jeudi 16 octobre 2014

«Un long temps.»


La décision est prise: je prends un temps de recul avec ce blogue qui a occupé beaucoup de mon temps au cours des sept dernières années. Il fut un temps (un long temps) où les billets étaient quotidiens. Depuis quelques mois, la régularité de ceux-ci est plutôt déficiente. Par manque de temps, d'une part... mais aussi  - et surtout! - par manque de motivation, manque de sources d'inspirations, manque de matériel (après 2 197 billets sur cette plateforme... sans compter les billets de la première année, sur la première version de ce blogue, disparue avec tout son contenu en 2008).

Je ne l'abandonne pas... je m'en libère le temps de repenser la formule, les objectifs, la portée. 

mercredi 24 septembre 2014

«Sous le regard des mouches» [Carnet de mise en scène]

Christian Roberge (président du Mic Mac), moi, Michel-Marc Bouchard et Céline Gagnon (présidente du comité du 50ième)

Les photographies sont de Chantal Langlais (Théâtre Mic Mac)

Cette année, je signerai ma huitième mise en scène au Théâtre Mic Mac de Roberval (depuis 2004) avec Sous le regard des mouches de Michel-Marc Bouchard. C'est donc une histoire d'amour qui continue avec cette troupe qui célébrera, l'an prochain, son cinquantième anniversaire! Ce qui n'est pas rien!

D'ailleurs, hier était dévoilée la programmation de ce cinquantième, sous la présidence d'honneur artistique de Michel-Marc Bouchard.

Cette année, donc, mise en scène de ce texte (qui à ma connaissance n'a été monté qu'une fois, au début des années 2000, par l'auteur lui-même chez Duceppe) qui fera aussi l'objet d'une réalisation de capsules documentaires pour la Fabrique Culturelle, des auditions à la première... pour diffusion au début de 2016. 

Une pièce stimulante parce qu'étrange. Noire. Cynique. Tordue. Deux cousins élevés au milieu des porcheries confrontent leur vision de la condition humaine en faisant subir à leur entourage des jeux aussi cruels que ceux qu'ils ont déjà fait subir aux animaux.

Je reviendrai plus amplement sur cette production au fil des prochains mois.

En 2016, ce sera au tour d'Émilie Gilbert-Gagnon de prendre les commandes de la production Les manuscrits du déluge... toujours du même auteur. 

mardi 23 septembre 2014

«Trou noir» [Carnet de mise en scène]

Au fondement même de ce projet (sur papier) réside le désir, le souhait de rencontrer et de parler aux spectateurs. C'est pourquoi il est prévu, après chaque représentation de Trou noir, de tenir une petite discussion avec ceux-ci. Pour recevoir, à chaud, les commentaires. Prendre les critiques. Répondre aux questions. 

Bien que cet exercice soit souvent un peu ardu (et que les spectateurs n'aiment pas toujours se prévaloir de ce rôle), il (me et nous) permet de donner un sens à ce que les gens auront vu, auront perçu. 

Le théâtre est un échange, un dialogue. Un vrai. Alors parlons.

dimanche 21 septembre 2014

Au théâtre, cette semaine! [Du 21 au 27 septembre 2014]


C'est Tadeusz Kantor devant sa Classe Morte (la photo date de 1975) qui prend la peine, cette semaine, d'annoncer ce qui s'en vient, dans le merveilleux monde du théâtre... 

23 septembre 2014 (mardi)
Salle Lionel-Villeneuve (Roberval), 11h

Le Théâtre Mic Mac donne une grande conférence de presse pour annoncer toutes les activités (sur deux ans!) entourant le cinquantième anniversaire de la troupe, l'une des plus vieilles au Québec!

24 septembre 2014 (mercredi)
Salle Lionel-Villeneuve (Roberval), 19h 
Entrée: libre

Le Théâtre Mic Mac reprend ses lectures publiques (il y en aura 4 cet automne) qui font découvrir des textes du répertoire québécois. Pour cette première, place à La chair et autres fragments de l'amour d'Évelyne de la Chenelière. Pour plus d'informations, mieux vaut consulter le site de la troupe, ici ou la page Facebook de l'événement, .

24 septembre 2014 (mercredi)
Studio-Théâtre (UQAC), à compter de 16h
Informations via ce lien Facebook

La Chaire de recherche du Canada pour une dramaturgie sonore au théâtre s'active! Lancement de la revue aparté | arts vivants no. 3. Nommé « Doute et inventivité : récits de recherche-création pour une scène indéterminée », ce dossier thématique dirigé par Jean-Paul Quéinnec aborde la résistance que rencontre la recherche-création dans le domaine des arts vivants. Puis lancement du livre En situation, du son à l’écriture/de Chicoutimi à Bogotá. Édité par SAGAMIE édition d’art. Sous la direction de Jean-Paul Quéinnec en co-direction artistique avec Andrée-Anne Giguère et Elaine Juteau. Dans ce livre de création, on découvre des images, des écrits et des sons (sur CD). Des artistes québécois, français et colombiens se sont immergés, le temps de deux résidences : une, en nature, au Québec, l’autre, en milieu urbain, dans le centre de la mégapole Bogotá, en Colombie. 16h15 Table Ronde. C’est autour du sujet «chercher pour créer» que se déroulera un débat-discussion. Autour de la table, praticiens, théoriciens et artisans du milieu culturel. Animée par Véronique Hudon, codirectrice générale d’aparté et Jean-Paul Quéinnec (professeur et titulaire de la CRC Dramaturgie sonore), les intervenants seront : Patrick Moisan (revue zone occupée, centre Bang), Chantale Boulianne (artiste et chargée de cours), Diane Laurier (professeure-chercheure), Sara Moisan (artiste de la Tortue Noire). 18h15 Performances. Des collaborateurs de la chaire nous présentent de courtes performances sonores pour clore la soirée : Valérie Essiambre et Luis Ortega, le CEM (Centre d’expérimentation Musicale) et Denis Bouchard et Chantale Boulianne.
24 septembre 2014 (mercredi)
Et tous les mercredis qui suivent...
La Tour à Bière (Chicoutimi), 20h
Entrées: 3$

C'est le retour de la LISE (Ligue d'improvisation de Saguenay et des environs) et de ses meilleurs joueurs (il y a du bon potentiel). 

Du 24 au 27 septembre 2014 (du mercredi au samedi)
Représentations jusqu'au 4 octobre 2014
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière), 20h
Entrées: 31$ / 18$ étudiants
Réservations: 418-542-5521 ou via leur site internet

Le Théâtre La Rubrique présente sa nouvelles création, Peroxyde, du prolifique Simon Boulerice, dans une mise en scène de Christian Fortin. Julie Rochon, jeune patineuse artistique au sourire singulier, nous raconte la vie en février 2010 : Joannie Rochette vient de remporter une médaille aux Jeux de Vancouver quelques jours après le décès de sa mère, alors qu’à Montréal, Linda Rouleau, 54 ans, employée de Caisse populaire, vient elle aussi de perdre sa maman. Au vertige de son deuil s’ajoute le fait que son mari, Alain, s’intéresse de moins en moins à elle à mesure que le culturisme prend de la place dans son horaire. C’est sans doute pourquoi Linda fréquente de plus en plus son coiffeur, Pierre-Luc, changeant la couleur de ses cheveux – et quelles couleurs! – à un rythme ahurissant. Mais derrière tous ces effondrements, la vie se réorganise de façon inattendue. (À noter que cette année, comme projet pilote, pour ceux qui se promènent en autobus, il y aura une navette qui gravira la montagne!)

