mardi 31 mai 2016

Une histoire de nippes...

J'ai bien, ces anecdotes d'une période de faste et de luxe sur la scène, d'une période de vedettariat, de monstres sacrés, d'une période qui mena droit vers la crise du drame qui refonda, en quelques sortes, l'art du théâtre au début du XXième siècle... 


Ah... le théâtre de l'acteur... et de l'actrice! 

Cette petite histoire a été tirée de du second volume de l'ouvrage La vie moderne au théâtre - causerie sur l'art dramatique de Jules Claretie, publié en 1875...

lundi 30 mai 2016

D'Howard Barker...


À un moment de la démocratie, l'idée s'est fait jour de ne plus demander à l'acteur de prendre la parole. De magicien du verbe qu'il était, il est devenu un parleur. Cela à son tour a mis un terme au travail sur la respiration comme discipline. La fin du travail sur la respiration a entraîné la déperdition de la voix, et l'inévitable recours à l'amplification. Autant d'étapes qui ont dépossédé l'acteur - le dépositaire d'une énergie surabondante - de ses pouvoirs d'envoûtement [...].

J'aime bien les écrits d'Howard Barker, dramaturge anglais, figure de proue du théâtre de la catastrophe, qui prône le retour de la tragédie comme genre fondamental et essentiel. C'est un théoricien (dont le principal ouvrage est Arguments pour un théâtre, publié en 2006 chez Les Solitaires intempestifs) plutôt pessimiste... qui apporte une vision théâtrale radicale qui ancre profondément sa contemporanéité dans les grandes traditions du passé:

Je soutiens cependant qu'une culture qui cesse de négocier et de renégocier ses relations avec les grandes métaphores du passé se meurtrit elle-même, qu'en reléguant dans les ténèbres tous ces récits qu'elle trouve peu à son goût pour des raisons d'idéologie sociale, elle se livre elle-même à un néophilisme asphyxiant qui réduit l'expérience humaine.


dimanche 29 mai 2016

Au théâtre, cette semaine! (du 29 mai au 4 juin 2016)


Je ne trouve pas grand chose, cette semaine... Les théâtres sont plus en mode production que représentation... les diffuseurs ont terminé leur saison... et les écoles ont terminé leurs activités théâtrales...

Pendant quelques semaines, ce sera assez calme... du moins, en apparence... 

samedi 28 mai 2016

Le Mic Mac se livre...


Francine Joncas, du Théâtre Mic Mac, s'est lancée dans une entreprise colossale: raconter, dans une livre, les 50 ans de la troupe... elle qui y est associée depuis pratiquement les débuts! Une source directe, donc... une présence constante sur un demi-siècle! 

Et le produit de son labeur a été officiellement lancé hier soir!

50 ans de théâtre à Roberval. 50 ans de productions. 50 ans d'engagement de dizaines de personnes qui ont porté et pérennisé ce grand projet.

Le bouquin est volumineux (avec ses 300 pages!) et magnifique (le montage a été fait par Christian Roberge). Faisant la part belle à l'écriture (ce n'est pas un album...), il est divisé en trois parties: l'histoire comme telle sous toutes ses facettes; la théâtrographie complète avec les crédits de productions, un résumé et quelques anecdotes; divers (et nombreux) témoignages de collaborateurs au fil des ans. 

Un vrai bel ouvrage... intéressant, drôle, touchant. Que j'ai lu avec un plaisir sans fin!

Jeu de mots...

Pas de cassage de tête, ce matin... ou du moins, un cassage de tête différent... voici, dans la colonne de droite, une liste d'expressions de théâtre (plus ou moins courantes de notre côté de l'Océan). Dans la colonne de gauche se trouvent, mêlées, les significations de celles-ci! Pour être plus simple encore, le but est donc d'associer un chiffre et une lettre!

vendredi 27 mai 2016

Une opinion sur le théâtre expérimental... en 1969!

Je les cite souvent ces derniers temps... parce qu'après avoir traînés un très long temps chez mon père et de longs mois à la maison, je me suis obligé à (re)lire Les Livres de l'année (j'ai de 1959 à 1994), édités par Grolier

Les numéros d'avant 1980 comportent tous une section Rétrospective théâtrale où on y lit l'évolution des arts de la scène au Québec et d'ailleurs dans le monde (notamment en France). Les auteurs de ces articles y vont aussi parfois de considérations qui font sourire, comme cette vision (de Mona Yoanide, dans l'édition de 1970!) du théâtre expérimental...:


En 1969, le théâtre, qui se sera permis de remettre en question - sa raison même de fonctionner, le public, l'auteur, le texte et l'interprète - débouche sur une impasse. La nudité totale sur scène ou sur ce qui en tient lieu, n'étonne plus. On attribue au sons gutturaux qui se substituent au langage plus de force d'expression qu'à la parole cohérente, et au geste plus de puissance qu'à la vocalité. L'improvisation collective remplace le professionnalisme. Cet art sauvage est un art de l'attente. De qui, de quoi, même ses fanatiques ne sauraient trop le préciser. Le théâtre, depuis deux mille ans qu'il existe, fut un besoin, un divertissement, une esthétique. Il est devenu un choix, une arme, une activité sociale. Autrefois rendez-vous de l'humanité, de nos jours il divise au lieu de réunir. [..­.] Le happening, né du living theatre et de Grotowski, essaie de créer une civilisation dramatique nouvelle à partir de la terre brûlée, en faisant participer le public. [...] L'agressivité systématique tue en fin de compte la participation. Aux côtés de ce théâtre expérimental qui se trouve, quoique l'on prétende, à bout de souffle, continue de fonctionner un théâtre traditionnel alimenté par des animateurs de génie qui, en l'interprétant, le revalorisent. En dernière instance, le théâtre commercial que l'on donne depuis longtemps pour agonisant, se porte fort bien. 

Je me demande ce que serait son opinion du théâtre d'aujourd'hui, du théâtre performatif, du théâtre de recherche...

jeudi 26 mai 2016

Farces médiévales [Carnet de mise en scène]


Aujourd'hui et demain, nous entamons le travail de mise en scène sur La Farce du Cuvier... considérée comme l'un des chefs-d'oeuvre du genre... elle aussi d'auteur anonyme, écrite autour de 1420... 

Toute simple - sur le sempiternel mode de l'arroseur arrosé - elle présente un trio de personnages archétypaux: l'homme soumis, son épouse dominante ainsi que sa belle-mère acariâtre! Des personnages qui  peupleront bien des comédies jusqu'à aujourd'hui! 

Dans ces farces, ce sont manifestement les femmes qui portent les culottes... les maris - benêts à souhait! - étant trop occupés à boire, à paresser ou à jeter un oeil du côté du voisin ou - surtout! - de la voisine! 

Toujours est-il que dans cette histoire, le pauvre est accablé par un duo féminin qui n'a de cesse que de l'écraser sous le poids des tâches domestiques. Une exagération - parce que le tout va jusque là! - qui devait bien faire rire à son époque! Puis un accident renverse la situation sans que l'homme ait à se défendre... et le pouvoir passe de l'une à l'autre... Rira bien qui rira le dernier. 



Vers une nouvelle politique culturelle au Québec...


