lundi 29 avril 2013

De la précision.


C'est ce type de précision dans le geste, dans le mouvement que j'aimerais retrouver chez les interprètes de théâtre. Cette même rigueur physique. Cette même conscience de l'espace (des murs, des angles, du public) dans l'exécution des séquences. Cette même force, cette même puissance... dans une apparente légèreté.

Un corps travaillé. Un corps d'effort. Un corps de maîtrise et de calcul (fascinant... quand il «retombe» quasi au ralenti après un saut).

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]


Et ça continue...

Présentement, sept scènes ont été placées... et à ce rythme, à la fin de la semaine, ce sera tout Le Mariage forcé qui aura été traversé une première fois.

Déjà quelques constatations peuvent être faites.

D'abord, cette pièce est très (très!) dynamique, enchaînant toute une suite de tableaux et de personnages tous plus loufoques les uns que les autres. Chaque scène fonctionne avec une certaine autonomie, comme un numéro de cabaret. L'intrigue (simple) est vive, rapide, concise. Du coup, la scène ne peut qu'en être affectée. Le jeu sera assurément nerveux (mais en plein contrôle).

Ça bouge!

Dans ce contexte, le rythme devient tyrannique (et par rythme, il faut surtout éviter de tomber dans la rapidité et l'accélération). Les cafouillages sont proscrits. L'écoute est primordiale... et idéalement, les comédiens doivent sentir, ressentir le temps scénique pour puncher à temps...

Ensuite (et découlant de la première remarque), une rigoureuse attention doit être portée à l'espace. Dynamiser la pièce ne doit pas se faire au détriment de l'espace... et celui-ci doit être en phase avec ce qui se passe, soutenir le mouvement, le contraindre efficacement tout en le rehaussant. L'économie du geste et du déplacement sera toujours plus profitable. 

Les comédiens doivent faire preuve d'une maîtrise de leur corps et de leur voix pour passer, l'espace d'une réplique, d'un personnage à un autre. Et l'exécution de ceux-ci doit être précise. Parfaite. Dans un apparent calme malgré l'intensité de la pièce.

Cette mise en scène se fait donc beaucoup selon les principes du jeu choral (un jeu imbriquant les actions et les réactions,construit sur différents tempos, impliquant toute la scène dans l'édification de l'image scénique).


dimanche 28 avril 2013

Un ballet?


Ce n'est pas du théâtre à proprement parlé... mais il me vient parfois (surtout quand je vois de tels vidéos) de furieuses envies de monter un ballet (avec une approche toute néophyte, il va sans dire!). Et mon choix irait d'emblée vers un répertoire moderne comme le Roméo et Juliette de Prokofiev (Sergueï Sergueïevitch Prokofiev, un grand compositeur russe contemporain de Meyerhold) d'où est tirée cette entêtante Danse des chevaliers datant du début des années 2000.

En voici une version datant de la fin des années 70 (début des années 80):


En voici une autre version (plus proche du premier vidéo) datant de 1966:

samedi 27 avril 2013

Le charme acadien


Hier soir, le Théâtre La Rubrique présentait son dernier spectacle adulte de la saison 2012-2013: Les trois exils de Christian E., une coproduction (signée par Christian Essiambre et Philippe Soldevila) du Théâtre Sortie de Secours et du Théâtre de L'Escaouette.

Seul en scène, sans décor ni accessoire si ce n’est qu’une simple chaise, sans effet d’éclairages, au centre d’un carré blanc dessiné au sol, le comédien accueille le public en s’étirant, se déliant la bouche… 

Puis pendant plus d’une heure et demie, il se lance dans une histoire - qu’on suppose personnelle… le propre de l’auto-fiction – composée d’un efficace entrelacement d’anecdotes et de commentaires. 

Voici donc la présentation de Christian E., Acadien d’origine, en exil à Montréal pour tenter de faire carrière. Entre deux auditions et de longues séances de jeux vidéo, il vivote. Se cherche. Et des circonstances familiales le poussent à faire, entre son Acadie natale et la représentation (sans tomber dans un folklore élimé), une profonde introspection.

Un texte bien construit qui présente des personnages (mais jusqu’à quel point le sont-ils?) qui amusent, font sourire : sa mère, son père, ses trois autres cousins, les touristes au Pays de la Sagouine, la Sagouine elle-même! 

En pleine maîtrise de son jeu, de son espace, de son discours, Christian E. propose un spectacle éminemment physique, d’une précision chirurgicale dans les pirouettes… sans jamais en perdre le fil intimiste et touchant. Sous cette apparente aisance doit se cacher de multiples calculs. 