Du 25 au 27 septembre 2014 (du jeudi au samedi)
Représentations jusqu'au 27 septembre 2014
Atrium (150 rue Racine E, Chicoutimi), 19h30
Entrées: 20$ / 15$ étudiants
Réservations: 418-376-2887 ou via lien Facebook

La Maison des Artistes (j'en ai parlé ) présente Le Voisin de (texte et mise en scène) Marilyn Bouchard. De jeunes gens soumis à la loi de l'attraction se retrouvent pris-au-piège de leur environnement. À travers leurs fabulations et leurs névroses, ils sont à la recherche de l'amour mais prennent tous les mauvais moyens pour y arriver. Cette comédie déjantée joue sur les limites entre l'imagination et la réalité, entre les mondes qu'on se crée et ceux qui existent, et ne manque pas d'interpeller le public face aux questions sur les relations, le contact humain et l'isolement où notre individualisme nous enferme. Une comédie dramatique de situation, d'incommunicabilité, mais surtout d'amour qui ne manquera pas de faire rire, réfléchir et soupirer. J'ai vu... et j'ai bien l'intention d'écrire quelque chose sur ce spectacle... un jour...

26 septembre 2014 (vendredi)
Cafétéria de l'UQAC (Chicoutimi), entre 11h et 13h
Entrée: gratuite

Diffusion Saguenay (en collaboration avec l'UQAC) présente, dans le cadre des Journées de la Culture (décidément, cet événement n'a plus la visibilité qu'il a déjà eu!), un spectacle de danse, Les installations mouvantes de la Compagnie Hybride Mandoline. Plus de détails

Les 26 et 27 septembre 2014 (vendredi et samedi)
Représentations jusqu'au 29 septembre 2014
Salle Murdock (Chicouimi), 20h
Entrées: 10$
Informations via lien Facebook

Je (Dario Larouche) présente Trou noir, dont je signe et le texte et la mise en scène, avec Erika Brisson comme interprète. Les dates sont un peu étranges (nous jouons jusqu'à lundi!) mais permettront, je l'espère, à plusieurs personnes de venir nous voir. Pour plus de détails (en long et en large), il est possible de suivre tous les billets écrits sur le sujet, ici

Ça fait pas mal le tour de ce qui se passera sur nos scènes cette semaine... à quoi il faut ajouter - difficile de passer à côté! - la tenue du Salon du Livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui réunira, à Jonquière, de nombreux auteurs! Si j'oublie des trucs, on peut me le faire savoir par courriel!

samedi 20 septembre 2014

Nouvelle acquisition... sous fausse représentation...

Le 31 juillet dernier, je faisais état d'une commande de livres que je venais de passer (ici)... et bien, j'ai reçu, cette semaine, le plus volumineux des deux... soit Le Grand Livre du Théâtre de Luc Fritsch (paru en 2014 aux éditions Eyrolles). 


Une petite surprise attend le lecteur de ce livre, présenté comme étant  universel. Et je cite la quatrième de couverture (qui compose généralement les principales notices bibliographiques que j'avais consultées): Complet, cet ouvrage propose un panorama de l'histoire du théâtre, de l'Antiquité à l'époque contemporaine. Organisé par siècle, il propose pour chacun un parcours original, clair et vivant: un déroulé chronologique; une description des genres théâtraux, de la farce au théâtre d'idées; des focus sur les auteurs, les metteurs en scène et les comédiens; des clés pour comprendre le contexte social, économique et politique; des encadrés sur l'évolution de la dramaturgie et les techniques de représentation 

Le hic - et c'est là un hic majeur pour ce type de bouquin... du moins tel qu'annoncé! - c'est que lorsqu'on feuillette les quelques 500 pages, une évidence saute aux yeux: ce parcours historique ne se fait que dans le seul et unique cadre français (l'Antiquité y étant abordé comme source du théâtre en France). 

Rien sur le théâtre japonais et oriental. Rien sur le théâtre anglais. Rien sur le théâtre espagnol. Rien sur le théâtre russe. Rien sur le théâtre italien (sinon quelques lignes sur le passage à Paris d'une troupe italienne à l'époque classique). 

Bien sûr, l'intérêt demeure et oui, ce Grand Livre du Théâtre (et on devrait lire encore «en France») est bien fait, bien écrit... mais tellement circonscrit à un seul point mondial que c'en plutôt décevant. 

vendredi 19 septembre 2014

«Trou noir» [Carnet de mise en scène]


Et les répétitions se poursuivent... (Les représentations sont prévues, je le rappelle, du vendredi au lundi, du 26 au 29 septembre, à 20h, à la salle Murdock... le jeudi 16 octobre, à 20h, au Collège d'Alma... et le jeudi 30 octobre, à 20h, à la salle Lionel-Villeneuve de Roberval.) 

Ce projet est maintenant dans sa phase de consolidation. 

Consolidation du texte... De son débit. De son rythme. De sa respiration. Cette consolidation puise nécessairement dans l'assurance de la comédienne, dans sa précision et dans la netteté de ses actions. Reste aussi à bien maîtriser le ton général de l'ensemble. Le ton du manifeste... sans pour autant mettre de côté le ton du dialogue avec le spectateur.

Consolidation de l'espace sonore. Parce qu'à partir de ce monologue, éminemment statique, il y a réalisation d'une partition sonore cohérente (sans qu'elle ne tombe pourtant dans l'illustration) et efficace, qui établit, en parallèle, ses propres codes et conventions. Il y a là tout un travail d'équilibriste entre le trop peu et le trop plein, entre les essais et les erreurs. 

Consolidation de l'esthétique. À nouvelle (re)création, nouvelle esthétique... le but n'étant pas de seulement reprendre mais bien d'aller ailleurs. De la première version (voir les images ici), je ne garde, finalement, que la structure d'accrochage pour la lumière. Le reste (en fait, la valise) disparaît pour laisser une place concrète au son (par contre, ici, je pose le fait que la voix et la comédienne doivent demeurer au centre sans jamais se subordonner à cet élément scénique). Quant aux vêtements, retour à la simplicité et la neutralité du noir. Un point demeure: la simplicité et la facilité de transport en vue des sorties prévues et autres à venir.

mercredi 17 septembre 2014

«Splendeurs et misères d'un directeur de théâtre»

Voici un petit site plutôt amusant, Splendeurs et misère d'un directeur de théâtre (ici)... où sont illustrées, en quelques photos (petits extraits tirés de films), les grandes et petites vérités du théâtre!

mardi 16 septembre 2014

De la critique... encore et toujours!


Une mauvaise critique 
n'est pas une critique qui dit du mal d'une oeuvre. 
Une mauvaise critique est une mauvaise analyse 
qui ne s'appuie pas sur des connaissances suffisantes, 
qui ne met pas l'oeuvre en contexte, 
qui se contente de résumer ou de porter un jugement binaire sur la forme
 «J'aime/J'aime pas». 
Une mauvaise critique 
est une critique qui ne va pas plus loin que les étoiles qu'elle enfile.

Très bonne lecture, que ce Métier Critique de Catherine Voyer-Léger qui s'attaque, en près de deux cent pages, à ce pan subjectif qu'est la critique, honnie des uns, espérée des autres. 

Fort intéressant parce que fort préoccupant. 