Le gouvernement du Québec, par la bouche de sa ministre de la Culture Hélène David (remplacée depuis, au même poste, par Luc Fortin), a annoncé une vaste consultation dans le but de déposer, dans les prochaines années, une nouvelle politique culturelle (la première depuis 25 ans!). Que donnera l'exercice? 

Les attentes seront élevées. 

Car il faut dire qu'elles le sont toujours quand vient le temps de parler de culture... tant le domaine n'est jamais aussi supporté qu'il le devrait, aussi considéré qu'il le mériterait... 

À preuve cet extrait relatant, d'un point de vue théâtral, les résultats d'une initiative similaire... en 1966, sous l'égide de Pierre Laporte (article de Martial Dassylva tiré du Livre de l'année 1967 paru chez Grolier)... :

L'année 1966 ressemble à toutes les précédentes en ce qu'elle nous a apporté, sur le plan du théâtre, son quota de surprises agréables et de surprises moins agréables. [...]

En 1966, le théâtre québécois a continué son petit bonhomme de chemin, sans que les grands problèmes qui l'assaillent depuis des années aient reçu un commencement de solution. La situation des grandes troupes est précaire. Le Conseil des arts accorde toujours des subventions, mais celles-ci ne permettent pas aux directeurs de troupes de faire des plans à longue échéance. Ajoutons que l'organisation des troupes s'est améliorée quelque peu, mais qu'il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. [...]

Le théâtre au Québec vit donc au jour le jour, survit beaucoup plus qu'il ne vit. Et, dans cette perspective, beaucoup de personnes avaient mis leur confiance dans le «Livre Blanc» que l'ex-ministre des Affaires culturelles, M. Pierre Laporte, nous promettait depuis deux ans. (À défaut de lire le document original, on peut en lire une description en long et en large ici, à partir de la page 88 de La Fillière juridique des politiques culturelles paru en 2006).

L'élection du 5 juin dernier a pratiquement mis fin à cet espoir. Du moins dans l'immédiat. D'ailleurs les extraits du «Livre Blanc» (version Laporte) que mon collègue Gilles Gariépy et moi-même avons publié dans «La Presse», vers le milieu du mois de septembre, nous ont permis de nous rendre compte que nous avions peut-être péché par excès de confiance: le chapitre consacré au théâtre est nettement insuffisant et les solutions qu'on y propose risquent de ne satisfaire personne. Personnellement, je crois que la philosophie de base de cette partie du document est fautive : quand on considère la subvention comme une prime à la qualité, on ne règle rien et on perpétue un état de fait qui a duré trop longtemps. Au théâtre comme dans les autres arts, le ministère des Affaires culturelles doit savoir prendre ses responsabilités et ne pas reculer devant un certain dirigisme absolument essentiel à ce moment-ci de notre évolution culturelle [note de moi-même: malheureusement, je n'ai pas le texte original en main pour bien comprendre ce dont il est question!]. Tout en respectant les initiatives de groupes privés, le ministère des Affaires culturelles doit trouver le moyen de doter le Québec des institutions essentielles à son développement et à son affirmation.

Ajoutons que jusqu'ici les différentes prises de position du nouveau ministre des Affaires culturelles, M. Jean-Noël Tremblay, ne nous incitent guère à voir les choses sous un angle plus réconfortant.

Et avec raison! Car cette politique culturelle, ce «Livre Blanc» ne sera adopté officiellement... qu'en 1976, par Jean-Paul L'Allier... quelques mois avant que les Libéraux (dont il faisait partie) ne perdent le pouvoir.

En attendant de voir, de nos jours, la machine se mettre en branle pour un important rendez-vous avec le milieu culturel québécois, voici, en lien, un tableau des différentes politiques culturelles pilotées par le(s) gouvernement(s) au fil des ans... 

mercredi 25 mai 2016

Rideau!

Bien que le rideau de scène ne soit (malheureusement) plus beaucoup utilisé dans le théâtre d'aujourd'hui, il sait, quand il est présent, faire son effet! Il donne traditionnellement accès à un monde scénique (l'illusion) en attente.

Le rideau d'avant-scène est le lieu symbolique du rite théâtral, de la séparation du passage entre réalité et représentation, entre permanent et éphémère. Lieu symbolique, ambigu, il appartient à deux univers: peint comme un décor éphémère, il est pourtant lié à l'architecture, au permanent. Il est la matérialisation d'un passage, d'une frontière. [...] À la différence des autres rideaux dont la fonction première est de cacher, de protéger, le rideau d'avant-scène est ambivalent: il ferme, il cache, mais il s'ouvre et découvre. «Il est séduisant comme le péché», dit Barrault. 
Michel Corvin, Dictionnaire encyclopédique du théâtre

Son déploiement (qu'on appuie pour qu'il lève et qu'on charge pour qu'il s'abaisse) peut prendre plusieurs formes:








mardi 24 mai 2016

Sur le théâtre de Poe


J'aime beaucoup Edgar Allan Poe, son écriture presque gothique, sa noirceur, l'intelligence de ses constructions... que je connais surtout (et presque exclusivement!) par son éminent traducteur français, lui-même grand poète: Charles Beaudelaire (qui a écrit Les Fleurs du mal). 

En relisant les Histoires extraordinaires, plus précisément dans la nouvelle Ligeia, je suis tombé sur ce poème (lugubre à souhait!) qui se passe sur une scène, dans un théâtre... avec de multiples couches de lectures qui sortent, évidemment, du monde dramatique!

lundi 23 mai 2016

Pourquoi le métier de comédien est-il si dangereux?

Toujours dans la suite du billet d'hier où il était traité (sous la plume de Bertrand de la Tour) de l'ignoble métier de comédien... voici un autre billet tiré, cette fois, du douzième volume du Dictionnaire apostolique à l'usage des mm. les curés des villes et de la campagne de Hyacinthe de Montargon, publié en 1757, qui explique la cause du rejet cette vile profession:

dimanche 22 mai 2016

Rien de plus ignoble qu'un comédien...!

En ce jour dominical, voici un «nouveau» chapitre de ce combat féroce contre le théâtre mené par l'Église... Il s'agit, cette fois, de l'opinion d'un farouche prédicateur, Bertrand de la Tour (au XVIIIième siècle) à propore de l'ignoble métier de comédien... après une petite introduction à l'ouvrage (Réflexions sur le théâtre... de près de 1500 pages!), retraçant l'origine du théâtre:


Mais c'est surtout l'extrait suivant que j'aime bien... et qui concerne un métier honni et dépravé: celui de comédien (et pire encore, selon l'homme d'église, celui de comédienne)!



Puis, un peu plus loin, il revient à la charge!

Au théâtre, cette semaine! (du 22 au 28 mai 2016)


Vendredi, 27 mai 2016
Bibliothèque Georges-Henri Lévesque (Roberval), 17h

Le Théâtre Mic Mac poursuit les festivités de son cinquantième anniversaire et lance un livre sur son histoire, Le Mic Mac en scéne, 1,2,3... théâtre! de Francine Joncas.

samedi 21 mai 2016

Le théâtre: un art d'aujourd'hui!

Phénix par Friedrich Justin Bertuch, 1790-1830

Par nature,
et même s'il est très ancien,
le théâtre est toujours un art de la modernité.
Le phénix
qu'il faut sans cesse faire renaître.

