vendredi 18 janvier 2013

«Orphée aux enfers»... [Carnet de mise en scène]


C'est ce soir que je rencontre les solistes d'Orphée aux enfers pour la première fois (à part ceux de la région qui se sont joints à nous lors des répétitions du choeur). Et c'est ce soir qu'aura lieu la première lecture du livret de cette opérette.

Le texte, en deux actes et quatre tableaux, a été écrit par Hector Crémieux et Ludovic Halévy... et mis en musique par Offenbach.

Il est d'ailleurs un peu étrange d'amorcer cette première lecture alors qu'il y a déjà quelques semaines que je planche sur la mise en scène des parties chorales. Alors que les solistes liront leur(s) rôle(s), j'aurai déjà en tête de grandes parties de ce spectacle! Qui plus est, l'ensemble esthétique est déjà pas mal avancé...

C'est ce soir, donc, que je mettrai des visages et des corps sur des noms, que j'aurai une bonne idée des dynamique des personnages, des liens qui les unissent... des caractères qui vont surgir au fil des mots...

Mais auparavant, je ferai, dans quelques minutes, un détour par l'atelier de la costumière, Jacynthe Dallaire, pour jeter un coup d'oeil sur les costumes, voir la réalisation des croquis qui m'ont été présentés à la fin de l'été...

jeudi 17 janvier 2013

Les Robins des bois au théâtre...

Je les avais presque oubliés! Voici  Les Robins des bois qui font du théâtre! De l'évocation et de l'effort du spectateur!



«Orphée aux enfers»... [Carnet de mise en scène]

La mise en scène de cette production me permet de définir une certaine méthode de travail. Une méthode facilement identifiable parce que radicalisée, d'une certaine façon, par le fait d'avoir près d'une quarantaine d'interprètes à diriger...

Pour les scènes de groupes, je fais une mise en place rapide, complexe, la plus précise possible. 

Lors de la répétition suivante où il y a reprise de cette scène, je vois ce qui s'est rapidement ancré dans le corps et la mémoires des actants. Si la moitié des gens (et parfois plus!) ne se souvient plus de ce qui a été fait (bien que tout soit noté par l'assistante...), je me permets de revoir ces passages. Révisant la séquence. Ajustant le rythme. Simplifiant geste et mouvement. Du coup, je garde généralement (même si parfois il faut reprendre une scène à zéro) le même cadre établi, le même principe. Je ne suis jamais très loin des premières  directives.

La meilleure efficacité scénique restera toujours celle que la grande majorité endosse automatiquement et refait avec facilité. De cette facilité, il est possible, par la suite, d'apporter des précisions de gestes, de mouvements, d'intentions...

À l'inverse, s'acharner à imposer des figures ne fait qu'obséder les comédiens (ou chanteurs!) qui ne pensent qu'à la séquence à exécuter au détriment de tout le reste. 

Ceci étant dit, j'insiste quand même un peu lorsqu'il y a enchaînement... et je pousse le groupe à se lancer (idéalement avec confiance!) dans l'espace... sinon tout serait tout le temps à reprendre! 

Cette méthode fonctionne assez bien... tant qu'elle est bien admise. Que le metteur en scène ne perde pas la confiance des comédiens (ou chanteurs!) devant cette apparence d'indécisions. Que ceux qui absorbent vite les indications demeurent, pour le bien du spectacle, ouverts aux modifications. Que ces retours sur le travail (et le déplacements de quelques cues) ne soient pas une source de frustrations.

mercredi 16 janvier 2013

Une autre définition du metteur en scène... par Peter Brook


On doit distinguer deux sens dans l'expression «mettre en scène». La moitié de la tâche du metteur en scène consiste, bien sûr, à prendre en charge, à décider, à dire «oui» et à dire «non», à avoir le dernier mot. L'autre moitié consiste à maintenir la bonne direction. Là, le metteur en scène - le director - devient un guide, il tient le gouvernail, il doit avoir étudié les cartes et savoir s'il se dirige vers le nord ou vers le sud. Il cherche constamment mais pas au petit bonheur. Il ne cherche pas pour le plaisir de chercher, il a un objectif; un chercheur d'or peut bien poser un millier de questions, elles se rapporteront toutes à l'or. [...] Le metteur en scène peut écouter les autres, se rendre à leurs suggestions, apprendre d'eux; il peut, surprise, virer de bord. Malgré tout, les énergies collectives seront au service d'un seul et unique but. C'est ce qui permet au metteur en scène de dire «oui» et «non», et aux autres de l'accepter.

