samedi 20 avril 2013

Ravoir 15 ans...


Je suis allé voir, hier soir, la production Avoir 15 ans (une collaboration entre le Théâtre C.R.I. et le Collectif Les Poulpes), un spectacle conçu à partir de témoignages et de confidences de leur public cible: les adolescents... 

Inspirées par le principe du théâtre documentaire - la mise en scène d'une réalité sans fard dans un cadre tout de même formel - les créatrices ont, depuis quelques mois, rencontré une équipe de jeunes élèves d'AMS (Arts et Métiers de la Scène) de la Polyvalente de Jonquière. Après avoir recueilli les propos de ceux-ci, après avoir fait toute une série de laboratoires, les artistes ont établi leur plan d'action (qu'on peut retrouver en entier sur le blogue du projet, ici) pour la création à venir, ont construit des tableaux, des liens, etc.

Le résultat est plutôt intéressant.

Le spectateur entre dans un univers jeune et dynamique (qui ressemble, dans cette Salle du Facteur Culturel, à un gymnase d'école!), en changement perpétuel, tanguant inlassablement entre la cellule familiale, le milieu scolaire et les médias sociaux. Des thèmes récurrents, toutes générations confondues. 

Tout y passe: la quête de liberté, la pression venue de toute part, la peur de l'échec, l'expérience qui entre. Les numéros - la plupart soutenus musicalement par Anick Martel - s'enchaînent rapidement, au gré d'une cloche d'école stridente qui marque le temps. 

Au style et à la signature esthétique (où l'utilité de l'accessoire prime), on reconnaît l'intérêt de ce groupe pour un théâtre physique, performatif (d'ailleurs, ce style contact direct donnera les moments les plus touchants avec la séance de clavardage et celle plus téléphonique), alliant - avec de plus en plus de précision - les éléments technologiques avec les codes scéniques plus traditionnels.

Les quatre comédiennes - Guylaine Rivard, Elaine Juteau, Andrée-Anne Giguère et Anick Martel - s'investissent à fond dans cette démonstration de l'adolescence. Comiques. Claires. En plein contrôle de leurs actions. Du slam aux monologues en passant par la théâtralisation de Facebook, elles se jouent elles-mêmes (ou du moins, dans des figures d'une efficace simplicité) ou elles composent des personnages plus consistants (et c'est peut-être là où j'ai le moins accroché... ma différence d'âge étant peut-être un écueil à une pleine adhésion) qui feront sourire et réagir les jeunes spectateurs de la salle!

Du théâtre (aux accents contemporains) bien fait... qui continuera, je l'espère, à se peaufiner dans des sorties scolaires où il trouvera son plus fertile terreau.

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