mardi 18 décembre 2012

De l'importance du rythme sur la scène...



Au théâtre, le temps est très précieux. Si une scène qui, dans l'idée de l'auteur, doit être très rapide, dure plus longtemps qu'elle ne devrait, elle pèse comme un fardeau sur la scène suivante qui pour l'auteur est capitale. Et le spectateur dont le regard s'est attardé sur ce qu'il devrait oublier au plus vite est fatigué quand vient la scène importante. Le metteur en scène l'a excessivement encadrée.
Vsevolod Meyerhold

Cette idée du temps scénique/dramatique est peut-être la pierre angulaire de toute la pratique meyerholdienne. L'essence du théâtre se trouve ainsi recentrée... passant de l'interprétation au rythme. 

Ce rythme qui est si facilement identifiable du côté du spectateur et si difficile à ressentir du côté du comédien...

Dans l'extrait ci-haut, il n'est question que de durée... mais cette préoccupation se retrouve partout: dans le ton, le débit, le volume de la voix; dans le geste et le mouvement; dans l'atmosphère qui englobe tout. Ce qui mène nécessairement vers un théâtre somme toute assez chorégraphique régi par le tic tac d'une horloge!