Cette sentence - par ailleurs très belle! - vient du grand Peter Brook et donne ici l'un des plus importants fondements du théâtre: son éternelle contemporanéité... due à son caractère éphémère qui se joue ici, maintenant, devant un public d'aujourd'hui. 

Le théâtre ne se fait pas au passé... il en reste des traces - peut-être... - mais n'a plus de véritable existence lorsque les comédiens quittent la scène.

vendredi 20 mai 2016

La censure n'est pas l'apanage que du merveilleux monde de l'humour...


Après la semaine dernière où la liberté d'expression et la censure étaient partout, dans tous les médias, le sujet numéro un, j'ai pensé chercher un autre exemple de la censure au théâtre... autre que l'histoire des Fées ont soif de 1978... 

En reculant un peu plus loin dans le temps, je me suis retrouvé devant cette histoire (relatée ici par Michel Vaïs - qui était de l'aventure tout comme ses compagnons Robert Toupin, Claude Maher et Carole Laure - dans le second numéro de Jeu: revue de théâtre qu'on peut lire en entier ici) de la disparition de l'une des grandes troupes semi-professionnelles de l'époque, Les Saltimbanques, à cause d'un spectacle: Équation pour un homme actuel de Pierre Moretti.

[...] La Justice a, hélas, causé plus de tort aux Saltimbanques que les 35 pompiers et les bons pères réunis, à l'occasion d'Equation pour un homme actuel, mieux connue sous le nom de l'«affaire» des Saltimbanques. Sans vouloir accorder trop d'importance à cette pièce et aux péripéties judiciaires qu'elle a suscitées, il convient de rappeler brièvement les faits. 

Le ministère des Affaires culturelles a proposé à la troupe une subvention de $1250 (somme inespérée à l'époque) pour monter un spectacle original au Festival des Jeunes Compagnies qui devait se tenir au pavillon de la Jeunesse de l'Expo 67, au mois de septembre. On nous a demandé pour l'occasion d'être fidèles à nos conceptions du théâtre, c'est-à-dire de présenter quelque chose «d'avant-garde». [...] 

Le texte-prétexte résulta d'une collaboration insolite entre un décorateur [Pierre Moretti] et... un ordinateur. Pierre Moretti, qui cherchait depuis longtemps déjà un texte susceptible de servir un spectacle surtout visuel et sonore, a fini par s'entendre avec l'ordinateur électronique CDC-3400 du Centre de calcul de l'Université de Montréal, dirigé par M. Jean Baudot. 8000 mots, choisis dans les vocabulaires de la science, de la technologie, de la médecine, de l'amour, de la guerre, etc. , ont été fournis à la machine en même temps qu'une syntaxe primaire, et celle-ci a recraché des centaines de phrases plus étonnantes les unes que les autres [...]  Naturellement, les phrases ont été triées par Moretti, certaines ont été rejetées, et les autres, groupées selon leur composition lexicale et leur «sens», ou leur pouvoir de suggestion, sous 16 différents thèmes susceptibles de composer une fresque de l'évolution et de la situation de l'homme sur la planète. 

La création du monde à partir des éléments en fusion, l'affrontement des forces positives et négatives, les possibilités de la technologie, l'amour et l'érotisme, l'absurdité, la peur, la mort, les guerres, les maladies, la famine, le rêve, l'espoir, les mutations de l'espèce et les prophéties étaient autant de thèmes évoqués par des sortes de ballets ou de chorégraphies exécutés la plupart du temps sur de la musique électronique. L'aspect visuel du spectacle avait une importance capitale. Aussi, le décorateur a cherché à créer des effets originaux à partir de projections de films et de diapositives dirigées sur les comédiens qui portaient des collants ou des jeans blancs et avaient le corps couvert de maquillage argent. 

[...]

Équation pour un homme actuel a été présentée pour la première fois, le 4 septembre 1967, au Festival des Jeunes Compagnies. Puis, devant le succès de la soirée et à la demande des autorités du pavillon de la Jeunesse, la pièce fut jouée six fois, en reprise, la semaine suivante. 

Le soir de la dernière représentation, devant une salle bondée de journalistes, d'artistes, d'intellectuels québécois, russes, tchèques, du «tout Montréal» de l'Expo 67, l'inénarrable escouade de la moralité de la Police de Montréal est intervenue à la fin du neuvième tableau (Érotomanies) pour cueillir à leur sortie de scène les neuf comédiens qui y avaient participé. 

Séquestration dans les loges, photos de face et de profil en costume de scène, puis, promenade en panier à salade jusqu'au poste de police; là, visite médicale avec examen gynécologique et prise de sang, etc.  Pendant ce temps, les trois comédiens restés sur scène, désorientés, n'ayant aucune idée des motifs de cette razzia, ont dû expliquer aux spectateurs médusés, incrédules, que le spectacle était interrompu faute de combattants. Certains spectateurs, dont Paul Buissonneau, ont cru à un gag pour annoncer l'entracte! 

Après une nuit blanche, toute la troupe était présente à la Cour municipale le lendemain matin pour entendre l'incroyable accusation: spectacle indécent. Ce qui avait apparemment beaucoup choqué... certaines personnes, c'est l'effet produit dans Érotomanies par le texte (fabriqué par une machine, répétons-le), la bande sonore (provenant des soupirs de Kathy Berberian sur le disque Visages de Luciano Berio) et les gestes des acteurs. Vus de la salle, ceux-ci avaient tantôt l'air de robots du XXIième siècle, tantôt de danseurs de la troupe de Béjart, aux gestes stylisés, très solennels, comme des prêtres oniriques participant à un lent rituel dont ils avaient le secret. Naturellement, ce tableau était dans notre esprit absolument indissociable du spectacle entier, et nous n'y avions jamais, au cours des répétitions, prêté l'attention démesurée qu'il devait retenir par la suite. Nous chercherions encore en vain aujourd'hui la moindre trace de séduction dans l'esprit des participants. 

Toujours est-il que, malgré la brochette impressionnante de témoins de la défense (mentionnons, entre autres, Françoise Loranger, Paul Buissonneau, Jacques Languirand, Martial Dassylva, Reginald Hamel,...), Les Saltimbanques ont perdu ce procès et la pièce de l'ordinateur CDC-3400 a été immédiatement frappée d'interdiction dans tout le Canada. Entre la fin du procès et le jugement, Équation a été jouée deux fois (la même soirée) à l'occasion du carnaval des étudiants de l'Université de Montréal et durant un mois au bâteau-théâtre de l'Escale — toujours donc, en-dehors des limites de la ville de Montréal. 

Ces représentations étaient pour la troupe une pure question de survie car les dettes (loyers, transformations du local, procès) s'étaient accumulées, malgré les sommes recueillies par un «Comité pour la défense des neuf», auquel Gratien Gélinas, notamment, avait offert $500 soit le montant du prix Victor-Morin qu'il avait obtenu. Toujours est-il que les Saltimbanques finiront par gagner leur procès en deuxième instance, c'est-à-dire en Cour supérieure, un an plus tard. Mais nonobstant la conclusion défavorable du premier procès (condamnation à des amendes ou à un séjour en prison pour les neuf comédiens), toute la troupe devait s'embarquer pour la France quelques jours plus tard, en avril 1968, pour représenter officiellement le Québec au Festival mondial du théâtre de Nancy, grâce à une subvention spéciale de $20000 du ministère des Affaires culturelles, en présentant Equation, pièce interdite dans tout le Canada, d'un océan à l'autre! 