Devant ce type de représentation, il est difficile de ne pas songer au travail d’un Fred Pellerin (avec le même type d'humour - sans le merveilleux du conte - qui fera rire et touchera de la même façon)... Mais qu’à cela ne tienne, ce comédien réussira, par sa présence et la complicité qu’il sait créer, à le faire oublier. 

vendredi 26 avril 2013

La formation du théâtre soviétique

Je viens de trouver, sur Youtube, un document vidéo d'un plus de deux heures intitulé (vive les traductions en ligne!) La formation du théâtre soviétique, datant des années 20 (dont j'ai déjà vu et publié ici quelques extraits...) . S'il est intéressant, c'est qu'il présente des images de tous ces grands noms qui ont donné de nouvelles bases au théâtre moderne: les metteurs en scène Stanislawski, Meyerhold, Taïrov, Evreinov, Vakhtangov... et les acteurs Babanova, Illinsky, Garin...

S'il est une époque qui m'est chère, c'est bien celle-là!


Je vais tenter, dans les minutes et les heures à venir, de mettre des points de repères pour faciliter la lecture de celui-ci...

jeudi 25 avril 2013

De l'écriture à la voix...

L'écriture est encre sèche,
elle claque comme un fouet,
elle est trace, marque:
consonne.
La voix est onde, ondée,
salive, larme et sang.
Elle est présence du corps humide:
voyelle.

Je l'ai déjà dit. Je l'ai déjà écrit. À plusieurs reprises même. L'un des meilleurs bouquins portant sur le théâtre (et celui d'où est tirée cette citation) a été rédigé par l'acteur, metteur en scène et réalisateur français Daniel Mesguish: L'éternel éphémère. Tant par son style que par sa poésie. Tant par sa vision théâtrale que par sa manière d'en parler.

mercredi 24 avril 2013

Rester dans son jus!


Il y a de ces trucs, au théâtre, qui rendent insupportable une situation banale...  comme ces costumes qu'on portent et reportent... et qui obligent le comédien à rester dans son jus!

Vite, un détour par le Dictionnaire de la langue du théâtre d'Agnès Pierron:

Rester dans son jus: C'est, pour un comédien, avoir à porter un costume qui n'a pu être lavé; soit que l'habilleuse n'en ait pas eu le temps - ce qui est possible en tournée - soit que le costume soit particulièrement délicat ou long à sécher. Le comédien sera contraint de jouer dans un costume imprégné de sa transpiration.

Un peu dégoûtant... mais véridique!

Combien de ces costumes embaument parfois les loges? Combien de ces costumes qui rebutent quand vient le temps de se changer? Combien de ces costumes qui, sur scène, font lever le cœur quand il faut s'en approcher?

Et que dire quand cette effluve survient à l'essayage du vêtement... ce qui implique alors que cette odeur n'est pas la nôtre...?

C'est dans ces situations - toujours un peu désagréables! - que le théâtre perd un peu de son charme et de son aura de mystère pour sombrer dans une réalité bien olfactive.

Voilà. 

C'est avec cette idée en tête que j'attends Mélanie Potvin qui fera, cette année, les costumes de la production estivale du Théâtre 100 Masques!

mardi 23 avril 2013

«Nuages noirs sur la culture»


Voici une lettre de Gilbert Turp, acteur et enseignant au Conservatoire de théâtre de Montréal, publiée ce matin dans le Devoir sous le même titre que celui de ce billet... J'en souligne les passages les plus significatifs pour moi (ou les plus questionnant...)...

Le Devoir a publié quelques textes et éditoriaux récemment sur divers problèmes qui affligent le monde des arts au Québec. On se réjouit avec raison de la force créative, de la vitalité et du talent. Mais quand on connaît les milieux d’art de l’intérieur, il y a lieu d’être inquiet pour l’avenir.

Les problèmes de création, de production, de transmission et de diffusion des arts au Québec sont nombreux et se recoupent de plus en plus d’une discipline à l’autre, formant un noeud que les milieux concernés n’ont plus la capacité de défaire, quand bien même ils le voudraient. Le milieu théâtral, pour ne parler que de lui, connaît bien ses problèmes, mais n’ayant pas les moyens ou la force de les régler et ne sachant où chercher de l’aide, il réitère à chaque génération les mêmes culs-de-sac menant à un même mode d’implosion des forces vives. […] Trop de théâtre à Montréal, pas assez au Québec ; trop de compagnies, pas assez de moyens de production, trop de créateurs en vase clos, pas assez de milieu fluide. Trop de fonctionnement en mode survie, pas assez de vraie liberté.

Au moins trois fils composent le noeud coulant qui étrangle le théâtre : formation, création et diffusion.

Formation

Il y a tout simplement trop d’écoles professionnelles pour alimenter le bassin montréalais. On forme chaque année à grands frais (depuis les ministères de la Culture et de l’Éducation) plus de jeunes que le milieu de l’art dramatique peut intégrer, scène et écran inclus. Si l’on ajoute l’École de l’humour, Star Académie et les séries télévisées pour adolescents qui fabriquent des apprentis comédiens sur le tas, on peut estimer que 75 jeunes comédiens formés débouchent chaque année sur le marché montréalais. Si l’on tient compte des réalités du casting, ces 75 nouveaux comédiens sont mis en compétition avec les cohortes des trois années précédentes. Trois cents jeunes de même casting tous les quatre ans se partagent donc un peu de travail et beaucoup d’espoir.