C'est là, je trouve, une fort belle définition de la mise en scène et de ses tâches. Toute simple. Juste. Elle est le fait du théoricien (et néanmoins grand praticien!) Peter Brook dans son ouvrage Points de suspension (en page 19), publié en 1992 aux éditions du Seuil.

mardi 15 janvier 2013

Éloge d'une voix...

Hier, je parlais, sur ce blogue, de la voix de Maria Casarès... qui malgré tout, n'a rien à voir avec celle de Sarah Bernhardt... 

Sa voix [celle de Sarah Bernhardt, 1844-1923] semblait flotter autour d'elle et ses yeux semblaient la suivre parfois. Selon le texte, elle chantait, elle martelait, elle précipitait la cadence comme un galop qui roulait, montait, frappait, s'arrêtait dans un silence que crevait soudain un sanglot répété. Puis une sorte de mélopée volontairement monotone qui se terminait dans un émoi d'une candeur infinie ou un éclat de rage, de révolte ou de souffrance qu'elle ne lâchait plus jusqu'au bout de la période. Jamais de raté dans ce crépitement de mots, de cris, de pleurs: une fusée.

Ainsi Louis Jouvet décrivait-il en 1921 la voix de ce monstre sacré qu'est la Grande Sarah dans son Comédien Désincarné. Et qui sait... peut-être écrivit-il celà en écoutant ceci:

lundi 14 janvier 2013

La Phèdre de Casarès...

Il y a quelques jours, dans l'un de mes billets, j'ai cité Maria Casarès, peut-être l'un des derniers grands montres de la scène française (elle est décédée en 1996). Voici qu'aujourd'hui je la retrouve sur Youtube (du moins sa voix), dans cette version radiophonique de Phèdre de Jean Racine... ma pièce d'entre les pièces! 


Cette production en est une du Théâtre National Populaire de Jean Vilar, en 1958. Un jour, moi aussi je monterai cette pièce... Un jour. Aurai-je une telle distribution?

dimanche 13 janvier 2013

«Orphée aux enfers»... [Carnet de mise en scène]


L'image ci-haut représente Eurydice, dans une version théâtre d'ombres d'Orphée aux enfers, par Nicolas Aubert. Cette version peut être vue sur le site Ombres et silhouettes. Une version écourtée du mythe originel...

Pendant ce temps, j'ai terminé aujourd'hui les répétitions dédiées exclusivement au choeur... et j'attends, dans quelques jours (vendredi, pour être plus précis), l'arrivée des solistes pour enclencher le petit rush de trois semaines qui nous mènera jusqu'à la première du 7 février!

samedi 12 janvier 2013

Quelques «codes du théâtre»... en au dix-neuvième siècle!


J'ai déjà publié (dans ce billet du 23 juin 2012) quelques éléments amusants tirés du Code du théâtre: lois, règlements, jurisprudence, usages établi par Charles Étienne Le Senne. En voici d'autres, aux sujets variés, tirés de la nouvelle édition de 1882:



Le néorama serait, selon le Dictionnaire d'autrefois, une sorte de panorama tracé sur une surface cylindrique, et représentant l'intérieur d'un temple, d'un grand édifice.



Quelle belle intimité ça devait être. C'est si agréable, il me semble d'avoir toute une affluence dans sa loge, après une représentation... pendant le démaquillage et le changement de vêtements...




Ce dernier point vaut aussi, il est bon de le savoir, pour la petit vérole... mais avec la même morale: soyez véroleux, mais pas trop!

vendredi 11 janvier 2013

«Orphée aux enfers»... [Carnet de mise en scène]

Le mythe d'Orphée n'a pas seulement inspiré Offenbach et ses collaborateurs. Plusieurs s'y sont frotter. Stravinsky. Pina Bausch. Philip Glass. Jean Anhouil. Tennessee William. Et d'autres encore... dans toutes les sphères artistiques (poésie, musique, danse, peinture, théâtre, cinéma).

