jeudi 19 mai 2016

Trio de farces médiévales [Carnet de mise en scène]



J'aurais très bien pu titrer ce billet Le vent de la discorde... car c'est bien ce dont il s'agira aujourd'hui alors que nous nous attaquerons à la troisième de nos pièces médiévales, la Farce nouvelle et fort joyeuse du pet (elle aussi écrite dans la première moitié du XVième siècle).

Alors qu'un couple - Hubert et sa femme - s'acharne, dans un grand effort, à déplacer un ballot, un pet se fait entendre et empuantit la maison. Il n'en faut pas plus pour que le ménage vacille. Heureusement, coïncidence!, passe par là un avocat en quête d'une cause. Dès lors que le procès est instruit, le vent devient tempête. 

Comme le disait Michel Rousse, éminent spécialiste du théâtre du Moyen Âge, il n'est pas question de faire oeuvre d'art, mais de donner lieu à un rire profanateur

Ce texte n'est pas très long avec environ 300 vers (bien que notre version s'appuie sur une transcription en français moderne qui ne s'est pas trop préoccupée de cette caractéristique) et est une bonne illustration du ton commun aux farces de l'époque, un ton licencieux, malicieux, vaguement obscène, axé sur le bas du corps... de ce bas du corps qui, loin d'être sacralisé, est profondément charnel et utilitaire... dans tous les sens du terme.

Car le ressort comique de cette pièce réside en ce fait précis que, de l'objet de litige, on en vient rapidement à des considérations sexuelles. Et c'est comme ça que derrière les circonvolutions odoriférantes de ces discours surgissent de grandes vérités conjugales... beaucoup trop grandes pour les personnages! Qu'en sera-t-il pour les spectateurs?
_____________________________________

Par ailleurs... et pour rester dans le même thème... voici un petit article paru il y a quelques semaines dans différents médias un peu partout dans le monde, Péter chez autrui, est-ce un délit? qui prouve bien, encore une fois, que plus ça change...