De page en page, l'auteure y déplore notamment  la disparition du critique (par manque d'espace, par manque de temps, par manque d'intérêt des médias), spécialiste d'un domaine précis, au profit du chroniqueur (et de la promotion) tout en déboulonnant certains mythes sur la virulence de la critique dans un petit milieu comme le Québec et, paradoxalement, sur sa complaisance...

L'espace médiatique que l'on dit dédié aux arts et à la culture rétrécit sans cesse. Et l'espace qui reste est bouffé de l'intérieur par l'anecdote, le vécu et un pastiche de promotion qui se fait passer pour du journalisme. Outre certaines poches de résistance, les journaux ne réservent plus que quelques pages pour la critique. [Dans le cas du Progrès-Dimanche, parfois, il y a autant voire plus de pages consacrées à Picotte et ses pérégrinations!] La nouvelle culturelle, c'est de plus en plus une plogue: une sortie, un vernissage, un lancement. Ou alors des chiffres: de vente, d'audience, d'audiomètre. Ou alors une entrevue avec une bonne tranche de vécu. Ou, quand la récolte est bonne, un scandale...

Quelles sont les raisons de ce glissement médiatique? Voyer-Léger tente de répondre le plus objectivement possible tout en soulignant, au passage, les pertes et les dommages occasionnées par cet état de fait. 

Outre les raisons factuelles (le manque d'espace, le manque de temps, le manque d'intérêt des médias), elle s'attaque aussi - et c'est là que ça devient le plus intéressant - à la (grande) responsabilité du milieu culturel lui-même. Que veut le milieu? 

Quand le bouquin est refermé, quelques questions restent: qui peut jouer le rôle de critique? Où (avec l'émergence des nouveaux médias et des réseaux sociaux)? Dans quel contexte? 

dimanche 14 septembre 2014

«Trou noir» [Carnet de mise en scène]


Plus que quelques jours avant les représentations chicoutimiennes de ce projet (parce que je rappelle que deux autres représentations sont prévues soit le 16 octobre au Collège d'Alma et le 30 octobre à la Salle Lionel-Villeneuve de Roberval) qui aboutira enfin. Plus que quelques jours, donc, de répétitions avec Erika Brisson qui porte ce texte tout en redondances et en variations sur le même thème.  

Un monologue de près de 50 minutes qui vogue entre idées concrètes et idées conceptuelles, entre manifeste théâtral et poésie, entre considérations théoriques et fiction. Cette voix qui s'active et emplit l'espace a un destinataire précis: le spectateur. C'est là le plus grand défi, pour l'interprète: maintenir le fil; garder à l'esprit que le tout doit se donner sur le mode du dialogue et non sur la récitation hermétique d'un univers scénique; éviter l'effet musical, incantatoire qui risque, à tout moment, d'émerger dans les interstices du flux verbal.

Encore une fois, il n'y a pas trente-six mille façons de le faire. Il faut une bonne préparation, oui... mais aussi (et surtout!) de la concentration et une très grande maîtrise des idées, du texte, de la respiration, du débit. La virtuosité de la comédienne réside dans sa confiance, son assurance. D'autant plus qu'il n'y a, dans cette production, de séquences physiques complexes. Qu'un corps quasi statique. Qu'une voix. Qu'un parole en quête d'oreilles pour se poser.



Au théâtre, cette semaine! [Du 14 au 20 septembre 2014]


C'est à Oscar Wilde que revient, cette fois, de se questionner sur les différents activité théâtrales qui se tiendront au cours de la prochaine semaine... 

17 septembre 2014 (mercredi)
Et tous les mercredis qui suivent...
La Tour à Bière (Chicoutimi), 20h
Entrées: 3$

C'est le retour de la LISE (Ligue d'improvisation de Saguenay et des environs) et de ses meilleurs joueurs (il y a du bon potentiel). Pour plus d'informations, mieux vaut suivre la page de l'événement!

Du 17 au 20 septembre 2014 (du mercredi au samedi)
Représentations jusqu'au 4 octobre 2014
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière), 20h
Entrées: 31$ / 18$ étudiants
Réservations: 418-542-5521 ou via leur site internet

Le Théâtre La Rubrique présente sa nouvelles création, Peroxyde, du prolifique Simon Boulerice, dans une mise en scène de Christian Fortin. Julie Rochon, jeune patineuse artistique au sourire singulier, nous raconte la vie en février 2010 : Joannie Rochette vient de remporter une médaille aux Jeux de Vancouver quelques jours après le décès de sa mère, alors qu’à Montréal, Linda Rouleau, 54 ans, employée de Caisse populaire, vient elle aussi de perdre sa maman. Au vertige de son deuil s’ajoute le fait que son mari, Alain, s’intéresse de moins en moins à elle à mesure que le culturisme prend de la place dans son horaire. C’est sans doute pourquoi Linda fréquente de plus en plus son coiffeur, Pierre-Luc, changeant la couleur de ses cheveux – et quelles couleurs! – à un rythme ahurissant. Mais derrière tous ces effondrements, la vie se réorganise de façon inattendue. (À noter que cette année, comme projet pilote, pour ceux qui se promènent en autobus, il y aura une navette qui gravira la montagne!)

Du 17 au 20 septembre 2014 (du mercredi au samedi)
Dernière semaine de représentations!

Salle Murdock (Chicoutimi), 20h
Entrées: 22,50$ / 17,50$ étudiants
Réservations: 418-698-3000 poste 6561 ou via lien Facebook


Le Théâtre du Faux-Coffre présente Barabbas dans la Passion - Les origines du premier Clown Noir, une grandes aventure qui n'avait pas vraiment revue la couleur des planches depuis sa création (si ce n'est qu'une ou deux représentations scolaires). Les Clowns noirs, fraîchement sortis de prison, découvrent de vieux documents retraçant la vie du tout premier clown noir, Barabbas, et décident d'en faire un spectacle. Sans le savoir, cette décision aidera à donner à Barabbas la réputation de criminel qu'on lui connaît aujourd'hui, comme quoi les gestes que nous posons sans réfléchir peuvent, dans certains cas exceptionnels, influencer à la fois le passé et le futur. Certains appellent ça de la magie; les Clowns noirs appellent ça du théâtre. (À l'époque de la création - et à l'époque où j'étais un peu plus prolixe sur ce blogue! - j'avais écrit ce billet.)

Du 18 au 20 septembre 2014 (du jeudi au samedi)
Représentations jusqu'au 27 septembre 2014
Atrium (150 rue Racine E, Chicoutimi), 19h30
Entrées: 20$ / 15$ étudiants
Réservations: 418-376-2887 ou via lien Facebook

La Maison des Artistes (j'en ai parlé ) présente Le Voisin de (texte et mise en scène) Marilyn Bouchard. De jeunes gens soumis à la loi de l'attraction se retrouvent pris-au-piège de leur environnement. À travers leurs fabulations et leurs névroses, ils sont à la recherche de l'amour mais prennent tous les mauvais moyens pour y arriver. Cette comédie déjantée joue sur les limites entre l'imagination et la réalité, entre les mondes qu'on se crée et ceux qui existent, et ne manque pas d'interpeller le public face aux questions sur les relations, le contact humain et l'isolement où notre individualisme nous enferme. Une comédie dramatique de situation, d'incommunicabilité, mais surtout d'amour qui ne manquera pas de faire rire, réfléchir et soupirer. J'ai vu... et j'ai bien l'intention d'écrire quelque chose sur ce spectacle.