Quant aux cinq écoles de formation, il va sans dire que chacune d’elles a des problèmes de budget. (Toutes proportions gardées, la formation en anglais vit le même déséquilibre.)

Création

Tous ces jeunes que nous formons finissent par comprendre que, s’ils veulent durer, ils doivent créer leur propre compagnie. Les jurys de nos Conseils des arts examinent bon an mal an les projets d’une centaine de jeunes compagnies (60 à Montréal, 20 à Québec, 20 autres ailleurs) avec une enveloppe budgétaire permettant d’en soutenir de 15 à 18.

Comment éviter le goulot d’étranglement ? Fermer deux des cinq écoles de théâtre ? Obliger les jeunes compagnies à fusionner ou à admettre en leur sein de nouveaux membres ? Refaire annuellement le même diagnostic au Congrès du Conseil québécois du théâtre en croisant les doigts ? Attendre que l’État dise : on n’a plus d’argent, on ferme le robinet ? Compter sur un mécénat privé qui a parfois du mal à conjuguer plan d’affaires sur trois ans et continuité historique nécessaire à la bonne marche des institutions de la culture ? Laisser la compétition darwinienne faire son oeuvre ? Réinventer de nouvelles solidarités ?

Pour quiconque a un peu de perspective sur la façon dont les choses se passent en art au Québec, il est exaspérant de voir que l’on réinvente les mêmes modes de production à chaque décennie, avec les mêmes résultats. Les générations changent, mais les conditions de la pratique artistique ne changent pas. On épuise la seule ressource renouvelable que l’on a : la ressource humaine.

Diffusion

Enfin, la circulation des oeuvres pourrait desserrer le noeud en permettant aux créations de vivre plus longtemps et de trouver plus de public, mais dès qu’on sort de Montréal et de Québec, le vertige du vide s’empare de quiconque a de l’amour pour les arts. À Montréal, le vertige est contraire : si l’on veut suivre ne serait-ce que modérément ce qui se fait en théâtre, en danse, en poésie, en littérature, en arts visuels, en cinéma et en musique, on risque le tournis ou l’indigestion, voire sa santé, en sortant tous les soirs. Sans compter qu’il faut aussi posséder un porte-monnaie inépuisable.

Si, en plus, on souhaite avoir un avant-goût de ce qui se fait de plus stimulant ailleurs, il faut se précipiter sur ses trois festivals favoris en priant pour que notre agenda soit libre l’un des deux ou trois soirs où l’on présente telle ou telle oeuvre de passage et qui ne reviendra jamais. C’est ainsi que l’amour de la culture se transforme en frustration à Montréal : on finit par avoir le sentiment de tout manquer.

Il y a peut-être lieu de s’interroger devant le financement à grands frais d’une festivalite aiguë de plus en plus destinée au seul tourisme. Finançons-nous notre propre atomisation ? Tous ces moyens que nous mettons dans des événements très éphémères permettent-ils d’avoir un effet réellement structurant sur la bonne santé à long terme de la culture ? Je l’ignore. Mais je sais que les milieux d’art au Québec pédalent comme des fous pour faire exister notre culture sans être certains qu’il y a une chaîne au vélo pour nous faire avancer.

Quant au théâtre, d’autres avant moi l’ont dit il y a trente, vingt et dix ans. Le milieu théâtral est impuissant à faire circuler ses oeuvres méritoires au-delà de quelques succès. La fonction d’un théâtre national qui veillerait à diffuser les oeuvres significatives partout au Québec n’est qu’à peine assurée. Il y a un répertoire, des classiques, des créations de haute tenue, et tout un bassin de population qui aime les arts vivants, ou qui apprendrait à les aimer pour peu qu’ils puissent en faire l’expérience.

Y aura-t-il reprise de Christine, la reine-garçon ? Cette pièce pourra-t-elle être vue par tous ceux qui pourraient le souhaiter, tous ces gens qui l’ont ratée l’an passé ou qui ont le malheur de vivre loin de Montréal ? La pièce de Michel Marc Bouchard mériterait incontestablement le même destin qu’une autre réussite tout aussi exemplaire, Belles-Soeurs, de Tremblay-Cyr-Bélanger qui a bénéficié, elle, d’une diffusion adéquate. Le sort de Belles-Soeurs me réjouit, celui de Christine, la reine-garçon m’afflige.

Ce qui vaut pour le théâtre vaut sans doute pour les autres formes d’art au Québec. Entre le trop à Montréal et le pas assez au Québec, il me semble que notre culture n’en finit plus de chercher sa juste place.

lundi 22 avril 2013

«Trou noir»... [Carnet de mise en scène]


Les répétitions se poursuivent... bien que les représentations aient été reléguées, pour diverses raisons, au tout début de l'automne (soit deux ou trois mois de plus que prévu).