Voici, un peu plus bas, le film (intégral... soit une heure trente!) qu'en a fait Jean Cocteau (un autre de mes auteurs fétiches) en 1950 avec une distribution à faire rêver... une distribution dont les deux interprètes principaux sont Jean Marais et Maria Casarès.

Le scénario (écrit par Cocteau) a été publié en 1995 chez Librio. La quatrième de couverture le résume ainsi: L'histoire a traversé les siècles... Orphée a perdu Euridyce, piquée par un serpent. Pour la ramener sur terre, il n'hésite pas à affronter tous les périls de l'enfer. Une seule condition: lors de cette lente remontée vers le monde des vivants, il ne doit pas se retourner, ni regarder la bien-aimée. Hélàs!

Cocteau relance le mythe. Parmi ses personnages, quel est le plus envoûtant? Cet Orphée, amoureux de sa mort qui va et vient à travers les miroirs? La princesse qui transgresse les lois de l'au-delà pour l'amour du poète? Heurtebise, le messager, qui apparaît et disparaît à volonté? Eurydice? L'intouchable, l'Invisible, l'Ombre! Dans un décor surréaliste où les vivants et les morts se côtoient, le film de Cocteau prolonge encore le mystère...


jeudi 10 janvier 2013

Il reste encore quelque chose de bon dans ce pays...


Voici, en suivant ce lien, un article paru hier dans différents médias, qui affirme, sondage à l'appui (commandé par Patrimoine Canade... donc par ces Conservateurs très proche de la culture... que je ne trouve pas malgré mes recherches...), que Les Canadiens [sont] en faveur d'un soutien gouvernemental aux arts. Ah bon. Je serais curieux de voir les résultats pour le Québec... et pour la région.

Car si les Canadiens - et les Québécois... et les Saguenéens... - sont en faveur d'un soutien gouvernemental aux arts (et on parle ici d'argent!), il faudrait peut-être leur dire.

mercredi 9 janvier 2013

Rubrique télé


Lors de la grande tournée canadienne d'Une Maison face au Nord en 2010 (spectacle co-produit par le Théâtre La Rubrique, le Théâtre français de Toronto et le Théâtre Tandem de Rouyn-Noranda), TFO (la télé française de l'Ontario), en a fait une captation téléthéâtre.

Elle sera donc diffusée ce dimanche, le 13 janvier, à 20h (à minuit trente le 15) dans la série Côté Théâtre qui présentera quatre pièces de dramaturges canadiens. Et c'est une chaîne que la plupart des câblés possèdent!

Une occasion de voir ou revoir cette production!

(Par ailleurs, cette chaîne - ici se trouve leur site web - diffuse de nombreux autres documentaires culturels et spectacles dans sa grille horaire.)

mardi 8 janvier 2013

Un festival en faillite... les autorités municipales réagissent...

Réaction du conseiller municipal (et président du conseil d'arrondissement de Jonquière), Réjean Laforest, à propos de la situation du Festival International des arts de la Marionnette à Saguenay, sur les ondes de Radio-Canada, ce matin. On peut entendre l'entrevue ici.

(Soupir.)

De l'infortune de «Macbeth»...


Dans cet extrait, la grande Judi Dench y va, en 1979, d'une interprétation fabuleuse (et, me semble-t-il, toute shakespearienne!) de Lady Macbeth dans une mise en scène de Trevor Nunn. Il s'agit là de la scène du somnambulisme (le lavage des mains)... Un truc vraiment terrible...

Je ne sais pas, dans cette création, s'ils ont eu des problèmes avec la malchance. Après tout, prononcer le nom de Macbeth sur une scène, dans un théâtre, porterait malheur. C'est pourquoi - je l'ai déjà noté dans un autre billet sur le sujet - quand il est question de cette pièce, plusieurs préfèrent l'appeler, notamment, la pièce écossaise.Et pour désigner les principaux personnages, on dit M. et Lady M. 

Vive la superstition!

J'ai trouvé, dans Leur trac au théâtre d'Éliane Arav (publié en 2012 aux éditions Payot), en pages 143 et 144, ces possibles explications: Si les raisons de cette malédiction sont assez floues et s'il n'existe aucune preuve tangible pour la justifier, l'acteur anglais Vernon Dobtcheff a bien voulu nous donner quelques pistes hypothétiques expliquant la malédiction de Macbetch.