Il fallait voir, à Nancy, l'incrédulité des festivaliers quand on les assurait que rien n'avait été retranché du spectacle, ni allusion politique ni scène d'orgie, et que c'était CELA, et rien d'autre, qui avait motivé l'intervention policière! [..­.] De retour au Québec, tout le monde était vidé, miné. Nous étions en mai 1968... Abandonné depuis près d'un an, notre local dans le Vieux-Montréal a dû être évacué en catastrophe. La troupe s'est trouvée réduite par la désaffection de certains membres qui avaient particulièrement souffert du procès (perte d'emploi, moqueries, insinuations). 

Malheureusement pour nous, il n'existe pas beaucoup de documents visuels en ligne... sinon quelques photographies utilisées dans les articles...

La Presse, 26 septembre 1967:


Le Nouvelliste, 3 octobre 1967:


jeudi 19 mai 2016

Trio de farces médiévales [Carnet de mise en scène]



J'aurais très bien pu titrer ce billet Le vent de la discorde... car c'est bien ce dont il s'agira aujourd'hui alors que nous nous attaquerons à la troisième de nos pièces médiévales, la Farce nouvelle et fort joyeuse du pet (elle aussi écrite dans la première moitié du XVième siècle).

Alors qu'un couple - Hubert et sa femme - s'acharne, dans un grand effort, à déplacer un ballot, un pet se fait entendre et empuantit la maison. Il n'en faut pas plus pour que le ménage vacille. Heureusement, coïncidence!, passe par là un avocat en quête d'une cause. Dès lors que le procès est instruit, le vent devient tempête. 

Comme le disait Michel Rousse, éminent spécialiste du théâtre du Moyen Âge, il n'est pas question de faire oeuvre d'art, mais de donner lieu à un rire profanateur

Ce texte n'est pas très long avec environ 300 vers (bien que notre version s'appuie sur une transcription en français moderne qui ne s'est pas trop préoccupée de cette caractéristique) et est une bonne illustration du ton commun aux farces de l'époque, un ton licencieux, malicieux, vaguement obscène, axé sur le bas du corps... de ce bas du corps qui, loin d'être sacralisé, est profondément charnel et utilitaire... dans tous les sens du terme.

Car le ressort comique de cette pièce réside en ce fait précis que, de l'objet de litige, on en vient rapidement à des considérations sexuelles. Et c'est comme ça que derrière les circonvolutions odoriférantes de ces discours surgissent de grandes vérités conjugales... beaucoup trop grandes pour les personnages! Qu'en sera-t-il pour les spectateurs?
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Par ailleurs... et pour rester dans le même thème... voici un petit article paru il y a quelques semaines dans différents médias un peu partout dans le monde, Péter chez autrui, est-ce un délit? qui prouve bien, encore une fois, que plus ça change...

mercredi 18 mai 2016

De la présence... encore...

Je sais, j'en ai déjà parlé à un moment ou à un autre... mais il faut y revenir souvent tant le concept n'est pas facile à cerner et ne se laisse pas définir avec aisance! 

Car oui. L'un des éléments essentiels du jeu de l'acteur - et peut-être aussi le plus ésotérique! - devrait être la présence qui provoque, chez le spectateur, une forte impression! Mais c'est là jouer avec un concept abstrait... bien que parfois, de la salle, quand on regarde vers la scène, le tout semble concret. Concept abstrait car comment expliquer à un acteur que sa présence est bonne? Ou pire encore, qu'elle est absente ou déficiente? 

Qu'est-ce que la présence? 

Josette Féral a réalisé, dans les années 90-2000, une série d'entretiens avec les plus grands metteurs en scène actuels, tant québécois qu'européens publiés, chez Lansmann, sous le titre Mise en scène et Jeu de l'acteur. Dans le second tome, consacré au corps en scène, elle a posé la question à chacun de ceux-ci... et les réponses se coupent et se recoupent, posent les jalons d'une réponse terre-à-terre, technique... alors que d'autres partent sur des élucubrations d'ordre spirituelles.


Parmi celles-ci, j'aime bien celle de Jacques Lassalle, un metteur en scène français:

Est présent l'acteur qui, sans qu'il le sache, impose son propre rythme cardiaque, son propre rythme respiratoire aux spectateurs. [...] C'est l'acteur auquel on s'abandonne et c'est en même temps l'acteur qui vous donne les moyens de vous reprendre et de vous tenir à distance. C'est une dialectique très serrée. Si on n'est que distance au théâtre, si on n'est que retrait, il ne se passe rien.

Et il continue avec un passage que je trouve parlant (façon de parler!) sur la complétude de la présence, sur ce qu'on cherche, tant comme metteur en scène que comme comédien:

La présence, techniquement, c'est cette espèce d'extraordinaire adhésion, coïncidence d'un corps, d'une geste, d'un déplacement et d'un dire avec l'espace et le temps de la représentation. 

Quoiqu'il en soit, cette présence reste fuyante et c'est quelque chose d'éminemment fragile:

Très franchement, je crois que c'est un don. Cela peut se développer, mais il ne faut pas que cela se sache. Un acteur conscient de sa séduction, du pouvoir qu'il exerce, est un acteur déjà considérablement altéré. L'important est qu'il ne le sache pas trop, car la présence dont nous parlons, c'est aussi l'innocence, c'est une enfance préservée. C'est l'art d'être ce que je ne sais pas que je suis, [...]. La stratégie de séduction consciente, chez l'acteur, mène souvent à la pire des impasses.


mardi 17 mai 2016

Opinion sur le théâtre expérimental... en 1971!



Le théâtre expérimental, dit living theater, théâtre de la rue ou encore théâtre de contestation, manifeste quelques signes de fatigue. Il ne semble pas avoir réussi à résoudre ses principaux dilemmes: être une tribune d'idées sans provoquer l'ennui, annoncer un théâtre nouveau quand il n' y a plus de texte, plus de jeu, plus de situations, donc absence de tout ce qui constitue le théâtre. Le spectacle cinétique ne remplace pas le théâtre en utilisant la lumière, la projection d'images, de films, la musique, le mouvement, etc., il ne peut être confondu avec le théâtre qui est affaire de langage et d'interprétation.

Le simple théâtre de divertissement a repris ses droits en 1971. Avec quelques grandes reprises classiques, il a réussi à ramener au théâtre un public qui le boudait, en utilisant au maximum ses ressources créatrices et techniques. 

Il s'agit là de la prémisse d'un article (d'une dame nommée Andrée Paradis) consacré au théâtre dans l'édition 1972 du Livre de l'année publié chez Grolier

C'était pourtant la grande époque du théâtre de performance, du théâtre engagé, de la création collective, du développement fulgurant de la technique. Le théâtre était un art de combat.