Ça clôt pas mal la semaine théâtrale. Évidemment, il se peut que j'oublie quelques trucs... alors si c'est le cas, on peut me le faire savoir en  m'écrivant. 

mercredi 10 septembre 2014

Nouvelle acquisition


À peine sorti des presses, aussitôt rendu sur l'étagère de ma bibliothèque... après lecture, bien entendu. Cet ouvrage de Catherine Voyer-Léger s'inspire de ses propres chroniques, billets de blogues et recherches universitaires. Un ouvrage fort intéressant qui questionne ce métier de critique dans toutes ses sphères d'activité.

Voilà un sujet que je trouve passionnant et qui me fait plonger dans ces pages avec un grand intérêt. 

«Trou Noir» [Carnet de mise en scène]



Après diverses tergiversations depuis un an, ce projet de Trou noir s'ancrera bientôt dans sa dernière finalité alors que seront données quatre représentations à Chicoutimi (deux possibilités de lieux sont possibles... d'où l'attente d'une confirmation), du 26 au 29 septembre 2014 (du vendredi au lundi), à 20h. Retenez bien ces dates! 

Une autre représentation est prévue le jeudi 30 octobre 2014, à 20h, à la Salle Lionel-Villeneuve de Roberval (où nous serons accueillis par le Théâtre Mic Mac). 

Entre ces deux blocs, une autre représentations, à Alma cette fois, devrait se tenir vers la mi-octobre... d'autres renseignements arriveront bientôt.

Une première ébauche a été présentée (deux représentations) en décembre dernier, au Studio-théâtre de l'UQAC. Après un temps d'arrêt, le projet a été remis sur le chantier, avec deux changement notables: l'interprétation est passée, après moult obstacles d'agendas, d'Elaine Juteau à Erika Brisson... puis s'est ajoutée à cette très petite équipe, Anick Martel, pour l'ajout d'un pan sonore à cette performance. 

Ces changements (et l'expérience précédente) amènent nécessairement une révision des buts et objectifs du projet... de même que la modification de l'approche, de la conception scénique de ce texte conçu comme un manifeste théâtral. Il s'agit d'une nouvelle mise en voix. D'une nouvelle prise de parole. D'une nouvelle présence. 

Pour les intéressés (que nous espérons nombreux!), voici une partie du communiqué qui, lui, ne changera pas (et qui montre bien que ce projet m'éloigne un peu de toutes ces comédies que j'ai mises en scène):

Trou noir passe par l'élaboration du vide: une comédienne, une parole… et la vacuité de l'existence.

Trou noir est une vision centralisatrice toute personnelle. Un point focal sur une scène vide alors qu’autour, tout bouge. Un repli sur soi. Un rejet de toutes soumissions, tous compromis. Que faire sinon qu’être?

Trou noir est aussi et surtout une réflexion sur le théâtre formaliste où règnent le corps, la voix et la convention… Un théâtre qui s'affirme. Un théâtre qui se questionne. Un théâtre égocentrique? Aussi…

Cette pièce (d’environ 45 minutes) est une véritable ronde de mots mettant en relief la redondance syntaxique, la quête d’une utilité dans un monde (social et artistique) en perte de repères. Ce texte s'engouffre alors dans un no man's land alors que tout a été questionné, remis en question, rejeté…

Seule en scène, une comédienne et une parole… La temps est au discours, à la rhétorique. Comme un refuge existentiel. Comme un renoncement aux artifices spectaculaires au profit du seul langage. Le monde contre les mots; les mots contre le monde. Une question pourrait se poser avec insistance: où s'en va le théâtre de nos jours? L'écueil est-il inéluctable?

dimanche 7 septembre 2014

Au théâtre, cette semaine! [Du 7 au 13 sept. 2014]


Petite semaine... assez semblable à la semaine dernière... si ce n'est de l'ajout de la première réunion de l'année du groupe de compétence en théâtre du CRC...

Mercredi, 10 septembre 2014
Maison du commerce (Chicoutimi), 9h

Le Groupe de compétence en théâtre du CRC (réunissant tous les artistes et artisans du théâtre au SLSJ qui veulent bien y participer) reprend ses activités. Tous sont les bienvenus! La concertation est essentielle pour un petit milieu et cette concertation est le fait de chacun! Pas besoin de faire partie d'une compagnie. Pas besoin d'avoir été là les années précédentes (même si ça aide à comprendre les enjeux). Il faut confirmer sa présence auprès de Véronique Villeneuve. 

Du 10 au 13 septembre 2014 (du mercredi au samedi)
Représentations jusqu'au 20 septembre 2014
Salle Murdock (Chicoutimi), 20h
Entrées: 22,50$ / 17,50$ étudiants
Réservations: 418-698-3000 poste 6561 ou via
lien Facebook

Le Théâtre du Faux-Coffre présente Barabbas dans la Passion - Les origines du premier Clown Noir, une grandes aventure qui n'avait pas vraiment revue la couleur des planches depuis sa création (si ce n'est qu'une ou deux représentations scolaires). Les Clowns noirs, fraîchement sortis de prison, découvrent de vieux documents retraçant la vie du tout premier clown noir, Barabbas, et décident d'en faire un spectacle. Sans le savoir, cette décision aidera à donner à Barabbas la réputation de criminel qu'on lui connaît aujourd'hui, comme quoi les gestes que nous posons sans réfléchir peuvent, dans certains cas exceptionnels, influencer à la fois le passé et le futur. Certains appellent ça de la magie; les Clowns noirs appellent ça du théâtre. (À l'époque de la création - et à l'époque où j'étais un peu plus prolixe sur ce blogue! - j'avais écrit ce billet.)

Du 11 au 13 septembre 2014 (du jeudi au samedi)
Représentations jusqu'au 27 septembre 2014
Atrium (150 rue Racine E, Chicoutimi), 19h30
Entrées: 20$ / 15$ étudiants
Réservations: 418-376-2887 ou via
lien Facebook
La Maison des Artistes (j'en ai parlé ) présente Le Voisin. De jeunes gens soumis à la loi de l'attraction se retrouvent pris-au-piège de leur environnement. À travers leurs fabulations et leurs névroses, ils sont à la recherche de l'amour mais prennent tous les mauvais moyens pour y arriver. Cette comédie déjantée joue sur les limites entre l'imagination et la réalité, entre les mondes qu'on se crée et ceux qui existent, et ne manque pas d'interpeller le public face aux questions sur les relations, le contact humain et l'isolement où notre individualisme nous enferme. Une comédie dramatique de situation, d'incommunicabilité, mais surtout d'amour qui ne manquera pas de faire rire, réfléchir et soupirer. J'ai vu... et j'ai bien l'intention d'écrire quelque chose sur ce spectacle.

Ça ressemble pas mal à ça. Si j'oublie des trucs, on peut me le faire savoir par courriel.

jeudi 4 septembre 2014

«De quoi donc est-il fait le rouge du théâtre?»

Voici un poème de Jean Cocteau que j'aime bien (j'aime bien et le poème, et Jean Cocteau!)... de même que j'aime bien et le rouge, et le théâtre...


De quoi donc est-il fait le rouge du théâtre ?
Ce rideau, ces décors qui flambent comme un âtre,
Où la rampe s’embrase, où crépitent les mains,
De quoi donc est-il fait ? De mille cœurs humains,
D’un sang constellé d’or, et, qu’on pleure ou qu’on rie,
La salle de théâtre est une boucherie
De héros écorchés sur les feuillages d’or.