Tout d'abord, plongeons-nous dans les brumes troubles du XVIième siècle en Écosse. Une lande balayée par la tempête d'où surgissent trois sorcières. [...] Le décor est planté. À cette époque où l'on croit et l'on craint les maléfices et que la sorcellerie est très répandue, on dit que l'auteur, pour ces scènes de magie, a utilisé de véritables incantations de sorcières, ainsi que de véritables ingrédients, queues de rats, bave de crapaud ou pattes d'araignées de cette nébuleuse magie [...].

Comme si ce n'était pas suffisant, le jour de la première, l'accessoiriste, en panne de marmite pour les scènes de sorcières, se rend chez l'une d'elles et lui emprunte son chaudron. À ce moment là, on estime déjà que la pièce serait doublement maléfique - incantations magiques, véritables philtres et chaudron de sorcière - sans pourtant pouvoir affirmer si c'est par mégarde ou volontairement. Et ce n'est pas terminé!

En effet, pour cette nouvelle création, Shakespeare a lui-même distribué sa pièce et fait la mise en scène, et c'est à ce moment-là que la légende prend toute sa dimension prophétique: on dit que l'auteur, ne désirant pas qu'on lui succède ou que quiconque fasse une meilleure mise en scène de sa pièce, convoqua la sorcellerie pour qu'un sort soit jeté sur ceux qui s'aviserait de se frotter à Macbeth. [...] Surviendront nombre d'accidents dramatiques ou de morts mystérieuses, quand ce n'est pas le théâtre qui brûle!

J'aime beaucoup et cette pièce... et tout l'aura qui l'entoure... et plus encore avec cette version qui place l'auteur universel dans une position mystérieuse: voilà une belle histoire d'ego, de jalousie, de postérité maudite!

lundi 7 janvier 2013

Un festival en faillite...

La nouvelle tombe, sur le site de Radio-Canada (): le Festival international des arts de la marionnette à Saguenay est officiellement en faillite... avec une dette de 600 000$...

Sortie à quelques jours de Noël, cette histoire de déroute du FIAM a causé bien des remous. 

Si la situation réelle du festival s'éclaircit un peu plus, les questionnements se font nombreux. Quel dommage... Comment a-t-il été possible d'en arriver là?

À travers les récriminations qui fusent (ou fuseront) envers les administrateurs, la direction, la Ville, les subventionneurs, y a-t-il encore quelque chose à faire? 

dimanche 6 janvier 2013

«Orphée aux enfers»... [Carnet de mise en scène]


Je reprends, dans quelques heures, la mise en scène du choeur d'Orphée aux enfers... travail amorcé - dans le plaisir! - avant les Fêtes.

Je reprends là où nous avons laissé le chantier. 

Dans les faits, nous avons passé à travers l'ensemble des morceaux où ce choeur - dynamique, fébrile, exalté - apparaît. Une première ébauche de mise en place à été effectuée. Une ébauche somme toute complexe, et généralement bien installée.

Ce matin, donc, reprise. Révision. Consolidation.

Il me reste, avec aujourd'hui, deux jours (avec dimanche prochain) de répétition avec ces presque trente chanteurs. Deux jours pour nettoyer ces chorégraphies, revenir à l'essentiel, à l'efficacité. Deux jours avant que n'arrivent les solistes et que mon attention se concentre ailleurs.

Cette création comporte deux avantages, dans le travail actuel.

Le premier consiste dans le fait de travailler sur une petite scène - l'espace scénique étant condensée en un carré de 20 pieds par 20 pieds - qui prend facilement place dans le lieu de répétition... Les proportions sont donc fidèles à ce qu'elles seront une fois entrés dans l'Auditorium-Dufour... Je veux dire le Théâtre Banque Nationale. 

L'autre avantage, c'est de pouvoir déjà utiliser tout le matériel scénique (décors et accessoires) nécessaires aux jeux de scène.



samedi 5 janvier 2013

«Les cellulaires sonnent encore dans les salles»


Ce matin, je retranscris ici (en grande partie), un article de Victoria Ahearn, de la Presse Canadienne à Toronto, paru sur le site de LaPresse.ca le 31 décembre dernier et hier, dans l'édition papier du même journal. Il y est question d'une plaie technologique, le cellulaire, et de ses innombrables incursions dans les salles de spectacle, au grand dam de tous les artistes... et des autres spectateurs!