À sa lecture, il semble bien que la fracture (réelle ou non) entre le théâtre plus expérimental et le théâtre plus traditionnel ne date pas d'hier... 

lundi 16 mai 2016

Moment de réflexion...


ce que nous appelons personnage
la plupart du temps
c'est la façon dont une subjectivité
s'inscrit dans le monde

Ce billet n'est pas long, je l'accorde... mais c'est pour laisser toute la place à cette citation (qui demande une bonne réflexion!) extraite de Dramaturgies de plateau de Anne-Françoise Benhamou (publié en 2012 chez les éditions Solitaires intempestifs).

dimanche 15 mai 2016

Au théâtre, cette semaine! (du 15 au 21 mai 2016)


J'ai trouvé bien peu de choses à caractère théâtral cette semaine... encore une fois, ce n'est pas qu'il ne se passe rien mais bien que c'est plutôt en salle de répétition et/ou en administration que le travail se fait. Toujours est-il que cette semaine, il n'y a que:

Samedi, 21 mai 2016
Vieux Théâtre (La Baie), à compter de 17h 

Le Centre Alpha de La Baie et du Bas-Saguenay présente Simonac!, une création collective, comme activité bénéfice (il s'agit en fait d'un souper-spectacle... la représentation étant prévue pour 19h30).  Cette pièce réunit 5 personnages autour du dépanneur de Harry. Rien ne les présageait à leur rencontre hebdomadaire banale au dépanneur du coin, mais finalement tous seront reliés. Simonac! est une pièce drôle, dramatique et intrigante qui traite des préjugés sociaux, des classes sociales et de l’analphabétisme. 

samedi 14 mai 2016

Les Pageants: l'histoire mise en scène


L'une de ces avenues trop longtemps laissée dans l'oubli est le pageant, communément appelé pageant historique. Fort apparentée à la fête et à l'esprit du carnaval ou du festival, cette forme de spectacle à grand déploiement apparaît offrir tous les signes distinctifs d'une théâtralité totale. Pourtant, bien qu'elle ait connu une grande vogue au Québec, elle a peu attiré l'attention des chercheurs intéressés à la théâtralisation de l'histoire.


Cette citation provient d'un article (Le phénomène des pageants au Québec, qu'on peut lire ici), publié sur internet, par Rémi Tourangeau, auteur-chercheur qui y définit l'origine du pageant et dresse d'intéressants liens avec les mystères médiévaux. 

C'est le même auteur qui publie, dans le trente-cinquième numéro de Cap-aux-diamants, la revue d'histoire du Québec, l'article dont j'emprunte le titre pour coiffer ce billet. 

Évidemment, comme le titre l'indique encore, il y sera question de ce genre théâtral à grand déploiement, particulièrement en vogue entre les années 30 et 60, qui raconte, en une immense fresque, des pans entiers de l'histoire.

Ici, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, le pageant tel qu'on l'entend peut trouver écho, d'une certaine façon, dans La Fabuleuse histoire du Royaume... mais c'est faire abstraction d'un autre événement marquant de l'histoire culturel cinquante ans plus tôt: celui organisé en 1938, toujours à La Baie, pour marquer les célébration du centenaire de la région. 


Et Tourangeau en parlera dans son article Les pageants: l'histoire mise en scène (ici). Ainsi que le fera cet autre article publié l'an dernier. Par ailleurs, pour les visuels, de nombreuses autres photos témoignent du caractère grandiose de l'entreprise (notamment l'installation scénique!) dans la photothèque de la Société Historique du Saguenay (ici).

vendredi 13 mai 2016

Retour en 1985...

J'aime bien retourner dans le passé pour voir comment le théâtre s'est développé au fil des années... que ce soit l'histoire du théâtre universel ou celle du Québec... ou encore celle, plus locale, du Saguenay-Lac-Saint-Jean dont nous faisons partie. 

Bien que ce soit un peu cliché comme slogan, c'est un devoir de mémoire.

À la suite des recherches et des lectures, il est intéressant de voir les liens se tisser entre les différents artisans, entre les différentes compagnies. De voir l'évolution des différents enjeux, entre les naissances et la mort des compagnies, l'arrivée en scène du Module des arts de l'UQAC et la professionnalisation. 

À ce titre, voici, en lien, un article écrit par Hélène Bergeron, Le Saguenay-Lac-Saint-Jean: entre l'essoufflement et la persévérance (qu'on peut lire ici). 

L'intérêt de celui-ci est multiple.

D'abord, il a été publié en 1985 (il y a donc 31 ans!) dans le trente-sixième numéro de Jeu: revue de théâtre et trace le contour de l'écologie théâtrale - somme toute effervescente! - de l'époque. Du coup, dans  le corps du texte et la (seule) note de bas de page, il y va d'une nomenclature de compagnies importantes aujourd'hui disparue. Enfin, il évoque aussi les tiraillements - de tous ordres - d'un milieu en construction. 

Comme le souligne aussi un autre cliché, connaître le passé permet de faire comprendre le présent... 

Sur certains points, notamment quand il est question de cette vitalité qui peine pourtant à survivre, nous pourrions croire que ce texte ne date que de quelques semaines, quelques mois, quelques années... Alors, essoufflement ou persévérance?

(Bientôt, à partir d'articles de journaux, je ferai un billet sur l'arrivée du CALQ et des conséquences sur les différentes organisations.)

mercredi 11 mai 2016

Se montrer...

J'aime particulièrement un article (Le théâtre ou l'exhibition du monstre) publié par Bénédicte Boisson dans le trente-septième numéro de l'Annuaire Théâtral. Un passage que je trouve franchement inspirant. Un passage qui ouvre passablement sur la dimension corporelle de la scène et qui pousse à la réflexion.

Étrangement, il semble que je n'y ai fait référence qu'une seule fois sans jamais vraiment y revenir... alors voici cet extrait:

Le corps des comédiens apparaissent en scène et ce lieu, parce qu'il est exposé aux regards et qu'il est le lieu de la représentation, leur confère un statut particulier. La scène peut être en effet considérée comme un lieu monstrueux par essence, c'est-à-dire comme un lieu d'exhibition où «ceux qui viennent dire ces mots et qui se montrent (montrare en latin)» pour les dire quittent forcément le régime de la normalité.

[...] Pour l'acteur, il ne s'agit pas alors de jouer mais d'être en scène, de vivre la contrainte de la scène et de s'exhiber.

[...] Le théâtre est un lieu d'exhibition et plus il exploite cette réalité, plus il a de chances de proposer aux spectateurs une véritable expérience.

Ce petit passage revient à une autre assertion théorique de Castelluci qui me plaît bien parce qu'elle opère un beau changement de paradigme... et dont j'ai aussi sûrement parlé quelque par sur ce blogue: le théâtre n'est plus ce lieu d'où l'on regarde mais bien lieu d'où l'on montre... 


mardi 10 mai 2016

Une (autre) histoire de perruque!

Les histoires de perruques qui tombent en scène ont toujours fait rire et continuent, de nos jours, de faire se bidonner les spectateurs. De tous temps. Comme en témoigne, d'une certaine façon, cette anecdote du 18e siècle tirée de l'ouvrage (vive Google Books!) Le Théâtre d'autrefois, publié en 1842:



lundi 9 mai 2016

De la tradition...

La tradition, on le sait, n'est plus ce qu'elle était: on ne peut plus l'imaginer et elle est suspecte. Mais chaque artiste, qu'il le veuille ou non, réexamine son rapport à cette tradition. 