Et lorsque, courageux comme un toréador,
Ce rideau qui masquait le palais ou la rue
Se lève, l’animal de la foule se rue,
Et les comédiens qui perdent le sang blanc
De l’âme, de mourir chaque soir font semblant,
Et meurent, mélangés aux ombres qu’ils suscitent,
Et mort, sont chaque soir des morts qui ressuscitent.

Que de mensonges purs ! Que de corps glorieux !
Et ces magiciens, quels sont-ils ? Ce sont Eux,
Eux, les acteurs, les fous, monstres sacrés des planches,
Sous les péplums de pourpres et les tuniques blanches,
S’épuisant et tombant et passant le flambeau.

Avouez que c’est brave, avouez que c’est beau !
Regardez-les, sortis de nos rouges royaumes
Et du cinéma pâle où vivent leur fantômes,
Suivre, fantôme l’un, l’autre en chair et en os,
Le char de Melpomène et de Dionysos.

Le clair de lune est-il le soleil des statues ?
Mais les marbres tués et les marbres qui tuent
Puisent chez nous la vie en cet embrasement.
Le Théâtre ! Le temple éternel du moment !
Le Vénusberg terrible avec ses girandoles
Et ses torches de feu, de gestes, de paroles,
Laisserait-il le cœur et la bourse fermés ?

Faites vivre ces morts que l’on a tant aimés.

lundi 1 septembre 2014

Les tournées au Saguenay!


La semaine dernière, le Théâtre La Rubrique, en tant que diffuseur spécialisé, lançait sa programmation 2014-2015 (présentée aussi sur un nouveau  site web amélioré - ici - qui fait maintenant une place au Festival International des Arts de la Marionnettes à Saguenay qui passe sous le giron de la compagnie).

Outre sa production principale, Peroxyde, elle a présenté les treize autres spectacles (pour enfants, adolescents et adultes) qu'elle recevra au cours de l'année à venir (le programme complet est ici) dont L'Affiche et Le Carroussel (gros succès des dernières années), Cinq visages pour Camille Brunelle (autre pièce qui fait sensation), Midsummer - une pièce et neuf chansons (qui semble bien intriguant)... et tant d'autres! Une programmation riche et bien variée!

Un peu plus tôt, l'autre diffuseur du Saguenay (multidisciplinaire, cette fois), Diffusion Saguenay, y allait aussi de sa programmation qui se commet aussi, quelques fois, dans le royaume du théâtre (la programmation est ici). Par contre, le prix des billets, dans ce cadre, est plus souvent qu'autrement exorbitant, de quoi décourager bien des spectateurs à fréquenter le théâtre... 

Ainsi, outre Broue (qui aura cette année, sept représentations... à guichets fermés), le T.N.M. viendra nous présenter Being at home with Claude de René-Daniel Dubois et L'Importance d'être Constant d'Oscar Wilde. Le diffuseur recevra aussi une nouvelle mouture de Les Voisins de Claude Meunier et Louis Saïa et une autre pièce, Les Chroniques de Saint-Léonard que je ne connais pas. 

Voilà donc l'essentiel de l'offre théâtrale extérieure qui s'ajoutera à celle des productions locales (sans compter la programmation du FIAMS qui n'est pas encore annoncée).  

dimanche 31 août 2014

Au théâtre, cette semaine! [Du 31 août au 6 septembre 2014.]


Je reviens, ce matin, avec une section de ce blogue que j'ai mis un peu de côté au cours des derniers mois, soit le calendrier théâtral hebdomadaire. Pour l'élaborer, je fais le tour des sites des compagnies où j'y cueille les informations sur les productions. Pour les autres (collectifs, regroupements ponctuels, cégeps et université, activités bénéfices, réunions, ateliers, etc.), le mieux serait que je reçoive par courriel (clapoty@hotmail.com) ces informations. 

Du 3 au 6 septembre 2014 (du mercredi au samedi)
Représentations jusqu'au 20 septembre 2014
Salle Murdock (Chicoutimi), 20h
Entrées: 22,50$ / 17,50$ étudiants
Réservations: 418-698-3000 poste 6561 ou via lien Facebook

Le Théâtre du Faux-Coffre présente Barabbas dans la Passion - Les origines du premier Clown Noir, une grandes aventure qui n'avait pas vraiment revue la couleur des planches depuis sa création (si ce n'est qu'une ou deux représentations scolaires).  Les Clowns noirs, fraîchement sortis de prison, découvrent de vieux documents retraçant la vie du tout premier clown noir, Barabbas, et décident d'en faire un spectacle. Sans le savoir, cette décision aidera à donner à Barabbas la réputation de criminel qu'on lui connaît aujourd'hui, comme quoi les gestes que nous posons sans réfléchir peuvent, dans certains cas exceptionnels, influencer à la fois le passé et le futur. Certains appellent ça de la magie; les Clowns noirs appellent ça du théâtre. (À l'époque de la création - et à l'époque où j'étais un peu plus prolixe sur ce blogue! - j'avais écrit ce billet.)

Du 4 au 6 septembre 2014 (du jeudi au samedi)
Représentations jusqu'au 27 septembre 2014
Atrium (150 rue Racine E, Chicoutimi), 19h30
Entrées: 20$ / 15$ étudiants
Réservations: 418-376-2887 ou via lien Facebook

La Maison des Artistes (j'en ai parlé ) présente Le VoisinDe jeunes gens soumis à la loi de l'attraction se retrouvent pris-au-piège de leur environnement. À travers leurs fabulations et leurs névroses, ils sont à la recherche de l'amour mais prennent tous les mauvais moyens pour y arriver. Cette comédie déjantée joue sur les limites entre l'imagination et la réalité, entre les mondes qu'on se crée et ceux qui existent, et ne manque pas d'interpeller le public face aux questions sur les relations, le contact humain et l'isolement où notre individualisme nous enferme. Une comédie dramatique de situation, d'incommunicabilité, mais surtout d'amour qui ne manquera pas de faire rire, réfléchir et soupirer. J'ai vu... et j'ai bien l'intention d'écrire quelque chose sur ce spectacle. 

C'est à peu près tout pour cette semaine... je crois... Si j'oublie des trucs, je peux les rajouter... en autant qu'on me le fasse savoir.

samedi 30 août 2014

Théâtre: art charnel

Photographie de Georges Banu dans son appartement parisien (Lea Crespi/Pasco, Le temps)

Petit extrait d'un petit ouvrage magnifique paru en 2013 chez Actes Sud sous la plume de Georges Banu (grand universitaire et essayiste français) avec un titre intriguant: Amour et désamour du théâtre. Le sujet en est simple (et double à la fois... donc complexe!): quelles sont les raisons qui poussent quelqu'un à aimer le théâtre? quelles sont les raisons qui poussent quelqu'un (parfois la même personne!) à le détester? 

À travers de multiples dualités, il y a de beaux morceaux de théories, de réflexions théâtrales comme seules Banu sait écrire... comme cette partie consacrée à la chair comme principal vecteur du théâtre:

La chair produit de la pensée sur un plateau quand elle perturbe et dérange, quand elle suscite de l'imprévu, quand elle ne conforte pas une attente et ouvre une brèche vers l'inconnu. [...] La chair aujourd'hui, comme jadis, dans des cas hors normes, séduit par ce qu'elle apporte comme supplément inattendu à l'apparition scénique de l'être textuel. La chair qui pense est la chair qui ne se présente pas comme pensante, mais engendre cet effet de surprise individualisée lié à une prestation d'acteur à même de déranger ou dérouter. La pensée de la chair c'est la poésie qui s'en dégage. Partage entre la scène et la salle. Émotion de la présence, émotion des sens. Cela malgré l'acteur, car il en est le porteur, mais nullement le décideur. [...] La chair sert de creuset dont le spectateur bénéficie. [...]