Les cellulaires sonnent encore dans les salles

Il est devenu courant que les spectateurs d'une pièce de théâtre ou d'une autre production culturelle se fassent rappeler, avant le lever du rideau, d'éteindre leur téléphone cellulaire. Certaines productions vont même jusqu'à monter de petits sketches, ou à diffuser un message personnalisé avec les acteurs de la pièce.

Mais tous ces efforts n'offrent pas le résultat escompté, affirment plusieurs acteurs, qui ont bien peu d'espoir de voir une amélioration de la situation au cours de la prochaine année.

Une partie du problème provient de la perception selon laquelle il existe un «mur invisible», grâce auquel les acteurs ne pourraient entendre ou voir ce que fait le public, estime Annie Potts, qui a entre autres joué dans Le Dieu du carnage à Broadway, en 2009. «Ce qui est totalement faux, souligne-t-elle. Nous sommes très sensibles à la respiration même d'une salle, et si une sonnerie retentit, je me sens comme si l'on m'avait électrocutée - littéralement.»

Liev Schreiber, qui a joué dans de nombreuses pièces, a même entendu des spectateurs répondre au téléphone pendant la représentation. «Vous allez entendre une conversation complète, ce qui me renverse.»

Le phénomène ne gêne pas seulement les acteurs sur scène. «Cela déchire le voile que vous tentez de créer», explique Robert Harling, qui a écrit la pièce Steel Magnolias. «En tant qu'auteur, je préférerais que le public entende mes mots plutôt qu'une sonnerie de téléphone.»

Mais comment mettre fin à ce phénomène agaçant?

Certains spectateurs, comme les médecins, ont peut-être besoin de leur téléphone en cas d'urgence. Bloquer les signaux ou imposer une interdiction est peut-être ainsi «un peu dangereux», admet David Mirvish, fondateur de Mirvish Productions, la plus importante compagnie de production théâtrale commerciale du pays. «Il y a parfois une raison pour laquelle une personne porte un téléavertisseur ou un autre appareil à sa ceinture, et cela n'a pas à déranger le public - cela peut vibrer.»

Certains artistes ont décidé de signaler leur erreur au public lorsque des téléphones sonnent. C'est d'ailleurs le cas du chef de l'Orchestre philarmonique de New York, Alan Gilbert, qui a interrompu le concert pour demander à un spectateur d'éteindre son appareil qui n'arrêtait pas de sonner.

Le grand acteur canadien Christopher Plummer a sa technique: «Si vous êtes seul sur scène - pour ne pas embarrasser vos partenaires -, vous dites simplement, si un téléphone sonne: «''Je vais répondre''. Les autres spectateurs applaudissent, parce qu'ils détestent ça eux aussi quand un téléphone sonne.»

Des concessions?

Et ce ne sont pas seulement les sonneries qui dérangent, mais également les écrans lumineux des téléphones intelligents.

Malgré tout, certaines salles ont décidé de tendre la main aux téléphones intelligents, bien que de façon limitée, et en tâchant de ne pas perturber le déroulement du spectacle, dans le but de séduire un public plus jeune et entiché des médias sociaux.

Le Public Theater de New York et l'Orchestre symphonique de Cincinnati font partie des institutions culturelles qui réservent des sièges aux gens désirant gazouiller sur le réseau social Twitter pendant les spectacles. Le second a d'ailleurs fait appel à des musicologues pour répondre aux gazouilleurs et fournir du contexte aux gens qui utilisent les réseaux sociaux pendant les concerts.

De son côté, l'Opéra de Palm Beach, en Floride, offre des sièges pour gazouiller pendant la générale des opéras. L'initiative s'est révélée «très populaire», et représente un très bon moyen pour faire participer les jeunes et nouveaux spectateurs, explique Ceci Dadisman, directrice du marketing et des relations publiques de la compagnie.

À Bellevue, dans l'État de Washington, des permis viennent d'être émis pour la construction du Tateuchi Center, une salle de 2000 places équipée d'un accès sans fil dans l'ensemble de l'édifice. L'usage des téléphones cellulaires devrait d'ailleurs être permis sous certaines conditions pendant les spectacles.