Des répétitions difficiles, peut-être (le lot de tout long monologue!). Drôles, assurément... mais aussi fort utiles et éclairantes sur l'objet même de cette recherche. 

Nous voici donc en pleine quête du ton. De cette piste qui nous permettra de sortir d'un discours refermé sur lui-même pour s'ouvrir vers la salle. Il faut trouver comment se soumettre au phrasé sans tomber dans une musicalité schizophrénique. Il faut trouver comment se faire succéder ces idées tout en gardant le fil de la pensée sur quarante pages. Il faut trouver comment faire des passages lyriques ou fictionnels de véritables éléments scéniques, propres à la démonstration.

Cette parole - qui cherche encore sa forme - doit avoir, pour fonction, de convaincre le spectateur. Et du coup, le geste et le mouvement doivent la soutenir, sans la perdre.

Il faut trouver comment créer une présence efficace, dynamique, capable de supporter le poids du vide... et surtout le poids du verbe... Il faut trouver comment créer cette présence en la magnifiant sans trop la placer du côté de l'interprétation...

Bref, le travail avance; le travail stimule... d'autant plus qu'il se fait en parallèle avec un théâtre d'été tellement plus léger! 

samedi 20 avril 2013

Ravoir 15 ans...


Je suis allé voir, hier soir, la production Avoir 15 ans (une collaboration entre le Théâtre C.R.I. et le Collectif Les Poulpes), un spectacle conçu à partir de témoignages et de confidences de leur public cible: les adolescents... 

Inspirées par le principe du théâtre documentaire - la mise en scène d'une réalité sans fard dans un cadre tout de même formel - les créatrices ont, depuis quelques mois, rencontré une équipe de jeunes élèves d'AMS (Arts et Métiers de la Scène) de la Polyvalente de Jonquière. Après avoir recueilli les propos de ceux-ci, après avoir fait toute une série de laboratoires, les artistes ont établi leur plan d'action (qu'on peut retrouver en entier sur le blogue du projet, ici) pour la création à venir, ont construit des tableaux, des liens, etc.

Le résultat est plutôt intéressant.

Le spectateur entre dans un univers jeune et dynamique (qui ressemble, dans cette Salle du Facteur Culturel, à un gymnase d'école!), en changement perpétuel, tanguant inlassablement entre la cellule familiale, le milieu scolaire et les médias sociaux. Des thèmes récurrents, toutes générations confondues. 

Tout y passe: la quête de liberté, la pression venue de toute part, la peur de l'échec, l'expérience qui entre. Les numéros - la plupart soutenus musicalement par Anick Martel - s'enchaînent rapidement, au gré d'une cloche d'école stridente qui marque le temps. 

Au style et à la signature esthétique (où l'utilité de l'accessoire prime), on reconnaît l'intérêt de ce groupe pour un théâtre physique, performatif (d'ailleurs, ce style contact direct donnera les moments les plus touchants avec la séance de clavardage et celle plus téléphonique), alliant - avec de plus en plus de précision - les éléments technologiques avec les codes scéniques plus traditionnels.

Les quatre comédiennes - Guylaine Rivard, Elaine Juteau, Andrée-Anne Giguère et Anick Martel - s'investissent à fond dans cette démonstration de l'adolescence. Comiques. Claires. En plein contrôle de leurs actions. Du slam aux monologues en passant par la théâtralisation de Facebook, elles se jouent elles-mêmes (ou du moins, dans des figures d'une efficace simplicité) ou elles composent des personnages plus consistants (et c'est peut-être là où j'ai le moins accroché... ma différence d'âge étant peut-être un écueil à une pleine adhésion) qui feront sourire et réagir les jeunes spectateurs de la salle!

Du théâtre (aux accents contemporains) bien fait... qui continuera, je l'espère, à se peaufiner dans des sorties scolaires où il trouvera son plus fertile terreau.

vendredi 19 avril 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]

Voici une série de photographies prises par Patrick Simard (d'où le fait qu'il ne soit pas sur les images!) lors du premier filage, ce matin, des quatre premières scènes du Mariage forcé. Une répétition où les choses commencent à se placer pour certains personnages...

Mélanie Potvin (Sganarelle) et Isabelle Boivin (Géronimo)

Mélanie Potvin et Isabelle Boivin... qui m'écoutent... du moins j'espère.

Marc-André Perrier (Dorimène) et Mélanie Potvin (Sganarelle)

Mélanie Potvin (Sganarelle) et Marc-André Perrier (Dorimène)


Du ménage des costumiers...


Après les sempiternelles demandes de subventions qui reviennent sans cesse, un autre travail se profile tout aussi souvent dans les organismes de production: le ménage des espaces voués à l'accumulation des différents éléments scéniques... tels les costumiers et les entrepôts.

