuteur médiatique connaisse mal mon travail, ne sache pas reconnaître mes intérêts, pointer mes forces et mes faiblesses. Ce que je souhaite, c'est un dialogue critique soutenu... voire une remise en question.... et une capacité de me replacer dans l'histoire de la pratique d'hier à aujourd'hui. Et cela vaut aussi pour ma compagnie.

Je souhaite que cet interlocuteur sache me parler de Meyerhold (eh oui!)... ou de n'importe quelle autre praticien-théoricien. Une notion qui présuppose, oui, une grande connaissance du théâtre. Mais après tout, fait-on parler d'horticulture à un quidam? N'importe qui s'improvise sommelier? Foutaise. Je souhaite que cette personne sache parler du théâtre pour autre chose que pour le divertissement (et idéalement, s'il-vous-plaît, par respect, au-delà de mon propre communiqué).

J'espère que cette personne puisse me parler du vaudeville en sachant que celui-ci n'est pas le théâtre de boulevard (ou si peu) et que ce dernier n'est pas le burlesque... même si un véritable fil directeur peut les relier.

Et enfin, oui, je demande à ce qu'un tel être ait un sens du jugement lui même ouvert (et non infaillible), une véritable sensibilité à la scène... et une intégrité dans son expression.

Et cela vaut pour toutes les sphères artistiques.

Voilà. C'est assez. Alors , utopie? Peut-être... du moins avec les points avancés.  Mais en même temps, le journaliste, débutant comme expérimenté, a - et je le crois sincèrement! - pour mission d'aiguiser sa curiosité, de se documenter et de tirer les liens nécessaires. Je le répète: pourquoi se contenter de moins et ne pas faire mieux?