Cette mentalité est cependant vivement rejetée par M. Mirvish. «Les sièges pour gazouiller constituent le concept le plus dénué de sens depuis l'invention de la technologie moderne», affirme-t-il. «Le théâtre est une idée permettant de vivre une expérience commune avec des gens rassemblés dans un endroit à un moment précis: entre les artistes et le public, et entre les membres du public. Gazouiller signifie sortir de cet espace et le commenter pendant qu'il se produit. Vous ne participez plus; vous n'êtes même plus un spectateur.»

vendredi 4 janvier 2013

Hic!


Tout ce flot d'alcool 
qui se consomme dans le métier d'acteur:
l'alcool qui se verse dans les loges,
l'alcool qu'on partage au foyer,
pour une première,
pour une centième,
pour une dernière,
pour rien.

C'est là une citation de Denis Podalydès retrouvée dans le bouquin Leur trac au théâtre d'Éliane Arav. Non, elle n'amène rien de bien intellectuel au lecteur... mais comme elle semble dépeindre une réalité incontournable: comme la bière est bonne après une représentation!

Trois temps théâtraux en voyage...

J'aurais pu titré ce billet Relation de voyage et faire la description de ces quelques jours que j'ai passé en Allemagne... mais je préfère garder pour moi la plupart de ces souvenirs et me concentrer plutôt sur trois moments théâtraux (bien que je n'ai vu aucun spectacle... décrochage oblige!) survenus parmi toutes les visites de tous les musées (dont celui sur le cinéma).

Le premier, j'en avais fait mention dans un billet antérieur, a consisté en la découverte de Goethe qui est partout à Francfort, son lieu de naissance. De sa statue, à la Goetheplatz, à sa dite maison où il a écrit Les souffrances du jeune Werther (que j'ai relu) et la première version de son Faust. Sur les traces, donc, d'un auteur emblématique pour ce pays et pour le théâtre!


Par la suite, à Stuttgart (une ville au sud de Francfort), il y a d'abord eu cette visite au Kunstmuseum qui dispose de la plus grande collection d'oeuvres d'Otto Dix et, du coup, il y a eu la découverte de ce peintre. Bon. Ça n'a rien de bien théâtral... et pourtant, dans ces (et ses!) peintures, il y a une telle mise en scène, une telle force esthétique, une telle composition de l'image, du corps et de l'atmosphère (c'est d'ailleurs là que j'ai appris aussi ce qu'était la Nouvelle objectivité) qu'il serait possible d'y trouver une importante source d'inspiration... À titre d'exemple, voici un portrait de la danseuse Anita Berber (que j'ai aussi découvert!), peint au début des années 20:


Je reviendrai assurément (et très bientôt!) à cette source dans une création prochaine!

Finalement, ce même jour, cette fois au Staatsgalerie, l'immense musée d'état, au détour d'une salle (qui sont, par ailleurs, fort nombreuses), je tombe sur un espace dédié à Oskar Schlemmer (natif de cette ville) dont il a été question à de nombreuses reprises sur ce blogue et... ô joie!... sur une partie des dix-huit costumes (ceux de la reprise dans les années 70, à ce que j'ai compris) de son fameux Ballet triadique (dont il est notamment question ).




Il allait de soi que je ne quitterais pas cette salle avant d'avoir fait le groupie et d'avoir ma photo devant ces objets fascinants (dont la première entrée dans ma vie remonte à l'un de mes premiers cours du BIA). 

Voilà. Ça fait le tour de cette partie théâtrale du voyage...

mercredi 2 janvier 2013

Dans la théâtrale boule de cristal: la saison hiver et printemps 2013



Après les rétrospectives, les bilans de toutes sortes et les traditionnels voeux de circonstance, ça va de soit qu'il faut aussi jeter un oeil sur ce qui s'en vient en matière de théâtre... et mettre un peu à jour les agendas! Je le fais de façon tout à fait personnel... sans avoir fait de grandes recherches exhaustives auprès de gens et des compagnies concernées. Alors si j'oublie des trucs, il est possible de les ajouter dans les commentaires...

Au chapitre des productions...