Ces lieux qui passent d'une méticuleuse propreté à un joyeux capharnaüm au gré des ateliers, des formations, des spectacles. Ces lieux qui se perdent sous les boîtes, les supports à vêtements, les sacs, la poussière. Ces lieux qui ne donnent qu'une envie quand on y entre: en ressortir!

Ils ont toutefois une certaine valeur: celle du souvenir. 

Tel costume a été fait par tel concepteur pour tel comédien. Repris ensuite pour telle production. Telle chaise a été peinte en vert, en rouge, en noir, en or... avant de redevenir rouge. Puis noire. Tel morceau de vêtement a été récupéré parce qu'il était spécial... mais n'a encore jamais servi...

Si leur valeur monétaire peut être discutable (je ne parle pas ici de l'outillage ou du matériel technique!), ces endroits constituent pourtant une véritable richesse pour les organismes qui ont la chance d'en posséder!

jeudi 18 avril 2013

Les trois éléments de la mise en scène


Le travail de mise en scène implique la prise en compte de trois éléments:
a) l'état actuel technique, sociologique, esthétique, économique du théâtre - tout le code théâtral contemporain;
b) un spectateur imaginaire construit par le metteur en scène, selon l'univers encyclopédique et particulièrement esthétique qu'il lui prête, en relation d'identité et/ou de distorsion avec le sien propre [...];
c) un texte (fût-il un simple canevas), base de réflexion, de création.

J'aime beaucoup cette explication de la mise en scène - de la prise en compte de la réflexion, de la connaissance et du destinataire! - que je trouve complète... et tellement concise! Elle vient du petit bouquin (essentiel!) d'Anne Ubersfeld, Les termes clés de l'analyse du théâtre.

mercredi 17 avril 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]

Voici un extrait de la répétition de ce matin! Il s'agit de la toute fin de la quatrième scène du Mariage forcé, qui met en scène Sganarelle, joué par Mélanie Potvin et le Docteur Pancrace, joué par Patrick Simard. De plus, c'est là le début des répétitions... d'où le satané texte à la main...!

mardi 16 avril 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]


Une seconde scène du Mariage forcé est maintenant placée. Bien grossièrement, mais tout de même! Déjà se dessinent les personnages principaux...

Le défi (par choix!) de cette production (outre la mise en scène en elle-même!) réside dans deux éléments: l'étroitesse du plateau conjuguée au passage de multiple personnages! Il faut dynamiser l'espace sans le surcharger... l'exploiter en maximisant son efficacité en prenant bien soin de se ménager une marge de manœuvre... Car d'un personnage à l'autre (avec, en prime, le travestissement propre à une petite distribution), il faut pouvoir... il faut savoir renouveler le potentiel scénique.

Et dans cette production, l'intrigue est vive. Rapide. Nerveuse. Du coup, la construction théâtrale ne peut y échapper. Il faut donc chercher à s'inscrire dans ce mouvement sans essouffler et l'interprète, et le spectateur...

L'importance est donc accordée à l'économie du geste et du déplacement, à  la sculpturalité des corps, à leur mise en rapport (rapport à l'autre, rapport à la scène) dans l'édification des images.

lundi 15 avril 2013

Trou noir... [Carnet de mise en scène]

La comédienne, Elaine Juteau, entre deux prises...

Là où aurait pu naître la polyphonie, rien.
Là où aurait pu naître la choralité, rien.
Là où aurait pu naître une intrigue, rien.
Qu'un corps.
Q'une voix.
Qu'une figure.
Ma théâtralité.

Les répétitions ont repris ce week-end (après une série d'imbloglios!), avec vigueur. Nous avons pu traverser tout le texte, établissant des repères physiques, des enchaînements logiques, à travers tous les récurrences, les redondances, les redites... 

Nous nous sommes même permis de faire un premier filage... qui franchit à peine la demie heure! Mais tout ça devrait se calmer un peu et donner une représentation d'environ 40-45 minutes (pour un texte de 41 pages). Quand nous aurons trouver le moyen de bien contrôler le rythme!

D'ici là, il nous faut nécessairement revenir à l'essentiel de ce texte, soit l'échange avec le spectateur. Le renfermement sur la fiction (si tant est qu'elle existe) est un important écueil. Il est si facile de perdre le fil, de se perdre dans le verbiage! Il faut constamment se rappeler que bien que sous forme monologique, il doit s'agir d'une véritable discussion entre la salle et la scène.

Il faut aussi préciser les idées. Les liens entre le manifeste et la fiction... entre le concret et l'immatériel.

Puis il faut marquer le vocabulaire gestuel avec plus d'économie tout en augmentant son envergure, son discours.

Le but recherché est de donner un cadre solide dans lequel la comédienne retrouve une certaine liberté d'action, selon son état, selon la constitution de la salle, la réaction du spectateur... 

dimanche 14 avril 2013

La hiérarchie du geste


Je crois qu'il n'y a que quatre types de gestes/mouvements possibles pour le comédien. Par geste, j'entends, comme le définit Anne Ubersfeld dans Les termes clés de l'analyse du théâtre, le mouvement corporel produit par l'acteur d'une façon volontaire ou semi-volontaire [...] qui, par le fait même qu'il est produit au cours de la représentation, adopte une signification en relation a) avec la parole de l'acteur, b) avec les autres acteurs, c) avec l'espace de la représentation.