Absence/présence: couple qui peut être rompu au profit exclusif de l'un ou l'autre des termes, selon les époques et les artistes. Couple mutilé par tout écart abusif, car au théâtre, le plaisir provient de l'alliance entre des mots sans chair et de la chair qui parle. Entre ce qui préexiste et ce qui s'actualise. Le théâtre s'appuie sur l'acte fondateur du verbe qui se fait chair. Verbe ancien ou venu d'ailleurs, chair immédiate, présente ici, sur le plateau!

vendredi 29 août 2014

La programmation théâtrale 2014-2015 du SLSJ!

Voici la troisième édition du dépliant promotionnel conjoint de toutes les compagnies de la région (découlant des Forums sur le théâtre)! Il se retrouvera un peu partout, dans différents points de distribution (et auprès de chacune des compagnies)! Jetez un coup d'oeil sur ce qui vous attend dans les prochains mois! (Notez aussi qu'il ne fait la promotion que des productions locales... ne tenant pas compte des tournées.) 



mardi 19 août 2014

Nouvelles acquisitions!

Petite pérégrination dans la Capitale... et, du coup, augmentation de ma bibliothèque théâtrale personnelle par l'ajout de quatre ouvrages allant dans tous les styles:
 

... car après tant d'années à mettre sur ce blogue  des billets sur ce monstre du théâtre qu'est Sarah Bernhardt, c'est maintenant le moment de lire sa vie (du moins, de lire un point de vue sur sa vie!)...


... puisqu'il faut rester branché sur notre propre réalité, ces pensées expressionnistes d'un praticien québécois sur le théâtre...





... parce qu'il faut bien continuer à évoluer et à confronter les différentes conceptions des théoriciens, des sémiologues, des universitaires...


... parce qu'enfin, Banu est l'un des grands penseurs du théâtre (français) de la seconde moitié du XXième siècle et de ce début deu XXIième.

De nombreuses pages, donc, à dévorer dans les prochaines semaines!

...

lundi 18 août 2014

Une année bien chargée!


La saison 2014-2015 sera, personnellement, très chargée... outre mon travail régulier à la direction générale de la Société d'art lyrique du Royaume et celui, plus diffus parce que soutenu principalement par Erika Brisson, à la direction générale et artistique  du Théâtre 100 Masques qui me prendra, par ailleurs, un temps considérable. 

D'abord, ma rentrée se fera avec Trou Noir, dans sa forme finale, mon projet personnel sur la table de travail depuis déjà si longtemps. Cinq représentations seront prévues à la fin du mois de septembre. 

L'automne se poursuivra avec la mise en chantier du laboratoire Médée[s] en vue de quatre représentations en décembre prochain. 

L'hiver ne sera pas en reste alors que je m'attaquerai, pour la troisième année d'affilée, à la mise en scène de l'opérette de la SALR puis à un autre projet dont les détails seront donnés bientôt. 

Dès que la blanche neige se mettra à fondre, ce sera au tour de Gogol d'occuper mon esprit alors que débuteront les répétitions du seizième théâtre d'été du Théâtre 100 Masques, Le Revizor

Bref, alors que j'ai déjà de très bonnes équipes en place, il me faut maintenant une fort bonne planification de mon temps pour m'y retrouver (mais bon, ça a toujours l'air pire que ce que c'est quand tout est amalgamé de la sorte...)

dimanche 17 août 2014

Dans l'attente du coup de dent des critiques


Jolie petite comparaison que celle-ci, illustrant les rôles et devoirs du critique dramatique. Elle est le fait de Jules Claretie, en 1869 (il semble y avoir eu, de tous temps, des problèmes avec ce métier journalistique!), dans le premier volume de son ouvrage La vie moderne au théâtre: causeries sur l'art dramatique.

vendredi 15 août 2014

Un documentaire sur Louis Jouvet

Voici un documentaire sur Louis Jouvet, grand acteur français parmi les grands (1887-1951), réalisé en 1987 par Claude-Jean Philippe.

jeudi 14 août 2014

Quelle oeuvre de Shakespeare lire?

Il pleut. Beau temps pour lire... et pourquoi pas! pour lire du théâtre! Voici un diagramme (en anglais, mais bon... c'est dans le ton!) amusant, piqué sur Pinterest, pour décider le lecteur, avide de Shakespeare, à quelle oeuvre il va s'attaquer. Le voici, dans le plus grand format que je puisse publier sur ce blogue (pour une meilleure lecture, il vaut mieux ouvrir l'image dans un nouvel onglet où il sera possible de l'agrandir). 



mardi 12 août 2014

Du théâtre au SLSJ...

Vestiges de théâtre - cet art éphémère! - au Saguenay-Lac-Saint-Jean que cette publicité pour une grande soirée, par la Troupe Saguenéenne du Bon Théâtre (d'Hébertville... mon patelin!) qui présente, sous les auspices de la Fanfare St-Dominique (est-ce donc un événement qui se déroule à Jonquière?), Margot (on peut trouver des détails de cette pièce et de cette troupe, en pages 22, 23, 24 et 25 de ce mémoire de 1978 déposé à l'UQTR) du Père Laurent Tremblay (frère de Monseigneur Victor, grand historien) qui a aussi - pour la petite histoire - signé l'Hymne du Saguenay et le pageant (fresque historique ancêtre de la Fabuleuse) qui célèbre le centenaire de la région.


Puis cette autre photo, toujours d'Hébertville (la même troupe?) datant des années 30... une troupe qui, si l'on se fie aux personnages un peu étrange de l'arrière, est mixte (hommes et femmes). Malheureusement, je n'ai pas de détails sur ce spectacle.


Ces deux documents proviennent de Mme Émilie Gagnon-Dufour et sont tirés de la revue Saguenayensia (volume 30, numéro 2, avril et juin 1988).



lundi 11 août 2014

Du théâtre au temps des conciles

Voici, en entier, un petit ouvrage anonyme (je crois que c'est celui du prince de Conti, milieu du 17ième siècle... mais je ne saurais le jurer) qui traite des différents canons de l'Église à propos du théâtre au fil des différents conciles. La lecture est un peu ardue par la graphie du français de l'époque mais l'oeil s'habitue...
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LA
TRADITION
DE
L'EGLISE
SVR LA COMEDIE
& les Spectacles.

LES CONCILES.

AVERTISSEMENT



On doit remarquer trois choses dans la lecture des Canons des Conciles sur le sujet de la Comedie. 


La premiere est la severité de l'Eglise contre les Comediens, & contre ceux qui assistoient à ces Spectacles, & le grand soin qu'elle prend pour empécher qu'on ne contraigne les Chrestiens à y assister, ou à en estre les acteurs; ce qui nous doit faire voir qu'elle n'a pas regardé cela comme un crime mediocre.

