vendredi 8 juillet 2016

Les Farces médiévales [Carnet de mise en scène]


Chaque farce de cette production est précédée d'une petite lecture amenant le sujet. Il s'agit d'un sermon joyeux... des textes monologiques écrits à la même époque (au XVième siècle) raillant le clergé, parodiant les cérémonies religieuses et s'attardant sur divers sujets de la vie comédienne. (Il existe, par ailleurs, toute une tradition médiévale de monologues tous plus comiques les uns que les autres!)

Le ton en est donné: ironie, sarcasme, grivoiserie.

En voici une description concrète (vive Wikipédia):

Le sermon joyeux médiéval est un texte en latin et en vieux français, rédigé en octosyllabes à rimes plates, d'environ 250 vers en moyenne. On y trouve de nombreux calembours et jeux de mots.

Les structures sont diverses selon l'occasion et si le sermon est hagiographique ou pas. On retrouve dans le sermon joyeux des éléments de la rhétorique sacrée comme (dans l'ordre) :

le Thema → présente le sujet par une citation biblique. Le prédicateur invoque parfois une autorité réelle ou imaginaire.
le Pro-themata → demande de silence, parfois seconde citation biblique, demande à boire où allusion à un toast : l'acteur avale quelques rasades de vin.
la divisio → annonce du plan
la partium declaratio → Présentation des parties du sermon
la probatio → la preuve avancée pour les significations données aux parties du thema
la similitudo → la comparaison par une parabole comme on en trouve dans la Bible
l'exemplum → un exemple (rôle illustratif ou plus dominant)
la conclusion qui résume la fausse morale du sermon
l'exhortation (à boire par exemple)
Le monitio → recommandation, prière, demande de quête pour payer l'acteur, ou demande de « pardon » fantaisiste s'adressant à une fausse institution.

Le sermon est en grande partie un monologue, mais comprend toutefois des altercationes : parties qui interpellent le spectateur directement. Exemple : «Escoutez, m'amye! » (dans le sermon de Saint Velu)

Les trois courts textes lus - en fait, ce ne sont là que des extraits - dans le spectacle du Théâtre 100 Masques proviennent du même Sermon: Le Sermon joyeux des iiii vents.