La Rubrique lancera le bal à compter du 30 janvier (jusqu'au 16 février) avec leur toute nouvelle production, La Liberté, un texte de Martin Bellemare mis en scène par Christian Fortin. Dans un pays libre, l’état oriente ses efforts pour faciliter les aspirations et combler les besoins de ses citoyens. Pour ce faire, les gouvernements mettent en place des structures, de plus en plus de structures, pour encadrer les libertés individuelles. Est-ce que ces mesures allègent l’existence ou au contraire sont-elles contraignantes? Un père et son fils, embauchés au sein d’un service gouvernemental novateur, seront confrontés à ces questions. Lorsqu’un de leurs proches se présentera au bureau pour faire valoir son droit à l’ultime liberté, ils devront reconsidérer la nature de leur service, voire même sa moralité! (Pour d'autres informations, voir le site de La Rubrique.)

La Société d'art lyrique du Royaume prendra le relais, les 7, 8 et 9 février (trois soirs seulement!), avec leur version 2013 de l'opérette Orphée aux enfers de Jacques Offenbach, mise en scène par... moi-même. (Pour d'autres informations, voir le site de la SALR ou les billets de ce blogue sur le sujet.)

Par la suite, autour de ces dates, ce sera le festival des finissants en art de l'UQAC... et immanquablement, la présentation des projets de fin de bac en théâtre... Je crois savoir que, cette année, il y en aura peu...

Le Théâtre Mic Mac, de Roberval, ne sera pas en reste et présentera, du 21 mars au 20 avril, la pièce Adieu Beauté, la comédie des horreurs de François Archambault dans une mise en scène de Christian Ouellet. Deux terroristes fondent le FILPED (Front International de Libération des Personnes Esthétiquement Défavorisées) afin de dénoncer le règne de plus en plus oppressant de la Beauté. Leur première action : kidnapper la gagnante du concours Miss Laval et lui faire souffrir toutes sortes d'atrocités!
Certains se rappelleront sûrement de cette comédie noire sur les apparences qui a fait l'objet d'une production en projet de fin de bacc, en 2005 ou 2006, dans une mise en scène d'Émilie Gilbert-Gagnon.
(Pour d'autres informations sur les projets du Mic Mac - dont une lecture publique de Au champ de mars le 17 janvier - voir leur site web.)

Puis viendra la production des étudiants en théâtre de l'UQAC... pilotée par la scénographe française, Gilonne Brun.

Ce printemps, également, il y aura la présentation de Avoir 15 ans, un théâtre documentaire créé et co-produit par le Collectif les Poulpes et le Théâtre C.R.I. Je n'ai pas trouvé beaucoup d'informations sur le sujet (je parle de dates et d'heures), mais j'ai trouvé, par contre, un blogue qui retrace toutes les étapes de créations de ce projet. (Ici.)

Pour ma part, je présenterai (les détails de la diffusion viendront plus tard mais je sais que ce sera en milieu de printemps) mon dernier texte (dans ma propre mise en scène), Trou noir, un monologue pour un minimalisme théâtral qui sera porté, sur les planches, par Elaine Juteau. (Pour un peu plus d'informations, bien qu'elles soient fort parcellaires, il est possible de consulter les billets suivants.)

C'est là tout ce que j'ai trouvé pour les productions... Y aura-t-il quelque chose du côté du Théâtre 100 Masques, du Théâtre du Faux Coffre, du Théâtre À Bout Portant, des Amis de Chiffon, de de la Tortue Noire ou de la Chaire pour une dramaturgie sonore? Je l'ignore. Faudra rester vigilant... parce qu'habituellement, plusieurs représentations de projets déjà présentés se rajoutent un peu partout sur le territoire. Dans la colonne à gauche de ce blogue, il y a une section, Les théâtres au SLSJ, où se retrouvent tous les sites webs des compagnies.

Chose certaine, d'autres productions s'ajouteront à ces rendez-vous, notamment par tout le travail de diffusion de La Rubrique (dont on peut voir le calendrier complet ici)... de même que de celui des diffuseurs multidisciplinaires comme Diffusion Saguenay (ici) ou de Ville d'Alma (ici).

Les autres projets...