La seconde est, que les Canons qui sont en general contre les Spectacles, sont aussi contre la Comedie, parce qu'ils comprennent tous les Spectacles, & que la Comedie en estoit un chez les Anciens, & mesme le plus divertissant pour les honestes gens; & qu'ainsi on ne peut pas dire que ces Canons ne sont faits que contre les autres Spectacles. Car si cela estoit vray, l'Eglise y auroit fait quelque difference, en marquant à ses enfans quels sont les Spectacles qui leur sont permis, & quels sont ceux qui leur sont défendus; Et ce qui marque encore plus clairement que les Canons qui sont contre les Spectacles en general, comprennent aussi la Comedie, c'est qu'il y a des Canons qui la condamnent en particulier, l'Eglise ayant soin d'expliquer en de certains temps plus expressement les choses qu'elle se contente d'ordonner aux Chrestiens seulement en general en d'autres rencontres.

La troisiesme chose qu'il faut remarquer, c'est que quoy qu'un Concile d'Afrique tenu l'an 424. se soit contenté de demander aux Empereurs qu'ils défendissent tous les Spectacles à de certains jours plus particulièrement destinez au culte de Dieu, & aux exercices de pieté, cela ne signifie pas qu'il pretendit les approuver, & les permettre les autres jours. La raison qui le porte à demander cette deffense aux Empereurs, en est une preuve manifeste; car il marque que c'est parce que ces Spectacles estoient contraires aux commandements de Dieu: Mais comme en ce temps-là il y avoit encore un tres-grand nombre de Payens sur lesquels l'Eglise n'avoit point de jurisdiction, & que d'ailleurs l'attachement du Peuple à ces Spectacles estoit si grand, qu'il avoit esté presque impossible, mesme aux Empereurs de les abolir. L'Eglise par une extréme prudence se contente de faire trois choses: La premiere, de demander que par le respect qui estoit deû à la veritable Religion, qui estoit aussi dés ce temps-là, la Religion des Empereurs, les Spectacles cessassent absolument lors que l'Eglise estoit occupée à honorer Dieu, pendant les grandes solemnitez: La seconde, de demander que les Chrestiens ne fussent point contraints à estre ny les acteurs, ny les spectateurs de ces Ieux défendus: Et la derniere, de lancer ses foudres sur ceux d'entre ses enfans qui desobeïroient à ses ordres, & à sa discipline; de sorte que bien loin de tirer aucune conclusion de ce Concile en faveur de la Comedie, c'est des resolutions de cette celebre Assemblée que nous tirons de plus fortes armes pour la détruire.


CANON LXII.
Du Concile d'ELVIRE, tenu l'an 305.


Si des Comediens veulent embrasser la Foy Chrestienne, Nous ordonnons qu'ils renoncent auparavant à leur exercice; & qu'en suitte ils y soient admis, de sorte qu'ils n'exercent plus leur premier métier. Que s'ils contreviennent à ce Decret, qu'ils soient chassez & retranchez de l'Eglise.


CANON LXVII.
Du mesme Concile.


Il faut deffendre aux femmes, & aux filles fidelles, ou cathecumenes, d'espouser des Comediens. Que s'il y en a qui en espousent, qu'elles soient excommuniées.


CANON V.

Du premier Concile d'ARLES, tenu l'an 314.

Quant aux Comediens, Nous ordonnons qu'ils soient excommuniez tant qu'ils feront ce métier.


CANON II.

Du 3ième Concile de CARTHAGE, tenu l'an 397.


Qu'il soit défendu à tous Laïques d'assister aux Spectacles: Car il a toûjours esté défendu aux Chrestiens d'aller aux lieux qui sont soüillez par les blasphémes; c'estàdire*, selon l'interpretation de Zonare, il a toûjours esté défendu aux Chrestiens d'aller aux lieux où l'on ne fait que des actions desordonnées & honteuses; & où par consequent les Chrestiens qui y sont presens, sont cause que le nom de Dieu est blasphemé par les Infidelles, voyant le mépris que les Chrestiens font de latemperance & de l'honesteté.


CANON LXXXVIII.

Du 4ième Concile de CARTHAGE, tenu l'an 398.

Celuy qui les iours de Feste, quitte l'Assemblée solemnelle de l'Eglise pour aller aux Spectacles, qu'il soit excommunié.

CONCILE D'AFRIQVE,

tenu l'an 424.

Canon 28. ou 61. selon le Code des Canons de l'Eglise d'Afrique.

Il faut demander aux tres-pieux Empereurs Theodose & Valentinien, qu'ils défendent les Spectacles des Theatres, & des autres Ieux les Dimanches & les autres Festes que la Religion Chrestienne solemnise; principalement, parce que comme pendant l'Octave de Pasques, le Peuple se trouve au Cirque, au lieu d'aller à l'Eglise, si la representation des Spectacles qu'on a accoustumé de donner au Peuple, se rencontre en ces saints Iours, on doit remettre ces Ieux à un autre temps. Il faut encore representer aux tres-pieux Empereurs qu'on ne doit point contraindre les Chrestiens d'assister aux Spectacles, ou d'en estre les acteurs; car il ne faut persecuter personne, pour l'obliger de faire des choses qui sont contraires aux Commandemens de Dieu; mais on doit laisser chacun dans la liberté qu'il a receuë de Dieu pour en user comme il faut; sur tout on doit considerer le danger où sont ceux qui sont du corps de ces personnes qui sont chargées du soin des Ieux publics, qu'on contraint par la terreur des peines, de se trouver aux Spectacles contre les Commandemens de Dieu.

Les Empereurs Theodose, & Valentinien, ayant égard aux remonstrances des Peres de ce Concile, publierent cette Loy, qui est rapportée dans le Code de Theodose l'année suivante 425.


Nous deffendons aux Peuples dans toutes les Villes de nostre Empire les divertissemens des Theatres, & du Cirque le Dimanche, qui est le premier jour de la semaine, le jour de la Naissance de nostre Sauveur IESVS-CHRIST, le jour de l'Epiphanie, les jours de Pasques, & de la Pentecoste, tant qu'on porte les habits blancs, qui par leur blancheur, comme par des rayons celestes figurent la nouvelle lumiere qu'on reçoit au Baptesme; Comme aussi les jours qu'on celebre, avec grande raison la memoire du martyre des Apostres, qui sont les Maistres de tous les Chrêtiens; afin que les fideles occupent tout leur cœur & tout leur esprit au service de Dieu, & que s'il y a encore des personnes qui suivent l'impieté des Iuifs, ou l'erreur & la folie des Payens, ils reconnoissent que le temps des prieres est bien differend du temps du divertissement, & des plaisirs, & afin que nul ne s'imagine qu'il est obligé d'assister aux Spectacles, ou de les representer à nostre honneur, par la veneration & le respect qu'il doit à la Majesté Imperiale, sans avoir mesme égard au culte qu'on doit à Dieu, de peur de nous offencer en faisant paroistre moins d'affection envers nous, qu'il n'avoit accoustumé de faire; Nous voulons que tout le monde soit persuadé que le plus grand honneur que nous puissions recevoir des hommes, est que toute la terre rende à Dieu tout puissant la soûmission, & le service qui est deû à sa grandeur.



CONCILE D'AFRIQVE,
tenu l'an 424.
Canon 30. ou 63. selon le Code des Canons de l'Eglise d'Afrique.


Il faut aussi supplier les Empereurs, que si quelqu'un des Acteurs des Ieux publics veut recevoir la grace du Christianisme, & sortir de cet estat [d']infamie où il estoit, que personne ne le puisse obliger, ny contraindre de reprendre son premier métier.