C'est ce que dit Patrice Pavis dans La mise en scène contemporaine. Pour ma part, je me considère comme un metteur en scène somme toute traditionnel (et j'imprime immanquablement cette marque au théâtre que je dirige) et je m'en réclame.

Ce qui ne signifie pas que je ne sois pas au fait de ce qui se passe dans le théâtre contemporain. Je continue de lire, de tenter de comprendre les mutations. D'avoir une vision théâtrale la plus large possible... bien que dans ma pratique, je reste, oui, rattaché à une vision classique.

Au fond, je crois tout autant à l'efficacité de l'écriture contemporaine pour dire le monde d'aujourd'hui qu'à l’importance de tendre, pour le spectateur, le miroir percutant et questionnant du répertoire qui, par le recul des décennies et des siècles, prend de toutes nouvelles dimensions.
J'aime explorer les textes connus mais aussi moins connus, à la recherche d'un écho de notre société.

Et pourtant, parfois, cela est vu comme étant un manque d'innovation, un manque d'interdisciplinarité (ce critère postmoderne hors duquel ne sont que le passéisme et le ringard)! Comme si travailler à l'intérieur des paramètres de cette tradition n'impliquait aucune recherche, aucune exploration contemporaine... 

Le préjugé est parfois tenace. 

dimanche 8 mai 2016

Au théâtre, cette semaine! (du 8 au 14 mai 2016)


Petite semaine théâtrale... qui ressemblera à beaucoup d'autres jusqu'à la reprise des activités estivales... 

Dimanche, 8 mai 2016
Théâtre du Palais municipale (La Baie), 20h

Diffusion Saguenay reçoit, une sempiternelle fois (parce que c'est devenu le Broue des année 2000) Ladies Night.  Après plus de 400 représentations à guichets fermés partout au Québec, LADIES NIGHT est de retour! Pour notre plus grand plaisir et pour celui de nos sympathiques chômeurs, la troupe reprend du service. Ils n'ont toujours pas le physique de l'emploi, on dit même qu'ils l'ont encore moins qu'avant, mais ils sont habités plus que jamais par cette même volonté de séduire, au risque de faire rire!

Mardi, 10 mai 2016
Théâtre du Palais-Municipal (La Baie), 19h30

Présentation du spectacle Le Projet IMPACT qui vise à sensibiliser les jeunes contre l'alcool et la drogue au volant. Suite à un après bal de finissants bien arrosé, 3 jeunes quittent en voiture pour retourner à la maison. Malheureusement ils ne peuvent éviter la catastrophe. Venez vivre avec nous l’ensemble des conséquences, sociales, légales et familiales qui accompagneront cette mauvaise décision. Les textes sont d'Annick Martel et la mise en scène de Louis Wauthier. 

Mercredi, 11 mai 2016
IQ L'atelier (Alma), 19h

Un évènement incroyable se prépare à Alma ! Le jeune collectif de théâtre d'improvisation IkRea convie la population pour une soirée où le rire sera à l'honneur. Lors de cette soirée, les IkRéateurs éplucheront diverses brochures journalistiques afin de vous faire vivre une incursion dans le monde des faits divers. De sources sûres, le jeune collectif et IQ L'Atelier voudraient profiter de cette soirée pour lancer lors d'une conférence de presse éclatante un mystérieux projet : le projet K**** (seule information dont nous disposons pour le moment). Les curieux sont invités à se présenter lors du « 5 à 7 de presse » s'ils veulent davantage d'informations. Ils pourront choisir les meilleures places pour ensuite assister au spectacle « Cohérence de presse ! » qui débutera dès 19h.

samedi 7 mai 2016

Trio de farces médiévales [Carnet de mise en scène]


Aujourd'hui, nous entamons la véritable mise en scène de la première des trois farces au programme: La Farce du Pâté et de la Tarte. La plus longue (peut-être un peu plus qu'une demie-heure)... écrite (auteur anonyme), selon les spécialistes, autour de 1420-1422. 

Quatre personnages s'entrecroisent: le pâtissier (Gervais Arcand) et son épouse (Sophie Larouche), pétris de radineries et de suspicions... et un couple de mendiant rusés (Eric Chalifour et Mélanie Potvin) qui voient leur chance tourner à leur désavantage. 

Une farce classique dans son écriture, avec, en prime, une bastonnade en bonne et due forme! Une farce assez proche, dans le thème, de la Farce de Maître Pathelin.

Le rythme est rapide. Les scènes sont nombreuses (il y en a 16!). Il y a là tout un travail scénique à faire pour que le tout s'enchaîne de façon cohérente, fluide, efficace. Et surtout, drôle!

vendredi 6 mai 2016

Les obsèques de Mademoiselle Raucourt

La tombe de Mlle Raucourt au Père-Lachaise

Mademoiselle Raucourt (détails biographiques ici) a été l'une des grandes comédiennes de l'histoire du théâtre en France (l'égale de la Dusmenil, de la Clairon, de la Duchesnois ou de Mlle George). Une tragédienne hors-pair (et avec un constant parfum de scandale autour d'elle!) dont le talent s'est déployé à la fin du 18ème et au début du 19ème siècle. 

Comme pour faire suite à cette vie sulfureuse (qui enchaînait amants et surtout maîtresses), sa mort a été le lieu d'un vif soulèvement populaire alors que l'Église, en la personne de l'abbé Marduel (nous sommes en 1815), lui refuse le repos éternel parce qu'elle n'a pas abjuré son vil état de comédienne:

Se ralliant à la majorité des avis, les amis de la défunte, résolus à soustraire sa dépouille au probable affront, décidèrent de la mener directement au Père-Lachaise. Le cercueil fut glissé dans le corbillard et on se mit en marche. Il était une heure. Mais, ignorant des dernières dispositions prises, le cocher se dirigea vers [l'église] Saint-Roch. Les ordonnateurs lui donnèrent l'ordre de suivre le boulevard. Il y eut un commencement de bagarre. Des furieux sautèrent aux brides des chevaux et les entraînèrent rue de la Michodière. Un vent de colère souffla sur la foule qui cria: «À l'église! À l'église!» La foule poussa le corbillard sur le parvis de Saint-Roch. Une députation se rendit auprès de l'abbé Marduel, le priant de se rendre aux vœux du peuple. Il allégua les ordres reçus et refusa. 

Alors, discrètement et craignant pour les suites de cette aventure, les comédiens donnèrent l'ordre au cocher de reprendre le chemin du cimetière. La foule, furieuse, arrivant par la rue Traversière, détela les chevaux et reconduisit le char funèbre à l'église. Malgré l'arrivée du commissaire de police et des agents, les portes furent enfoncées... Empoigné par cent mains, le cercueil de la morte fut apporté dans le chœur et déposé au pied de l'autel. Les briquets battus, tous les cierges flambèrent haut, tandis que, furieux et répétés, retentissaient les cris de: «Le curé! Le curé!»... L'abbé Marduel délégua un de ses vicaires pour dire l'office à la morte. En silence, les prières furent écoutées et, l'absoute donnée, le cercueil fut replacé sur le corbillard. La foule vida l'église. Le cortège passa devant la Comédie-Française et s'y arrêta. Un inconnu prononça un discours au milieu des larmes de tous les assistants. 

