mardi 4 juin 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]

À moins d'un mois avant la première, voici ce à quoi ressemble l'atmosphère dans la salle de répétition (à noter que ces images ont été prises au tout début de la séance de travail de la scène 11...):


Ce n'est là qu'un bien petit fou rire... comparativement à d'autres qui ont eu lieu et d'autres qui viendront sûrement!

Sinon, en attendant le fameux soir où sonneront les trois coups (nous sommes très traditionnels!), voici d'autres images (des photographies, cette fois... de la scène 11 et de la scène 12!) prises ce matin, par Julie Bernier.





Les sources du personnage


Dans le théâtre conventionnel (et, dans une moindre mesure, dans le théâtre contemporain...), la création d'un personnage, son objectivation, naît de plusieurs sources subjectives... ce qui en fait un être, une figure particulièrement complexe. La création spontanée devient alors une vue de l'esprit.

Son fondement se retrouve nécessairement dans le texte, dans cette matrice de mots, de répliques, de monologues. Plus ou moins caractérisé (selon les époques et le genre), le personnage s'y retrouve de prime abord. Dans cette partition, se retrouve, ni plus ni moins, l'inspiration de l'auteur. Une image... ou plus précisément, un écho.

Cet écho se répercute par la suite dans la tête du metteur en scène. Au cours de cette «production d'imaginaire», le metteur en scène dresse (parfois précisément, parfois très grossièrement) les contours du personnage, le définit, le place dans un enchevêtrement de rapports (à lui-même, à l'autre, à l'espace, à l'intrigue). Puis il le communique de diverses façons au comédien. 

C'est à partir de ces deux cadres que s'amorce, à proprement parler, le travail d'interprétation du comédien... après tout, c'est lui qui portera le personnage sur scène. Un travail de propositions, dans un échange constant (selon différentes formules) avec le metteur en scène. Ce processus d'idéations, d'essais,  de reprises, cristallisera, d'une certaine façon, ses différents paramètres (débit et volume de la voix, corps, amplitude du geste, etc.)... tout en ménageant un espace de liberté pour l'interprète afin qu'il puisse réagir aux différents stimulis qui ne manqueront pas de surgir en cours de représentation.

C'est cette triple conjugaison (texte, mise en scène, jeu) que reçoit le spectateur. C'est lui qui, en dernier recours, boucle cette création en lui donnant l'ultime sens, en complémentarité ou en contradiction avec les créateurs précédents. Il fait ce dernier bout de chemin, selon son horizon d'attente, la résonance du discours, sa connaissance (ou non) de l'oeuvre, son niveau d'écoute, etc.

En fait, je n'invente rien là. Il s'agit, en d'autres termes, du théâtre de la ligne de Meyerhold (dont il est question ici) et du principe des quatre créateurs...