Pour revenir, donc, à mon sujet...

Il y a le geste/mouvement MAJEUR. Celui qui crée la pose, l'image. Qui modifie les différents rapports (à soi, à l'autre, à la scène) par son exécution.

Il y a le geste/mouvement MINEUR. Celui qui modifie cette pose, cette image. Qui lui donne une nouvelle lecture. Un nouvel angle.

Puis il y a le geste/mouvement TRANSITOIRE. Celui qui n'a pas forme très définie mais qui sert à déplacer le corps, à le repositionner dans l'espace, à la préparer à une nouvelle action.

Enfin, il y a le geste/mouvement PARASITE. L'indésirable. Celui qui fait brouillon... comme les piétinements, les tics, etc.

Tout ça mériterait d'être un peu plus développer...

vendredi 12 avril 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]

Ça y est. C'est commencé.

Nous voici officiellement entrés en répétition pour le théâtre d'été de cette année. Cet avant-midi, nous avons - les comédiennes Isabelle Boivin, Mélanie Potvin et moi - entamé la mise en place de la première scène du Mariage forcé

La plus difficile parce qu'il s'agit de l'ouverture. Du début du spectacle. Du commencement. Encore aucun code, aucun repère.

Bien qu'il se poursuivra jusqu'en juillet (jusqu'à la fin des représentations, en fait...), le travail amorcé aujourd'hui est le plus important parce qu'il définit d'ores et déjà les grandes lignes de ce qui s'en vient. Il faut jeter les bases de la création. Établir un premier cadre. Concevoir l'ébauche du contexte d'énonciation.

Nous voici donc à cette étape cruciale qu'est la construction des personnages. Physiquement, oui... mais aussi intérieurement. Je ne me convertis pas pour autant au jeu psychologique. Non. Le personnage est en quelque sorte une machine: sous la carosserie, il y a un moteur. Une façon de réagir aux stimulis. Une manière de marquer ses impulsions, de se comporter sous la pression. 

Cette mécanique scénique constituera l'essentiel du potentiel événementiel, de ce ressort dramatique qui devra se développer.


jeudi 11 avril 2013

Le code du directeur de théâtre...

Ce matin, je dépose sur ce blogue le second chapitre d'un bouquin trouvé sur Google Books au gré de mes recherches... Il s'agit de:


L'un des chapitres les plus amusants concerne les directeurs de théâtre...

DU DIRECTEUR.

Art. 1. Un directeur est roi sur son théâtre.

Art. 2. Tout roi qu'il est, un directeur, n'étant pas inviolable, doit toujours être poli avec ses sujets: plus d'un s'est repenti d'avoir oublié que l'exactitude ne devait pas être sa seule politesse.

Art. 3. Trop de franchise serait nuisible à un directeur. Pour bien administrer un théâtre, il faut être faux, recevoir tout le monde avec grâce, promettre avec l'intention de ne pas tenir, n'en faire jamais qu'à sa tête, et avoir toujours un prétexte plausible à la disposition des réclamants.

Art. 4. Un directeur n'est pas forcé d'être brave; le grand nombre d'inimitiés que l'on s'attire dans cette place le justifie d'avance de tout reproche de faiblesse. On ne peut pas avoir tous les jours l'épée à la main.

Art. 5. Un bon administrateur doit ménager les journalistes. Le quart, au moins, des lecteurs d'un journal en adopte les avis sans réflexions; et ce quart-là porte son argent au bureau comme les trois autres.

Art. 6. Un directeur doit encourager tous les auteurs, même ceux dont les essais font concevoir le moins d'espérances. Racine avait fait Alexandre avant Athalie, et M. Scribe nous avait donné Les Dervis et La Comtesse Stroun avant un Mariage d'inclination et La Dame Blanche.

Art. 7. Un directeur doit revenir le moins possible sur une détermination prise: c'est le moyen de faire respecter ses actes. Que cette nécessité cependant ne l'entraîne pas trop loin, et ne lui fasse pas prendre de l'entêtement pour de la fermeté.

Art. 8. Un directeur doit être galant avec toutes ses pensionnaires, sans montrer de préférence pour aucune. Le peuple comique a la langue pointue, et un directeur a besoin, avant tout, du respect de ses sujets.

Art. 9. Un directeur, s'il est homme de lettres, devra s'abstenir de travailler pour le théâtre qu'il dirige. S'il fait un bon ouvrage, ce qui peut lui arriver comme à un autre, tous les auteurs se ligueront contre lui, crieront à l'injustice, au monopole; et, dussent les recettes de son théâtre en souffrir, il sera bientôt forcé de rayer sa pièce du répertoire s'il ne veut pas succomber sous le poids des réclamations.

mercredi 10 avril 2013

Les défauts des acteurs...