Si le Théâtre 100 Masques n'établit pas officiellement de production à son horaire, il en va tout autrement de ses projets de formation. Il y a, bien sûr, la reprise de ces ateliers pour tous les publics (type d'ateliers que donne également la Rubrique). Mais il y a aussi la reprise de sa nouvelle série d'ateliers, L'Heure du Théâtre... pour cinq nouvelles rencontres, entre janvier et mars, autour de cinq textes, cinq périodes de l'histoire...

Il y aura aussi sûrement quelques rencontres du groupe de compétence en théâtre (menée par le CRC), pour faire le suivi des différents comités... et, qui sait, peut-être un troisième Forum sur le théâtre au SLSJ dont le sujet, cette année, resterait encore à définir.

Voilà. C'est pas mal tout ce que j'ai pour ce qui s'en vient...

mardi 1 janvier 2013

Pour nos scènes et pour le milieu en 2012!


Quelques souhaits pour le milieu théâtral d'ici...

Pour le milieu en général... tout plein de projets stimulants! Que chacun y trouve son compte et son intérêt! Et que tous s'unissent pour une meilleure action concertée!

Pour les compagnies de théâtre en particulier... des choix audacieux... des subventions et/ou du financement à la hauteur de vos attentes pour des projets faits dans un cadre serein et sans trop de compromis... et des salles pleines à craquer!
  • Pour la Rubrique... une grande réussite avec la production qui s'en vient!
  • Pour les Amis de Chiffon... une création nouvelle dans la joie et l'imagination!
  • Pour les Têtes Heureuses... une année qui pourra marquer un nouveau départ!
  • Pour le CRI... une quinzième année tout aussi stimulante que celles venues avant!
  • Pour le 100 Masques... un nouvel élan pour soutenir son développement!
  • Pour le Faux Coffre... quelques nouvelles représentations qui consolideront leur succès populaire!
  • Pour le Théâtre À Bout Portant... la poursuite de son chemin dans la même rigueur et la même tenacité!
  • Pour la Tortue Noire... d'autres voyages nombreux et une visibilité qu'elle mérite!
  • Pour le Mic Mac... du plaisir et du bonheur sur les planches!
  • Pour le Collectif Les Poulpes... de l'ingéniosité et du dynamisme!
  • Pour la CRC pour une dramaturgie sonore... nombre de questions et de réponses qui la mènera encore plus loin!
Pour tous les créateurs (auteurs, metteurs en scène, acteurs, concepteurs)... du plaisir et de l'inspiration! Et des cachets à la mesure de votre talent!

Pour les subventionneurs... la découverte d'un arbre où pousse l'argent... ou, à tout le moins, des enveloppes budgétaires augmentées!

Pour les spectateurs... l'envie d'aller et de goûter les joies du théâtre (et aussi, parfois, la compréhension que le théâtre, ce n'est pas le cinéma)! 

Pour les étudiants (notamment ceux de l'UQAC)... la même chose... conjuguée avec un intérêt marqué à s'intrégrer!

Pour les professeurs... la passion de transmettre le théâtre à vos étudiants!

Pour les journalistes et les chroniqueurs culturels... de l'espace médiatique de plus en plus grande! 

Pour moi même... de plaisir encore et toujours... et la capacité de prendre le temps qu'il faut (une meilleure implication) dans mes études!

Pour tous les gens du milieu théâtre d'ici... pour Benoît, Lyne, Serge L., Stéphane, Josée L., Isabelle, Rodrigue, Hélène B., Geneviève, Éric C., Guylaine, Serge P., Andrée-Anne, Sara B., Sophie, Hélène D., Jeannot, Pierre, Pascal, Martin, Éric L., Patrice, Francine, Gervais, Réjean, Christian R., Sonia, Joan, Stéphane D., Mélanie T., Jean-Sébastien, Benoît B., Charles, Christian O., Dany, Martin G., Sara M., Vicky C., Erika, Anick, Élaine, Mélanie P., Alexandre, Jean-Paul, Valérie T., Valérie E., Patrick, Maude, Jacynthe, Jimmy, Josée G., Véronique, Ursule, Marilyne R., Marilyne T., Émilie GG, Marie-Noëlle, Marc-André, Carolyne et tous les autres qui devraient être nommés ici,

Je souhaite une très bonne 
et très heureuse année 2013
au théâtre, sur la scène 
et dans les coulisses!