Le lendemain, aucun journal ne parla de ces incidents. Des ordres avait été donnés

C'est le témoignage de H. Fleischmann, comtemporain de l'actrice, relaté dans Grandes actrices - leur vie, leurs amours de Marcel Pollitzer.

jeudi 5 mai 2016

La maladie du toc


Le théâtre, nombreux sont ceux qui ne l'aiment pas en raison de ce que Roland Barthes diagnostiquait comme étant «la maladie» du toc. La maladie des tissus d'apparat bon marché, des toiles mal tendues, des verroteries clinquantes. Quelle preuve plus explicite pour attester la diffusion de la maladie et conforter la méfiance généralisée à l'égard du plateau et de ses parures que la devanture somptueuse d'un magasin dans le Marais où, pour décourager toute tentative d'effraction, la propriétaire avait posé une annonce: «ce sont des bijoux de théâtre»? La scène, pour ceux qui n'aiment pas la regarder, cultive le règne de la richesse trompeuse qui ne parvient pas pour autant à tromper. [...] Le toc, le cheap, mais les notions ne se recouvrent pas, leur rejet entretient encore le désamour auprès des gens qui ne fréquentent pas le théâtre en train de se faire mais se réfèrent à son image constituée, transmise, stéréotypée. Depuis, elle a connu des révisions et de radicales mutations. 

J'aime bien cette tentative d'explication du désamour du théâtre par certains. Elle est le fait de Georges Banu dans son petit ouvrage (fort intéressant... après tout c'est l'un des grands penseurs du théâtre) Amour et désamour du théâtre, publié en 2013 chez Actes Sud (dans la série Le temps du théâtre). J'aime la description de cette image qu'ont certains du théâtre, du costume, du décor. Une vision folklorique qui résiste à la contemporanéité. 

Pour ma part, je pense que le toc est aussi un art et derrière le faux et le simulé, il peut  y avoir une véritable recherche esthétique. Le problème du toc, c'est quand il se prend au sérieux (et ça arrive). Tant qu'il se sait théâtral (et non une recherche d'imitation de la réalité), il peut avoir sa raison d'être, avoir une efficacité scénique incroyable... 

mardi 3 mai 2016

«Comment se monte un Téléthéâtre»


Voici une (longue mais intéressante parce que d'une autre époque) description de la façon dont Radio-Canada montait un des éléments majeurs de sa programmation: les téléthéâtre. Un rendez-vous télévisuel incontournable dont il ne reste plus qu'un vague écho dans la captation d'une pièce  et la très rare diffusion de celle-ci sur les ondes contemporaines. Cette (longue mais fascinante) description a été publié en 1960 dans Le Livre de l'année 1960 (relatant les événements de l'an précédent...) publié aux Éditions Grolier de Montréal. Elle est le fait de M. Jean-Paul Ladouceur, directeur de la production à Radio-Canada

«Merci tout le monde». Les derniers mots du réalisateur envahissent l'intercom et vont rejoindre tous les collaborateurs, comédiens, musiciens, machinistes et techniciens. Le réalisateur retire son pouce de la clé du panneau de contrôle et le système de communication surchargé de directives depuis trois jours s'éteint graduellement. Le spectacle est terminé. Le «fade-out» traditionnel a été lancé sur le plateau. L'intensité des projecteurs diminue et l'ombre avant des coins du studio. Dans 30 minutes, la grande boîte grouillante d'activité deviendra déserte, obscure et silencieuse. Le réalisateur, bien qu'exténué, retourne cependant à son bureau pour y prendre le texte du prochain spectacle. Dans six semaines, il dirigera un autre téléthéâtre du studio 40.

Des mois avant la date de l'émission, l'oeuvre à jouer est choisie [...]. Le réalisateur achète un texte ou un script avec l'approbation de son superviseur et se met immédiatement au travail. L'auteur ou l'adaptateur travaille avec lui. Il faut couper ou allonger le texte à la longueur du programme (1 heure 29 minutes et 25 secondes de texte). Si le programme est commandité, on y retranche la longueur permise aux messages commerciaux. Le texte doit tenir compte de l'espace alloué au studio, du nombre des décors, du coût des décors, de la distribution des acteurs, des limites imposées par les problèmes techniques, des insertions sur film, des changements de costumes ou de maquillages et de la durée totale des répétitions [...] Ensuite, il (le réalisateur) prépare sa réunion de production où, avec le gérant de la production, il expose à tous les chefs de service (les concepteurs), les besoins de son téléthéâtre. [...] Des esquisses de décors et de costumes apparaissent sur la table, sont disséquées puis rejetées pour faire place à d'autres qui permettront ou un meilleur éclairage ou des déplacements plus faciles de caméra ou des espaces voilés rendant possible des angles d'images plus intéressants. L'Administration écoute attentivement, prononçant occasionnellement un veto sans appel sur une dépense jugée injustifiable. Le coordonnateur commercial surveille les intérêts du commanditaires et voit à ce que rien dans l'oeuvre ne vienne créer des conflits. Le directeur de la production clôt la réunion en acceptant ou rejetant la proposition budgétaire. [...]

Aussitôt la réunion terminée, la script-assistante [...] fait des listes complètes énumérant l'horaire des répétitions, la description de la plantation des du décor, le détail des costumes et des maquillages, la cédule du régisseur, de l'éclairagiste, du caméraman qui tournera les insertions, le contenu des titres et des crédits, l'approvisionnement des accessoires, meubles et tentures. [...]

[Après l'embauche des comédiens et la négociation des cachets] commencent les répétitions «à froid», c'est-à-dire les répétitions sans décors ou caméras. [...].

Puis l'équipe de menuisiers et de peintres se met au travail. Le trompe-l'oeil est nécessité de premier ordre. Tous les trucs sont acceptables s'ils reproduisent visuellement l'effet désiré. Un tube de carton devient colonne de vivoir et des blocs de mousse plastique se changent en lourdes pierres. Des rubans de cellophane montés sur un éventail électrique brillent nerveusement sous le feu d'un projecteur pour froidement s'installer à la place des flammes d'un foyer. 

Les accessoiristes, au volant de leur camionnettes, font la ronde des magasins de bric-à-brac, des musées, des collectionneurs afin de réunir les objets qui meubleront ce décor.

Les perruquiers fabriquent sur mesure les perruques poudrées pour les courtisans de la cour. À l'atelier de couture, les tailleurs, les couturières, les habilleuses dessinent et confectionnent les vingt robes et habits avec des étoffes choisies sous l'oeil de la caméra.

Les préposés aux effets spéciaux alignent les tuyaux perforés qui imiteront la pluie aux fenêtres entourées de tentures soyeuses qu'on est entrain de coudre. 

Le caméraman des insertions tournent en extérieur les paysages qui seront projetés derrière les écrans transparents pour servir d'horizon aux fenêtres sans vitre. 

Aux services techniques, la trame sonore, musique et effets, prend forme. Le bruiteur recueille sur disque ou ruban les coupures enregistrées ou procède à la collection des objets disparates qui serviront à fabriquer synthétiquement, en direct, les bruits commandés par le texte. 

[...]

Les répétitions «à froid» se terminent et tous envahissent le plateau. [...] Durant trois jours on répète avec les décors, les costumes et les maquillages [sous l'oeil des différents techniciens et caméramans]. Comme des athlètes qui deviennent habiles en pratiquant, tous les membres de l'équipe apprennent chacun un rôle bien minuté. [...]