Voici, en rafale (et tirés de la Théorie de l'art du comédien d'Aristippe Félix Bernier de Maligny paru en 1826), les différents défauts - en ordre de grandeur! - qui affligent l'acteur au cours de sa carrière...



mardi 9 avril 2013

Mickey Mouse au théâtre...

Voici un petit vidéo présentant Mickey Mouse, à ses débuts, en 1932, dans une séquence se passant sur une scène, dans un grand théâtre de variétés...

«Théâtre -Prière de fréquenter»

Éditorial de Mme Josée Boileau, du Devoir, publié hier avec le titre qui coiffe également ce billet... Je le publie parce qu'il est rare que le sujet soit abordé dans ce cadre officiel! (Et il faut savoir que j'ai pris ce texte via le site de la Coalition pour la Diversité Culturelle, ici, à défaut de pouvoir le prendre directement du journal...).

La culture devrait être accessible à tous au Québec. Accessible au sens premier du terme : arriver à entrer quelque part. Pourtant, même en 2013, cela tient encore du pari dans bien des régions. L’humour tourne, car un homme (eh oui) seul ne coûte pas cher et rapporte bien, mais malheur au théâtre, et à sa trâlée de comédiens, négligé des producteurs en région parce qu’on craint de ne pas rentrer dans ses frais.


Même le théâtre jeunesse, qui peut compter sur les sorties scolaires, n’arrive pas à faire le plein de son public. Selon une étude du Conseil québécois du théâtre (CQT), les élèves de régions comme la Gaspésie, l’Abitibi, mais aussi l’Estrie et la Mauricie, sont même extrêmement mal desservis.

On dira que la situation est meilleure qu’il y a vingt ans, mais le portrait est trompeur : les pièces « en région » sont souvent présentées en périphérie de Montréal, et mieux vaut qu’il s’agisse de très gros succès. La réalité, comme le CQT et d’autres représentants des arts de la scène l’observaient en 2011, c’est plutôt que bien des productions circulent davantage « dans le reste du Canada et en France que dans la majorité des régions du Québec ».

Louise Beaudoin, alors ministre de la Culture, avait bien présenté une intéressante politique de diffusion des arts de la scène en 1996, mais la mise en place n’a guère suivi. Depuis, la donne s’est en plus complexifiée. Année après année, la fréquentation du théâtre décline, en nombre de spectateurs d’abord, en manque de relève ensuite.

Dans le plus récent relevé des pratiques culturelles du ministère québécois de la Culture et des Communications, le théâtre se distingue d’une triste façon : c’est là que l’écart entre les 55 ans et plus et les jeunes est le plus marqué. Depuis 1979, les uns vont davantage au théâtre, les autres de moins en moins, ce que l’on ne constate pas pour les autres arts de la scène. Le public du théâtre ne se renouvelle plus.

Il faut donc saluer la volonté de la nouvelle présidente du CQT, Dominique Leduc, de mettre en place une table ronde pour que cette question soit prise au sérieux, comme elle l’indiquait au Devoir. On ne peut laisser ainsi se déserter le théâtre, art éphémère qui est pourtant le fil continu de l’humanité, où naissent toujours des histoires provocantes, stimulantes, qui racontent notre temps en un face-à-face unique avec le spectateur.

« Je m’étonne toujours de constater qu’une gifle sur scène a plus d’impact que la guerre en direct à la télévision », a déjà écrit Suzanne Lebeau, de la compagnie Le Carrousel. C’est cette force du réel que le public perd en délaissant le théâtre. Trouvons les moyens de le toucher. Partout, sur tout ce territoire où l’on arrive bien à soutenir les arénas…

Josée Boileau
De ce que je comprends, ce texte est principalement axé autour de la diffusion... et moins sur la production... 

lundi 8 avril 2013

Adieu Beauté

Annie Girard, interprète de Miss Laval (Photographie, Théâtre Mic Mac -Christian Roberge?)

Vendredi dernier - le 5 avril - je suis allé à Roberval et j'en ai profité pour faire un détour par le Théâtre Mic Mac qui présente encore jusqu'au 20 avril (tous les détails sont ici) la pièce Adieu Beauté  - La comédie des horreurs de François Archambault dans une mise en scène de Christian Ouellet.

D'emblée, le spectateur avisé peut reconnaître les goûts esthétiques du metteur en scène. Le théâtre rouge et or. La boîte à raconter. Le baroque.

Ceux-ci sont soutenus avec force par le travail artistique de toute une équipe de créateurs sous la houlette de Vicky Tremblay.

Un univers onirique. Un univers de divertissement. Un univers de représentation. Un choix esthétique audacieux qui a pour effet d'éloigner définitivement cette fable de banlieue (ça se passe quand même à Laval!) pour la reprendre sous un angle féerique*. Une discussion sur les conséquences de ce glissement scénique, sur l'atténuation du discours ou sur son amplification, serait, par ailleurs, fort intéressante...

