mardi 31 juillet 2012

«La Marmite» - Bilan



Photo prise par Joannie Harvey, journaliste au journal Le Courrier du Saguenay, juin 2012
De gauche à droite: Elaine Juteau (metteure en scène), Isabelle Boivin et Andrée-Anne Giguère (comédiennes) puis moi.


Hier, Julie Bernier et moi (avec l'aide d'Alex, Alexandre, Alexandre et Sophie que je remercie) avons réussi à mettre toute la scénographie de La Marmite dans un container... levant, au passage, un grand nuage de poussière... laissant, à l'occasion, quelques gouttes de sang. Et c'en était fait.

La production estivale 2012 du Théâtre 100 Masques est maintenant chose du passé.

Une production qui m'a plu... même si, comme toute production théâtrale, elle n'a pas fait l'unanimité (avec des moments plus dérangeant... comme indiqué dans ce billet!)... Avec une metteure en scène dynamique et impliquée. Avec de bonnes comédiennes (une mention honorable à Isabelle Boivin qui a créé un Euclion tout à fait charmant). Un texte surprenant (quoiqu'avec quelques longueurs) qui  pose de réels défis (le répertoire antique est loin de se donner avec facilité). Une belle esthétique générale...

Mes réserves - la metteure en scène les connaît - sont principalement de deux ordres depuis le début: les longueurs de certaines scènes/tableaux (j'en ai ciblé trois) et l'intégration des chansons grivoises. Bien qu'intéressants, ces deux points ralentissaient un peu, à mon sens, le développement scénique...

Points somme toute assez mineurs... parce que dans l'ensemble, je suis bien satisfait de tout ce travail.

Mais le sujet de ce billet est ailleurs... 

Je revu La Marmite samedi, quasi en entier, pour la première fois depuis la première... et j'ai été surpris par un truc: l'enflure de certaines scènes par l'improvisation, l'ajout de jeux scéniques au fil des soirs. 

Et j'ai compris... 

Au départ, ce spectacle durait une heure trente minutes. Avec le Panégyrique qui durait douze minutes (ce passage obligé que nous nous fixions depuis cinq ans - mais dont, je l'annonce, c'est la dernière édition), tout était fini vers 21h45. 

Or... Lors du passage des Français, la semaine dernière, nous avons enlevé cette introduction pour gagner du temps mais - ô surprise! - la représentation a quand même terminé à la même heure.

Un quart d'heure donc, d'ajouts. C'est assez «consistant». Tous heureux? Hmm. 

L'aisance des comédiennes et le plaisir y sont pour quelque chose. Il y là pourtant un risque véritable: faire dévier la mise en scène, l'affadir au lieu de la relever. Personnellement, je ne suis pas amateur de ces moments priorisant plutôt l'inverse pour dynamiser une scène: retrancher le plus possible pour atteindre l'efficacité dramatique. 

Le théâtre est un art vivant, oui... Évolutif? D'une certaine façon... Il y a là tout un travail à faire avec, en tête, l'incessante question: est-ce que cet ajout amène quelque chose de nouveau, de mieux... et surtout, d'efficace? Souligne-t-il trop une action, un sous-texte?

Voilà.

Bref, artistiquement, je suis, comme directeur de la compagnie, content de cette autre incursion dans le théâtre antique. Je déplore (comme beaucoup de compagnies depuis quelques temps) cependant la faible assistance que nous avons eu. Avec 421 spectateurs seulement, il s'agit d'une baisse significative par rapport aux chiffres des années antérieures. Le plus dommage, c'est que ce 421 ne s'est pas étalé également sur les 12 soirs: des jeudis presque complet, des vendredis moyens et des samedis bien rachitiques! Faudra y remédier...

Mais c'est fait.

À tous les artistes de cette création - Elaine, Isabelle, Marilyne, Valérie, Cynthia, Émilie, Andrée-Anne, Carol, Julie, Sophie, Alexandre - je souhaite un bon repos.