Les Peres de ce Concile demandent l'execution d'une Loy que les Empereurs Valens, Gratien & Valentinien avoient envoyée à Herasius Proconsul d'Afrique, l'an 381. pour la publier. Si les filles qui sont de la race infame des Comediens refusent de monter sur le Theatre, qu'on les y contraigne; si toutefois elles n'ont point encore fait profession de la Foy, & de la Loy de la tres-sainte & venerable Religion des Chrêtiens, pour la garder toûjours inviolablement; Nous ordonnons aussi, que les femmes à qui nous avons accordé par une grace speciale, de ne point exercer cét honteux métier, jouïssent toute leur vie de cette exemption, sans qu'on les puisse contraindre de rentrer dans la Compagnie de Comediens.



CANON CXXIX,
Du Code des Canons de l'Eglise d'Afrique.

Que les personnes infames, tels que sont les Comediens, ne soient point receus à former des accusations.


CANON XX.
Du 2. Concile D'ARLES, tenu l'an 452.


Quant aux Comediens qui sont du nombre des Fidelles, Nous ordonnons qu'ils soient excommuniez tant qu'ils feront ce métier.

CANON LI.

Du sixiéme Concile general, tenu l'an 650.


Ce saint Concile general condamne ceux qu'on appelle Comediens, & défend entierement leurs Spectacles, comme aussi les Danses qui se font sur le Theâtre. Si quelqu'vn par mépris de ce Decret, vient à commettre quelque crime de ceux qui y sont défendus; si c'est un Ecclesiastique, qu'il soit deposé; & si c'est un Laïque, qu'il soit excommunié.


Surquoy Zonare fait cette reflexion, les regles de la discipline Evangelique, bien loin de permettre aux Fidelles de s'abandonner au relaschement & à la dissolution, elles les obligent à se conduire vertueusement, & sans reproche, pour répondre à la sainteté de la Religion dont ils font profession; c'est pourquoy le Decret de ce Canon défend, & interdit tout ce qui relasche l'esprit, & dissipe son attention par un divertissement inutile qui cause le ris dissolu, & des réjouïssances immodestes.


CANON IX.
Du 3. Concile de CHAALONS, tenu l'an 813.


Les Prestres doivent s'éloigner de tous les objets qui ne font que charmer les oreilles, & surprendre les yeux par des apparences vaines, & pernicieuses, & ils ne doivent pas seulement rejetter & fuïr les Comediens, les Farces & les Ieux deshonestes; mais ils doivent encore representer aux Fidelles, l'obligation qu'ils ont de les rejetter & de les fuir.


REGLEMENT

DE SAINT
CHARLES BORROMÉE
Tiré du second Synode Diocezain de Milan, tenu l'an 1568.


Dans le Chapitre de la seconde Partie, où il traitte de l'obligation des Predicateurs à reprendre continuellement les pernicieuses coustumes, qui sont la source des pechez, & à persuader de les abolir.


Que les Predicateurs reprennent continuellement les plaisirs qui portent au peché, ausquels les personnes qui suivent le déreglement d'une coustume depravée se laissent emporter si facilement; que les Predicateurs s'efforcent de rendre ces choses odieuses; qu'ils representent au peuple combien est grande l'offence & l'injure que Dieu en reçoit; que c'est de là que viennent tant de maux; que c'est ce qui cause les calamitez & les miseres publiques, & une infinité de malheurs. Qu'ils representent sans cesse combien les Spectacles, les Ieux, & les autres divertissemens semblables, qui sont des restes du Paganisme sont contraires à la discipline Chrestienne; combien ils sont execrables, & detestables; combien de maux & d'afflictions publiques ils attirent sur le Peuple chrestien; & pour en persuader leurs auditeurs, ils employeront les raisons dont se servent ces grands Personnages, Tertulien, Saint Cyprien martyr, Salvien, & Saint Chrysostome, ils n'obmetront rien sur ce sujet de ce qui peut contribuer à détruire entierement ces déreglemens & ces débauches. Ils prescheront souvent avec force contre les Danses, & le Bal, par lequel sont excitées les passions les plus dangereuses: Enfin ils employeront tous leurs soins à representer avec un zele pieux, & avec autant de vehemence, qu'il leur sera possible, combien les Comedies, qui sont la source & la base presque de tous les maux, & de tous les crimes, sont opposées aux devoirs de la discipline Chrestienne, & combien elles sont conformes aux déreglemens des Payens; & que comme elles sont une pure invention de la malice du Demon, le Peuple chrestien les doit entierement abolir.


CONCILE DE BOVRGES,
tenu l'an 1584.

Tit. des Laïques.

CAN. 4.

Ce Concile exhorte tous les Chrétiens de se conduire de telle sorte, que leur vie réponde à la dignité, & à l'honneur du nom de IESVS-CHRIST, & de fuïr autant qu'il leur sera possible, les Danses, les Ieux publics, les Comedies, les Masques & les Ieux de hazard.

dimanche 10 août 2014

Extraits du «Mandement de Mgr. l'évêque de Nismes contre les spectacles»


En ce jour dominical, voici quelques extraits (retranscrits en français contemporain sous chaque bloc) du Mandement de Mgr. l'évêque de Nismes contre les spectacles écrit et publié en 1709... évêque qui portait comme nom, Esprit Fléchier (dont la biographie wikipédienne se retrouve ici). C'est donc une invitation à lire un autre morceau d'extravagance qui condamne spectateurs et artisans du théâtre aux flammes éternelles de l'enfer:


MES TRÈS-CHERS FRÈRES, 
Nous voyons avec douleur depuis quelque temps, l'affection et l'empressement que vous avez pour les Spectacles, que nous avons si souvent déclarés contraires à l'esprit du Christianisme, pernicieux aux bonnes moeurs, et féconds en mauvais exemples, où sous des prétextes de représentations et de musiques innocentes par elles-mêmes, on excite les passions les plus dangereuses, et par des récits profanes et des manières indécentes, on offense la vertu des uns, et l'on corrompt celle des autres. 


Nous étions assez occupés à ramener les Hérétiques, à détruire leurs erreurs et leurs préventions, à corriger les vices et les faiblesses ordinaires des hommes. On n'avait guère vu de théâtre dressé dans cette Ville. L'art de corrompre les coeurs par des chants et par des spectacles n'y était pas introduit. L'oisiveté n'avait pas encore amolli les esprits, et l'hérésie même avait horreur de ces corruptions publiques. 

La Providence divine semblait nous avoir mis à couvert pour toujours de cette espèce de séduction, par la chute des premiers qui vous l'apportèrent. On les vit méprisés et misérables, traînant une triste et honteuse pauvreté dans ce Diocèse, où ils avaient conçu le dessein et l'espérance de s'enrichir.


Cependant, nous avons vu tout d'un coup renaître une nouvelle Troupe, et s'élever un second théâtre sur les ruines du premier. Nous en fûmes surpris; mais ce qui nous toucha le plus, MES TRÈS-CHERS FRÈRES, ce fut l'ardeur avec laquelle vous couriez à de tels spectacles. L'argent qui vous coûte tant à donner à nos hôpitaux, vous le donnez là avec complaisance. Vous alliez avec joie vous divertir des passions d'autrui, et nourrir peut-être les vôtres.


Nous vous conjurons, MES TRÈS-CHERS FRÈRES, par Notre Seigneur JÉSUS-CHRIST de vous en abstenir: Évitez les pièges funestes que le Démon vous a tendu; ne fournissez pas à vos convoitises de quoi se soulever contre vous. Écoutez la voix du Pasteur qui vous exhorte et vous sollicite, et qui aime mieux devoir (?) votre obéissance à ses charitables conseils, qu'aux censures que l'Église lui a mises en main.