Ce texte donc (que je trouve quand même un peu longuet...), porte sur la beauté. Sur l'idée de la beauté. La dictature qu'elle impose. La tyrannie. Et la soumission. Ce message s'incarne dans des personnages stéréotypés qui oscillent entre la naïveté et la manipulation. Des terroristes fondateurs du F.I.L.P.E.D. (Front International de Libération des Personnes Esthétiquement Défavorisée) à Miss Laval... en passant par son hautain gérant et le crapaud narrateur, tout concoure à mener cette pièce d'une étrange quotidienneté vers un grotesque de plus en plus assumé.

Sur ce plan, la direction d'acteurs est efficace. Les interprètes ont là un terrain de jeux fertile. À travers les apparences monolithiques de ces figures se glissent mille nuances. Mille tics. Une évolution qui - même stagnante si l'on considère qu'elles sont tout simplement déjantées! - retient l'attention du spectateur.  Une distribution dynamique. Bien rodée. Ursule Garneau, Mélanie Tremblay, Stéphane Doré, Christian Ouellet, tous s'éclatent manifestement dans cet espace dépouillé. Leur principal accessoire étant, plus souvent qu'autrement, leur  seule présence; le texte devenant - pas toujours avec la même force - leur principale matière...

La palme (ou plutôt ma découverte!) revient toutefois à Annie Girard. Dans son rôle de Miss Laval (et bien que circonscrite dans l'espace réduit d'un gâteau!), elle fait preuve d'une solide présence, d'une sensibilité bien maîtrisée et d'une aisance remarquable.

Et dans ce jeu d'interrelations s'insinue une certaine violence (pour ne pas dire une violence certaine!). Une violence qui, même comique, demeure toujours un peu difficile à mettre en scène... surtout dans les scènes de promiscuité (où un personnage en agrippe un autre, par exemple...). Le grand défi de cette pièce est reliée à cette violence: comment en montrer les résultats (que je ne décrirai pas ici!) de façon convaincante?

Cette amusante production (la 63ième de la troupe!) offre, en une heure et demie, une très bonne soirée à l'amateur de théâtre!
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* À cet effet, l'équipe composée d'Émilie Gilbert-Gagnon, Sébastien Bouchard, Dominique Côté, Alexandre Larouche et Isabelle Boivin avait fait de cette même pièce son projet de fin de bacc. et l'avait placée dans un contexte de cirque.
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D'autres textes sur le sujet sont parus au cours des derniers jours, dernières semaines:
Le Théâtre Mic Mac présente «Adieu beauté» - L'Étoile du Lac, 22 mars 2013
Le programme de la production
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Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]


Dans le dernier billet, j'ai commencé à développer la ligne esthétique de la production de cet été. Voici, dans un croquis plutôt naïf, ce vers quoi j'aimerais tendre dans les semaines, les mois à venir.

Sur ce dessin, il manque (outre les bonnes proportions!) tout l'appareillage technique (et le filage!) qui, idéalement, serait circonscrit à ce petit espace qui mesurerait environ 12 pieds par 12 pieds... D'où les cadres de bois...

Encore quelques semaines de recherche et de peaufinage nous mènerons sans doute vers un résultat plus épuré. Mais voilà. L'esprit est marqué.

vendredi 5 avril 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]


Pour la prochaine production estivale du Théâtre 100 Masques, j'ai le goût de me passer de décors... ou, pour être plus précis, de laisser la scénographie de côté (d'une certaine façon... parce que l'esthétique comptera pour beaucoup!) pour n'utiliser qu'un tréteau de bois et des rideaux.

Tréteau: Installation constituée d'une planche sur quatre pieds. Elle présente l'avantage d'être démontable et transportable, ce qui en fait l'outil emblématique du théâtre ambulant. La planche, placée assez haut, au niveau des yeux d'un homme debout, permet, non seulement aux spectateurs les plus éloignés de voir les acteurs, mais aussi, garnie d'un rideau courant tout autour jusqu'à terre, de former un magnifique magasin d'accessoires. [...] Dans le vocabulaire des gens du métier, les tréteaux s'opposent aux grandes machineries théâtrales qui exigent des moyens financiers proportionnés à leurs possibilités techniques. (Dictionnaire de la langue du théâtre)

J'ai l'intention de travailler également avec trois grosses malles comme uniques accessoires. 

Du coup, toute l'importance sera recentrée sur le jeu de l'acteur, sur une théâtralité qui ne se construira que sur les mots, les gestes et les poses des interprètes. Un choix qui se fait par goût du dépouillement, oui... mais aussi parce que les deux pièces retenues (Le Mariage forcé et La jalousie du Barbouillé) sont d'abord des comédies de situations où le jeu physique sera prédominant.

Un pas de plus et nous allons vers le théâtre d'époque... disons à la sauce contemporaine...!