Le jour de l'émission, on procède à la «générale», dernière répétition au point, qui se déroule avec tout le sérieux et la tension qu'on associe à l'émission même. D'ailleurs, cette générale est kinescopée, c'est-à-dire enregistrée sur film afin de servir de documentation. Elle est le point final qui permet à toute l'équipe de minuter exactement le spectacle. Si cette répétition révèle que le spectacle est trop court ou trop long, on procède aux corrections. La maquilleuse retouche un sourcil trop arqué. Le commanditaire fait corriger l'éclairage sur l'étalage de ses produits. [...]

Les aiguillent de l'horloge filent. Le réalisateur se précipite vers la salle de contrôle, presse le bouton «Attention 30 secondes, Stand-by». Le silence s'empare du contrôle. «Attention-5-4-3-2-1-fade-in, cue, musique». Le bruiteur met en mouvement le disque requis. La caméra UN cadre sur le baril des titres. Le réalisateur se tourne vers l'annonceur, lui fait signe. «Radio-Canada présente... le Téléthéâtre». Les moniteurs s'allument, chacun correspondant à une caméra. Le réalisateur et la script-assistante commandent les coupures et les disques, donnent des ordres aux régisseurs. Les sons viennent de plusieurs endroits et le mur d'en face est couvert d'images. L'intercom est nerveux et le long de son parcours des gens écoutent, attentifs et prêts à servir. Sur le plateau, pourtant, on n'entend que les comédiens. En silence se déplacent les caméras. Les machinistes marchent à pas feutrés et évitent se se montrer sous les lentilles. L'éclairagiste au contrôle passe d'une combinaison d'éclairage sombre à un déluge de lumière. La costumière attend l'ingénue qui devra passer de la robe de paysanne au manteau d'hermine. Les minutes passent, puis l'heure. «Merci tout le monde.»

lundi 2 mai 2016

La présences des femmes sur scènes... à Québec

Que des femmes soient sur scène et jouent des personnages nous semble aller de soi... Et pourtant. Il y eût tant de ces époques où celles-ci n'avaient pas le droit d'y monter... Ici même, au Québec, s'installa une tradition théâtrale toute masculine (particulièrement sous le règne de Monseigneur Bourget qui pourfendait la promiscuité des sexes)... 

Au point où un témoin, M. Jacques Auger (dans la revue mensuelle La nouvelle France, dont il est directeur, en mai 1881) affirme que ce tabou n'a été brisé... que le 22 avril 1853 (!), alors qu'était donnée la première représentation de L'Abbé de l'Épée (qu'on peut lire ici) un drame émouvant de Bouilly (plus d'informations ici):


Québec n'avait-elle jamais eu de femmes sur ses scènes auparavant? Je l'ignore, en fait... bien que je sache que de tous temps, de nombreuses règles de conduite interdisaient aux dames de se faire comédienne...

Ce même Auger, décrit, dans une édition ultérieure de la même revue, la façon dont on organisait les pièces dans les théâtre de société (à la mode à la fin du XVIIIième et au début du XIXième siècle) et, du coup, fait encore référence au fait que les femmes étaient excluses:



Quelle perte pour les publics de l'époque... 

dimanche 1 mai 2016

Au théâtre, cette semaine! (Du 1er au 7 mai 2016)


Il y a beaucoup de trucs, cette semaine... Pour tous les goûts! 

Voici ce que j'ai trouvé sur Facebook, ce qu'on m'a envoyé, ce qui se trouve sur la Vitrine culturelle du Saguenay et sur les sites des compagnies. Alors il se peut que j'en échappe. Restez à l'affût!

Aujourd'hui, 1er mai 2016
Salle Marguerite-Tellier (Chicoutimi), 13h

Le Théâtre À Bout Portant tient sa grande activité bénéfice annuelle aujourd'hui! Et c'est le Bingo Épique: L'occasion d'assouvir enfin votre envie folle de jouer au bingo, de gagner une multitude de prix palpitants, de rester suspendus aux lèvres de nos deux animateurs délurés Isabelle Boivin et Guillaume Ouellet et surtout de rire en bonne compagnie. Joueurs compulsifs en prime! Apportez vos pattes de lapin porte-bonheur. Et tout ça sous la présidence d'honneur de Keyven Ferland, de la Web Shop

Mardi et mercredi, 3 et 4 mai 2016 
Salle François Brassard (Jonquière), 19h30

Les étudiants en théâtre du programme Arts, lettres et communication du Cégep de Jonquière présentent leur production finale: une adaptation de la pièce Les Apatrides de Maryline Perreault (plus de détails sur la pièce originale ici), dans une mise en scène de Chantale Dubé. C'est gratuit.

Mercredi à samedi, 4 au 7 mai 2016
Salle Murdock (Chicoutimi), 20h
DERNIÈRE SEMAINE DE REPRÉSENTATIONS

Le Théâtre du Faux Coffre nous revient avec une nouvelle production, L'Enterrement de GrossomodoÀ l'aide d'une quantité impressionnante d'archives, l'intellectuel Diogène revisite les événements troublants de l'été 1995 qui ont failli priver le monde des prouesses du clown noir Grossomodo. Documents inédits, correspondances émouvantes, archives audio, archives vidéo, reconstitutions, entrevues avec des témoins, vulgarisation avec des experts, tout sera mis à profit pour raconter avec justesse et rigueur ce drame terrifiant qui coïncide avec le tout premier rôle au théâtre du révolutionnaire Trac. Un travail journalistique époustouflant. À la tombée du rideau, vous aussi vous direz : c'est incroyable ! Pour réserver, il est possible de le faire par téléphone au 418-698-3000 poste 6561 ou via la page Facebook de l'événement. 

Samedi, 7 mai 2016
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière), 13h30

Le Théâtre La Rubrique reçoit le Théâtre Bouches Décousues et sa production pour enfants Papoul (texte et mise en scène de Jasmine Dubé, l'une des figures importantes du genre au Québec): Cocorico! Du chant du coq jusqu’à la berceuse, Papoul s’active. Tic! Tac! Entre la pouletterie et le travail ! Tic! Entre les courses et les rendez-vous d’affaires! Tac! Entre l’oeuf ou la poule, Papoul veille sur ses petits cocos. Heureusement, Grand-Papoul rythme les heures de la maisonnée. Heureusement, Mapoul reviendra bientôt… (Sur le site de la Rubrique, il est indiqué qu'il y aurait une représentation scolaire la veille.) Plus de détails ici.

Samedi, 7 mai 2016
Théâtre du Palais municipale (La Baie), 20h

Diffusion Saguenay reçoit, une sempiternelle fois (parce que c'est devenu le Broue des année 2000) Ladies Night. (Et comme c'est complet, une supplémentaire a été ajoutée le lendemain.) Après plus de 400 représentations à guichets fermés partout au Québec, LADIES NIGHT est de retour! Pour notre plus grand plaisir et pour celui de nos sympathiques chômeurs, la troupe reprend du service. Ils n'ont toujours pas le physique de l'emploi, on dit même qu'ils l'ont encore moins qu'avant, mais ils sont habités plus que jamais par cette même volonté de séduire, au risque de faire rire!